Titre japonais : あんどーなつ
Nombre d’épisodes : 12
Diffusé en : Eté 2008
Chaîne de diffusion : TBS
Fiche : DramaWiki
S’il est difficile de mettre des noms sur les différents types de drama sans être trop restrictif, certains d’entre eux rentre très facilement dans une catégorie. C’est le cas des drama policiers évidemment, mais aussi des drama « gens malades qui meurent » et aussi les drama « bouffe » qui nous intéressent aujourd’hui. Le genre d’histoire qu’il y a autour peut varier, et la nourriture peut y jouer un rôle plus ou moins important, mais elle est belle et bien là, et sans elle le drama ne serait pas le même. Lunch no Joou m’a fait bavé devant ses omurice et ses hayashi rice, et j’ai eu des crampes d’estomac devant les pâtisseries d’Antique (le chef pâtissier donnait faim aussi :p). Et toujours dans la catégorie pâtisseries occidentales, Zettai Kareshi et ses choux à la crèmes ainsi que Rebound avec ses gâteaux en tous genres m’ont aussi bien fait saliver (mais pas de là à vouloir en ingurgiter comme Bûko ! ^^). N’allez pas chercher plus loin, c’est uniquement pour voir de la nourriture que j’ai choisi de regarder Andô Natsu.
Au début de l’histoire, notre héroïne au nom prédestiné travaille d’ailleurs elle aussi dans une pâtisserie occidentale. Mais le décès de la patronne des lieux va la mener à devoir reconsidérer son avenir. En se promenant dans le quartier d’Asakusa à Tôkyô, elle atterrit par hasard au Mangetsudô, où l’on confectionne des pâtisseries traditionnelles japonaises, les wagashi. Fascinée par l’art de la fabrication de ces petites merveilles, Natsu va devenir apprentie au Mangetsudô et apprendre à connaître le quartier d’Asakusa et ses habitants.
Episode après épisode, nous suivons donc le quotidien de la jeune fille, à travers son apprentissage, mais aussi à travers tous les événements du quartier, qui impliquent soit directement l’une des personnes avec qui elle travaille, soit l’un des commerçants de la rue. Je me suis dit que ça faisait tout à fait structure de manga, et il se trouve en effet que le drama est l’adaptation d’une bande dessinée dont le nom exact est Andô Natsu Edo Wagashi Shokunin Monogatari et qui compte à ce jour 15 volumes. Je n’ai pas vérifié, mais il est évident que le drama ne couvre qu’une petite partie de l’histoire. Ce qui n’est pas particulièrement dérangeant vu son aspect tranche de vie.
C’est évident dès le départ, vu que l’histoire ne se déroule que sur quelques mois (en gros, l’été… natsu, quoi ! ^^), notre petit donut au haricot rouge ne va pas devenir le meilleur artisan de tout l’archipel comme par magie. Vu que l’autre apprenti du chef, lui est là depuis 15 ans, c’est clair que c’est impossible. On nous montre donc plutôt le long chemin qu’il faut arpenter pour devenir un spécialiste respectable du domaine, comme c’est le cas pour tous les autres arts typiquement japonais, qu’ils soient culinaires ou non. Natsu a d’ailleurs d’autres exemples dans le quartier, avec l’école de cérémonie du thé et le restaurant d’anguilles grillées. D’ailleurs, même si cela n’est pas dit explicitement, je pense qu’il n’est pas anodin que le personnage principal soit une fille : si c’est comme pour les sushi, les wagashi doivent être normalement une affaire d’hommes !
Vous l’avez deviné, le drama contient une petite part de nostalgie nippone sur l’apprentissage de tous ces métiers traditionnels qui j’imagine sont de moins en moins exercés car les jeunes d’aujourd’hui, c’est plus ce que c’était, ou tout simplement parce que les temps changent. Mais on n’est pas non plus dans le « c’était mieux aaaavant » ou dans l’affirmation que rien ne peu égaler ces arts. Et du coup, ce petit côté nostalgique m’a bien plu. Il faut du temps, beaucoup de temps pour faire des wagashi et les faire bien, et cela contraste un peu avec la vie moderne et pressée que nous menons, que ce soit au Japon ou chez nous à l’ouest.
Et tout ça, ça marche encore mieux quand on situe l’histoire à Asakusa, qui a des airs de village avec ses petites rues bordées de vieilles boutiques. On n’a vraiment pas l’impression d’être dans une mégalopole, et le paysage contraste vraiment avec les grands immeubles de Shinjuku, l’animation de Shibuya, la tour de Tôkyô illuminée ou la baie de nuit, qu’on a plus l’habitude de voir dans les séries télé. J’ai été ravie de revoir des lieux que j’avais visités (la Kaminari mon, l’allée bordée de boutiques, le Sensôji, la pagode, les rues adjacentes, le petit parc d’attractions, les bords de la Sumida…), et si j’avais vu le drama avant de faire mon premier voyage au Japon c’est certain qu’il m’aurait donné envie d’aller à Asakusa.
C’est Kanjiya Shihori qui tient le rôle de Natsu, et son niveau de sympathie a encore monté d’un cran avec ce rôle. Elle n’en fait jamais trop, et en plus elle est très naturelle, elle a même des vrais bras, pas juste des os, je vous jure ! :p. Toshizô, l’autre apprenti du Mangetsudô, est joué par Omi Toshinori, que j’avais aperçu plusieurs fois dans de petits rôles sans me souvenir vraiment. Le personnage est tout simplement super sympa, et on a l’occasion d’en savoir un peu plus sur son passé et son avenir.
Le « chef pâtissier » (le patron, qui se fait appeler oyakata par ses apprentis), Umekichi, est incarné par Kunimura Jun. C’est un acteur que je ne connaissais presque pas non plus, mais il m’a vraiment fait bonne impression. Umekichi n’est pas bavard, mais pas non plus complètement renfermé et grognon. Et puis on ne joue pas du tout sur le filon « patron qui enguirlande ses apprentis à tout bout de champ ». Natsu fait des erreurs, Toshizô lui aussi en fait encore, et même si Umekichi ne manque pas de le leur faire remarquer, ça ne tourne jamais au drame.
Enfin, ce trio très attachant est complété par la patronne des lieux, Mitsuko (Micchan pour les intimes). Au début, je pensais que c’était la femme d’Umekichi, mais en fait pas du tout. Le Mangetsudô appartienait à la famille de son mari qui est décédé, et comme ils n’ont pas eu d’enfants, c’est elle qui en a hérité et qui est l’okami des lieux. Elle s’occupe de tenir la boutique de wagashi, et Natsu lui donne un coup de main quand les deux hommes n’ont pas besoin d’elle en cuisine. Le rôle convient parfaitement à Fubuki Jun, que je ne me lasse pas de voir, et j’ai beaucoup aimé la relation entre Micchan et Umekichi.
Les personnages secondaires sont donc principalement les commerçants du quartier et leurs familles. Si aucun n’est inoubliable, ils restent dans l’ensemble sympathiques. J’ai pu revoir par exemple Shirakawa Yumi dans le rôle de la directrice de l’école de cérémonie du thé où Natsu se rend régulièrement. C’est l’occasion d’apprendre un peu le rôle des wagashi dans la dégustation du thé. On peut aussi croiser Shibata Rie, la mère de Yôsuke (Hosoda Yoshihiko), ami que Natsu a connu à l’école de pâtisserie et que la jeune fille ne semble pas laisser indifférent.
Le côté tranche de vie du drama est dans l’ensemble agréable. La plupart des petits problèmes du quotidien finissent évidemment toujours par être réglés, sanq que ça ne déborde jamais trop de bons sentiments, et les questions abordées sont souvent intéressantes, notamment autour de la succession chez les commerçants et les artisans, et le fait que leurs enfants n’aient pas toujours envie d’hériter de l’affaire familiale. Et puis sans que le drama prenne jamais des airs trop dramatiques, la question de la mort ou de la maladie est évoquée à plusieurs reprises. Le tout se déroule sous le regard de la Kanon-sama du Sensôji, comme le fait régulièrement remarquer un narrateur externe.
La bande son est discrète mais dans l’ensemble agréable et joue parfaitement bien son rôle. La chanson de l’opening et de l’ending, Tada, arigatô de Monkey Majik (le groupe fait une apparition dans un des épisodes) est vraiment super, elle traduit parfaitement la légèreté et la bonne humeur du drama.
Comme un wagashi, Andô Natsu s’apprécie petit bout par petit bout. On ne regarderait pas plusieurs épisodes à la suite car ça serait trop lourd à digérer, mais à chaque épisode j’ai retrouvé avec grand plaisir l’ambiance d’Asakusa et du Mangetsudô. Le rythme est régulier, l’histoire parvient à se renouveler jusqu’au bout, et je ne me suis donc pas du tout ennuyée. Cela met l’eau à la bouche, et on est émerveillé par l’aspect des wagashi, qui d’après ce que j’ai compris est aussi important que leur goût et qui, comme les haiku, tiennent compte des saisons. Ils sont des personnages à part entière, tout comme le quartier d’Asakusa. A regarder quand vous avez un petit creux ! 🙂
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