Titre japonais : エンジェルビーツ
Nombre d’épisodes : 13 épisodes
Année de production : 2010
Licence en France : Black box
Fiche : Animeka ; ANN
Lorsque j’ai publié mon billet sur Kanon à la fin de l’année dernière, on m’a à la fois conseillé et déconseillé de regarder Angel Beats! L’anime avait été diffusé au printemps précédent, mais vu que je suis très peu l’actualité des saisons en cours et que je choisis généralement des séries pas forcément super récentes, j’étais complètement passée à côté du bruit qu’il avait fait. Et c’est pas plus mal comme ça. Je ne me suis pas lancée dans la série en ayant en tête un « c’est génial » qui a tendance à dangereusement augmenter la probabilité d’une déception, mais à la fois un « c’est bien » et « c’est pas bien ». Et évidemment, avec derrière moi les visionnages des deux saisons de Clannad, d’Air et comme je le disais, de Kanon (2006).
Comme contrairement à ses prédécesseurs, Angel Beats! n’est pas l’adaptation d’un visual novel mais d’un light novel de Maeda Jun, les avis semblent partagés quand à savoir s’il faut considérer l’anime comme du Key ou pas. Je dois dire que d’une part je ne m’y connais pas assez pour trancher, et que d’autre part je m’en fous un peu, ce qui compte, c’est le résultat. Et s’il est différent des trois anime cités plus haut, on retrouve bien les principaux éléments qui en font le charme. C’est juste que comme les autres ingrédients sont différents, ça ne donne pas le même mélange.
Si le décor est encore une fois celui d’un lycée, dès le départ l’ambiance est bien différente : il ne s’agit pas de la vie « réelle », mais d’un purgatoire où des jeunes gens n’ayant pas accepté le sort qui leur a été réservé dans la vie se battent contre celle qui semble vouloir les faires entrer dans les rangs et se résigner, Tenshi, élève modèle et présidente du conseil des élèves.
Notre héros, Otonashi Yuzuru, ne se rappelle pas de sa vie mais se retrouve bel et bien dans cet étrange monde. Il va tenter de comprendre son fonctionnement et faire connaissance avec les différents membres du groupe qui lutte pour ne pas disparaître. On va ainsi découvrir quel douloureux passé les a amenés là. Et c’est à ce niveau-là qu’Angel Beats! rejoint ses « prédécesseurs » : à l’instar des filles de Clannad et de Kanon, les camarades d’Otonashi ont tous une une histoire aussi triste que touchante.
Enfin tous, pas tout à fait. Car cela devient vite évident : en 13 épisodes, la série ne peut pas parvenir à exposer le passé de chacun des membres du groupe. Pour ma part, je n’ai pas trouvé ça si gênant, et ça ne m’a pas laissé une impression de gâchis ou d’histoire inachevée. J’avais accepté le mode de fonctionnement « un héros et plein de filles » de Clannad et Kanon, mais là je dois dire que j’ai apprécié le fait qu’il y ait plus de personnages masculins, même si au bout du compte ce sont quand même les personnages féminins qui sont le plus développés.
Le fait que les personnages ne peuvent pas mourir donne une dimension toute particulière au côté action de l’histoire : ça se tatane grave, mais ceux qui sont écrasés, transpercés ou découpés en morceaux reviennent toujours. C’est d’ailleurs sur ce point et sur le côté programmation que le purgatoire prend des airs d’univers vidéoludique. Je me suis franchement bien marrée et j’ai trouvé que le côté WTF était vraiment bien géré. C’est n’importe quoi, mais pas trop. Et c’est pour ça que la dimension dramatique parvient à bien s’intégrer et qu’on n’a pas un truc qui se barre trop dans tous les sens.
Des missions au nom et au but complètement farfelu qui ne semblent pas avoir vraiment rapport avec le but du petit groupe mené par Yurippe et qui sont pourtant menées avec le plus grand sérieux (l’ambiance QG d’agents secrets est de mise !) en passant par les délires de Shiina avec les chats ou le personnage de TC qui est un délire à lui tout seul, on a rarement le temps de souffler et tout s’enchaîne très vite, format court obige. J’ai bien aimé qu’il y a des références à d’autres séries mais pas non plus trop comme ça peut être le cas (après on dira que c’est juste moi qui suis mauvaise car je les comprends pas toutes :p).
Chose pas du tout surprenante, l’ensemble de l’OST est très réussi et met tout à fait en valeur les différentes ambiances. L’opening bien rythmé et la mélodie toute douce de l’ending sont aussi efficace l’un que l’autre. Visuellement, tout passe très bien, même si j’ai personnellement du mal avec les scènes où l’on voit le groupe de musique jouer : c’est beau, mais il y a comme un décalage avec le reste de l’anime, au niveau des mouvements des personnages, et du coup je ne vois pas trop l’intérêt d’une telle mise en scène. C’est une affaire de traitement par ordinateur, et ça doit sûrement avoir un nom technique, mais comme vous pouvez le constater je suis totalement ignorante.
Il n’est pas évident de parvenir à mélanger humour, absurde et drame, et j’ai trouvé qu’Angel Beats! réussissait très bien cet exercice dans un univers accrocheur, même si je conçois très bien qu’on puisse ne pas adhérer. De là à crier au chef d’oeuvre, je ne sais pas, mais j’ai passé un très bon moment devant cet anime, et je ne vois aucune raison de ne pas le conseiller. Je pense même qu’il peut être une excellente introduction aux personnages de Maeda Jun pour ceux qui craignent un peu le côté plus romance et contemplatif de Clannad, Air ou Kanon (merde, combien de fois j’ai écrit ces noms dans ce billet ! :p).
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