Alors que les élèves commencent une nouvelle année, que les jeunes employés tout frais sortis de l’université paradent dans leurs costumes ou tailleurs neufs et que les cerisiers ont déjà terminé leur grand show, il est temps de faire le point sur le dernier petit mois d’hiver. On est habitué à quelques soubresauts le temps que le ciel s’ajuste un peu à la nouvelle saison, mais là quand même, cette année ça a été fort ! Les températures se sont adoucies au tout début du mois, comme si le changement sur le calendrier avait appuyés sur un bouton. Et puis ça a varié, et puis le 21 ça un peu craqué puisqu’il y a eu carrément une petite averse de neige. Et puis, même pas 10 jours après, on avait presque des records de chaleur pour la période de l’année…
Bref, le printemps est là, et bien sûr ça fait du bien. Même dans ma Normandie natale où les saisons ne sont pas les mêmes, je n’étais pas du genre à maudire l’hiver et à me morfondre dès le mois d’octobre parce qu’il faisait souvent moche, et encore moins parce qu’il faisait froid. C’est bien parce qu’il y a l’hiver qu’on apprécie autant le printemps ou l’été. Et puis supporter l’été au Japon, ça fait relativiser. Surtout que l’hiver, dans la région de Tokyo du moins, n’est pas bien méchant et serait encore plus supportable si la découverte de l’isolation thermique avait atteint l’archipel. En-dehors des températures, ce qui est plus appréciable par rapport à la France c’est que comme il y a moins d’amplitude sur la durée des journées, on sent moins la réduction de la durée du jour. Surtout qu’ici, on s’amuse pas à être une heure en avance sur le fuseau horaire qui devrait être le nôtre ni à faire du yoyo deux fois par an avec le cadran.
Toujours est-il que cette année, je suis particulièrement contente de voir le printemps arriver car j’espère que ce changement dans l’air va mettre fin à la période un peu trop difficile à mon goût entre moi et Messire. Je sais bien qu’il n’y aura rien de magique, la preuve aujourd’hui c’est pas génial du tout, mais j’essaie de saisir l’opportunité pour voir comment améliorer les choses. Et heureusement pour moi, il y a quelque chose qui devrait pouvoir m’aider un peu à partir d’avril et qui s’est décidé au courant du mois de mars alors que je ne m’y attendais pas du tout ! J’ai commencé à regarder les yôchien (maternelles) à distance raisonnable de chez nous en prévision de la rentrée de Messire dans un an, car comme il faut déposer les dossiers de demande d’inscription en octobre-novembre je me disais que ça serait déjà bien d’avoir une idée à ce moment-là. C’est pas le choix qui nous gênera, déjà pas d’établissement public. Et sur la liste du site de ma ville, j’ai trouvé une petite structure qui acceptait les enfants à partir de 2 ans pour 2 demi-journées par semaine. Exactement le genre de truc que je voulais pour que Messire puisse avoir d’autres occupations et surtout découvrir en douceur la vie en communauté sans sa mère. Mais je pensais pas que ça serait possible, car j’imaginais que c’était un hoikuen (crèche / garderie) qu’il me fallait, et pas déjà un yôchien (et les hoikuen, non seulement c’est à temps complet, mais surtout c’est même pas la peine de tenter quand on n’a pas un emploi à temps plein à l’extérieur). Si cet établissement peut proposer ça, c’est sûrement parce qu’il n’a pas l’agrément du ministère de l’éducation, et je dois dire que je m’en fiche un peu. Je pensais que soit il y aurait plus de place, soit ce serait trop cher, mais ni l’un ni l’autre ! On est allé se renseigner, puis je suis allée passer une demi-journée (10h-14h) là-bas avec Messire pour voir comment ça se passait, et comme on était convaincus tous les deux, on l’a inscrit. Je m’arrête là parce que ce n’est pas la peine d’en dire plus tant qu’on n’aura pas vu ce que ça donne « en vrai », mais il fallait que j’en parle quand même car j’ai pu déjà sentir que c’était le début d’un changement.
Côté sorties, le premier tiers de mars à été très calme, nous n’avons pas fait grand chose le premier weekend du mois. Mais pour le deuxième, nous avions prévu un mini-voyage en famille à Nagatoro et c’était super. On a eu beau temps, on a mangé plein de trucs bons, on a vu plein de belles choses et il y en a un qui était super content de prendre le train et même le téléphérique ! Un bon dépaysement pas loin du tout de Tokyo, dans un endroit très tranquille vu que ce n’était que le tout début de la saison et que ce n’est quand même pas aussi populaire que d’autres sites, c’est tout simplement parfait.
Le dimanche 25 mars, nous sommes allés jusqu’au parc Shôwa Kinen de Tachikawa pour profiter de toutes ses fleurs (de tous ses toboggans surtout pour d’autres) et faire un petit pique-nique. Comme le pic de floraison des cerisiers approchait, il y avait énormément de monde (un bon jour pour braquer la caisse en fin de journée :p), mais c’est tellement grand que ça reste supportable. Après, on est allés juste à côté, à Kunitachi, pour passer voir l’oncle et la tante de l’autochtone qui y habitent. La grande avenue qui descend plein sud depuis la gare est bordée sur des centaines de mètres par des cerisiers, et même si là aussi la floraison n’était pas complète (mais le weekend suivant ça aurait été trop tard et de toute façon on n’était pas dispos), c’était quand même très beau. Je suis passée un paquet de fois à Kunitachi avec la Chuô mais je ne m’y étais jamais arrêtée, c’est vraiment sympa. L’autochtone allait au lycée là-bas, au nord de la gare, mais il n’était jamais allé chez son oncle et sa tante, ça m’a fait un peu halluciner.
Le mardi suivant, Messire a pu passer une journée qui lui a changé de son petit train-train de la semaine car il est venu avec moi jusqu’à Hamamatsuchô (quartier où j’ai travaillé) pour voir uen amie. On est allé pique-niquer sous les cerisiers ou presque à Kyû Shiba Rikyû, et j’étais super contente de revoir ce jardin qui est certainement mon préféré parmi ceux de la capitale. Après avoir couru dans tous les sens Messire avait assez de kilomètres au compteur pour se mettre en veille et je suis allée jusqu’au Zôjôji où là aussi il y avait foule pour les cerisiers. C’est loin d’être un endroit confidentiel mais j’adore ce temple, pour sa porte si magnifique et ses rangées interminables de jizôs si colorés. Je leur ai demandé de manière informelle de protéger la bestiole qui dormait contre moi, et j’ai acheté un omamori pour la protection de la famille. La prochaine fois que je viens, il faudra quand même que je visite enfin les tombes des Tokugawa ! Ce jour-là, Messire a fait le tour complet de la Yamanote (d’Ikebukuro à Hamamatsuchô, dans un sens ou l’autre c’est kif kif donc on n’a pas pris deux fois le même chemin ^^) et a vu plein de trains et de Shinkansen. On a même aperçu Doctor Yellow à Shinagawa ! Ouais je sais, je me densha-otakise un peu plus chaque jour :D.
Le mois de mars s’est achevé avec un beau week-end, et si je m’en tiens strictement au calendrier je ne peux parler pour l’instant que du samedi car le dimanche on était déjà en avril ! Le 31 mars donc, j’ai vu Quruli en concert pour la quatrième fois et comme ça avait lieu au Zepp, on est venus à Odaiba dès le début de l’après-midi. Le temps était super agréable et c’était chouette de voir l’océan, même si j’ai toujours moins l’impression d’être au bord de la mer qu’à Yokohama. Yokohama est tellement plus maritime :). Le concert de ce jour était le premier d’un bel enchaînement qui se poursuit en avril, je crois que ça sera la première fois que j’aurai tant de concerts en si peu de temps ! Ah, et puis le 18 mars j’avais eu un petit avant goût avec le mini-concert de moumoon au Tower Records, j’étais au premier rang et j’ai pu serrer la pince aux membres du groupe lors de la remise des posters signés à la fin !
J’ai l’habitude de finir mes bilans mensuels par la rubrique Messire, mais du coup j’ai déjà pas mal parlé de lui ! En gros, toujours aussi chiant pour s’endormir, dès que je commence à me réjouir un peu parce que ça se passe à peu près bien pendant quelques jours c’est de nouveau n’importe quoi. Son vocabulaire continue de s’élargir même si c’est à 50% des noms de train, et il s’essaie de plus en plus aux structures de phrases. Et de ce côté-là aussi, c’est le japonais qui prime déjà et bien sûr ça va continuer dans ce sens. Je suis fière de lui car il connaît de mieux en mieux les paroles d’Akai densha. Pour ce qui est des chansons, pas de risques que je lui apprenne quelque chose en français :D. Il mène la vie dure à Nekota mais celui-ci ne semble pas trop lui en vouloir car dernièrement il va avec lui sur son lit pendant la sieste ou la nuit. Mais non, on ne peut toujours pas le toucher le sauvage !
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