Titre japonais : あしたの、喜多善男
Nombre d’épisodes : 11
Diffusé en : Hiver 2008
Chaîne de diffusion : Fuji TV
Fiche : DramaWiki
Ce drama a attiré mon attention il y a quelque temps déjà car celui qui y tient le premier rôle est Kohinata Fumiyo. Dans la catégorie « acteurs d’un certain âge » c’est sûrement lui que j’ai vu le plus souvent. Il n’était jamais en tête d’affiche, mais il m’a plu à chaque fois. Il méritait donc bien d’avoir pour une fois le premier rôle, et je suppose que ça n’est pas pour rien qu’on lui a confié.
Il incarne donc le personnage dont on retrouve le nom dans le titre du drama, Kita Yoshio. Si les kanjis qui composent son nom lui promettaient plein de bonheur, il n’en n’a pas vraiment été ainsi pour cet homme gentil et naïf dont le destin semble lié au nombre 11. Au début de l’histoire, on apprend qu’il a décidé de se suicider onze jours plus tard, le 11 novembre (onzième mois donc), jour du onzième anniversaire de la mort de son ami Minami, décédé dans un accident d’avion.
Mais les onze derniers jours de sa vie (qui constituent donc chacun un des onze épisodes de la série) ne vont pas se passer du tout comme il le pensait, en grande partie en raison de la rencontre d’un étrange jeune homme, Heita, puis de Shinobu, une idol excentrique. Yoshio va devoir faire face à tous ses souvenirs concernant son ex-femme, Mizuho, avec qui il a été marié pendant six mois seulement onze ans auparavant et qui semble avoir été traumatisée par cette période de sa vie.
Même en essayant de résumer, on se rend compte qu’il y a pas mal d’éléments différents dans le drama. Chacun des différents groupes de personnages que rencontre Yoshio constitue une facette différente de l’histoire, et au bout du compte il est difficile de la classer dans un genre précis. C’est peut-être en partie pour ça que j’ai eu un peu de mal à cerner à quoi j’avais affaire dans les premiers épisodes. On voit les différents personnages agir tour à tour, et évidemment au milieu de ça Yoshio, mais il faut un certain temps avant que tout se mette en place, qu’on se rende bien compte des liens entre les personnages et de leurs buts.
Malgré ce petit temps d’adaptation, j’ai tout de suite apprécié les personnages, à commencer évidemment par notre « héros ». La « bonne tête » de Kohinata Fumiyo se prête tout à fait au genre de personnage gentil qu’est Yoshio, mais comme c’est souvent le cas, le personnage s’avère plus complexe que ça, et le jeu de l’acteur est tout à fait à la hauteur pour le montrer. On peut même dire qu’il a deux rôles, et il est vraiment convaincant quand il est face à lui-même. Oui bon, dit comme ça, c’est un peu obscur sûrement, mais vaut mieux pas en dire trop ^^.
Quand j’ai découvert le personnage de Heita, je me suis dit : la tête de ce gars me dit quelque chose, mais pourtant j’ai pas l’impression de l’avoir déjà vu ! Et quand j’ai vu son nom, j’ai compris : Matsuda Ryûhei. Matsuda, c’est un nom courant certes, mais je me suis tout de suite dit qu’il devait être de la famille de Matsuda Shôta, et c’est en effet son grand frère. Et il est super-convaincant, le oni-san. On sent à la fois que son personnage est louche, mais que dans le fond il n’est pas mauvais, on voit bien les scrupules qu’il a, la situation délicate dans laquelle il se trouve. Bref, personnage très bon et très attachant, et bien classe aussi.
Rika, la petite amie de Heita, est également un personnage réussi. On n’est pas du tout dans une romance, mais ils forment vraiment un couple crédible. J’ai bien aimé le jeu de Kuriyama Chiaki. Je n’avais pas fait le rapprochement, mais elle joue dans Kisarazu Cat’s Eye World Series (la chef très autoritaire de Ucchie).
L’ex-femme de Yoshio, Mizuho, est jouée par Konishi Manami. Ca faisait longtemps que je n’avais pas vu cette actrice mais je l’aime bien, et heureusement car je pense que sinon j’aurais vraiment détesté le personnage tellement il est particulier. Au fil des épisodes, on parvient à la comprendre et on a un peu plus de sympathie pour elle, mais au début on lui donnerait bien une ou deux claques. Mais côté interprétation, rien à redire : l’actrice différencie très bien, au niveau de la façon de parler par exemple, les différentes facettes du personnage. Elle n’a rien à voir quand elle est chez son psy ou quand elle est face aux employés de l’entreprise qu’elle dirige.
Moriwaki, collaborateur de Mizuho, est interprété par Kaname Jun. On se doute dès le départ qu’il cache quelque chose, et le personnage passe plutôt bien (la tête de l’acteur aidant un peu, évidemment ^^). Shinobu, l’idol dont Yoshio va faire la connaissance, est un personnage joué par Yoshitaka Yuriko. Le genre qui aurait pu être hyper agaçant si ça n’avait pas été elle. Mais y’a pas à dire, je l’apprécie vraiment cette actrice, et même quand elle ne fait presque que geindre, hurler ou glousser, elle le fait beaucoup plus naturellement que d’autres, surtout quand on sait qu’elle est capable de faire des rôles très différents.
Un peu en marge de ce petit monde se trouve un duo assez sympa qu’il ne faudrait pas oublier : Sugimoto et Ebata. Le premier, incarné par Namase Katsuhisa, le fameux Kyôtô de Gokusen, est un expert en assurances qui cherche à démontrer que Mizuho a fait tuer son deuxième mari (qui était président de l’entreprise qu’elle dirige) pour toucher l’asssurance vie. Ebata (Maruyama Tomomi) est son assistant qui se fait souvent malmener, que ça soit pas son patron ou par les autres protagonistes. Comme duo comique, c’est réussi, juste de quoi mettre un peu de légéreté sans trop en faire.
Et globalement, malgré la dureté du passé de Yoshio qui se dévoile progressivement et le fait que son avenir soit quasiment inexistant, et aussi les problèmes des autres personnages, l’histoire est loin d’être super déprimante. Les côtés légers pourraient presque être qualifiés d’un peu déjantés, avec les deux enquêteurs de choc comme je viens de le dire, mais aussi par exemple avec les danseuses du club tenu par Hei. Les mélanges drame/comédie c’est pas inédit c’est clair, mais là, avec les différents mystères derrière plusieurs personnages en plus, ça donne vraiment un mélange particulier.
Et ce mélange se reflète bien dans la bande sonore, à travers les deux morceaux que l’on entend le plus souvent : d’une part un très joli morceau au piano, de l’autre une musique bien rythmée très jazzy. Si j’ai trouvé cette dernière parfois un peu trop présente et répétitive, dans l’ensemble c’est réussi, et la chanson du générique de fin m’a bien plus également. Le drama est une adaptation d’un roman intitulé Jiyû shikei, de Shimada Masahiko, qui semble être un auteur très célébre (et proche de Murakami Ryû). Peu de ses oeuvres sont disponibles en français, mais il faut que je garde ce nom dans un coin de ma petite tête.
Si on peut avoir du mal à accrocher à ce drama au début, il mérite clairement d’être vu. Chaque épisode est bien mené, la fin est très réussie, les personnages extrêmement intéressants et attachants car jamais complètement méchants ou gentils. Un autre drama à ranger du côté de ces séries un peu atypiques qu’il est bon de voir de temps en temps.
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