Titre japonais : オレンジデイズ
Nombre d’épisodes : 11
Diffusé au : Printemps 2004
Chaîne de diffusion : TBS
Fiche : DramaWiki
Visionné pour la première fois au courant de l’été 2008 (et ayant bien sûr fait l’objet d’un petit billet à ce moment), Orange Days fait partie de la première trentaine de drama japonais que j’ai vus. Alors que j’avais encore principalement vu des séries tournant autour de lycéens ou bien d’histoires peu « réalistes », son ambiance du quotidien m’avait marquée et c’est pour cette raison que je l’ai mis dans ma première liste de drama à revoir.
Kai et ses deux amis Shôhei et Keita, en dernière année d’université, arrivent au moment où ils doivent décider de leur avenir professionnel. La rencontre de Sae, une étudiante malentendante, et de son amie Akane va faire de cette dernière année avant leur véritable entrée dans le monde des adultes une période encore plus particulière.
Kai est le garçon gentil et sérieux par excellence, sans que cela ait rien de péjoratif. Il sort depuis plusieurs années avec Maho. Il a un caractère très sociable, et comme il a appris le langage des signes en cours, il va pouvoir communiquer facilement avec Sae. S’il ressent la pression de la société qui s’attend à ce qu’il trouve le bon emploi dans une bonne société, il doute de plus en plus du chemin qu’il doit prendre. Le charme fou et le naturel de Tsumabuki Satoshi rendent le personnage extrêmement attachant
Sae est devenue presque sourde à cause d’une maladie. Son handicap est d’autant plus pesant que la jeune femme était destinée à devenir violoniste professionnelle. Bien qu’elle ne conçoive pas sa vie sans musique, elle s’apprête à mettre une croix sur sa passion. Sae déteste qu’on la prenne en pitié et souffre de ne pas pouvoir communiquer correctement avec tout le monde. Ses réactions parfois trop directes et excessives, bien que compréhensibles, la desservent maintes fois. Je n’ai jamais trouvé Shibasaki Kou mauvaise, mais bizarrement je me souvenais d’elle surtout pour son rôle le moins intéressant, celui de Galileo. Du coup, j’avais oublié à quel point elle se montrait convaincante par son regard et par ses gestes.
Si Sae a toujours attiré les gens par sa personnalité et son don pour la musique, Akane est elle une fille bien ordinaire, sans don particulier, qui tente de tracer son chemin, en mettant un point d’honneur à être honnête avec les autres comme avec elle-même. Cela est valable en amitié avec Sae, mais aussi en amour, comme on va le voir ^^. Shiraishi Miho parvient très bien à rendre son personnage sympathique.
Keita vient d’une famille de commerçants de Nagoya assez aisée. Comme il a la possibilité de succéder à ses parents, il n’a pas trop de soucis à se faire pour son avenir. Il peut donc se concentrer sur ses histoires de coeur, mais il n’a hélas pas trop de chance dans ce domaine. Avant les grands rôles qu’il a pu avoir par la suite, Eita montre déjà sa capacité à rentrer dans la peau d’un personnage et n’en fait pas des tonnes pour jouer ce garçon un peu maladroit.
Shôhei vit seul avec sa soeur, et tous les deux ne peuvent pas compter sur leurs parents pour les aider à vivre. Malgré cette situation, le jeune homme souhaite poursuivre son rêve de devenir photographe et est l’assistant d’un professionnel. Au premier abord grand tombeur, il choisit des partenaires qui peuvent lui apporter quelque chose… J’ai longtemps eu du mal à apprécier Narimiya Hiroki, et il ne fera jamais partie de mes acteurs préférés, mais ce rôle lui va très bien.
Maho (Konishi Manami) est la petite amie de Kai. On se rend compte rapidement qu’elle n’assume pas complètement d’être plus âgée que lui, et les changements apportés par la perspective de la fin des études du jeune homme, entre autres, vont avoir une influence sur leur relation.
Yuriko (Fubuki Jun), la mère de Sae, est pianiste professionnelle. Si elle est prête à tout pour sa fille et est évidemment minée par ce qui lui est arrivé, elle sait aussi se montrer égoïste et veut que certaines choses se passent comme elle le souhaite elle.
Haruki (Sawamura Ikki), lui aussi musicien, est une connaissance de longue date de Sae et sa mère qui va faire son retour à Tokyo. Sano (Kashiwabara Takashi) est un ami de Maho qui n’est apparemment pas insensible au charme de la jeune femme.
On peut enfin voir apparaître dans Orange days une toute jeune et à peine reconnaissable Ueno Juri dans le rôle de la soeur de Shôhei, ainsi que Kohinata Fumiyo dans le rôle du professeur Sakaida, toujours de bon conseil pour ses étudiants, à commencer par Kai.
Je l’avais déjà relevé lors de mon premier visionnage et cela a été encore plus évident cette fois-ci, Orange days m’a beaucoup fait penser à Honey & Clover avec sa thématique de la fin de l’université et de l’entrée dans le monde professionnel. La limite entre études et travail est encore plus marquée dans la société japonaise, où débuter dans la vie active signifie que l’on devient réellement adulte. La pression est grande en particulier pour les garçons, qui sentent qu’ils doivent trouver une bonne entreprise où faire une bonne carrière pour assumer les besoins de leur future famille. Les filles elles, n’ont pas forcément besoin d’avoir un si bon job puisqu’on attend plutôt d’elles qu’elles trouvent un bon mari. Ce modèle traditionnel n’est évidemment pas toujours compatible avec les aspirations individuelles et la poursuite du bonheur… On sent le regret de devoir quitter le monde étudiant et la nostalgie future de cette époque !
J’ai apprécié la manière dont le drama nous parlait du handicap. Il est à la fois omniprésent parce qu’il conditionne toute la vie de Sae et ses relations avec les autres qu’il s’agisse de ses amis, de ses amours ou de la recherche d’un travail. Mais si la jeune femme a bien des moments difficiles, on ne cherche jamais à apitoyer le spectateur. Par la maladresse et l’impolitesse que montrent Shôhei et surtout Keita lors de leur rencontre avec Sae, on nous montre sans faire la morale que c’est la peur de la différence, la peur de ne pas savoir comment se comporter qui influe sur les interactions des personnes « normales » avec les personnes handicapées.
La langue des signes joue bien sûr un rôle essentiel dans l’histoire et est remarquablement mis en valeur. Même quand on a besoin des sous-titres pour comprendre la conversation, les scènes en langue des signes ont vraiment une ambiance particulière. Tout comme on noterait les sonorités particulières d’une langue parlée, on note l’expressivité des gestes et des regards. Par moments, on nous montre même qu’il peut y avoir des avantages à s’exprimer par les signes plutôt que par les mots.
C’est Satô Naoki qui signe la bande sonore du drama, et si bien sûr ses compositions ne sont pas si imposantes que celles qu’il a écrites par la suite, l’ensemble est assez varié et de jolies mélodies soulignent le côté romance comme le côté quotidien.
La chanson thème que l’on entend dans le générique de fin est signée Mr. Children et j’ai eu l’occasion de dire récemment à quel point je la trouvais sympa et efficace bien que le groupe ne fasse pas partie de mes chouchous japonais. On peut aussi entendre dans la série le titre Shanghai Honey de Orange Range, ainsi que Bara no Hana de Quruli. Comme j’adore le groupe, j’ai apprécié la manière dont la chanson était utilisée pour l’histoire.
Avec ses thèmes sérieux traités judicieusement et son côté romance bien dosé qui laissent encore la place à une bonne dose de légèreté, Orange days et un drama à la fois touchant et agréable à regarder tout du long. Il n’accuse pas du tout son âge, et se montre même plus contemporain que certaines productions plus récentes. Si le scénario donne la part belle au duo très réussi formé par Kai et Sae, les autres protagonistes ne sont pas oubliés. Certains événements dans les derniers épisodes sont très conventionnels pour le genre romance, mais l’histoire retombe bien sur ses pieds à la fin. En résumé, de la bonne tranche de vie comme on aimerait en voir plus souvent quand on apprécie le genre ! Revisionnage validé, c’est une valeur sûre ^^.
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