Alors que mon petit monstre fête son premier anniversaire, je me décide enfin à commencer à raconter la grande aventure de sa petite vie, en commençant bien sûr par les neuf mois avant sa naissance, alors qu’il n’était encore que Mame-chan. Le mame en japonais, c’est le pois, le haricot (comme pour les edamame), et c’est le surnom que nous lui avons rapidement donné et qu’il a gardé même une fois que nous en avons su plus sur son identité et que nous avons choisi son prénom. J’aurais pu publier quelques billets au fur et à mesure de ma grossesse, mais j’ai eu l’impression qu’il fallait que j’aille d’abord jusqu’au bout pour avoir du recul sur cette expérience. J’ai toujours un retard monstre dans la rédaction de mes billets blog, et je tenais à avancer sur certains articles pour avoir un peu plus la tête libre pour une série de billets très personnels. Et puis, il faudra encore attendre pour ça mais vous verrez que le monsieur ne m’a pas beaucoup laissé les mains libres après son arrivée, et que le temps passe à une vitesse affolante. Mais j’ai pris des notes, et il y a des choses qui de toute façon ne s’oublient pas ! Dans ce premier billet, je vais parler de mes impressions sur ma grossesse dans son ensemble. Dans le prochain, je reviendrai en détail sur son suivi médical au Japon.
J’ai déjà raconté dans un billet publié juste avant la naissance du petit monstre dans quel état d’esprit j’avais décidé d’avoir un enfant et j’y disais entre autres que les gros ventres, ça ne me faisait pas du tout fantasmer. L’épanouissement et le bonheur total de la grossesse, je n’y croyais pas du tout, et j’avais plutôt en tête la liste de tous les petits maux qui peuvent nous tomber dessus, sans parler bien sûr de tous les problèmes graves qui peuvent arriver à une future mère et son petit squatteur. Mais pour en arriver là déjà, il faut avoir franchi la première étape ! Car jusqu’à la naissance d’un enfant, ce n’est au bout du compte qu’une succession d’étapes que l’on passe avec plus ou moins de difficultés, et avec facilité seulement pour les plus chanceuses.
Emménagement du locataire
Je me permets de filer la métaphore du petit locataire parce qu’à part ça ou le jardinage avec les petites graines je vois pas trop, et c’est quand même plus sympa que le vocabulaire technique :). Quand j’ai arrêté de prendre la pilule fin 2013, je savais que ça serait pratique que ça soit fait quand nous serions prêts à devenir d’heureux et épuisés parents. Effectivement, un peu plus d’un an après, quand nous nous sommes donné le top départ, c’était déjà ça de fait. J’ai profité de notre passage en France pour les fêtes et j’ai anticipé en prenant rendez-vous chez la gynéco. Je savais très bien que des médecins je devrais bien en voir au Japon à un moment, mais j’avais deux raisons de faire cette visite. La première, c’est que j’ai l’impression que le suivi gynéco au Japon n’est pas ce qu’il peut être en France, et la contraception non plus. Du coup quand on va voir le médecin c’est plutôt « oups je crois que je suis en cloque » plutôt que « je voudrais faire un petit bilan avant d’être enceinte ». La deuxième raison, c’est que j’avais un petit soucis avec mon cycle et qu’il me paraissait logique d’avoir l’avis de celle qui m’a prescrit la pilule pendant treize ans plutôt que d’un médecin au Japon vu que le bonbon miraculeux y est tout sauf prescrit en masse.
J’ai donc eu le bonheur de connaître le prix d’une analyse de sang sans remboursement sécu pour le dépistage du VIH et autres maladies ainsi que la sérologie pour la rubéole et la toxoplasmose. Pas de problème pour la rubéole, j’avais refait le vaccin quelques mois avant lors de la campagne de vaccination de la mairie de Nakano. Par contre, pas d’immunisation contre la toxo malgré mes longues années à fréquenter des chats sauvages à la ferme de mes parents (certes, ça remonte déjà ^^). J’ai eu une ordonnance pour de l’acide folique, que j’ai commencé à prendre fin janvier et continué jusqu’à la fin du premier trimestre de grossessse. Je me suis rendu compte après qu’en fait on en trouvait très facilement sans ordonnance au Japon. Pour mon problème de cycle, la gynéco m’a prescrit du Duphaston. Vu mes symptômes et la posologie donnée, j’en ai déduit qu’elle suspectait une insuffisance lutéale et je pense qu’elle n’est pas rentrée dans les détails car elle ne voulait pas me stresser pour rien, le stress étant un excellent facteur pour ne pas arriver à être enceinte.
C’est vrai que j’avais peur que ça ne marche pas. Parce que même si j’étais encore au début de la trentaine, ça peut déjà être moins facile. Et que même si j’avais eu 20 ans, ça n’aurait pas forcément marché. Y’a pas de justice pour ça, certaines sont enceintes à la moindre micro-faille de contraception, d’autres peuvent se galérer des années et malheureusement ne jamais y arriver. Quand on entend que c’est normal de devoir parfois attendre un an, même deux certains disent, moi j’aurais pété un câble avant ! L’idée de ce parcours du combattant me démoralisait d’avance. Je n’ai pas su trop quoi faire avec le traitement prescrit. C’était des hormones, quoi. J’avais arrêté la pilule, c’était pas pour prendre d’autres hormones ! Mais je savais que si on commençait les essais bébé et que ça ne marchait pas très rapidement, je commencerais à m’inquiéter. J’ai donc décidé de prendre le traitement pendant trois mois et voir ce que ça donnait. En plus de ça, j’ai commencé à utiliser une application (Fertility Friend) pour noter la durée de mes cycles et ma température le matin. Je suis pas une matheuse, mais les statistiques, je kiffe. Je me suis dit que s’il y avait un problème, avoir des données aiderait à le régler. Avec les courbes de température et les douleurs dans le dos, j’ai pu rapidement connaitre le moment de mon ovulation !
Février, premier mois d’essai, aucun changement avec le traitement et les Anglais ont débarqué alors que j’espérais ne pas les voir. Mars, deuxième mois d’essai… Quelques jours de retard, je sens que c’est bon. Ce n’est pas un archange qui me parle, ce sont mes données :D. Avec mon autochtone, nous passons à un drugstore pour acheter un test de grossesse. Première fois de ma vie que j’en achetais un, je voulais vraiment voir le + et je l’ai eu du premier coup ! Toujours aucun signe des Anglais dans les jours suivants, mais pour être sûre à 100% bien sûr je n’ai pas tardé à aller consulter, et c’était le fabuleux début de mon suivi de grossesse au Japon. Le bail était signé, c’était parti pour neuf mois ! Enfin, un tout petit peu moins, en fait ^^.
Premier trimestre – Mars à mai : Envie de fraises… ou pas !
Des fois que je ne m’en serais pas rendu compte moi-même, quelques jours après la confirmation de l’heureuse nouvelle, mon corps s’est mis à m’envoyer des signaux pas très subtiles et on ne peut plus clairs. Nausées du matin ? Non, pas vraiment. Déjà, parce que c’était toute la journée, et puis en fait, ce n’était pas vraiment une envie de vomir, c’est juste que j’avais une impression d’hypoglycémie à longueur de journée et que je ne tenais pas debout, et même pas assise. J’en ai passé des journées en mars à ne pas décoller du futon ! Si j’avais encore travaillé, j’aurais dû me mettre en arrêt. Avec un travail comme j’avais avant, payée à l’heure et sans contrat, pas de boulot, pas de paie tout simplement, et ciao si le boulot peut pas attendre que je revienne. Avec un CDI, il aurait fallu être dans une boîte super cool car vu le degré de compassion zéro y compris de la part des femmes, on doit s’en prendre plein la gueule si on doit s’absenter avant le congé de maternité.
Je n’avais pas vraiment d’appétit mais j’essayais de manger ce que je pouvais, et j’étais très sélective. Les fraises ? Ca aussi c’est des foutaises ! Moi, c’était les pâtes avec du ketchup et du parmesan. Globalement, j’avais envie que de choses salées (certains diront que ça montrait déjà que c’était un garçon !). J’ai demandé un soir à l’homme de me ramener un cheeseburger avec des frites alors qu’on n’avait jamais fait ça une seule fois. Je n’avais pas vraiment envie de sucré, et pas du tout de chocolat, ce qui est quand même assez flippant en fait ! Mais le plus pénible dans tout ça, c’était le moral. Je me sentais aussi dégonflée moralement que physiquement. Dans le fond, j’étais vraiment contente, mais ce malaise permanent me sapait le moral et le temps me paraissait super long. Je n’avais envie de rien faire puisque de toute façon je n’étais pas assez en forme pour ça, et je me disais que si c’était comme ça pendant huit mois encore ça allait pas être possible ! Ce n’est pas au printemps 2015 que j’ai vu beaucoup de cerisiers en fleurs ! Par contre, j’ai amené mon ordi près du futon pour regarder quelques drama dont Zoku saigo kara nibanme no koi qui m’a mis un peu de baume au coeur.
En avril, je me suis senti progressivement mieux. Mon appétit est revenu, en force même, et j’ai dû commencer à faire vraiment attention aux aliments présentant un risque (j’y reviendrai plus bas). Au courant du mois nous avons pris la décision de déménager dans les mois qui viendraient alors qu’au départ nous pensions rester jusqu’à la fin de notre bail, quelques mois après la naissance. J’en reparlerai car j’ai plein de choses à dire là-dessus, mais en gros problème de moisissures dans la chambre de notre appart, il était hors de question pour moi d’y loger un nourrisson. Pendant nos visites de logements, j’avais toujours un petit paquet de biscuits Gerblé en cas de fringale ^^. Le déménagement dans un appartement en location s’étant transformé en achat de maison, le mois de mai a marqué le début des démarches et préparatifs en tous genres. J’ai apprécié d’avoir le temps de préparer les cartons petit à petit. Fin mai, j’ai eu deux concerts deux jours de suite debout et ça s’est très bien passé.
Comme pas mal de femmes, je n’ai pas crié sur les toits que j’étais enceinte juste après mon test et je n’en ai parlé qu’à mes proches pendant le premier trimestre. Bon, en fait, vu que je n’ai pas non plus un entourage social énorme, ça voulait dire surtout ne pas en parler sur les réseaux sociaux et sur ce blog :D. La crainte d’une fausse couche était si présente que j’aurais eu l’impression d’attirer le mauvais sort. Je n’avais aucun risque particulier, mais c’est juste bêtement mathématique. On a genre 25% de risque que ça nous arrive. Et d’un sens, on ne peut pas en vouloir à notre corps de ne pas réussir à mettre bien en route ce processus de dingue à tous les coups. Je suis tellement heureuse d’avoir pu échapper à ça pour cette fois !
Même avec l’échographie de confirmation et un corps qui se détraque comme jamais auparavant, c’est dur de s’imaginer qu’il y a un petit haricot qui a commencé à faire son nid. Il est encore minuscule, mais il change déjà de jour en jour. Je me suis dit que quand la grossesse n’est pas désirée, ça peut être assez flippant. Je me suis rendu compte que j’étais en fait aussi prête que je pouvais l’être car je n’avais pas peur de voir mon corps se transformer, j’avais même presque hâte que mon ventre grossisse pour que ça m’aide à réaliser :D. Je voulais prendre des photos de la métamorphose mais au début comme on ne voyait rien je ne l’ai pas fait, et après j’ai oublié !
Deuxième trimestre – Juin à août : Les magasins de bricolage, plus jamais !
Tout le monde vante le deuxième trimestre de grossesse comme étant le meilleur car on est supposée être débarrassée des nausées et ne pas avoir effectué sa métamorphose en baleine. Ca a bien été mon cas, mais j’ai dû faire avec la chaleur de l’été japonais. J’étais plus sensible à la chaleur et je l’ai senti surtout le soir au moment de dormir, j’ai dû mettre la clim avec une température un peu plus basse par rapport aux autres années sinon c’était pas la peine. Cela fait déjà pas mal d’années que j’ai par périodes le syndrome des jambes sans repos, et là c’est revenu plus fort que d’habitude, et dès que j’avais trop chaud c’était même pas la peine. J’arrêtais pas de me relever pour m’étirer les jambes ou les passer à l’eau froide. J’avais ce problème toutes les nuits, mais pas quand je m’allongeais dans la journée ! Du coup, je me recouchais le matin après le petit déj (mon estomac vide me réveillant forcément :p) ou bien dans l’après-midi.
A la mi-juin, j’ai dû encaisser le choc de ma première visite à l’hôpital où j’allais accoucher. Vous aurez tous les détails bien sûr, mais en résumé il a été décidé que l’accouchement serait déclenché deux semaines avant le terme, on a dû fixer une date et rien n’a été remis en question par la suite. Comme je l’expliquerai je pense que ce déclenchement était un excès de précaution et n’était pas du tout justifié mais je n’avais pas le choix. J’ai donc eu à partir de ce moment un compte à rebours avec une date, le 12 novembre. J’espérais que Mame-chan déciderait de lui-même de venir avant, mais pas trop tôt quand même, évidemment !
Le déménagement début juillet s’est passé comme sur des roulettes, il n’y a eu qu’à regarder les déménageurs porter les cartons et les meubles et leur dire où les mettre ! Dans les semaines qui ont suivi, j’ai déballé tranquillement les cartons. On a fait pas mal de sorties le week-end pour acheter des choses pour la maison ou faire des repérages pour le matériel d’élevage du petit monstre mais à part ça je restais tranquillement à la maison au frais; bien contente de profiter d’une meilleure isolation et de clims toutes neuves ! Ca m’a permis de bien profiter de nos 4 jours à Hokkaidô fin juillet !
C’est à la mi-juillet que j’ai appris que j’attendais un garçon. Dans ma tête, j’allais avoir une fille, je préférais parce que je pensais que j’avais le mode d’emploi vu que je n’avais pas de frère. Et puis je déteste tellement les mères qui ne jurent que par leur fils et tout ce qui reste de cette infecte tradition de l’héritier mâle ! Ma mère s’en est pris plein la tête parce qu’elle n’a pas été « capable » de faire de garçon, et elle ne doit pas être la seule ! Je croyais vraiment avoir une intuition, du coup quand on m’a dit qu’il y avait des roubignoles sur l’échographie j’ai été vraiment surprise. Pas non plus choquée, mais j’avais du mal à y croire même si la probabilité d’erreur était vraiment faible. Et surtout, j’ai très rapidement eu honte de ce petit sentiment de déception. Pauvre petit Mame, il n’y était pour rien ! Heureusement quand même, personne ne m’a encore dit que j’avais de la chance d’avoir un garçon, c’est le genre de truc que je détesterais entendre !
La fatigue physique due aux mauvaises nuits était doublée d’une fatigue du cerveau, encore un truc des hormones sûrement. J’avais souvent beaucoup de mal à me concentrer sur quelque chose, et j’avais beaucoup moins de patience. Non, je n’irais pas du tout jusqu’à dire que j’avais des réactions disproportionnées en chaîne à longueur de journées et que je ne me reconnaissais pas, mais c’est sûr que certains traits de caractères sont exacerbés. Je me souviens surtout de cette matinée au magasin de bricolage où on se faisait chier à trouver de quoi aménager un placard dans la maison, on s’était fait refiler du matos qui allait pas par un vendeur et ça me soûlait de pas trouver ce que j’aurais trouvé dans un magasin français. J’ai fini par engueuler mon pauvre autochtone et traverser le magasin les larmes aux yeux pour aller me planquer un quart d’heure dans les toilettes. Depuis je hais les home centers avec leur musique de merde doublée des voix nasillardes venant des vidéos de démonstration de produits sur des télés à chaque coin de rayon. J’ai eu aussi la rage quand on est allé un dimanche faire du taiko et que j’étais absolument pas incapable de me souvenir des enchaînements. Je suis allée m’asseoir dans un coin et je n’arrivais plus à rien dire, j’avais honte car je me disais qu’on devait penser que je boudais comme une gamine capricieuse.
Je ne me souviens pas quand j’ai senti bouger Mame pour la première fois. Parce qu’au début, on prend ça pour des gargouillis. Ca fait comme si on avait des petites bulles qui éclataient dans le ventre ! Mais quand on finit par se rendre compte que c’est vraiment ça, on réalise un peu plus que le locataire est bien là et qu’il grandit !
Troisième trimestre – Septembre à novembre : Le moment idéal pour jardiner
La chaleur s’en est allée progressivement, cette fois encore j’avais réussi à survivre à l’été japonais alors qu’on avait eu encore une bonne canicule et que ma résistance en avait pris un coup. C’est dur de choisir quand être enceinte, mais au bout du compte je crois que pendant l’été, un premier ou un troisième trimestre auraient été encore pires ! Si j’avais été en France, j’aurais été contente de ne pas être enceinte pendant les fêtes pour pouvoir picoler et me faire une orgie de fromages, foie gras et saumon fumé XD.
Mais mon mal de jambes aussi a survécu à la chaleur, et j’ai eu le droit à de nouvelles réjouissances pour les deux derniers mois : les brûlures d’estomac ! J’ai un estomac de canard et je peux manger à peu près n’importe quoi, je n’avais donc jamais eu ce genre de douleurs. Ca m’arrivait d’avoir mal dans la journée, mais évidemment c’était aussi surtout le soir, allongée. Je crois que c’est comme ça que le petit monsieur appuyait le plus sur mon estomac. Une petite remontée de bile alors qu’on est enfin sur le point de s’endormir, troooop agréable ! XD. Je ne voulais pas avoir trop hâte que ça se termine et effectivement, après ça nous parait vite très loin, mais c’était vraiment hyper désagréable, jusqu’au tout dernier moment vous verrez. Et on ne m’a proposé aucun traitement. Le fait que ça arrive à toutes les femmes enceintes devait suffire à me consoler…
Mon estomac n’était bien sûr pas le seul organe sur lequel le petit alien aimait appuyer : je ne comptais plus combien de fois par jour j’allais aux toilettes ! Ni combien de fois par nuit, car décidément, tous les maux se concentrent à ce moment ! J’ai lu des conneries comme quoi il fallait arrêter de boire en fin d’après-midi pour pas que les envies de pipi nous empêchent de dormir la nuit, la belle connerie ! Ne pas s’hydrater assez à un moment où on risque encore plus de choper une cystite ! Et quand on crève de soif, on dort mieux peut-être ? De toute façon; quand on dort, ce n’est pas ça qui nous réveille. Le problème, c’est de ne pas arriver à s’endormir à cause de ça ou de trente-six autres trucs :D. Le Mame était assez actif le soir et me balançait de bons coups de pied ou poing (pendant les dernières semaines, ça n’avait plus rien à voir avec les petits gargouillis du début !), mais je ne me souviens pas que je me sois réveillée à cause de ça.
A six mois passés, j’avais encore un bidon discret et s’il a bien sûr grossi pendant les trois petits derniers mois (plutôt deux mois et demi en fait), il est resté beaucoup plus compact que ce à quoi je m’attendais. Je pense que la petite bête s’était positionnée un peu en mode camouflage, et au final je n’ai pris qu’une douzaine de kilos alors que je m’attendais à plus (mais comme on le verra, c’était déjà bien trop pour certains !). Mes fringales étaient certainement moins violentes que pour certaines, et je pouvais les caler avec des aliments pas chargés en gras et en sucre. Biscuits Gerblé et gelées au konnyaku en pleine nuit ! :D. Du coup, j’ai gardé une assez grande liberté de mouvement jusqu’au bout, et j’ai échappé au mal de dos que j’appréhendais tant étant donné mon gentil petit pincement de disques entre deux lombaires. En fait, je crois bien qu’avoir un poids supplémentaire a au contraire amélioré ma position en remettant mes hanches vers l’avant alors qu’elles étaient trop en arrière. Par contre, les dernières semaines, j’ai bien senti que mon nerf crural était super sensible et que ça amplifiait les douleurs aux hanches à cause du bassin qui travaillait. Bien sûr, surtout en position allongée, des fois qu’il y aurait pas eu assez de choses pour m’empêcher de dormir ! Du coup, heureusement que je n’avais pas un ventre énorme (je n’ai pas utilisé mon coussin pour me caler) et que je n’étais pas habituée à dormir sur le ventre (moi c’est sur le côté ou rien, surtout gauche ^^) sinon ça aurait vraiment été la misère !
J’arrivais encore pas mal à me servir des abdos, et j’ai pu me lever du futon sans problème sans avoir l’impression d’avoir besoin d’une grue jusqu’à la ème et dernière semaine. Voir le bout de mes pieds et mettre des chaussures à lacets aussi. Et même me raser les pattes à la veille d’entrer à la maternité, si c’est pas la grande classe ! A la mi-septembre, j’ai scié une demi-douzaine de planches pour les placards de la maison. Début novembre, je me suis occupée de préparer des jardinières de pensées pour l’hiver et celles avec des oignons de tulipes, narcisses et jacinthes pour le printemps? Il y a plein de choses que je voulais faire parce que je savais que ça ne serait plus vraiment possible dans les semaines suivant la naissance et je voulais que la maison soit bien prête et bien équipée pour qu’on puisse en profiter au maximum.
J’ai assisté encore à deux concerts en septembre, cette fois avec place assise bien sûr, sinon ça aurait été quand même trop fatigant. En tout j’ai fait 6 ou 7 concerts pendant ma grossesse, il fallait bien ça pour bien débuter l’éducation musicale du Mame ! Les deux dernières semaines sont passées à une vitesse folle et le 11 novembre a fini par arriver (l’entrée à la maternité était prévue la veille du déclenchement dans l’après-midi) sans que mon locataire manifeste de lui-même son envie de quitter ce logement qui commençait à être bien petit pour lui. Je ne dis pas que j’aurais aimé que le travail commence en pleine nuit, ou même dans la journée quand j’étais seule à la maison et que mon mari tarde à pouvoir me rejoindre à la maternité à cause du boulot. Mais c’est vraiment bizarre d’avoir une date fixée, ça donne tout de suite l’impression qu’il y a quelque chose qui cloche. En partant ce mercredi 11 novembre 2015, je me suis dit que ça m’embêtait bien de quitter la maison pour une semaine ou presque et que je n’avais franchement pas envie de passer tout ce temps dans une chambre d’hôpital. J’ai fait le trajet jsuqu’à la maternité en train et en bus comme pour toutes mes visites pendant la grossesse. Je pensais que pour les dernières visites et le jour J-1 je devrais prendre un taxi pour que ça soit moins fatigant, mais j’ai tenu le coup jusqu’au bout !
Alimentation : la torture des sushi
Il n’est pas facile d’y voir clair parmi toutes les interdictions et précautions alimentaires quand on est enceinte. Il y a pas mal d’amalgames ou d’informations incomplètes, et les recommandations différentes des médecins n’aident pas forcément à trancher. Enfin, quand il y a recommandation car vous verrez que je n’en ai pas vraiment eu. Prendre un kilo de trop, surtout pas ! Attraper la toxo ? On ne vous parle même pas de cette maladie, restez dans l’ignorance vous n’êtes qu’une patiente. Dans tous les cas, j’estime que c’est au final une affaire entre moi et mon locataire. Même si les risques sont parfois très faibles, ils sont réels et si on les connait on ne peut pas les ignorer. Si on fait une « infraction » et qu’il y a un problème après, on restera avec ça sur la conscience même si on ne saura jamais précisément si c’était à cause de ça. Après, il faut aussi fixer des limites sinon on a l’impression de devenir parano et chaque repas à l’extérieur devient une frustration énorme (surtout si les hormones jouent déjà sur l’humeur :p).
Dernièrement on dit beaucoup qu’on culpabilise trop les femmes enceintes par rapport à toutes les interdictions, mais honnêtement celle qui me dit qu’elle a bu et fumé pendant toute sa grossesse sans changer du tout ses habitudes et qui se vante que son enfant va très bien, j’ai plutôt envie de lui donner des claques. Il y a quelques années, je m’étais dit que ça serait dur de renoncer aux cigarettes, à l’alcool et au fromage au lait cru si j’étais enceinte un jour.Vu que je ne fume plus du tout depuis que je suis au Japon, que je bois beaucoup moins (dit comme ça on dirait une ancienne alcoolique ;p) et que bien sûr le bon vrai frometon français n’est pas au menu tous les jours vu le prix que ça coûte, tout ça n’a pas été vraiment un problème ! Non, bien sûr, le plus dur ça a été les sushi ! On en mange au moins une fois par semaine et j’adore vraiment ça. On peut discuter indéfiniment sur le danger réel qu’ils représentent, dire qu’on est au Japon et que le poisson est plus frais ou je ne sais quoi. On peut aussi dire qu’il y a des sushi ou des makis sans poisson cru, le problème c’est que tous sont préparés par les mêmes personnes dans les restaurants et que de toute façon ce que je préfère, c’est la noix de pétoncle crue ! Je suis donc restée loin de tous types de poisons et fruits de mer crus tant que mon petit locataire était là. C’était très chiant, mais je savais pourquoi je le faisais.
Pour ce qui est de la viande, ça n’a pas été très compliqué car je n’en mange pas beaucoup, encore moins qui soit peu cuite ou pas cuite. J’ai juste dû renoncer une ou deux fois à du jambon cru. Par contre une fois j’ai craqué pour une terrine dans un resto français parce qu’avec du pain beurré et des cornichons ça me faisait trop envie. Je faisais confiance au chef pour ne pas nous servir un truc fait avec de la viande qui traînait au fond du frigo depuis des jours :D. Pour le fromage, très facile d’en acheter au lait pasteurisé (celui d’Ikea par exemple ^^). Après, faut faire attention aux étiquettes japonaises : j’ai vu par exemple un morceau d’emmental français au lait pasteurisé et l’étiquette en japonais disait lait cru (生乳). Dans la catégorie casse-tête, il y a la pizza avec la mozzarella au lait cru : le fromage a-t-il été cuit assez longtemps pour être sans risque ? Dur de trancher, n’est-ce pas ? Les quelques fois où on a dû demandé des précisions par rapport au fromage dans un restaurant, les serveurs voyaient vraiment pas le sens de notre question. Pour eux, c’est question d’allergie ou rien (j’ai pu vérifier depuis que c’était la même chose quand une personne végétalienne demandait s’il y avait de l’oeuf !).
Le plus chiant au bout du compte, c’était pour les légumes et le risque lié à la toxoplasmose. Je lavais bien ceux que je préparais à la maison, mais le problème là aussi était à l’extérieur, sachant qu’on va beaucoup plus facilement au resto au Japon et qu’il y a beaucoup de « sets » qui comprennent une petite salade de crudités. La plupart du temps je laissais mon autochtone la manger. Après, quand c’était un endroit où j’avais vraiment confiance, je la mangeais parfois. C’est vraiment chiant de ne pas savoir alors que souvent les restos doivent utiliser de la laitue ou du chou râpé préparés industriellement et où le vrai risque sont les résidus de produits de nettoyage et pas les résidus de terre !
Ah, mais il y a aussi les oeufs et le risque de salmonellose s’ils ne sont pas complètements cuits ! Ca, je connaissais pas au début de ma grossesse. Je mange pas mal d’oeufs, surtout mollets, au plat ou à la coque car j’adore le jaune coulant. Vu que les risques pour le bébé sont beaucoup moins graves que pour la toxo ou la listériose, j’ai décidé de ne pas m’en priver. Je surveillais bien la date des oeufs que j’achetais ils été bien sûr toujours au frigo et je les consommais non cuits seulement si je les avais achetés très récemment. Il m’est arrivé de manger des oeufs dans des restaurants aussi, surtout mollets avec un bol de nouilles udon par exemple. Là encore on ne peut pas vraiment vérifier, mais je pense que les oeufs qu’ils utilisent sont achetés déjà mollés et sont pasteurisés.
Enfin, j’ai limité ma consommation de caféine : fini le café au lait ou les grandes tasses de thé noir le matin ! Pas question de boire des litres de thé vert même s’il est moins chargé en théine car il nuit à l’absorption du fer, ce qui n’est évidemment pas souhaitable dans une situation où on en manque plus facilement. J’ai fait du thé glacé pendant tout l’été avec du thé Lipton sans théine envoyé par ma mère. Si j’avais connu Lupicia à ce moment, j’aurais craqué pour leurs thés déthéinés qui ont l’air bien bons !
Vêtements : pas de grosses dépenses !
Le climat japonais allié à ma balénisation modérée ont fait que j’ai très peu eu besoin de vrais vêtements de grossesse. Il fallait bien un avantage à l’été étouffant ! Ca fait déjà plusieurs années que je porte très peu de pantalons car je trouve ça super inconfortable. C’est ce que j’ai mis de côté en premier dès que mon bidon a gonflé un petit peu. Après, bien sûr, il a fallu aussi renoncer aux jupes. Mais il me restait quand même ce que je mets le plus : les robes et les tuniques. La majorité de celles que j’ai ne sont pas serrées à la taille et j’ai pu les porter sans problème. Et pour celles d’entre elles que j’avais déjà depuis des années, je me suis dit tant pis si elle finissent un peu déformées ! Pour la nuit, c’était des chemises de nuit jusqu’au bout. J’ai pu porter des leggings normaux presque jusqu’au septième mois, mais le fait d’avoir l’élastique sous le ventre a fini par être un peu inconfortable.
Vu que j’ai déjà du mal à trouver des fringues normales au Japon, je ne comptais pas trouver des vêtements de grossesse, du moins pas de marque japonaise. J’ai donc fait une petite séance shopping chez H&M (en banlieue, car ceux du centre de Tokyo n’ont pas de rayon maternité !). J’ai halluciné quand j’ai vu qu’ils vendaient des jeans de grossesse super slims, pour moi c’est un peu le summum du masochisme XD. J’ai pris une paire de leggings de grossesse bien confortables, je les ai porté tout le temps dès que je sortais à partir de septembre en alternance avec un pantalon fluide à taille bien élastique. Un lot de trois shortys taille basse, très bon investissement vu que je les ai utilisés aussi plusieurs semaines après l’accouchement. Et une robe en denim en solde, que j’ai portée quelques fois pour sortir. Pour les dernières semaines, ma veste en velours large a suffi à me couvrir ! Bien contente de ne pas devoir passer l’hiver avec un gros ventre et et investir dans un manteau spécial ! En fait, ce n’est pas évident de trouver l’équilibre : si on met toujours les mêmes vêtements ils finissent par nous sortir par les yeux, mais en même temps on ne veut pas acheter trop de choses qu’on ne portera que quelques semaines, surtout qu’il y a une petite bête qui exige déjà pas mal de dépenses ! ^^
Quelques mesures pour prendre soin de soi et se préparer à la naissance
Sur ce point-là on n’est pas du tout égales non plus, mais une grossesse ça peut quand même bien nous bousiller le corps. Vu que j’ai une peau très claire et fragile, je craignais beaucoup d’avoir des vergetures dont je n’arriverais pas à me débarrasser. Au final : que dalle, même pas eu la vacherie que ça pète après le départ du locataire comme certaines ! Là encore, le fait d’avoir eu un ventre pas gros et d’avoir pris un nombre limité de kilos de manière pas trop rapide a dû beaucoup aider. Mais je pense aussi que j’ai eu la chance de trouver un bon produit de soin : l’huile de prévention vergetures Weleda, que j’ai utilisée quotidiennement à partir de 10 SA environ. La marque Weleda est vendue au Japon, mais leurs produits coûtent environ deux fois plus chers qu’en France donc ça pique. J’ai acheté moi-même la première bouteille d’huile à 4000 yens, heureusement pour la suite j’ai eu la chance que mon autochtone futur père fasse un voyage en France pour le boulot, il m’en a ramené un bon petit stock ! Même si on n’a pas d’huile ou de crème faite exprès, je pense qu’il est vraiment important de s’hydrater toutes les zones à risque très régulièrement. Je me faisais ma petite séance de tartinage tous les soirs après la douche. C’est un peu pompeux dit comme ça, mais ça permet de rester en contact avec son corps, car quand on sait pas trop dans quel état le locataire va le laisser en partant on n’a pas forcément envie de le regarder !
A 30 SA environ, un autre soin s’est ajouté à mon rituel, toujours sponsorisé par Weleda : il a été prouvé qu’un périnée bien préparé (pas seulement musclé, mais plus « élastique ») réduisait les risques de déchirure et de recours à l’épisiotomie à l’accouchement. Pour mettre des chances de mon côté, j’ai utilisé l’huile de massage périnée quotidiennement et j’ai beaucoup apprécié les explications du petit guide fourni par Weleda. Au début, on se demande vraiment ce qu’on fabrique mais progressivement, le massage devient plus efficace et on sent vraiment la différence. En complément, j’ai choisi de boire de la tisane de feuilles de framboisier (de la marque Clipper, trouvable entre autres sur Amazon) à partir de 32 SA, pour bénéficier des effets de décontractant musculaire de la plante. D’abord une tasse par jour, puis deux, puis trois les deux dernières semaines. J’aime bien la tisane au départ, heureusement car c’est vrai qu’arrivée à trois tasses par jour c’est un peu lassant même si c’est pas mauvais du tout !
L’hôpital où j’ai été suivie m’a fourni une petite brochure avec des exercices à faire pour se préparer à l’accouchement, très clairement inspirés du yoga. J’ai même assisté à une séance où on nous montrait comment les effectuer. J’ai essayé de les faire à la maison, mais certains d’entre eux n’étaient clairement pas bons pour moi vu la position de mon dos et de mon bassin. J’ai donc fait un mix avec des positions de yoga que j’avais moi-même essayées avant et que je savais bénéfiques. Je faisais ces petits étirements le soir car ça soulageait un peu mes jambes aussi. Même à la fin j’arrivais à toucher les sol avec mes doigts en me penchant avec les jambes tendues, yeah !
Le badge pour femmes enceintes et les places prioritaires dans les transports
Un petit mot pour conclure sur le fameux badge pour femmes enceintes fourni notamment par la mairie en même temps que le carnet de santé quand la grossesse est confirmée. Il est bien pratique les premiers mois lorsque notre ventre ne trahit pas notre état. Pour la sute, pas d’ambiguïté pour savoir si on a vraiment un petit locataire ou juste de l’embonpoint. Mais bon, ça n’empêche pas du tout ceux qui ne veulent pas laisser leur place de ne pas la laisser. Et je parle des places prioritaires hein ! Les Japonais sont très doués pour faire semblant de ne pas voir, enfin pas tous quand même car parfois j’en voyais qui fixaient mon badge mais ne se bougeaient pas le cul pour autant. J’étais en colère contre eux, mais aussi contre moi-même de ne pas leur demander de se lever parce que je ne voulais pas me faire remarquer en tant qu’étrangère. Moi je sais que je suis carrément dans la lune quand je suis dans le train ou le métro. Alors dès qu’il y a un peu de monde, c’est bien simple, je ne m’assieds pas sur une place prioritaire si je sais que je n’ai pas lieu d’y être ! Il y a bien sûr tous les hommes employés de bureau qui constituent la masse des usagers des transports en commun, si doués pour pioncer parce que eux, ils bossent. Les collégiens et lycéens, trop occupés sur leur smartphone, rien à foutre de ta pomme non plus ! Je me souviens aussi de ce vieux con qui m’a regardée de la tête aux pieds quand je suis montée et qui n’a pas bougé son cul, mais qui s’est levé juste après pour laisser une vieille dame s’asseoir… Ou alors de ce père qui squattait une banquette avec ses deux fils et qui ignorait complètement les remarques faites à plusieurs reprises par une dame, tellement qu’il en était ridicule… Logiquement, ce sont les femmes en âge d’être mères et qui le sont très probablement qui sont le plus compatissantes. Mais quand même, ça m’est arrivé plusieurs fois que des hommes me proposent leur place alors que j’étais hors de la zone des places prioritaires et que ne m’attendais donc pas à ce qu’ils le fassent. Comme j’ai été heureuse de ne pas avoir à prendre les transports en commun au quotidien pour aller au boulot pendant ces neuf mois ! Qu’est-ce que ça doit être pénible avec la foule, la chaleur ! Au premier trimestre j’aurais tout simplement fait un malaise !
A refaire ou pas ?
Alors, la grossesse, est-ce si terrible ? Dans mon cas, non. J’ai eu la chance de n’avoir aucun problème sérieux et de pouvoir me reposer autant que je voulais. J’ai eu un bon petit pack de désagréments nocturnes, mais j’ai échappé à pas mal « d’effets secondaires » : mal de dos et vergetures comme je le disais, mais aussi la rétention d’eau (et ça, même après l’accouchement, que dalle !). Je suis vraiment contente d’avoir réussi à ne pas accumuler les kilos car j’en avais perdu depuis que je suis au Japon malgré tout ce que je me goinfre, et je commençais enfin à m’apprécier comme j’étais. Mais je sais bien à quel point la nourriture peut réconforter même si on sait qu’on va le regretter après ! Même si j’étais en forme jusqu’au bout, qu’est-ce que c’est crevant ! On se fait littéralement pomper son énergie par le petit locataire qui grandit ! Alors que vu sur quoi on enchaîne après, il faudrait être reposée à 200% ! Si nous voulons toujours avoir un autre enfant, ce n’est pas l’idée d’être à nouveau enceinte qui m’en empêchera, et c’est déjà beaucoup. On dit que toutes les grossesses sont différentes, mais j’espère que ça se passera aussi bien ! En tout cas, avec un petit monstre dans les pattes, ça ne sera pas moins éprouvant ^^.
Pfiou, ça rappelle des souvenirs de mon côté aussi !
(Ohlala le resto français… j’y ai repensé ensuite quand j’ai été enceinte à mon tour: je suis désolée! C’est vrai qu’on ne se rend pas compte à quel point tout est contraignant niveau nourriture avant d’y être confrontée… Mais bon, normalement la terrine c’était cuit donc ok – j’en ai mangé moi-même une fois pendant la grossesse, avec ma belle-soeur: médecin et enceinte elle aussi. Pas trop trop peur du coup!)
« Et surtout, j’ai très rapidement eu honte de ce petit sentiment de déception. Pauvre petit Mame, il n’y était pour rien ! » J’ai vécu pareil^^ Je me suis toujours imaginée avec une fille… mais au final je suis très contente avec mon petit garçon ! (Et puis vu les rayons vêtements dans les magasins, je vais pouvoir lui mettre plein de Tshirts Star Wars, haha)
En tout cas c’est cool que tout se soit bien passé. Ca fait bizarre de repenser à cette période, quand on le vit ça semble interminable et maintenant j’ai du mal à me rappeler des sensations exactes.
Quant à « à refaire ou pas? »… vaste question. Je me laisse jusqu’au 5 ans du bonhomme avant d’y repenser, parce que clairement je n’ai pas du tout apprécié la grossesse (à part peut être pendant les mois 5 et 6), entre la crainte de la fausse couche, les nausées toute la journée (et encore, sans vomissements), l’appendicite qui m’a bien immobilisée un moment, le ventre qui en grossissant m’a rendue totalement empotée (et pourtant comme toi, 12kg seulement, mais je n’arrivais plus à marcher nulle part ou alors il me fallait le triple du temps), les douleurs aux bas du dos sur la fin… Et comme je suis ultra anxieuse, j’ai aussi passé les derniers mois à m’imaginer mourir en accouchant, et actuellement je suis encore entrain de stresser de la MSN. Pis j’ai super mal vécu l’après-accouchement aussi, physiquement, d’ailleurs j’ai encore de fortes douleurs au coccyx quand je suis assise ou allongée (pratique) que des séances kiné supplémentaires n’arrivent pas à soigner. Bref. Je me souviens avoir dit « plus jamais ça » un nombre important de fois… donc même si je sais que ça ferait plaisir à plein de monde et qu’on risque de me poser la question, je ne me sens même pas capable d’y réfléchir calmement là :p
C’est loin loin tout ça hein ! Toi aussi, team quéquette malgré toi :D. On va en faire des mecs bien ^^.
Ca a été dur pour toi c’est clair, mais tu fais une super équipe avec ton petit monsieur !
J’ai beaucoup réfléchi et beaucoup discuté depuis pour la question du petit frère ou de la petite soeur, ça sera quand je serai prête, et peu importe si l’écart n’est pas idéal. Toi aussi tu as tout ton temps pour y réfléchir à nouveau, plus de temps que moi même comme tu es plus jeune 😀 Et les gens, on les emmerde avec leurs questions mal placées !
Que de souvenirs! En dehors de on cerclage et de la fatigue permanente qui m’obligeait a faire une sieste tous les jours, j’ai eu une super grossesse, je n’avais eu des nausees qu’au 2eme mois. J’ai pris 14 kg en tout, mais tout dans le bidon puis j’avais aussi beaucoup de liquide amniotique. De dos on ne voyait pas que j’etais enceinte mais de profil on ne voyait que ca ^^ En 3 mois j’ai retrouve mon poids de depart. Mon alimentation etant restee la meme je pense que c’est grace a ma morpho et a l’allaitement !
Comme toi je voulais une fille, probablement a cause de la relation conflictuelle de mon petit frere (10 ans d’ecart) et de ma mere. Puis quand a l’echos 4D j’ai vu son ptit oiseau ca m’a fait comme un choc, enorme deception, dur de retenir mes larmes. Puis depuis la naissance de mon fils j’ai honte de cette reaction car je l’aime plus que tout au monde ! Quand j’annoncais a certaines personnes que j’attendais un garcon on me disait « いいですね!お母さん強い! » ca rejoint ton idee de l’heritier male n’est-ce pas ^^ Certaines femmes me disaient aussi « une fille c’est bien car elle peut aider a la maison » -_- c’est connu les garcons ca participent pas hein ><
Moi aussi je n'etais pas immunisee contre la toxoplasmose, d'ailleurs heureusement que j'avais insiste pour faire le test car mon obstetricien ne comptait pas me le faire a la base. Du coup la grande fan de sushi et surtout de charcuterie (alsacienne oblige 😉 ) a du prendre son mal en patience pendant ces 9 mois. Ma belle-famille etait etonnee que je doive faire attention a mon alimentation car ici ils sont beaucoup moins strictes, la toxo c'est a peine s'ils n'en avait jamais entendu parler et quand je demandais a mes belles-soeurs si elles etaient immunisees elles ne savaient meme pas et se regalaient de sushi! Quand on allait tous au resto j'avais l'impression de faire ma diva a refuser certains aliments, mozza, oeufs crues, etc
Les transports en commun, mon ventre a commence a se voir des le 4eme mois et je pensais que le badge aiderait, mais en fait pas du tout. On a du me laisser la place 5-6 fois. Une fois vers la fin de ma grossesse, une femme m'avait accoste pour me laisser sa place. Le temps d'arriver au niveau une oba-san s'est precipite pour me la piquer, on etait toutes les deux choquees. Du coup une autre dame qui avait vu la scene m'a gentillement cede sa place.
Hate de lire tes prochains billets a ce sujet ! 😉
Merci d’avoir apporté ton témoignage de maman française au Japon ! :).
14 kg mais c’est énooooooorme ! Hahaha, moi aussi j’ai perdu mes kilos super rapidement, une preuve supplémentaire que je n’avais pas grossi mais pris ce que je devais prendre.
Exactement le même sentiment du côté de ma belle famille pour les restrictions alimentaires. Genre, je faisais des caprices d’Occidentale qui suivait une mode bizarre XD. Par contre, ma belle-soeur qui a accouché quelques mois après moi a décidé de s’informer d’elle-même et du coup elle refusait de consommer une infusion avec de la cannelle parce que la cannelle pouvait avoir je ne sais plus quel effet. Ouais mais bon, avec une tasse occasionnellement je pense qu’il y avait de la marge quoi. Et puis après elle me prenait pour une ignorante à me dire qu’il fallait pas boire d’alcool quand on allaitait alors que je buvais un demi-verre de blanc PENDANT que mon fils têtait ! Bref, toujours pas dans la nuance quoi 😀
Ben moi je suis vraiment bien contente d’être en France ^^; On est super bien informée et suivie et lorsqu’il s’agit d’une premiere grossesse on s’en pose des questions! Après il est clair qu’on psychote sur beaucoup de choses et les restrictions deviennent vite extrême… mais Comme tu l’as dis, impossible d’agir autrement que de suivre les recommandations bien que les chances soient minimes. Je ne mangeais même pas de mousse au chocolat car œuf cru! Bon en soi, tout ce régime ne m’a pas dérangée… enfin si, j’ai passé les fêtés de fin d’année enceinte donc pas de foie gras et compagnie T_T, le fromage et le saucisson m’ont beaucoup manqué snif… Sinon je sais qu’au Japon ils ne font pas de rééducation du périnée ou des abdo… tu as fait quelque chose quand même? (Sujet TOP glamour) Non parce que même si ça ne réjouit personne, il faut le faire et sérieusement en plus! Moi j’ai fais à la va-vite le périnée et zappé les abdos, résultats 2 ans et demi après j’ai un dos en compote…. la colonne porte tout car ma ceinture abdominale est trop lache… Et porter ma folle-dingue de 16kg PFFOOUU mission impossible (ou juste de quelques minutes)
Mieux vaut très tard que jamais, je prends enfin le temps de répondre ! Les repas de fêtes en France enceinte, c’est clair que ça doit être un calvaire ! Je crois que j’essayerai de planifier ma prochaine grossesse en fonction d’un éventuel retour en France à cette période pour être certaine d’y échapper :D.
A l’hôpital où j’ai été suivi, on a eu un livret avec des exercices à faire pendant la grossesse pour les abdos et le périnée, et il y avait la même chose pour après. Ils vendaient même des DVD faits maison pour mettre tout ça en pratique, business first quoi ! Mais pas du tout de séances individuelles avec un praticien spécialisé. Vu que j’ai pris peu de poids que j’ai préparé le terrain et que l’expulsion du monstre a été rapide, il n’y a pas eu de dégâts pour moi. Après l’accouchement j’ai fait encore plus attention que d’hab à bien contracter les abdos en portant quelque chose, et quand j’éternuais aussi 😀 Du coup niveau urinaire aucun problème et mon dos ne se porte pas plus mal qu’avant ! C’est pas glamour, mais on s’en fout, c’est une réalité pour tellement de femmes ! On a beau le savoir que c’est important, on est tellement crevée et on a tellement de choses à faire !