[Drama] Junjô kirari

junjou kirari

Titre japonais : 純情きらり
Nombre d’épisodes : 156
Diffusé au : Printemps – Eté 2006
Chaîne de diffusion : NHK
Fiche : DramaWiki

Parce que le format des épisodes est si pratique mais aussi parce que je n’étais pas tout à fait satisfaite avec celui qui était en cours de diffusion sur la NHK, j’ai décidé au printemps 2015 de commencer à regarder un autre asadora. Comme l’histoire de Mare était contemporaine ou presque, j’ai décidé de retourner du côté des feuilletons historiques, même si c’est ceux que j’ai le plus vus (j’en suis actuellement à mon 11ème, 8 historiques et 3 contemporains seulement). Et parmi ceux que j’avais déjà repérés, Junjô kirari me tentait bien en raison de son thème et de son actrice principale. 

Junjô Kirari nous propose de suivre la vie d’Arimori Sakurako, une jeune fille née au début des années 1920 dans la petite ville d’Okazaki, célèbre pour son château et son miso. Sakurako, ses deux soeurs plus âgées et leur petit frère ont été élevés par leur père, leur mère étant décédée très jeune. Guidée par les quelques souvenirs qu’elle a de celle-ci jouant du piano, Sakurako va se passionner très tôt pour cet instrument et va décider de devenir pianiste. Etant donnés l’époque et le milieu social dont elle est issue, presque personne ne la prend au sérieux, surtout quand elle parle de jouer du jazz, mais la jeune fille est plus que déterminée à réaliser son rêve. Son parcours la mènera à la fin des années 30 jusqu’à la capitale, où elle va rencontrer d’autres artistes, musiciens et peintres, qui se marginalisent au fur et à mesure que le Japon s’enfonce dans la guerre.junjo kirari

C’est Miyazaki Aoi qui tient le rôle de Sakurako et je l’ai trouvée adorable. Si je devais retenir une seule écolière japonaise avec ses couettes et sa frange, ça serait elle ! Elle est toute mignonne, son sourire illumine son visage et j’aime aussi beaucoup sa voix. Si comme toutes les héroïnes d’asadora Sakurako a un côté un peu naïf et maladroit et va parfois se mêler des affaires des autres, son côté un peu rebelle et sa volonté de fer la rendent tout de suite attachante. Petite, elle sait se défendre contre les garçons qui l’embêtent. Plus tard, elle remuera ciel et terre pour pouvoir entrer dans une école de musique et seule l’idée de mettre ses soeurs dans l’embarras la fera hésiter. Elle va prendre sa vie en main, assumer ses choix, et va devoir bien sûr surmonter pas mal d’épreuves. Sakurako petite est incarnée par Miyama Karen, qui joue l’héroïne de Sunadokei enfant.

Genichirô est fonctionnaire municipal à Okazaki. Passionné par les pierres, il leur consacre tout son temps libre et passe pour un original, notamment auprès de son beau-père qui a peu d’affection pour lui. D’une grande gentillesse, il n’a rien d’un père autoritaire craint et fait confiance à ses filles pour trouver leur voie. Miura Tomokazu parvient à rendre le personnage extrêmement sympathique.
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Fueko, l’aînée de la famille, ne se montre pas toujours tendre avec ses frères et soeurs et a parfois des difficultés à s’entendre avec Sakurako, surtout qu’elle peut se montrer bornée. Si elle est sincèrement dévouée à sa famille, Fueko se sent aussi obligée de remplir son rôle d’aînée, de faire tourner la maison et de montrer l’exemple. Dans le fond, elle envie Sakurako de vouloir prendre la liberté de faire ce qu’elle aime. Quels que soient ses défauts, la jeune femme est attachante et j’ai apprécié de pouvoir suivre son parcours en parallèle à celui de Sakurako. J’avais beaucoup aimé Terajima Shinobu dans Ryômaden et ça a été encore le cas cette fois.

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Momoko, la cadette, est celle qui va maintenir le lien entre ses deux soeurs si différentes. Comme elle est douée pour les tâches ménagères et n’a pas d’aspiration particulière à exercer un métier comme Fueko ou Sakurako, il semble évident qu’elle va devenir une bonne femme au foyer. Elle admire la franchise et la détermination de sa jeune soeur et va plaider en sa faveur auprès de l’aînée. Igawa Haruka est adorable dans ce rôle de jeune femme attentionnée et calme mais absolument pas plate.

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Yûtarô (Matsuzawa Takeshi) est le plus jeune de la famille, mais en tant que seule garçon c’est lui qui a priorité sur ses trois soeurs. Ainsi, le financement de ses études supérieures est en tête du budget familial même si ce dernier est serré. Le jeune garçon reste en retrait car le drama met vraiment en avant les relations privilégiées entre les trois soeurs. Tokujirô (Yana Nobuo), le grand-père maternel de la fratrie, a longtemps été responsable de la production du miso chez les Matsui. C’est une belle tête de mule, et sans qu’il soit vraiment méchant, il n’est pas non plus particulièrement sympathique. Mais ses petites filles sont quand même attachées à lui.

Iso, la tante Arimori, est une vieille fille qui parle un peu fort et qui en fait toujours un petit peu trop. Elle est remplie d’affection pour les enfants de son frère et ne perd pas une occasion de les aider. Elle a vécu quelque temps à Tokyo mais revient un beau jour à Okazaki, et si l’on croit d’abord qu’elle est là simplement pour apporter de la légèreté à l’histoire, on finit aussi par en savoir plus sur elle. Muroi Shigeru, qui a joué plus tard la mère de l’héroïne de Hanako to Anne, est assez géniale dans ce rôle. 
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Maintenant que nous avons fait le tour de la famille de Sakurako, passons un peu aux autres personnes qui l’entourent à Okazaki puis à Tokyo. Tatsuhiko est le fils unique de la famille Matsui, qui possède une fabrique de miso réputée. Il joue du piano depuis tout petit, et en tant que garçon d’un milieu plutôt aisé, il peut pratiquer dans de bien meilleures conditions. Mais devenu jeune adulte, il va se retrouver déchiré entre son devoir de succéder à ses parents et son envie de faire de sa passion un métier. Son goût commun pour la musique lui donne envie de Sakurako, mais cette dernière ne semble pas très réceptive, restant sur un vilain souvenir d’enfance. Je ne me rappelais pas du tout avoir croisé Fukushi Seiji dans Nodame Cantabile au moment où j’ai commencé l’asadora, mais je l’ai vraiment trouvé adorable !

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Matsui Kane, la mère de Tatsuhiko, est une femme autoritaire un peu méprisante et imbue d’elle-même. Elle a hérité la fabrique de miso Yamachô de ses parents, et bien que ça soit officiellement son époux qui la dirige, elle le mène à la baguette. Il va sans dire que son fils unique reprendra le flambeau et aura à ses côtés une épouse choisie par ses soins. Elle est du même âge qu’Iso, et les deux femmes, anciennes camarades de classe, ont régulièrement des prises de becs assez amusantes. Comme la belle-soeur de Gochisôsan ou la belle-mère de Massan, Kane est assez détestable et l’on s’attend à ce qu’elle évolue un peu pour pouvoir l’apprécier. Et le pari est complètement réussi ! Sans que le caractère du personnage soit trahi, l’histoire prend une tournure telle qu’on ne peut qu’éprouver de la sympathie pour elle même si elle reste une tête de cochon. J’ai beaucoup apprécié Tôda Keiko dans ce rôle, et comme j’ai regardé Junjô kirari en même temps que Mare, je me suis encore plus demandé pourquoi on  lui avait fait prendre une voix si agaçante pour son rôle de narratrice.
Si le père de Tatsuhiko (Murata Takehiro) fait toujours profil bas devant sa femme, il n’est pas pour autant poltron et va jouer un rôle essentiel auprès de son fils.

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Parmi ceux qui travaillent pour les Matsui à Yamachô, il y a Senkichi (Shiomi Sansei), qui a succédé au grand-père de Sakurako en tant qu’artisan responsable de la production, et aussi Nogiyama (Tokui Yû), responsable lui de la vente du miso. Kiyoshi (Isaka Shunya), ancien camarade de classe de Sakurako qui était une petite terreur mais qui s’est assagi en grandissant et a même un coeur d’artichaut, va apprendre la fabrication du miso sous les ordres de Senkichi.

On peut également croiser à Okazaki Hiro (Brother Tom), grand amateur de musique qui tient un café nommé Marseille. J’ai eu le plaisir de retrouver Kimura Midoriko dans le rôle de madame Nishino, professeur de musique de Sakurako à l’école de filles. Enfin, Saitô est un jeune professeur de sciences qui va faire la connaissance de la famille Arimori et causer un certain émoi chez certaines des soeurs :).

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A Tokyo, Sakurako va faire connaissance avec plusieurs jeunes gens qui évoluent dans le domaine de l’art et du divertissement et sont un peu en marge de la société de l’époque. Parmi eux, celui qui va jouer le plus grand rôle est Tôgo, peintre talentueux et assez mystérieux. Souvent enfermé dans son petit monde, il peut se montrer parfois très froid et distant mais est dans le fond doté d’une grande sensibilité. Je ne peux pas être objective pour ce qui est de Nishijima Hidetoshi, mais il a une classe énorme avec son kimono sombre, ses cheveux en bataille et son humeur taciturne.
Parmi les camarades de Tôgo, qui habitent avec lui dans une modeste petite résidence qui s’apelle Marronnier (encore du français ! ^^), on trouve Yasuji et Yae, eux aussi peintres, Mari, une danseuse, ainsi que Hatsumi, qui veut comme Sakurako se consacrer à la musique.

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Je citerai enfin deux personnages très différents mais tous les deux liés à Sakurako par la musique. l’éminent pianiste et compositeur Saionji (Hasegawa Hatsunori), professeur bienveillant pour ses élèves, ainsi qu’Akiyama (Hankai Kazuaki), joueur de saxophone qui va faire découvrir davantage l’univers du jazz à notre jeune héroïne.

Junjô kirari est à l’instar de nombreux asadora d’époques tiré d’un roman à caractère biographique. Si l’on retrouve bien dans les grands traits la structure habituelle des feuilletons matinaux, le déroulement de l’histoire n’est pas si prévisible et a réussi à me surprendre à plusieurs reprises, aussi bien pour ce qui est du destin de Sakurako que ceux des personnages secondaires, à commencer par ses deux soeurs. Sur ce point, le drama m’a rappelé un asadora plus récent : Hanako to Anne. On a dans les deux cas une fratrie de 3 soeurs et un frère, l’accent étant mis sur les 3 soeurs qui sont toutes bien différentes mais sont très liées malgré la distance ou les discordes qui peuvent survenir.

junjo kirari

Il va sans dire que la musique joue un rôle important dans la série, et j’ai totalement adhéré à la vision de Sakurako : la musique est toujours là, qu’il s’agisse d’accompagner les moments heureux ou de nous soutenir dans les moments durs. La bande sonore de Junjo kirari a été composée par Ôshima Michiru, dont je n’ai pas entendu tant d’OST que ça mais qui est tout de même pour moi une référence pour son travail sur le premier anime de Fullmetal Alchemist et pour le jeu vidéo ICO. On reconnaît bien son style, et l’ensemble est agréable du début à la fin, y compris le morceau utilisé dans le générique de début. Je n’entrerai pas dans les détails, mais certaines des mélodies composées par Ôshima se retrouvent un moment directement liées à l’histoire d’une très chouette manière. L’ambiance sonore est complétée par quelques morceaux de jazz repris au piano, principalement Saint Louis Blues, qui tient une place très particulière dans le coeur de l’héroïne.

Comme tous les asadora dont une partie de l’histoire se déroule pendant la guerre du Pacifique, Junjo kirari nous montre le conflit du point de vue des civils japonais. Là encore, le drama se rapproche de Hanako to Anne lorsqu’il s’agit de montrer les effets du régime autoritaire et de la propagande dans le milieu artistique.
Un autre effet de la guerre est également montré à travers la famille Matsui et sa fabrique : la pénurie de matières premières et l’interdiction des produits jugés de luxe entravent la production du hachô miso, miso de grande qualité spécialité de la région d’Okazaki. Il va sans dire qu’entre les hommes partis au front qui n’en reviendront pas ou garderont un traumatisme et les bombardements incendiaires de la capitale, Sakurako et son entourage sont touchés dans leur âme comme dans leur chair par l’horreur de la guerre.

junjo kirari

Alors que je me demandais si je ne commençais pas à sérieusement me lasser des asadora, Junjô kirari a su me charmer et me montrer qu’il y avait encore de belles découvertes à faire parmi les feuilletons du matin de la NHK un peu plus anciens en parallèle à ceux que j’ai vu en cours de diffusion et qui m’ont plus ou moins déçue. Bien que son histoire se situe à une époque utilisée encore et encore pour ce type de production, Junjô kirari parvient à se démarquer grâce à ses nombreux personnages attachants, un casting très réussi et des thèmes bien traités. L’émotion et la légèreté sont tour à tour au rendez-vous semaine après semaine et le drama sait se renouveler suffisamment pour maintenir l’attention du début à la fin. Un vrai petit coup de coeur dont je garderai un très bon souvenir !

2 Commentaires

  1. Merci pour ton article et cette description qui donne très envie, le thème est très intéressant, la musique a l’air très belle, et avec Miyazaki Aoi en héroïne, je pense que ce sera mon prochain asadora après Gegege !

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