A la fin du mois de mai de l’année dernière, alors qu’un nouvel album était prévu pour l’automne (du coup, c’était plutôt la fin de l’été ^^), Spitz a annoncé une date de concert. J’attendais ça depuis que j’étais arrivée au Japon ! Et en plus, voilà l’annonce ! Concert en plein air à Yokohama, dans le parc à côté des Akarenga soko, les anciens entrepôts du port reconvertis en centre commercial. Voir pour la première fois mon groupe préféré dans un de mes lieux préférés ? Mais ce concert était fait pour moi !
Mais bon, les dures lois du système de vente de places de concert au Japon en ont décidé un peu autrement. Bon, au départ c’était un peu de ma faute, certes. Les places ont été mises en vente le dernier samedi de juillet, juste après mon retour de France. J’ai fait la bourde de ne pas coller de post-it partout dans l’appart ou de ne pas mettre de rappel sur mon téléphone, et comme la veille du jour en question j’ai décroché mon boulot, j’étais tellement heureuse que j’ai complètement zappé et ne m’en suis rappelé que le dimanche après-midi -__-.
M’enfin, en fait, vu ce que j’ai pu voir depuis, je pense que j’avais 1% de chances d’avoir une place et qu’elles sont parties en 2 minutes (au sens propre du terme) sur les sites de réservation. Il me restait donc le plan B, acheter une place « d’occasion ». Parce que si les places pour les concerts d’artistes populaires partent si vite, c’est parce qu’il y a tout un marché secondaire de revente. Je sais bien que ça se fait aussi en France, mais ici c’est à une échelle toute autre, surtout vu la complexité du système avec les différents réseaux, les préventes, les fanclubs…
Le prix des places que j’ai vues sur les sites internet spécialisés dans ce genre de revente était au moins le double du prix d’origine. En plus, elles étaient la plupart du temps vendues par deux -__-. Je voulais absolument aller au concert, mais je ne voulais pas payer une telle somme et rentrer dans le jeu de personnes qui font ce genre de business. Avant que j’aie pu me décider, le jour du concert est arrivé. J’étais super en colère de louper ça, en colère contre ce système de merde. Je ne savais pas si je devais tenter d’aller sur place dans l’espoir de choper un billet au dernier moment ou de pouvoir au moins entendre le concert vu que c’était en plein air, ou si la zone allait être bouclée très large et qu’il serait impossible d’approcher sans billet.
Jusqu’au dernier moment, j’ai espéré que le typhon annoncé se pointe et que tout soit annulé, puisque je ne pouvais pas y être. Mais non, le typhon est arrivé le lendemain ! Le samedi 14 septembre, je me suis décidée quand même à aller à Yokohama, me disant que je le regretterais sûrement si je restais enfermée chez moi à me lamenter. Et j’ai bien fait !
Je suis arrivée une demie-heure avant le début, les chanceux ayant eu des billets légalement ou ayant mis le prix pour les avoir étaient en train de rentrer dans l’espace aménagé entre l’extrémité des deux bâtiments en brique et l’océan. Moi je suis allée entre les deux bâtiments, sur le côté de la scène. Une palissade de trois bons mètres de haut avait été installée, on ne pouvait donc pas voir la scène, juste la rampe de projecteurs au-dessus. Mais comme l’espace pour le public était quand même assez grand et que ceux du fond ne verraient pas grand chose, deux écrans géants avaient été installés, un de chaque côté de la scène. Et celui de droite, côté bâtiments, on le voyait parfaitement !
Il y avait déjà pas mal de monde, je me suis donc posée moi aussi sur les dalles en béton, et bientôt on a été quelques centaines de personnes à être là, un public alternatif tourné vers la palissade qui s’apprêtait à entendre un concert et le voir sur l’écran à défaut de pouvoir le voir pour de vrai bien qu’il soit si proche. Parmi ces personnes, il y en avait pas mal qui avaient même acheté des goodies ! Moi bizarrement, ça me tente pas vraiment les serviettes et les t-shirts, je garde mes sous pour les disques ! ^^.
Au Japon, pendant tous les concerts ou presque, il est interdit de prendre des photos, de filmer ou d’enregistrer le son, et cette interdiction est clairement annoncée de vive voix et par affichage. Pas trop compliqué à faire dans une salle de concert. Mais là, même en étant en plein air et à l’extérieur du périmètre « officiel », le rappel à l’ordre était omniprésent : un mec est resté planté avec sa pancarte pendant tout le concert, répétant régulièrement: pas de photos, pas de film, pas d’enregistrement ! C’est vrai que ça aurait été vachement grave de prendre une photo de l’écran quoi :p
A 17h30, alors que le jour baissait déjà, le groupe est arrivé sur scène et nous a offert une performance de deux bonnes heures. C’était vraiment bizarre de se dire que derrière cette foutue palissade le groupe était vraiment là, et que ça n’était pas juste des images et un son déjà enregistrés, comme si j’étais dans mon canapé en train de regarder un des DVD live du groupe ! Enfin c’était moins confortable que mon canapé c’est clair, je me suis tué le popotin à rester tant de temps assise par terre sur le béton ! :p Mais évidemment ça en valait largement la peine !
Comme il s’agissait d’un concert un peu spécial et pas encore d’une tournée pour un album, Spitz avait concocté une setlist très spéciale contenant des titres de leurs 14 albums, et ayant pour beaucoup une ambiance légère ou énergique puisqu’il s’agissait de fêter la fin de l’été, et qu’on était en plein air au bord de l’eau. Globalement, je peux dire qu’ils n’ont pas joué mes chansons préférées, sauf quelques exceptions. Evidemment, j’aurais adoré entendre Yoru wo kakeru, parce qu’il me semble qu’ils la jouent encore régulièrement, mais j’espère bien que j’en aurai l’occasion une prochaine fois, où je n’aurais pas seulement le vrai son mais la vraie vue aussi ^^.
Le premier titre a été Koi no uta, certainement un des titres que j’aime le moins du groupe. Pourtant, avec la magie du live, du lieu et du moment particuliers, c’était super chouette ! Pour toutes les chansons les plus anciennes du groupe, j’ai eu la même surprise que pour les concerts récents que j’ai pu voir en vidéo : avec le son que le groupe a maintenant, elles rendent bien mieux que les versions originales d’il y a 20 à 25 ans ! Je pense par exemple à Apaato, et au rappel avec Hibari no kokoro qui était absolument géniale, et Babyface.
On a eu le droit à cinq titres du nouvel album Chiisana ikimono sorti trois jours auparavant et que je commençais déjà à bien connaître (comment ça j’étais arrivé sur place avec l’album qui tournait en boucle sur mon lecteur MP3 ? :p). La qualité de l’album se confirme bien en live, et ça promet pour la suite ! Sans surprise, Spitz n’a pas pu évité de jouer un de ses plus grands succès, qui j’ai l’impression fait encore de l’ombre à des chansons bien plus récentes près de 20 ans après : Cherry, bien sûr. Nagisa, qui est venue juste après, a encore plus fait réagir le public, moi y compris car je l’adore vraiment ! (ah les petites notes de basse à la fin ! ^^).
L’ambiance d’été s’est particulièrement ressentie avec des titres comme Natsu ga owaru, et la si chouette Umi e ikou qui a clôt le set principal. Un des meilleurs moments pour moi a sûrement été avec Koi suru bonjin, un de mes gros coups de coeur que j’avais justement découvert dans une version live. En plus, c’est 8823 qui a suivi et ça dépotait bien ^^. J’ai aussi particulièrement aimé Hachimitsu. Tout ça à la fois avec professionnalisme et énergie, comme ce que j’avais pu voir dans les vidéos : Miwa a une coiffe de folle, et Tamura gambade occasionnellement avec sa basse ^^.
Les membres du groupes, à commencer par Kusano Masamune, ont évidemment discuté un peu entre les différentes chansons. Quand la présence d’un public en-dehors du périmètre de la scène a été mentionnée, on n’a pas raté l’occasion de se faire entendre ! Je crois que c’est Tamura qui a dit un truc du genre : Mais pourquoi vous n’êtes pas allés voir Ajikan ? En effet, Asian Kung-Fu Generation jouait au même moment au stade de Yokohama, et y ont même rejoué le lendemain (peut-être que j’aurais pu avoir une place pour les voir eux au moins, si je m’y étais prise à temps ! :p).
A la fin du concert, petit surprise avec quelques feux d’artifices tirés derrière la scène. Pas mal de personnes, dont moi, ont pris des photos parce que de toute façon le groupe était parti de la scène, mais on s’est quand même fait rappelé à l’ordre ! Là franchement c’est trop quoi ! Comme vous pourrez le voir dans la petite vidéo que j’ai trouvé, Ajikan a également mentionné Spitz pendant son show à cause de ce petit feu d’artifices :).
Qu’est-ce que j’ai bien fait de venir ! Au final, je pense que j’en ai presque autant profiter que ceux qui étaient dans la zone la plus éloignée de la scène. Ils devaient regarder autant les écrans que moi et pas vraiment voir en détails ce qui se passait sur la scène à moins d’avoir un oeil de faucon ! L’ambiance était vraiment inoubliable, et c’était une supberbe façon de fêter le début de la fin de l’été :).
Setlist
1.恋のうた
2.涙がキラリ☆
3.みそか
4.ハチミツ
5.僕はきっと旅に出る
6.夏が終わる
7.小さな生き物
8.さらさら
9.ルキンフォー
10.運命の人
11.りありてぃ
12.ランプ
13.アパート
14.月に帰る
15.チェリー
16.渚
17.恋する凡人
18.8823
19.メモリーズ・カスタム
20.海を見に行こう
21.ヒバリのこころ
22.ベビーフェイス
23.夢追い虫
Si j’ai quand même pu profiter de ce concert sans avoir eu de ticket, c’est bien parce qu’il était en plein air, et évidemment il était hors de question d’en espérer autant pour la grande tournée du groupe qui a débuté en novembre dernier, car cette fois il s’agit uniquement de salles. Je vais assister à un des concerts de Tokyo, ce n’était pas gagné et d’un sens je ne suis pas très fière de moi, j’expliquerai bien sûr les détails ^^. Récemment, Spitz a annoncé un arena tour pour l’été 2014, avec en tout pas moins de 4 dates au Budokan. Là, j’ai bien retenu la leçon, et je pense que je suis prête à avoir une place « pour de vrai » ^^.
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