Les Rougon-Maquart, cinquième et dernière partie

shorinzan darumaji

Hé oui, enfin, mieux vaut (très très) tard que jamais, je fais enfin ma dernière note sur Mimile. Ce qui est clair, c’est qu’il ne s’est pas du tout relâché sur la fin de son cycle, bien au contraire !

La Bête Humaine m’a vraiment passionnée de par son contexte : le chemin de fer. Et pas n’importe quelle ligne, celle que je prends tous les jours ou presque. Si Rouen n’est pas beaucoup évoquée, il y a bien sûr Paris et Le Havre mais aussi Barentin. Le train est omniprésent et est au coeur des moments les plus tragiques du roman, car bien sûr, il y en a, et ils ont une dimension encore un peu différente que dans les autres livres. La Bête Humaine a je trouve un côté très polar, avec ses meurtres, ses mystères et ses machinations. Cela lui donne un côté très moderne si l’on peut dire. Et puis, c’est vrai que les thèmes du désir ou de l’argent souvent évoqués par l’auteur sont eux aussi toujours d’actualité.

N’ayant pas trop apprécié le personnage de Saccard dans La Curée, je ne m’attendais pas à apprécier autant L’Argent, où on le retrouve. Mais de par son univers et la présence de Caroline, superbe personnage de femme amoureuse, l’histoire s’avère passionnante. Dans ce roman, on est plongé dans les débuts du capitalisme, au coeur de la Bourse et de toutes ses spéculations. Les fortunes se font et se défont à une vitesse impressionnante, et Zola décrit à merveille la façon dont l’argent est élevé au rang de dieu. Le contexte de la conquête économique de l’Orient par les Français (et les Occidentaux en général j’imagine) est passionnant, tout comme l’évocation de la fin de la noblesse et de la signification de la propriété terrienne, qui semble ne plus valoir grand chose face aux actions.

Si tout le long du cycle des Rougon-Macquart le contexte historique a une grande importance, c’est d’autant plus vrai dans La Débâcle, dont le thème est la guerre de 1870. Le livre a d’abord été pour moi une véritable leçon d’histoire, car je ne me souviens pas avoir vu en détails la guerre franco-prussienne ou la Commune pendant mes cours de collège ou de lycée (de toute façon, le 19ème c’est Napoléon 1er, et après on passe à la 1ère guerre mondiale, ou presque…). Là encore, les talents  de récit et de description de Zola se montrent diablement efficaces pour dépeindre l’horreur et l’absurdité de la guerre. On retrouve le personnage de Jean Macquart, héros de La Terre et au bout du compte l’un des Rougon-Macquart les plus « normaux ». Il se retrouve au coeur d’une histoire d’amitié d’autant plus touchante que son contexte est tragique d’un bout à l’autre.

Last but not least, Le docteur Pascal conclue le cycle de façon magistrale. Retour à Plassans, là où tout a commencé. A travers les recherches de Pascal Rougon et différents événements de l’histoire, Zola nous offre de « prendre des nouvelles » de la plupart des personnages qui ont été au coeur des 19 romans précédents. Bien sûr on savait déjà certains morts, mais il y en a d’autres qui auront une fin pas très héroïque, pas étonnant. Mais ce qui est au coeur de ce dernier volume, c’est l’histoire d’amour entre Pascal et sa nièce Clotilde. Inceste et différence d’âge à la fois, il fait fort le Mimile. Bien sûr, comme toutes celles qui ont précédé, l’histoire comporte son lot de tragique, mais ce qui en ressort le plus, c’est cette volonté de vivre pleinement sa vie, l’idée que malgré tout ce qu’il peut arriver la vie est bonne. Ca, ça me plaît vraiment bien.

Ayé, c’est fait ! Formidable expérience que d’avoir lu ces vingt romans, et quand j’y pense j’ai déjà envie de les relire. C’est sûr que je le ferai au moins une fois, c’est tellement riche ! Cela m’a également donné envie de me pencher sur d’autres classiques. Tellement de choses à lire et à découvrir !

Voici les liens vers les autres notes sur les Rougon-Macquart :

Première partie

Deuxième partie

Troisième partie

Quatrième partie

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