[Drama] Suna no utsuwa

suna no utsuwa

Titre japonais : 砂の器

Nombre d’épisodes : 11

Diffusé en : Hiver 2004

Chaîne de diffusion : TBS

Fiche : DramaWiki

J’avais déjà croisé le nom de ce drama sans y faire plus attention que ça, la faute encore une fois à ma manie de privilégier un peu trop souvent le casting d’un drama à son synopsis (mais ceux-ci sont parfois tellement trompeurs que je ne préfère pas trop m’y fier). Comme j’ai eu l’occasion de le dire, c’est le billet d’Asa et ensuite celui de Kerydwen qui m’ont convaincue que Suna no utsuwa valait le détour, vantant en particulier son final époustouflant. Et sans surprise, ils avaient bien raison !

Waga Eiryou est un jeune pianiste déjà assez connu qui est promis à une brillante carrière et qui bénéficie le soutien d’un homme politique dont il doit prochainement épouser la fille. Un soir, après un concert, il est abordé par un homme qui dit reconnaître en lui un certain Hideo. Bien qu’il fasse d’abord mine de ne pas connaître l’homme, Waga est visiblement troublé. Il finit par rejoindre l’homme, qui s’appelle Miki Kenichi, et tous les deux vont boire un verre dans un bar. En sortant, alors qu’ils sont à la gare de Kamata, Waga tue sauvagement Miki et abandonne son cadavre défiguré entre deux trains en stationnement. Dans sa fuite, il va croiser une jeune femme, Naruse Asami.suna no utsuwa

Après la découverte du corps, la police entame une enquête qui piétine rapidement même après que l’identité de la victime a été découverte. De son côté, Waga tente de se débarrasser des objets qui pourraient le compromettre, et se lance dans la composition d’une nouvelle oeuvre. Mais il va de nouveau croiser le chemin de Naruse. Va-t-il ête dénoncé, ou découvert d’une façon ou d’une autre par la police ? Et surtout, qu’est-ce qui a bien pu le pousser à commettre un acte aussi ignoble en tuant un homme qui visiblement ne lui voulait aucun mal ? Alors qu’il tente d’échapper à son destin, le passé de Waga va être révlé bribe par bribe au spectateur.

C’est Nakai Masahiro qui incarne le personnage de Waga, et il est bien évident que le rôle n’a rien à voir avec celui de gentil garçon qu’il a dans Konkatsu!. Et franchement, la seule chose que je peux lui reprocher c’est sa voix de canard enrhumé ^^. L’acteur s’en sort très bien dans son interprétation de ce personnage taciturne, secret et torturé. Ce que j’ai trouvé très fort, c’est que même si Waga n’a pas grand chose de sympathique, et même si on l’a vu commettre un meurtre, on n’arrive pas à le détester. On se dit que même si rien ne peut vraiment excuser son acte, il doit forcément avoir des circonstance aténuantes, que l’on tient absolument à connaître. Comment en est-il arrivé à mener cette vie qui n’est qu’une façade ? Pourquoi vouloir épouser une femme pour qui il n’a visiblement aucun sentiment ? Waga ne peut vraiment pas laisser le spectateur indifférent.suna no utsuwa

Matsuyuki Yasuko, qui semble décidément abonnée aux rôles plutôt tragiques, se montre sans grande surprise très convaincante dans le rôle de Naruse, une comédienne qui s’efforce de percer et qui va croiser le chemin de Waga alors qu’un douloureux passé la rattrape et que tout semble près de s’effondrer. Impossible d’en dire plus sur elle, mais le lien particulier qu’elle va nouer avec Waga, qui sert à la fois le côté enquête et le côté humain de l’histoire et que l’on devine dès la séquence d’introduction du drama, est tout à fait poignant.suna no utsuwa

suna no utsuwa

J’ai toujours entendu beaucoup de bien de Watanabe Ken, que j’ai vu seulement une fois dans un drama, dans un rôle pas très important et il y a bien longtemps (dans Ikebukuro West Gate Park). Je l’ai tout de suite apprécié dans le rôle d’Imanishi, l’inspecteur qui mène l’enquête sur le meurtre de Miki. Il a énormément de présence et de classe, et il est très naturel. J’ai un peu moins aimé son collègue Yoshimura étant donné qu’il est joué par Nagai Masaru, un acteur que j’ai peu vu mais que je n’apprécie pas vraiment, en grande partie parce que sa tête me revient pas (c’est con, mais c’est comme ça ^^). Mais comme le personnage est plus qu’un newbie de service et qu’il a un vrai rôle dans l’enquête, ça passe tout seul.

Enfin, en attendant de revenir sur deux personnages qui ont un statut un peu particulier dans le drama, je citerai la présence de Takeda Shinji dans le rôle de Sekikawa, un critique qui n’apprécie ni le succès ni la personalité de Waga. Ichimura Masachika incarne quand à lui le peu sympathique directeur du théâtre où Naruse Asami travaille, et Okada Yoshinori un des collègues de cette dernière.suna no utsuwa

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Si Suna no utsuwa a bien un côté drama policier étant donné qu’il est centré sur une affaire de meurtre, le fait que le spectateur sache dès le départ qui est le coupable le rend particulier. Tout l’enjeu se situe donc sur le pourquoi et non sur le qui. Ce que j’ai apprécié, c’est que pour une fois on laisse de côté les histoires d’incompétence ou de corruption qui reviennent très facilement lorsque la police est impliquée.   Je sais bien que ces thèmes ne viennent pas de nulle part, et il y a des drama que j’ai beaucoup aimés qui les abordent, mais c’est bien aussi de temps en temps d’avoir des flics normaux qui font juste leur boulot.

L’histoire si habilement maîtrisée est servie par une réalisation extrêmement soignée où les paysages, leur lumière et leurs couleurs jouent un rôle clé et sont absolument magnifiques. Je ne suis habituellement pas maniaque sur la qualité des vidéo, mais là j’ai clairement regretté de ne pas avoir à ma disposition une meilleure version, moins inégale surtout. Et ces scènes magnifiques ne sont pas seulement là pour l’esthétique, elles font partie intégrante de l’histoire, en particulier celles où l’on voit un homme accompagné d’un enfant parcourir la côte par tout temps et toutes saisons.suna no utsuwa

suna no utsuwaDans ces scènes qui représentent une partie du passé de Waga, le contraste entre la beauté de la nature et la dureté de la situation dans laquelle semblent se trouver les deux personnages est vraiment saisissante. J’ai été épatée par l’expressivité du regard de l’enfant, qui se trouve être incarné par Saitô Ryûsei, qui tient le rôle de Fuutarô jeune dans Zeni Geba. L’homme est quant à lui joué par Harada Yoshio, et si au final on le voit peu, l’acteur est encore une fois remarquable.suna no utsuwa

suna no utsuwa

Le dernier personnage clé de Suna no utsuwa, c’est sa musique, et en premier lieu celle que Waga va se mettre à composer après avoir tué Miki, qu’il va baptiser Shukumei (destin). De la même façon que Waga est hanté par son passé, la musique revient sans cesse, obsédante, et se fait de plus en plus présente au fur et à mesure que le mystère s’éclaircit. On peut clairement dire que le drama ne serait pas ce qu’il est sans cette musique, et sans la manière dont elle est intégrée à l’histoire et aux images.

Shukumei est une musique aussi intense que superbe, et les autres compositions de Senjû Akira pour le drama ne sont pas en reste. Je pense en particulier au morceau chanté par une voix d’opéra féminine qui revient aussi très souvent et qui est tout aussi magnifique. La chanson du générique de fin est signée Dreams Come True, et même si ce n’est pas un coup de coeur personnel, on peut dire qu’elle cadre bien avec l’ambiance du drama.suna no utsuwa

Comme vous l’avez certainement déjà compris, Suna no utsuwa a un côté assez contemplatif, et il ne faut pas s’attendre à des courses poursuites ou à des retournements de situation toutes les dix minutes. Mais vu l’ambiance créée par la musique et l’image, ça ne m’a pas dérangée. Et en plus de donner un côté réaliste à l’enquête, ce développement lent où l’on peut observer Waga et essayer de le cerner est tout à fait nécessaire au dénouement final, bouleversant et merveilleusement orchestré (désolée pour le jeu de mots pourri, mais c’est vraiment ça ^^).

suna no utsuwa

suna no utsuwa

Le drama est l’adaptation du roman du même nom écrit par Matsumoto Seichô, disponible en français sous le titre Le vase de sable (Picquier). Matsumoto est un auteur à succès dont de nombreuses oeuvres ont été adaptées pour le grand ou le petit écran, souvent même à plusieurs reprises. Suna no utsuwa ne fait pas exception : avant ce renzoku de 2004, il y avait déjà eu un téléfilm en 2 parties en 1962, une série de 6 épisodes en 1977 et un téléfilm en 1991.

Du côté du grand écran, il y a un film qui date de 1974, et comme il est sorti en DVD en France (sous le même titre que le roman, logique ^^) je dois dire que je suis assez tentée. Et comme si tout ça ne suffisait pas, il y a eu une nouvelle adaptation l’année dernière, avec un tanpatsu en 2 parties. Et son casting est diablement intéressant : Sasaki Kuranosuke, Kobayashi Kaoru, Nakatani Miki, Tamaki Hiroshi et Hasegawa Hiroki, pour ne citer qu’eux !

On pourrait penser que quand on connait le fin mot de l’histoire, ce n’est pas forcément intéressant de voir les autres adaptations, comme le film ou le tanpatsu de 2011. mais en fait je crois bien que oui. Déjà parce que le format est différent et que l’histoire ne peut donc pas être traitée de la même manière, et ensuite parce que si la version de 2004 dont je parle aujourd’hui se passe dans un cadre contemporain, les autres gardent le cadre original du roman, dont l’histoire se déroule dans les années 60. Il semble aussi y avoir des différences au niveau de certains personnages et du point de vue choisi pour la narration.suna no utsuwa

suna no utsuwa

Vous n’avez donc pas fini de parler de Suna no utsuwa ! Et en laissant de côté cette histoire de différentes adaptations, il est clair que ce drama de 2004 est à voir absolument pour son histoire bouleversante et cruelle, ses personnages très solidement interprétés et tout simplement pour la beauté de ses images et de sa musique. Si j’ai rarement regardé plus d’un épisode par jour, tout le long de mon visionnage, j’ai été hantée par Shukumei, et je crois que je me souviendrai longtemps de la mélodie et des images qui s’y associent tout de suite.

1 Commentaire

  1. Commentaires laissés sur l’ancienne version du blog

    Je suis heureux que ce drama t’ait plu. A l’époque où j’en ai fait la critique, mes notes étaient assez peu étoffées, mais entre ton billet et celui de Kerydwen, je ne doute pas que bon nombre de dramaphiles s’intéresseront à Suna no Utsuwa.

    Je regrette que ta version n’ait pas été d’une grande qualité, car certains plans sont d’une beauté poignante. Comme toi, je suis hanté par la composition musicale et je regrette bien de ne pas avoir su mettre la main sur le morceau d’opéra chanté que tu évoques et qui me donnait la chair de poule. De toute façon, tu as tout dit. J’ai parfois lutté contre certaines longueurs, mais Suna no Utsuwa vaut vraiment le coup d’œil.

    Écrit par : Asa | 14.06.2012

    Merci encore de m’avoir fait découvrir ce beau drama ! 🙂
    C’est pour ce genre de séries qu’on aimerait avoir des DVD en France, pour avoir une qualité vidéo qui lui rend hommage !
    J’ai une liste longue comme le bras de CD à acheter au Japon, et si je craque pour des OST de drama, celui de Suna no Utsuwa en fera très certainement partie car c’est vraiment frustrant de ne pas pouvoir réécouter ce magnifique morceau d’opéra en-dehors du drama ! Moi aussi il me donne la chair de poule ^^.

    Écrit par : Katzina | 10.07.2012

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