Titre japonais : 氷の世界
Nombre d’épisodes : 11
Diffusé en : Automne 1999
Chaîne de diffusion : Fuji TV
Fiche : DramaWiki
Dans ma quête de « vieux » drama, je suis tombée sur cette série de 1999 réunissant Matsushima Nanako et Takenouchi Yutaka dans un registre mystérieux et dramatique. Je me suis tout de suite dit que ça pouvait donner du bon, et je l’ai mise au chaud sur ma liste. Entre-temps, et comme ça arrive souvent pour les drama d’un certain âge qu’il affectionne, l’ami Asa a vu le drama et a écrit un avis globalement bien positif dessus.
La mort apparemment accidentelle d’une jeune professeur, Sonoe, amène Hirokawa Eiki, qui travaille pour une compagnie d’assurances vie, à s’intéresser à une des collègues de la défunte, Egi Tôko. Cette jeune femme froide et mystérieuse qui a perdu récemment son fiancé Hisamatsu dans des circonstances peu claires semble en effet mêlée à une sombre histoire de tentative d’escroquerie à l’assurance. Alors qu’Eiki, persuadé que Tôko est coupable de bien des choses, fait des pieds et des mains pour savoir tout ce qu’il peut, la police commence à trouver la mort de Sonoe suspecte et l’inspecteur Ujô va lui aussi s’intéresser à Tôko. Par la suite, d’autres événements vont rendre la jeune prof de bio encore plus suspecte. Eiki joue à un jeu bien dangereux, mais complètement sous le charme de Tôko, il ne parvient pas à s’arrêter, même si l’on devine déjà que les choses ne vont sûrement pas bien se terminer pour lui.
Takenouchi Yutaka est sans surprise très convaincant dans le rôle d’Eiki. Il exprime parfaitement le caractère tenace du jeune homme, qui donne parfois plus l’impression de harceler Egi Tôko plutôt que de mener une enquête. Matsushima Nanako est elle aussi parfaite, et sans la classe et le naturel de l’actrice, le personnage de Tôko serait peut-être trop difficile à cerner tellement tout est fait pour le rendre mystérieux, car les histoires d’assurance à laquelle elle est mêlée remontent apparemment très loin, jusqu’à un drame de son enfance. Les deux acteurs forment un duo brillant : on sent la tension entre leurs deux personnages dès la première rencontre, il y a vraiment une bonne alchimie.
Nakamura Tooru incarne le flic Ujô. On devine rapidement qu’il n’est pas un gars facile au boulot, et il se trouve qu’il est aussi particulièrement infect sur le plan personnel. Il est en pleine séparation avec sa femme (incarnée par Nakajima Tomoko, douée pour créer l’ambiguïté), et si le comportement de celle-ci est d’abord difficile à cerner, on se rend compte qu’elle ne fait pas juste un petit caprice en voulant quitter son mari. C’est sûrement le meilleur rôle dans lequel j’ai vu l’acteur, pour qui j’ai toujours eu quelques réserves même s’il est plutôt classe.
J’ai été contente de revoir Uchida Yûki, après l’avoir découverte dans Saigo kara nibanme no koi, dans le rôle de Shôno Tsukiko, la petite amie flic d’Eiki. D’abord assignée à la circulation, la jeune femme va évoluer dans la police et sans surprise se retrouver mêlée à l’affaire qui occupe tout le monde. J’ai bien aimé le personnage, et c’est pour ça que je n’ai pas apprécié ses actions dans la dernière partie de l’histoire : j’ai trouvé que cela de cadrait pas avec son caractère déterminé et indépendant.
On trouve plusieurs personnages dans l’entourage de Tôko qui vont jouer un rôle plus ou moins important dans l’histoire. Il y a d’abord Shôgo (Kaneko Ken), ami d’université de Tôko et du défunt Hisamatsu. Les choses sont claires dès qu’on le voit : il est amoureux de la jeune femme. Donc même s’il semblait beaucoup admirer Hiramatsu, il fait quand même partie de ceux qui avaient un intérêt à le voir disparaître. Sa jeune soeur Nanami, incarnée par Katase Nana, a elle une petite dent contre Tôko car elle était amoureuse de Hiramatsu. C’est plus du triangle, c’est du carré amoureux oui ^^.
Le Hiramatsu en question, que l’on voit régulièrement dans des flashbacks, est lui joué par Oikawa Mitsuhiro. Parmi les autres personnages faisant partie du passé de Tôko, il y en a un qui est incarné par Tanihara Shôsuke. Enfin, Sonoe, la collègue de Tôko qui meurt au début de l’histoire, est incarnée par Kimura Tae. Je finirai ce tour d’horizon des personnages avec Hitomi (Matsuo Reiko), qui tient le bar où les personnages principaux se rendent souvent et qui, bien que taciturne, est témoin de nombreuses confidences.
Si je n’ai aucun vrai reproche à faire au drama, il est évident que je n’ai pas réussi à accrocher complètement car j’ai trouvé que dès le départ, on en faisait un peu trop pour essayer de nous plonger dans l’ambiance mystérieuse de l’histoire. Le procédé du flash-forward qui montre en gros ce qui se passe à la fin de l’histoire dans la toute première scène du tout premier épisode, d’habitude c’est rare que ça me gêne. Mais là, je trouve que cette scène où l’on voit le héros blessé se noyer revient un peu trop souvent par la suite, et j’ai eu l’impression qu’on nous martelait : Alors, comment est-ce qu’on va en arriver là ? Est-ce que ça va vraiment se passer comme ça ?
J’ai trouvé que la façon dont Eiki et les autres personnages soupçonnaient Tôko était un peu trop forcée. Il y a quelque chose qui cloche chez elle, c’est sûr, mais pas de quoi en faire autant. Elle est là parce qu’il faut un personnage énigmatique, et elle se tait parce qu’il ne faut pas qu’on sache tout tout de suite. Le scénario fait qu’un coup on la croit coupable, un coup on la croit innocente. Je ne vais pas prétendre que ce jeu ne fonctionne pas, mais bon elle cumule un peu trop quand même la pauvre question drames du passé. Par contre, la façon dont d’autres personnages sont tour à tour soupçonnés n’est pas très subtile. Une fois qu’on sait qu’au bout du compte telle personne n’était pas coupable, on se demande du coup pourquoi elle agissait bizarrement. Juste parce qu’il fallait qu’on la soupçonne, quoi.
L’ambiance créée par les tons de couleur dans l’ensemble froids ainsi que par l’OST signé Iwashiro Tarô est réussie et efficace, mais elle n’a pas suffit à ce que je me prenne complètement au jeu et que j’accepte de ne pas voir les ficelles parfois un peu grosses. Et puis pour ce qui est de la fin, c’est franchement un peu trop et ce n’est plus vraiment crédible. En fait, je me disais que mon manque d’adhésion me rappelait l’impression que m’avait laissé Nemureru mori. Et ça n’est pas pour rien : les deux drama, distants de tout juste un an, ont un scénario signé Nozawa Hisashi. Qui a aussi écrit ceux de Aoi tori et Saka no ue no kumo, qui n’ont franchement rien à voir ^^.
Si l’OST est donc dans l’ensemble efficace, je n’ai pas du tout accroché au style de la chanson de l’opening. La mélodie en elle-même a un côté rétro pas si mal, mais j’aime pas du tout le style de voix du chanteur. Enfin, c’est toujours mieux que l’insert song car on nous sert du… Céline Dion. Donc non désolée moi je peux pas, ça plombe l’ambiance dramatico-romantique plus qu’autre chose.
Malgré son interprétation dans l’ensemble très réussie et son ambiance qui se veut intrigante et sombre, Koori no sekai n’est pas parvenu à me passionner. Il manque clairement ce quelque chose qui en fait un coup de coeur et qui aurait permi d’oublier les petites exagérations du scénario. Je ne peux pas prétendre m’être ennuyée, mais je n’ai pas du tout eu non plus envie d’enchaîner les épisodes, alors que le genre de la série s’y prête tout à fait. Pour moi, ce n’est pas un incontournable, mais vous souhaiterez sûrement vous faire votre propre avis si vous êtes adepte de mystères ou fan des acteurs principaux.
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