Titre japonais : 僕等がいた
Nombre d’épisodes : 26
Année de production : 2006
Licence en France : Black Box
Fiche : Animeka ; ANN
Il y a huit ans et demi de ça, alors que j’avais encore vu relativement peu d’anime contemporains, la série Bokura ga ita avait été un véritable coup de coeur (comme le montre ce billet très succinct) et m’avait donné immédiatement envie de lire le manga dont il est l’adaptation, paru en version française sous le titre C’était nous. Sans surprise, même si j’ai fini de le lire depuis belle lurette, je n’ai pas écrit d’article digne de ce nom ici ^^.
Bien que comme tant d’adaptations manga l’anime ne retrace qu’une partie de l’histoire originale, je comptais bien le revoir un de ces quatre, et j’ai été agréablement surprise de le voir sortir en DVD en France. Je n’y aurait jamais compté alors qu’il datait déjà de plusieurs années et que la parution du manga était terminée ! Comme quoi, on a quand même de belles surprises parfois ! Il y a quelques mois, je me suis donc replongée dans cette romance lycéenne. Allait-elle parvenir à émotionner encore mon petit coeur ou n’était-je devenue qu’une vieille aigrie et blasée de niaiseries adolescentes ? 😀
Nanami, une fille pas plus jolie et pas plus populaire que la moyenne, se retrouve dans la classe de Yano, le beau gosse qui fait baver tout le lycée. Elle va d’abord le détester, mais en apprenant à le connaître sans vraiment le vouloir, elle va tomber amoureuse de lui. Ses sentiments ne vont pas rester à sens unique, et les deux jeunes gens vont rapidement commencer à sortir ensemble. Mais leur relation va être compliquée par le passé de Yano. Comme celui-ci refuse d’abord de se confier sur ce sujet qui semble particulièrement douloureux, Nanami va chercher à en savoir plus auprès de Takeuchi, qui le connait depuis longtemps. Yuri, une camarade de classe solitaire et taciturne, semble aussi bien connaître Yano même si elle se montre très froide envers lui…
Comme toute bonne héroïne de shôjo, Nanami est un peu naïve. Mais son côté honnête et direct la rend attachante. Yano, aussi déstabilisant par son sourire que par son comportement, va se révéler bien plus complexe que ce qu’il montre aux autres avec sa façade de gars cool. Le fait qu’on ne tourne pas autour du pot pendant les trois quarts de la série pour les mettre ensemble permet de bien développer les personnages, et si l’on reste dans un contexte lycéen, le ton et les thèmes choisis donnent une portée bien plus large à l’histoire. Le manque de confiance en soi, le fait de se sentir perdu face à des sentiments que l’on ne connait pas, l’influence qu’on le veuille ou non des relations passées, la constatation que même avec des sentiments réciproques, ça ne peut pas toujours fonctionner, les efforts à mettre et les limites à poser, l’importance du timing… Tous ces points sont évoqués à un moment ou un autre au fil des épisodes, alors que notre couple semble aller tour à tour mieux et moins bien et que d’autres protagonistes viennent s’en mêler.
On devine rapidement que Takeuchi, le meilleur ami de Yano, va tomber aussi amoureux de Nanami. Parce qu’évidemment, rien de tel qu’un petit triangle amoureux pour pimenter une romance ^^. Le personnage est vraiment sympathique car c’est un véritable ami, dans le sens où il ne se gêne pas pour dire à Yano quand il a tort. Sa gentillesse et son honnêteté l’empêchent de profiter d’un gros moment de faiblesse de Nanami pour la voler à Yano. C’est donc vraiment un rival intéressant, qui n’est pas seulement là histoire de faire un triangle mais joue réellement un rôle dans l’évolution de la relation entre Yano et Nanami, avec une personnalité crédible et attachante.
Entourée de mystère, Yuri est un personnage d’abord difficile à cerner. Elle tient vraiment un rôle clé dans l’histoire et il est difficile de parler d’elle sans trop en dévoiler. Je dirai donc simplement qu’elle pourrait être pitoyable et détestable mais que ce qu’on apprend et ce qu’on devine sur elle par rapport à sa propre famille et par rapport à Yano amène à la plaindre.
Si on voit bien pour certains aspects que l’anime ne date pas de la saison dernière, cela ne m’a pas dérangée du tout et j’apprécie toujours autant ses tons un peu délavés et le design des personnages resté très proche de celui du manga. Les personnages sont particulièrement mignons quand leur bouille ronde est accentuée et qu’il expriment l’incrédulité ou toute autre expression liée aux situations comiques. Car oui, même si l’histoire a un aspect dramatique marqué à cause du passé de Yano, les moments légers sont tout de même bien présents aussi bien avec notre couple vedette qu’avec leurs amis, avec un degré bien dosé et un petit côté décalé.
Même si les lieux où se déroule l’histoire ne sont jamais évoqués précisément, il se trouve que l’action de Bokura ga ita se situe à Kushiro, ville de l’est de Hokkaidô pas si petite que ça mais plutôt isolée vue la géographie de l’île nordique. Bien que les décors de la série soient ceux de n’importe quel anime scolaire (les bâtiments et la cour du lycée, des rues résidentielles, le bord d’une rivière…), on sent quand même la différence par rapport à Tokyo ou une autre grande ville. D’abord, en raison du climat : l’hiver et la neige sont beaucoup plus présents. Ensuite, à travers l’évocation de la capitale qui semble si lointaine. C’est d’ailleurs bien marrant quand Nanami dit qu’elle veut aller à Souris-Land, qui représente bien sûr Disney Land, surtout qu’en japonais, la prononciation de nezumi land n’est pas si éloignée de celle de Disney Land justement ^^.
Comme je l’ai dit plus haut, l’anime Bokura ga ita ne présente donc qu’une partie de l’histoire originale du manga. Si je suis bien d’accord pour dire que c’est vraiment dommage et qu’une suite et fin aurait dû être produite, cela nuit peut être moins à l’anime que dans d’autres cas. L’histoire suit de près le manga jusqu’au bout, et la fin de l’anime correspond à celle de son premier grand arc. On n’a donc pas l’impression d’être trop laissés en plan, même si on se doute que l’histoire pourrait continuer.
Par ses thèmes et son contexte, Bokura ga ita se rapproche de deux autres shôjo que j’ai appréciés. Le premier est Le Sablier, dont j’ai lu le manga et vu l’adaptation drama. L’histoire se déroule aussi en province, et le passé de l’un des deux personnages conditionne la relation du couple principal. Le deuxième est Kimi ni todoke, dont mes souvenirs sont moins précis, mais qui présente aussi un duo attachant garçon populaire mais différent de ce qu’il parait et fille pas du tout populaire qui manque de confiance en elle.
https://www.youtube.com/watch?v=2usYSlu6Kbg
Si mon premier visionnage de Bokura ga ita m’avait laissé un si bon souvenir, c’était aussi en grande partie grâce à sa musique, qui donne vraiment une ambiance particulière. Si la série possède bien comme la majorité des anime une chanson d’opening, elle dispose en revanche de plusieurs chansons différentes pour son ending. Il y en a 9 en tout, et la plupart sont utilisées dans deux épisodes différents au moins. Comme elles débutent pendant la dernière scène de l’épisode, on les entend pendant plus longtemps, et cela créé un véritable lien entre le contenu de l’épisode et le générique. Ce lien est renforcé par le fait que les instrumentaux de l’OST sont en fait des variations de toutes ces chansons. J’ai vraiment accroché à cette ambiance, au point d’avoir acheté le CD regroupant toutes les chansons il y a quelques années ! Si la formule classique opening / OST / ending indépendants les uns des autres me convient parfaitement quand la qualité est au rendez-vous, je trouve ça vraiment chouette quand un soin particulier est apporté pour la création d’une ambiance sonore un peu différente et que des chansons sont composées exprès pour la série.
Bokura ga ita a donc su me conquérir une deuxième fois grâce à ses personnages attachants et à son analyse des sentiments et des relations avec les autres pleine de sensibilité. Le côté nostalgique qui ressort de son ambiance visuelle comme sonore n’y est certainement pas non plus pour rien. Si ceux qui n’affectionnent pas les histoires au déroulement assez lent et basées avant tout sur la psychologie des personnages trouveront l’anime soporifique, j’espère qu’ils lui reconnaîtront le mérite de ne pas tourner en rond juste pour maintenir artificiellement le suspense de savoir qui va finir avec qui comme une comédie romantique scolaire de base ^^ Bien que la qualité des sous-titres français soit parfois discutable et qu’au moins un des DVD avait un bug, je suis bien contente d’avoir pu ajouter la série à ma collection !
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