[Drama] Kaze no Haruka

kaze no haruka

Titre japonais :  風のハルカ
Nombre d’épisodes : 151
Diffusé au : Automne 2006 – Hiver 2007
Chaîne de diffusion : NHK
Fiche : DramaWiki

Même si j’ai adoré Chiritotechin, la très mauvaise impression persistante de Jun to Ai ainsi que la demi-déception de Mare faisaient que je continuais à préférer les asadora d’époque, et puis c’est très majoritairement ce que la NHK a fait ces dernières années.  Mais parmi la poignée de « vieux » asadora disponibles sur le net, ce sont les scénarios contemporains qui dominent et je ne pouvais donc pas les ignorer. Courant 2016, après avoir terminé Junjô kirari, j’ai eu besoin d’un nouveau feuilleton à me mettre sous la dent en parallèle à celui du moment (Toto nee-chan) . Il était tentant de choisir Churasan ou un autre drama mettant en scène une actrice que je connais, mais j’ai cette fois préféré choisir une production où une actrice que je ne connaissais pas du tout avait la vedette. Comme je l’expliquerai plus loin, mon visionnage s’est au bout du compte étalé sur pas mal de mois. Et puis comme j’ai donné la priorité à d’autres billets drama, ça fait maintenant plus d’un an que j’ai terminé Kaze no Haruka (qui à ma connaissance ne dispose par de sous-titres en anglais malheureusement). Mais en allant à l’essentiel ça ne devrait pas poser trop de problèmes pour donner mes impressions !

Alors que la petite Haruka est âgée de 9 ans, sa famille quitte Osaka pour s’installer à Yufuin, la ville natale de sa mère, Yûko. Son père, Yôsuke, a décidé de laisser derrière lui la pression de sa carrière de salaryman et de la vie urbaine pour réaliser son rêve d’ouvrir un restaurant dans la petite station balnéaire de Kyûshû. Au dernier moment, Yûko annonce qu’elle ne veut absolument pas renoncer à son travail et qu’elle reste à Osaka. Cela conduit au divorce du couple, et Haruka et sa jeune soeur vont vivre avec leur père. Pendant de nombreuses années, Haruka ne sera plus en contact avec sa mère et une fois jeune adulte, lui en veut toujours d’être partie. Les circonstances vont amener notre héroïne à retourner vivre à Osaka pour y travailler et tenter de trouver sa voie. Cela va l’amener à faire plusieurs rencontres et retrouvailles, et à enfin se confronter avec sa mère.

Le rôle principal de ce qui a été le 73ème feuilleton matinal de la NHK a été confié à Murakawa Eri, que je ne connaissais donc pas. Enfin, en fait, je l’avais croisée deux ou trois fois mais dans des rôles très mineurs dont je ne me souvenais absolument pas. Comme j’ai plus de 200 drama au compteur et que je me tiens toujours un minimum au courant de ce qui passe sur le petit écran japonais, je me doutais que si je n’avais pas plus vu l’actrice, c’est parce qu’elle n’avait pas eu de rôles majeurs. Effectivement, Murakawa fait partie de celles qui n’ont pas eu la chance de vraiment percer après avoir été choisies par casting comme héroïne d’asadora, contrairement par exemple à Tsuchiya Tao ou Haru plus récemment. Est-ce parce qu’elle joue si mal comme ça ? Non, pas du tout ! Si la popularité des acteurs et actrices japonaises était forcément proportionnelle à leur talent ça se saurait :D. Honnêtement, je n’ai rien du tout à reprocher à Murakawa. Ce n’est pas la meilleure actrice du monde, mais vu le type de rôle et de personnage, elle s’en sort très honorablement.

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Haruka est une jeune fille qui n’a pas encore trouvé ce qu’elle veut faire dans la vie et n’a pas vraiment de rêve. Une fille normale, au bout du compte. Evidemment, elle est un peu gaffeuse et un peu naïve, y compris en amour. Et puis c’est une bosseuse qui prend à coeur son rôle d’aînée donc puisqu’elle n’a pas trouvé sa propre vocation ça ne va pas la déranger de partir travailler à Osaka pour financer les études de sa soeur. Au bout du compte, Haruka manque sûrement un peu de relief et c’est sûrement pour ça qu’elle n’est pas une des meilleures héroïnes d’asadora. Mais au moins, ses traits de caractère ne sont pas trop exagérés donc on peut la supporter sans problème pendant 150 épisodes.

Yôsuke, le père de Haruka, est joué par Watanabe Ikkei, un acteur que j’ai toujours trouvé plutôt sympa. Yôsuke est un personnage sympa dans le sens où il fait tout pour ses filles et va bien s’intégrer dans une petite ville de province où il ne connaissait quasiment personne car il n’avait même pas dû voir beaucoup sa belle-famille avant. Il a ce côté grand gamin rêveur qu’ont souvent les pères de fictions japonaises quand ils ne sont pas super autoritaires mais reste responsable et résigné. Malgré ces bons côtés, j’ai eu un peu de mal à cerner le personnage et j’expliquerai plus tard pourquoi.

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Yûko, la mère de Haruka, a donc décidé que le rêve de mise au vert de son époux ne valait pas le coup de sacrifier sa carrière naissante à Ôsaka. Elle a assumé seule l’éducation de ses deux filles quand elles étaient en bas âge alors que son mari était trop occupé par son boulot, maintenant qu’elles ont un peu grandi elle veut passer à autre chose. J’avais en fin de compte peu vu Maya Miki mais je gardais un bon souvenir d’elle dans quelques vieux drama. Là j’ai mis beaucoup de temps à apprécier un peu le personnage car je me suis demandé longtemps si ce qui coinçait c’était le personnage lui-même ou juste son jeu. Là encore, je vais y revenir.

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Asuka, la jeune soeur de Haruka, n’a pas vécu la séparation de ses parents de la même manière que son aînée et garde moins de rancune envers sa mère. Au bout du compte, on la voit assez peu dans le drama donc je n’ai pas pu vraiment me faire d’avis sur Kurokawa Mei et j’ai surtout regretté qu’une partie de son histoire soit sur l’un des thèmes qui m’agace le plus dans les fictions japonaises en général et qu’on retrouve souvent dans les asadora vu qu’il concerne avant tout les femmes. Oui je tourne un peu trop autour du pot mais j’essaie toujours de ne pas spoiler, même si ce genre de truc on le voit souvent arriver gros comme une maison au bout du compte.

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A Yufuin, Haruka va pouvoir compter sur la présence de la famille de sa mère, qui travaille dans la production de fleurs. Les personnages ne sont pas désagréables mais pas non plus inoubliables et les occasions de s’attacher à eux manquent un peu. Il y a bien sûr la grand-mère, Chii (Asaoka Yukiji), l’oncle Hifumi (Masu Takashi) et la tante Mitsuyo, jouée par Miyazaki Yoshiko que j’ai vue dans Gochisosan. Celui que je retiens le plus de la famille même si c’est lui qu’on voit le moins, c’est le cousin Yukio? Il me semblait bien que j’avais déjà vu sa tête quelque part, et il s’agit en effet de Nakamura Tomoya qui était encore tout jeune. J’adore vraiment sa manière de parler, c’est comme ça que je l’ai reconnu en fait !

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Les Kurata tiennent un des ryôkans les plus réputés de Yufuin. Kurata Sôkichi (Fuji Tatsuya) est un peu une célébrité locale, et un personnage original qu’il soit habillé à la japonaise ou à l’occidentale. Veuf à l’arrivée de Haruka et sa famille, il célèbre peu après son mariage avec Momoe, qui va devenir la jeune belle-mère de son fils Masami. C’est Kimura Yoshino qui tient le rôle de Momoe, et c’est amusant car je l’ai vue à peu près en même temps dans ce qui était à ce moment l’asadora le plus récent, Hiyokko, avec une douzaine d’années de plus et un visage beaucoup moins « rond ». Momoe est un personnage franchement sympathique : elle fait la patronne sérieuse, polie et serviable en kimono devant les clients, mais en privé elle a un côté assez décalé.

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Masami a le même âge que Haruka et ils se connaissent donc depuis l’enfance. Les circonstances vont faire que notre héroïne va le retrouver à Osaka. Sûrement parce que son entourage l’a surprotégé suite à la mort de sa mère, Masami est un grand gamin naïf et rêveur qui se fait des plans sur la comète à propos d’une jeune femme un peu plus âgée que lui dont il se dit éperdument amoureux. Le personnage pourrait être assez soûlant, mais Kikuwada Masaya, le petit frère jaloux de My boss my hero arrive à le rendre assez mignon et attachant.

Parmi les autres anciens camarades d’école de Yufuin, il y a aussi Mariko, que j’ai regretté de ne pas voir plus vu qu’elle est jouée par Kinami Haruka. Nanae va quant à elle jouer un rôle un peu plus important dans l’histoire. Elle est interprétée par Mizukawa Asami. Au bout du compte, ces deux actrices sont devenues plus connues que celle qui avait la vedette ! Enfin, Haruka va croiser le chemin d’un personnage original qui va la décontenancer plusieurs fois, Sarumaru Keitarô. C’est assez étrange, car l’acteur Matsuoka Mitsuru (qui est à la base plutôt musicien apparemment) a une tête qui me revient pas (surtout une coupe et une teinture qui le mettent pas du tout en valeur), mais en fait j’ai bien apprécié le caractère du personnage et la manière dont il était un peu mystérieux à rencontrer Haruka plusieurs fois par hasard (les hasards sont gros, mais ça va on y croit :D).

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A Osaka, Haruka va faire la connaissance de Kenji (Bessho Tetsuya), qui n’est autre que le  compagnon de sa mère. Le choc va être assez rude pour la jeune fille qui a passé une bonne partie de son enfance à espérer réunir ses parents. Mais Kenji est un peu un grand nounours, et c’est pas facile de détester un gentil gars comme lui :D. Elle va aussi rencontrer Aya, celle qui fait tourner la tête de Masami et qui est interprétée par Megumi. Je l’ai trouvée assez amusante. Un dernier personnage qui apparaît dans la seconde moitié de la série et je m’arrête : Murasaki Shizuko (Miura Rieko), une employée de l’office de tourisme de Yufuin. Au départ je me suis dit que son personnage de « vieille fille » coincée c’était un peu trop, mais au bout du compte elle est plutôt touchante.

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Ha, mais en fait, j’ai oublié de mentionner le narrateur de l’histoire ! Même si je n’en parle pas forcément à chaque fois, tous les asadora possèdent un narrateur ou une narratrice, qui peut avoir un rapport direct avec l’histoire (une mère ou une grand-mère décédée par exemple). Dans Kaze no Haruka il s’agit d’une… montagne ! C’est en effet le Yufudake, mont à la forme caractéristique qui domine la ville de Yufuin, qui fait quelques rappels et commentaires au spectateur. La voix que prend la narratrice a un côté anime pas trop exagéré et c’est plutôt réussi.

Je vous épargne le reste des personnages secondaires (notamment les collègues de Haruka à Osaka) pour tenter d’expliquer ce qui m’a dérangée dans le drama et m’a empêcher de vraiment apprécier sa première moitié. Les fictions japonaises qui évoquent le divorce peuvent présenter des situations qui paraissent vraiment étranges pour beaucoup d’Occidentaux vu qu’en cas de divorce , l’autorité parentale ne peut être partagée et la garde des enfants est donc exclusive. Le parent qui perd l’autorité parentale n’est plus sur le même registre familial que ses enfants et cela ne choque personne qu’il ne fasse plus partie de leur vie. Du coup, une séparation est souvent presque synonyme d’abandon de la part de l’un des parents. Tout ça, je le savais, mais ça ne m’a pas empêché de ne pas arriver à admettre la situation qu’on nous présente dans Kaze no Haruka. Yûko veut divorcer car elle ne veut pas renoncer à sa carrière à Osaka pour venir vivre à Yufuin. OK. Bon, déjà, pourquoi elle annonce ça une fois que tout le monde a débarqué là-bas comme si c’était un détail ? Ensuite, c’est un divorce à l’amiable, son ex-mari a encore des sentiments pour elle et ne semble en aucun cas déterminé à l’empêcher de voir ses filles. Certes, il faut quelques heures pour aller d’Osaka à Yufuin. Mais laisser passer DIX ANS sans voir ses filles ou les faire venir ? Se contenter de leur envoyer des lettres, les laisser grandir avec leur rancoeur sans créer une occasion de se réconcilier avant ?

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J’ai trouvé ça vraiment trop gros et ça dessert la crédibilité de Yûko, Yôsuke et même Haruka qui ne semble pas du tout avoir revu sa vision des choses malgré les années. Elle est toujours en mode Maman est méchante elle a abandonné Papa je veux qu’ils se remettent ensemble ! A presque 20 ans on peut quand même voir un peu plus loin non ? On a l’impression qu’en dix ans elle n’en a jamais discuté avec son père quoi. Yûko, quand à elle, passe pour une cruelle égocentrique, et avec elle toutes les femmes qui souhaitent poursuivre une carrière, alors que non c’est pas forcément comme ça que ça doit se passer ! Et sinon, un détail que j’ai trouvé assez nul : Yûko et Kenji habitent ensemble sans être mariés (pas courant au Japon)… mais ils font chambre à part ?! Genre ils sont juste colocs quoi ? Faut pas trop choquer les gens ?

Bref, c’était un peu trop pour moi et c’est en partie pour ça que j’ai petit à petit mis le drama de côté. Je ne me souviens plus du tout combien de temps a duré cette pause, mais il n’était pas question que j’abandonne un drama à la moitié, surtout pas un asadora. J’ai donc repris mon visionnage, et la suite est beaucoup mieux passée. C’est pas comme si tout d’un coup l’histoire avait pris un tournant carrément différent, mais comme Haruka continue son bonhomme de chemin et on s’éloigne un peu de la question de ses parents, la recette magique asadora recommence à opérer. Rien de bien nouveau côté romance, mais les personnages impliqués sont suffisamment sympathiques pour qu’on se prenne au jeu et il se passe aussi un peu de choses du côté des personnages secondaires.

Les héroïnes des asadora viennent toujours quasiment de la province et leur destin les amène soit à la capitale, soit dans le Kansai (suivant la branche de la NHK responsable de la production). Les feuilletons du matin sont donc l’occasion de faire la promotion touristique de moyennes ou petites villes aux quatre coins de l’archipel, et dans le cas de Kaze no Haruka la mission est bien remplie. Surtout que le principal univers professionnel qu’on nous montre c’est… l’industrie du tourisme ! Même si je n’apprécie les onsen qu’à petite dose, Yufuin a l’air d’être un coin vraiment charmant et j’espère que j’aurai l’occasion d’y passer un jour !

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Après plus d’un an je dois avouer que je ne me souvenais pas vraiment de l’OST du drama, composé par Honda Toshiyuki. Mais après avoir réécouté rapidement des extraits, je me suis rapidement souvenue que j’avais trouvé ça dans l’ensemble très agréable. C’est très classique niveau instrumentation, on sent que ça a vieilli un poil, mais les mélodies traduisent efficacement l’émotion ou la gaieté et les principaux thèmes sont déclinés de plusieurs manières, ce que j’aime généralement beaucoup. On retrouve aussi des versions instrumentales de la chanson thème, qui m’a bien plu. Moriyama Naotarô a une voix et surtout une manière de chanter particulières (un côté Hirai Ken) mais sa mélodie passe vraiment toute seule et je ne m’en suis pas lassée.

Alors, à voir ou pas ? Comme je l’ai annoncé au début, Kaze no Haruka n’est malheureusement pas accessible aux non-japanophones donc la question sera vite réglée pour une partie des dramaphiles. Je ne conseillerai pas la série pour découvrir les feuilletons matinaux, mais si vous êtes adeptes du format et que vous manquez de séries du genre à vous mettre sous la dent, elle n’est pas plus mauvaise qu’une autre même si ses taux d’audience n’ont pas été des meilleurs. Même s’il est introduit de manière très maladroite (qui choque sûrement moins le public visé à la base), le thème du divorce a le mérite d’être abordé et je pense que c’est important de montrer des enfants qui grandissent avec des parents séparés (rappel : la série a plus de dix ans donc le taux de divorce japonais devait être encore plus bas à ce moment). Même s’il va falloir du temps pour ça, je me demande comment la loi sur le partage de l’autorité parentale en cas de divorce qui devrait enfin voir le jour impactera la manière de traiter le sujet dans les fictions !

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