Suneohair est l’un des premiers artistes que j’ai vus en live au Japon avec son mini-concert au Tower Records fin 2012. Je l’ai revu une fois accompagné du même guitariste en octobre 2013 si je me souviens bien, et je n’en ai jamais parlé sur le blog justement parce que c’est à ce moment que j’ai commencé à être bien débordée par les articles. Je n’ai pris aucune note et je n’ai pas retrouvé la setlist, il me reste le souvenir d’une expédition pittoresque à Perpète-les-oies sur un des campus de Meiji car le concert avait lieu dans le cadre d’un festival universitaire. Après ça, Suneohair a connu une petite baisse d’activité, moi je me suis concentrée sur d’autres artistes et j’ai un peu oublié de suivre son actualité. J’avais eu l’info de sa tournée en 2017 où il avait fait 3 séries de concert correspondant aux 3 périodes de sa discographie, je ne pouvais pas aller au premier et difficilement au deuxième, et le troisième était celui qui me tentait le moins vu que j’aime un peu moins ses derniers albums. Du coup, maintenant je regrette encore plus de ne pas avoir été là car ça devait être super !
Heureusement, Suneohair n’était pas du tout au bout de concepts de concerts pour mettre en vedette l’intégralité de sa discographie, il a proposé au printemps 2018 un live où il ferait l’intégralité de ses singles. Même si c’était en semaine et que c’est donc un peu plus compliqué pour moi, je n’allais pas me faire avoir une fois de plus, évidemment ! Le concert a fait partie de ma super série 6 live en 15 jours et m’a donné l’occasion de découvrir le Shibuya Club Quattro, dont j’avais entendu le nom plusieurs fois. Comme je m’oriente encore parfois de manière assez hasardeuse dans Shibuya (je me repère avec les grands axes et bâtiments mais savoir si c’est au nord ou à l’ouest de la gare, non !), je ne voyais pas trop au premier coup d’oeil où était la salle, mais en fait c’est celle qui est au-dessus du Book Off, le premier endroit que j’ai su repérer dans ce quartier (et qui a fermé depuis d’ailleurs !). Une petite live house, rien de mieux pour moi, même en n’arrivant pas dans les premiers on n’est pas à quinze kilomètres de la scène !
Avant que les musiciens arrivent sur scène, on a eu le droit à l’annonce habituelle que l’on entend à chaque fois quand on va au concert d’un artiste japonais au Japon. Habituelle ? Oui, mais non ! C’était bien la même voix féminine que l’on entend à chaque fois, sauf que surprise, à la fin des phrases elle ajoutait la négation, donc les photos n’étaient PAS interdites et il n’était PAS défendu de les poster sur les réseaux sociaux ! Ca m’a fait bien rire ce petit détournement. Je viens de dire que la salle était petite, mais bon de là où j’étais placée, avec mon iPhone et les conditions de luminosité je sais que ça aurait pas donné quelque chose de bloggable, ça aurait été juste histoire de dire que j’y étais quoi ^^.
C’était parti pour l’un de mes deux concerts japonais les plus longs, et le plus long debout ! Le programme était plus ou moins annoncé à l’avance : on aurait au moins le droit aux 18 singles officiels en major dont les pochettes ornaient l’affiche de promo de l’événement. Sur le mur à droit de la scène, il y avait un écran où a été projeté un petit film introductif, puis à chaque chanson la pochette de disque correspondante. Et l’ordre alors ? Chronologique ? Non, pas vraiment ! Pour ça, ça aurait été bien de mettre la main sur la setlist ! Je pensais vraiment que cette fois elle serait sur le site spécialisé que je consulte habituellement, mais non ! Et je ne l’ai pas pas non plus trouvée ailleurs, pas même sur un blog de fan -__-. Et ce qui me fait franchement peur, c’est que je suis incapable de me souvenir ce qui était en rappel et de combien de titres il y a eu en tout. Car oui, il y en a eu plus que les 18 du contrat officiel, et c’est (aussi) pour ça que le show a duré si longtemps !
Ce dont je suis certaine en tout cas, c’est que Walz a été dans les premiers titres joués, je dirais le quatrième. Et du coup, à la fin de la chanson, Suneohair a dit : c’est bon vous avez entendu celle que vous vouliez, vous pouvez partir maintenant ! :D. C’est loin d’être le cas pour tous les artistes que j’aime, mais c’est vrai que pour Suneohair c’est celle de ses chansons qui a connu le plus de succès qui me l’a fait connaître et qui garde pour moi une signification particulière vu le contexte. Très grand moment d’émotion, presque égalé quand on a eu le droit un peu plus tard à Split. Plus le temps passait, plus je me suis rendu compte à quel point je connaissais toujours bien les chansons de Suneohair même si je les ai beaucoup moins écoutées récemment, car en plus de dix ans mine de rien je les ai écoutées un paquet de fois. Et encore, dans les singles il y en a au final peu qui comptent dans mes toutes préférées !
Mais qu’est-ce que ça donnait bien sur scène ! La formation de monsieur Watanabe avec ses quatre musiciens est tout simplement excellente. Deux guitares, basse et batterie bien sûr, et un synthé pour des effets divers et variés. C’est du live, c’est du rock, et même si c’était pas des personnes super connues même à l’échelle nationale, on s’en fiche royalement, l’énergie et la mélodie étaient partout. J’ai trouvé le guitariste particulièrement classe, il me semblait bien que c’est celui que j’avais déjà vu en duo acoustique avec Suneohair et c’est en effet bien le cas car ça fait pas mal d’années qu’il joue avec lui. Ses solos et ses backing vocals, c’est vraiment top. Le bassiste fait quant à lui partie du groupe Sunny Day Service, dont j’ai entendu quelques chansons sur Youtube. J’ai pu constater au début du rappel qu’il était aussi doué que Quruli pour vendre les goods, la séquence était mémorable !
Suneohair portait comme souvent sur les photos de ses disques une chemise blanche à manches longues, avec une veste de costume par-dessus, qu’il a enlevée assez rapidement en faisant remarquer qu’à Osaka il avait réussi à la garder plus longtemps. Comme dans mon souvenir, il a un côté un peu barré et un humour assez décalé, avec pas mal d’auto-dérision. J’ai parfois un peu de mal à saisir ses paroles, je ne sais pas si c’est un reste d’accent de Niigata ou si c’est juste la vitesse. Il a fait allusion plusieurs fois à son divorce (il a été marié plusieurs années à Tomosaka Rie); disant par exemple : Maintenant je suis tout seul, j’ai du temps ! C’est un peu évident, mais on sent que ça l’a marqué. Il y a eu un entracte au milieu du spectacle, c’est assez rare pour un concert rock ou pop et c’était particulièrement mémorable : tout d’un coup, le chanteur a sorti un sac réfrigérant de derrières les amplis, a pris une boite dedans, l’a ouverte, et s’est mis à manger devant tout le monde… des fraises ! Et sur l’écran à droit de la scène s’est affiché le titre モグモグタイム (mogu mogu time, en gros : l’heure du petit en-cas). Il fallait être un peu au courant de l’actualité nippone pour saisir la blague : il s’agissait d’une allusion à l’équipe japonaise féminine de curling, qui avait été très populaire pendant les JO quelques semaines avant et qui mangeait des fraises pendant les pauses. Il en a même proposé à un ou deux spectateurs des premiers rangs, et en a lancé une plus loin dans le public en prévenant : T’as intérêt à bien l’attraper !
Pour en revenir un peu à la setlist, j’ai été ravie de pouvoir entendre Yasashii uta, Kyôhansha, Uguisu, Headphone music ou encore Kanashimi rock festival (qui est aussi très populaire. En plus des 18 singles officiels, il y a eu il me semble les 2 tout premiers en indé, Filter et Kou shite wa irarenai, ainsi que Akai Coat et Sakasama Bridge, les deux chansons de l’anime Arakawa under the bridge qui sont en fait sur des mini-albums. Je pensais que Fuyu no tsubasa ferait partie de la setlist car je me souvenais en avoir vu le clip, mais apparemment ce n’était pas officiellement un single, dommage ! Enfin, il a dû y avoir Kitai hazure no sora moyou et Nakushita hibi ni sayonara, du dernier album major, et Kiss me quickly, la chanson la plus récente qui est sur le disque autoproduit du même nom et qui est vraiment super catchy en live.
Je sais que c’est valable pour énormément d’artistes quel que soit leur pays d’origine ou le style de musique qu’ils font, mais j’ai réalisé à nouveau avec ce live que Suneohair avait énormément de talent, aussi bien comme compositeur que comme interprète, et qu’il mériterait vraiment d’être plus connu. Certes on ne peut pas plaire à tout le monde, mais quand on voit la bouse qui se vend au Japon comme ailleurs quoi ! Je pense que Sony n’a pas renouvelé son contrat car il ne vendait pas assez (comme ils ont fait à Rie fu sûrement), du coup avec sa maison de disques actuelle il n’a plus les même moyens pour la promotion de ses disques ou pour les concerts (pourtant je viens de réaliser que c’est la même qui produit les AKB48, ils doivent s’en faire de la thune !). Mais rien qu’avec un concert j’ai pu me rendre compte qu’il avait l’air d’avoir une fanbase super solide. Et même si je ne le suis pas depuis ses débuts, même si je ne connais pas les paroles de ses chansons par coeur (mais en fait même pour Spitz j’en connais pas beaucoup je suis devenue trop fainénante :D), même si je ne le citerai peut-être pas parmi mes 5 artistes japonais préférés (mais dans les 10 sûrement pour le coup !), j’étais vraiment contente de faire partie de ce public.
Après déjà 2 concerts debout quelques jours avant, j’avais bien les pieds en vrac en rentrant, mais j’étais contente ! Doublement contente même, car je savais déjà que j’allais pouvoir assister à non pas un, mais plusieurs concerts de Suneohair dans les mois suivants ! L’artiste s’est en effet lancé dans une nouvelle tournée en 9 parties, un concert pour chacun de ses 9 albums pour prépare la sortie du dixième ! Sachant que les concerts sont à environ 2 mois d’intervalle, c’est quand même un sacré boulot de préparer une dizaine de chansons à chaque fois avec les musiciens ! Surtout certaines qu’il n’a pas dû jouer depuis pas mal d’années. Je n’ai hélas pas pu assister au premier concert en juin car j’étais en France. Mais j’étais là pour le deuxième en août, et je serai de nouveau là en ce début d’octobre pour le troisième !
Photo en tête d’article : Komatsu Mai – Suneohair official blog
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