Le rail vu du ciel

shorinzan darumaji

Avant de commencer à prendre le train quatre fois par semaine pour aller en cours, je connaissais déjà assez bien le trajet entre Rouen et Paris pour l’avoir fait quand même régulièrement ces dernières années, surtout quand j’allais ou revenais de Dijon. Cela n’a rien d’un grand parcours touristique vu que l’on traverse plus de zones urbaines et industrielles que de campagne. Mais bon, il y a quand même quelques coins de verdure en bord de Seine, et pour ce qui est du reste, même si ce n’est pas beau à proprement parler, je trouve ça intéressant, et quand je ne dors ou ne lis pas, j’aime toujours regarder par la fenêtre.

Bien sûr, quand le train n’est pas direct et qu’il s’arrête, il est facile de savoir dans quelle ville on est. Mais on traverse plein d’autres endroits dont je ne peux connaître le nom, soit parce que le train roule trop vite pour pouvoir lire le nom de l’arrêt, soit parce qu’il n’y a pas de gare du tout. A la longue, j’ai réussi à repérer quelques endroits, surtout en région parisienne, mais je me pose encore plein de questions sur les lieux que je traverse : ce tunnel, où est-il exactement ? Ce pont, est-ce sur la Seine qu’il passe, ou est-ce un autre cours d’eau ? Cette énorme usine là-bas, qu’est-ce qu’on y fabrique ? Plein de questions existentielles, quoi.

Je sais que je ne pourrai pas répondre à toutes, mais j’ai commencé un peu mes recherches. Je pensais d’abord regarder une carte classique, mais j’ai ensuite eu l’idée des images par satellite. Ce matin, je suis donc allée de la gare de Rouen à la gare Saint-Lazare en suivant les rails. La plupart du temps, il n’y a qu’une voie donc c’est facile à suivre, mais en arrivant en Ile-de-France,les bifurcations sont nombreuses et c’est des fois dur de choisir ! Pourtant, je suis facilement arrivée à destination ! Et j’ai pu repérer facilement du ciel les quelques points de repère que j’avais sur terre : le pont entre Tourville et Oissel, la prison du Val-de-Reuil, la centrale électrique de Porcheville, le dernier pont avant Saint-Lazare où l’on voit bien les hauts immeubles de la Défense…

C’est vraiment intéressant de voir l’espace que je parcours si souvent d’une tout autre perspective et de réussir à reconnaître les lieux, tous ces lieux où je ne fais toujours que passer, sans jamais m’y arrêter, allant juste d’un point à un autre. Et le paysage à proximité directe des rails est des fois si pittoresque avec ses friches, ses bâtiments abandonnés, cette nature qui n’en est pas tout à fait une, et ensuite, la ville sans interruption, avec en fin de trajet ces hauts murs de brique longeant les rails, et tous ces recoins sombres aux abords de la gare, so 19ème of course !

Je pense qu’on peux faire ce trajet en utilisant Google Earth mais – soyons un peu français – j’ai préféré utiliser le Géoportail. Et je ne me suis pas arrêtée Saint-Lazare, j’ai ensuite étudié le trajet que je fais en métro. Histoire par exemple de voir où se trouve la station Villiers où j’ai ma correspondance. Quand j’y passe, c’est toujours sous terre, et toujours en coup de vent, et c’est étrange quand je réalise que je n’ai aucune idée de comment c’est à la surface. Y’en a qui penseront sûrement que j’ai vraiment rien d’autre à faire, moi je trouve ça plutôt sympas de trouver des curiosités dans son quotidien ^^.

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