[Anime] Michiko to Hatchin

michiko to hatchin

Titre japonais : ミチコとハッチン
Nombre d’épisodes : 22 épisodes
Année de production :
 2008-2009
Licence en France :
 Dybex
Fiche :
 Animeka ; ANN

Il y a bien longtemps de ça, sûrement peu après la fin de sa diffusion, j’avais commencé à regarder cette série animée. Et puis arrivée au 7ème épisode à peine, j’apprends qu’une licence de diffusion a été acquise. Oui bon, c’est bien gentil, mais c’est pas de la diffusion que je veux moi, c’est de l’édition DVD. Pensant que l’une suivra l’autre, je stoppe mon visionnage et attend sagement des nouvelles. Quel éditeur ? Quel format ? Quelle date de sortie ? J’ai beau chercher régulièrement des infos, les mois passent et absolument rien de neuf. Comme quoi, on a l’air bien con à vouloir faire fonctionner un peu le marché alors que des gugus chopent les derniers épisodes de Naruto à tour de bras (d’honneur) devant le manque total de communication qu’il y a parfois de la part des éditeurs.

Et puis un jour de 2012, presque par hasard, alors que l’anime était toujours désespérément on hold sur myanimelist et que je n’y pensais presque plus, j’ai vu que le coffret DVD allait sortir. De manière tellement confidentielle que c’était facilement ratable. Pourtant, ça ne semblait pas être une série particulièrement dure à mettre en avant. L’édition est minimaliste (trois DVD dans des boîtiers slim et un étui en carton bien fin), genre on le sort histoire de le sortir mais bon on veut pas trop en entendre parler. Du coup, c’est pas cher, alors d’un sens, on va pas non plus se plaindre. Je peux donc enfin quatre ans après (car oui il faut compter avec mon temps de réaction à acquérir les DVD et à me décider à les faire tourner) que j’ai pu regarder Michiko to Hatchin.

michiko to hatchin

Troisième animé pondu par le studio Manglobe après Samurai Champloo et Ergo ProxyMichiko to Hatchin nous emmène à travers un Brésil fictif et un peu atemporel. L’histoire commence sur les chapeaux de roue avec l’évasion de prison de la bombasse d’héroïne Michiko, qui on le voit tout de suite est loin d’être une enfant de choeur. Elle va faire irruption (au sens propre du terme) dans la vie de Hana, orpheline adoptée par un pasteur diabolique et souffre-douleur de la famille de celui-ci, en lui annonçant être sa mère. La grande brune pulpeuse et le petit garçon manqué blond vont prendre la route à la recherche de Hiroshi, qui on le devine par sa blondeur, a un lien de parenté avec Hana, vite surnommée Hatchin par Michiko.

michiko to hatchin

Un objectif, un chemin à parcourir, de nouvelles personnes rencontrées à chaque étape, Michiko to Hatchin nous propose bien une structure similaire à celle de Samurai Champloo, et dans une certaine mesure à celle d’Ergo Proxy. Mais la présence d’un duo de deux personnages féminins aux caractères très différents et d’action n’est pas non plus sans rappeler les séries « filles et flingues » de Bee Train. Noir et Madlax, mais surtout El Cazador avec le côté latino. A la différence près que j’ai trouvé l’ambiance de Michiko to Hatchin bien plus prenante que celle de ce dernier.

Les décors sont dans l’ensemble très réussis, détaillés et colorés. On a un peu un côté tableau avec certains paysages ou certains intérieurs, et on sent qu’il y a eu de la recherche pour créer cette atmosphère « brésilisante » . C’est aussi vrai au niveau des toponymes et d’une partie des noms des personnages. Le mélange de prénoms japonais et de noms latinos est assez amusant je trouve. Le soin apporté au côté visuel va jusqu’aux eyecatches, différents dans chaque épisode et toujours très stylés et colorés, à l’image des génériques de début et de fin.

michiko to hatchin

Michiko est un personnage vraiment intéressant, pour sa plastique et son pourcentage de « couverture vestimentaire » réduit pour ceux qui veulent mater, mais aussi pour son caractère. Elle tape avant de réfléchir, ou même souvent elle tape tout court. Elle est parfois franchement débile, j’aurais envie de dire tout à fait blonde à l’intérieur. Le tout avec un côté grand enfant et un degré d’obstination un peu trop élevé. On est donc bien loin de la belle idéale, mais avec encore quelque chose d’un peu différent de la belle chieuse.

En contraste, Hatchin est une enfant qui a dû trop vite grandir pour survivre à l’univers hostile qui a été le sien pendant des années. Elle a bien plus de bon sens que son aînée et c’est elle qui lui fait la leçon, mais sans que ça devienne trop moralisateur. Car la petite en a trop encaissé, et il ne faut pas non plus l’embêter ! Le duo formé par ces deux filles est à la fois drôle et touchant, vraiment attachant.

michiko to hatchinmichiko to hatchin

Le risque avec les scénarios du type je cherche quelqu’un ou quelque chose, c’est de se perdre un peu en route et de ne pas arriver à bon port, de nous promettre des choses que l’on n’aura pas au final. Le spectateur a alors souvent à juste titre l’impression d’avoir été trompé sur la marchandise. C’est dans une certaine mesure le cas de Michiko to Hatchin, mais ce n’est pas un défaut à 100%. Au final, l’important ce n’est pas le point d’arrivée, mais le parcours en lui-même, et la manière dont il change les héroïnes grâce à leurs interactions l’une avec l’autre et grâce aux rencontres.

Les personnages au destin souvent peu heureux croisés de ville en ville sont à l’origine d’histoires aussi brèves que touchantes. Je connais trop peu le Brésil pour jauger leur vraisemblance, mais dans tous les cas il s’agit dans la série d’un pays fictif seulement inspiré d’un pays réel, on ne peut donc pas faire de reproches sur la réalité des faits. Adaptation libre de l’oeuvre originale, en quelque sorte. Du coup, les malheurs des protagonistes ont un côté universel, tout comme la violence qui se dégage de l’histoire.

Je ne suis généralement pas trop du genre flingues et gangs, et des histoires violentes en général, mais ça passe car il n’y a pas de la surenchère et l’histoire comporte tout ce côté humain qui complète le côté spectaculaire des courses-poursuite et des bastons. J’ai adoré les petites voitures de police toutes rondes très rétro, qui ne résistent jamais face au super deux roues tout aussi old school de Michiko, d’une solidité assez irréelle ^^.

michiko to hatchinmichiko to hatchin

Je m’arrête encore rapidement sur un ou deux personnages, en commençant par le pasteur, qui fait une apparition assez brève, mais qui est spectaculaire par sa ressemblance avec le François-Xavier de Samurai Champloo et illustre une vision du christianisme assez acide qui me parle beaucoup. Atsuko, connaissance de longue date de Michiko et flic qui la traque pour la recoller en prison, est un personnage qui se révèle au final assez dur à cerner. Je n’ai pas été complètement convaincue par son comportement à la fin, mais sa relation avec Michiko reste très intéressante. Et sa touffe blonde assez excellente !

michiko to hatchin

On passe au son, et avant de parler de la musique, pour une fois je vais parler des voix. Contrairement à la majorité des séries télé animés, les voix des personnages de Michiko to Hatchin sont assurées non pas par des doubleurs qu’on a l’habitude de retrouver, mais par des acteurs du grand et du petit écran qui, quand ils doublent une oeuvre animée, le font la plupart du temps pour un long métrage. Ainsi, la voix de Michiko est celle de Maki Yôko (vue par exemple dans le drama Ryômaden), que j’aime beaucoup et qui rend franchement bien. Hatchin est quant à elle doublée par Ohgo Suzuka (héroïne du très drôle Sexy Voice and Robo). Parmi les acteurs que j’ai eu l’occasion de croiser, on retrouve aussi Tsuda Kanji, Mitsuishi Ken et Murakami Jun.

michiko to hatchin

La musique de la série est dans l’ensemble très réussie. Les cuivres et les rythmes énergiques de Soil and Pimp sessions, que je connais pour leurs collaborations avec Shiina Ringo, donnent bien le ton dans l’opening. Entre instrumentaux et chansons en portugais, les musiques qu’on entend tout au long des épisodes sont variées et de qualité, elles complètent bien le côté brésilien du décor et vont même au-delà de ça. La chanson de l’ending n’est pas du tout mon style, et j’aurais préféré autre chose, mais ce n’est pas non plus un ratage complet au niveau de l’ambiance.

Vu le studio aux commandes de la série, je n’arrive toujours pas à comprendre pourquoi je n’ai pas plus entendu parler de l’anime dans la blogosphère et sur les sites spécialisés. Ni pourquoi Dybex n’a pas fait les choses en plus grand pour la sortie des DVD alors que c’est eux qui ont édité Samurai Champloo et Ergo Proxy. Vu le peu de communication et le côté sommaire de l’édition DVD (au passage, la qualité des sous-titres m’a paru inférieure à ce que j’avais l’habitude d’avoir avec les DVD de l’éditeur), Michiko to Hatchin n’a pas dû attirer les foules.

Pourtant, si la série a certes des défauts, elle a largement assez de qualités à côté pour se classer dans le haut du panier. Je suis bien d’accord pour dire qu’en mettre plein les yeux et les oreilles et n’avoir rien de consistant niveau scénario, ça ne passe pas. Mais il est clair que l’ambiance visuelle et sonore de l’anime sont diablement séduisantes. On a de la technique, de l’originalité dans l’univers et des personnages franchement sympathiques dans leur apparence comme dans leur caractère. La déception que j’aurais pu ressentir après avoir tant attendu de voir la série ne s’est pas du tout manifestée. J’ai passé de très bons moments devant Michiko to Hatchin, et j’aimerais en entendre parler davantage, même en mal pour savoir ce qu’on peut  lui trouver de si mauvais :).

1 Commentaire

  1. Commentaires laissés sur l’ancienne version du blog

    J’ai vu cet anime il y a quelques années maintenant, et j’ai garde un très bon souvenir. De par son univers et ses personnages. Michiko bimbo sans pourtant être vulgaire et Hatchin avec sa maturité font un duo d’étonnant. Pour ma part l’anime était coupée en 2, jusqu’à l’épisode 12/13 (je crois j’ai pas une grande mémoire des épisodes ^^’) enfin grosso modo jusqu’à la rupture entre Michiko et Hatchin, puisque leur relation avait atteint un seuil, et ensuite la 2eme partie avec une nouvelle « quête ». J’avais été étonné de la tournure guerre des gangs mais au final j’avais plutôt bien aimé.
    Dans l’ensemble j’ai trouvé les relations entre les personnages complexes que se soit Michiko/hatchin avec leur fréquente prise de tête parfois violentes, d’ailleurs on sent bien qu’au départ Hatchin suit Michiko pour échapper à son actuelle situation mais aussi plus pour lui faire plaisir que par vrai envie de retrouver son père.
    Ensuite, il y avait Michiko/Atsuko dans cette relation victime/bourreau qui aurait pu être répétitive avec ce jeu du chat et de la souris. Navré mes souvenirs sont un peu flous, je me rappel juste que pour Atsuko ce fut une longue quête, un gros travail sur soi, pour se détacher du passé et de Michiko. Mais je crois me souvenir que comme toi, je n’avais pas trop compris sa réaction à la fin.
    Le plus intéressant reste le père de Hatchin (au final on saura rien de la vrai mère) et surtout le décalage entre les souvenirs de Michiko, ce qu’on dit de lui, et ce qu’on voit. Il est censé être un chef de gang respecté et pourtant ce qu’on voit de lui par le biais de Michiko c’est juste un gamin tout gentil ce qui fait qu’on se demande comment il en est arrivé là. De même, toute cette recherche du père dans la seconde partie de l’anime montre un lâche et un couard. Ce qui fait que je me suis toujours demandé comment Michiko avait pu tomber amoureuse de lui, voir continuer à courir après une chimère. Au final le perso reste mystérieux car on ne le voit qu’à travers les autres.
    Un autre perso intéressant reste le pote du père (me rappel plus son nom) qui est au final le « vrai chef », j’ai trouvé que c’était un perso intéressant, je me rappel de cette scène où il tue en maintenant sous l’eau l’autre psychopathe tout en ayant vraiment espéré qu’il s’en sorte.

    Bref, je garde un très bon souvenir de cette série. Ca se rapproche dans la forme d’un samourai champloo (que j’avais trouvé plus déprimant que drôle) sans partir dans un trip philo à la ergo proxy.

    Écrit par : Tama | 23.02.2014

    Merci d’avoir réagi et d’avoir en même temps pointé des éléments sur lesquels je te rejoins mais que je n’avais pas développés toujours par peur de faire trop long ou d’en dire trop ! ^^ Je me sens un peu moins seule du coup 😀

    Écrit par : Katzina | 23.04.2014

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