Cela faisait très longtemps que je voulais lire ce roman qui est une véritable référence et qui a influencé énormément d’oeuvres sur des supports différents. Au cours de mon année de M2, une de mes profs nous a fait lire un extrait du roman (celui qui parle du dictionnaire de novlangue) pour illustrer l’importance du langage et des mots. Cela m’a décidée à entreprendre sa lecture pour de bon, et comme ces derniers temps j’essaie autant que possibles de lire les romans anglophones en version originale, c’est ce que j’ai fait avec celui-ci. Et je sais donc enfin qui est Big Brother ! ^^ (enfin, oui et non ^^).
1984 a pour personnage principal Winston Smith et prend place à Londres, je vous laisse deviner en quelle année. Suite à une guerre nucléaire qui a eu lieu dans les années 50, le monde est divisé en trois blocs tous soumis à des régimes totalitaires semblables bien que le nom des idéologies diffère d’un territoire à l’autre. En Oceania, où se trouve la Grande Bretagne (ou plutôt Airstrip 1), l’idéologie est l’Ingsoc, dont la figure emblématique est Big Brother.
Winston travaille au Ministry of Truth, l’un des quatre grands ministères du Parti qui a pour fonction de vérifier que toutes les informations disponibles sont conformes aux messages véhiculés par le Parti à ses membres et au prolétariat, qui représente la majorité de la population. Cela signifie la révision permanente de tous les journaux et livres, et donc la disparition du passé et de la vérité. Winston a pourtant l’impression qu’il y avait un temps où l’on n’était pas sans cesse observé et écouté par les télécrans présents dans les logements de tous les membres du Parti et dans tous les lieux publics, où l’on avait des produits en quantité et en qualité suffisante, et où Londres n’était pas à moitié en ruines. Il sait que ce n’est pas correct de penser ainsi, mais il ne peut s’en empêcher.
L’univers de 1984 est tellement riche et complexe qu’il y a énormément de choses à dire à son sujet. Il a déjà dû être décortiqué dans tous les sens un paquet de fois, et je ne suis pas ici pour faire de l’analyse. Je mentionnerai donc simplement les éléments qui m’ont le plus marquée.
Ce qui est formidable, c’est qu’on apprend à connaître Oceania et son fonctionnement à travers un personnage qui justement n’en sait pas beaucoup plus que nous étant donné que la manipulation de l’information est une des clés de voûte du système en place. Mais l’auteur a tellement bien pensé son univers et maîtrise si bien son récit que l’on est très vite immergé dedans et que le monde d’Ocenia devient effrayant de réalité.
Une fois qu’on nous a bien présenté le personnage de Winston et que les choses commencent à bouger, l’histoire prend une tournure bien différente de celle que j’avais imaginée. Mais en fait, après avoir terminé le roman, je me suis dit que c’était mille fois plus percutant de cette façon et qu’il n’aurait pas fallu que cela se passe autrement. Désolée, ça doit paraître obscur à ceux qui n’ont pas lu le roman, et même ceux qui le connaissent ne doivent pas savoir où je veux en venir, mais j’ai toujours peur d’en dire trop ^^.
Pour contrôler la pensée de ses membres, le Parti a donc recours à une propagande et une surveillance à tout instant (d’où le Big Brother is watching you!) et à la manipulation de toutes les informations. Pour mener à bien ces « missions », une nouvelle langue est en train d’être créée, la novlangue. Orwell montre comment l’appauvrissement du vocabulaire mène à la disparition pure et simple de concepts. Enfin, chacun est rallié à la cause de Big Brother et ne vit que pour lui et par lui car toutes les relations humaines sont détruites. On se marie et on fait des enfants pour le Parti, on ne peut pas tomber amoureux, et les liens familiaux ont complètement disparu dans cette société où les enfants sont éduqués pour dénoncer leurs parents ou tout autre adulte à la police de la pensée.
Lorsque Orwell a écrit son roman en 1949, l’année 1984 faisait partie du futur. Aujourd’hui évidemment, cela fait partie du passé, et je trouve que c’est doublement intéressant de voir ce que l’auteur a imaginé. Il montre par exemple comment le monde entier a connu une régression technologique en raison de la guerre perpétuelle et des régimes totalitaires, et comment les seules innovations sont mises au service du système. La technologie des télécrans contraste énormément avec les bâtiments délabrés, mal chauffés et où les ascenseurs sont toujours en panne…
1984 est un roman aussi passionnant que dur, et je le conseille à tous, même à ceux qui ne sont pas fans de science fiction. La manière dont le roman s’inscrit dans la continuité de l’histoire réelle et les multiples questionnements qu’il suscite sur le fonctionnement d’une société font qu’on se situe bien au-delà d’un simple monde imaginaire et que roman peut parler à beaucoup de monde.
Commentaires laissés sur l’ancienne version du blog :
Puisque c’est le sujet, as tu déjà entendu parler d’un livre se nommant « 1Q84 » ? Écrit par Haruki Murakami. La référence me semble évidente. Tu devrais te renseigner dessus, il pourrait te plaire.
Je l’ai commander hier au père noël, j’attends avec impatience de pouvoir le lire (^-^)
Écrit par : HK | 09.12.2011
Le premier tome de 1Q84 est justement le livre que je lis en ce moment ! J’aime beaucoup Murakami, et vu le bruit que fait cette trilogie depuis sa sortie au Japon, je ne pouvais pas manquer ça ! Le début est assez lent, mais après ça commence à être vraiment intéressant, et va falloir que je prévoie d’acheter la suite 🙂
Écrit par : Katzina | 12.12.2011
C’était un auteur visionnaire et ce livre m’a beaucoup marquée. Il y en a d’autres, je ne sais pas si tu les connais: « Ravage » de Barjavel, « Brave New World » de Huxley et autres « Fahrenheit 451 » de Bradbury.
Écrit par : Dramafana | 12.12.2011
En effet, j’ai pas mal entendu parlé des romans que tu cites, surtout les deux derniers. Faut vraiment que je leur fasse un place dans ma liste de lecture, mais les romans c’est comme les drama, il y en a tellement ! 🙂
Écrit par : Katzina | 12.12.2011
N’est-ce pas? (^^) En tout cas, si tu trouves l’occasion de les lire, n’hésite pas, je pense que tu ne le regretteras pas!
Écrit par : Dramafana | 12.12.2011