Titre japonais : ハングリー!
Nombre d’épisodes : 11
Diffusé en : Hiver 2012
Chaîne de diffusion : Fuji TV
Fiche : DramaWiki
Nous arrivons presque au bout des drama suivis en cours de diffusion pendant l’hiver 2012 avec cette comédie gastronomique dont le synopsis avait immédiatement attiré l’estomac sur pattes que je suis. L’ambiance mêlant rock et cuisine française annoncée par le premier épisode m’avais bien plu et j’avais donc décidé de continuer à me régaler une fois par semaine. Alors, après 11 épisodes, est-ce que j’ai bien digéré ? :p
Yamate Eisuke a bientôt trente ans et essaie depuis plusieurs années de percer avec son groupe de rock. Il avait promis à sa mère qui tient un restaurant de cuisine française que s’il ne parvenait pas à vivre de sa musique à trente ans, il rangerait sa basse pour reprendre ses couteaux de cuisine et travailler au restaurant avec elle. Mais son décès brutal va forcer Eisuke à prendre sa décision un peu plus tôt que prévu. Il va choisir de reprendre Le petit chou et les membres de Rockhead, en quête d’un emploi plus stable, vont le suivre dans l’aventure.
Evidemment, rien ou presque ne va se passer comme prévu, et c’est en grande partie à cause d’Asô Tokio, fin gastronome propriétaire de plusieurs restaurants de french cuisine. Voyez un peu : le bougre frisé va racheter le restaurant et mettre Eisuke et son père à la porte. Faute de moyens financiers, notre jeune cuisto va être obligé d’ouvrir sa boutique dans un modeste entrepôt. Le cadre n’a plus rien à voir, et le nouveau Petit chou va connaître des débuts difficiles entre son personnel peu qualifié, la clientèle qui tarde à venir et le manque de moyens de financement. Mais nos cuisiniers rockers vont se serrer les coudes, et Chie, première cliente du restaurant qui laisse parler son estomac autant que son coeur, va être là pour les soutenir.
Je ne pourrai pas franchement dire du mal de Mukai Osamu car je l’ai toujours trouvé sympa, mais il ne nous livre clairement pas l’interprétation du siècle dans le rôle d’Eisuke. J’ai aimé le côté un peu ours mal léché du personnage, mais dans l’ensemble on a un peu trop de mal à le cerner. Certes, il est supposé avoir des doutes et hésiter entre les fourneaux et la scène, mais des fois on a juste l’impression que l’acteur ne sait pas trop comment prendre son personnage. C’est encore plus flagrant dans les scènes avec Chie. Je sais bien qu’Eisuke est supposé se montrer insensible aux sentiments de la jeune fille, mais là on a vraiment l’impression qu’il s’emmerde, qu’il ne l’écoute même pas et qu’il pense carrément à autre chose. C’est peut-être moi qui ai fait une fixation là-dessus, mais j’ai trouvé ça vraiment étrange !
Les deux musiciens qui vont rejoindre Eisuke en cuisine son Kenta, le guitariste, et Tsuyoshi, le batteur. Si Tsukamoto Takashi ne sera jamais un de mes acteurs préférés (il a pourtant joué dans d’excellents drama !), il remplit très bien sa mission dans le rôle de Kenta. Tsuyoshi est joué par Kawabata Kaname, qui n’a apparemment pas eu beaucoup de rôles avant mais que j’ai trouvé bien sympa. Avec sa coloration blonde, ses tatouages et ses manières un peu bourrues, c’est certainement le plus rockeur des trois. Et puis sa façon de présenter le riz est plutôt originale ^^.
Deux autres membres viennent compléter le personnel du restaurant. Le premier est Taku, le chanteur de Rockhead, qui avait rejoint le groupe plus tard et l’avait quitté pour en rejoindre un autre. Il est plus jeune que les trois autres, et son aimabilité et sa beaugossitude contrastent avec le côté renfrogné du patron, d’où la décision de le faire officier en salle plutôt qu’en cuisine. J’ai franchement eu du mal à m’attacher au personnage de Miura Shôhei, qui a un peu trop une tête en plastique pour moi. A la longue ça allait, mais au bout du compte le personnage est surtout là pour qu’il y ait un autre triangle amoureux autour de Chie et Eisuke… Enfin, la pâtissière pas vraiment confirmée et serveuse très stressée du Petit Chou est Ebine Mutsuko. Elle vient un peu de nulle part, mais son âge et sa personnalité contrastent bien avec le reste de l’équipe et du coup ça passe bien. Un rôle parfait pour Katagiri Hairi.
J’étais contente au départ de retrouver Kuninaka Ryôko dans le rôle de Mariya, la petite amie d’Eisuke. J’ai au début trouvé son personnage sympathique, mais plus les épisodes passaient moins j’ai trouvé Mariya intéressante et du coup j’ai moins apprécié l’actrice que dans ses autres rôles. Et puis, est-ce que c’est juste la coiffure, ou bien un coup de bistouri qui est passé par là, j’ai trouvé qu’elle avait une drôle de tête (alors que généralement je trouve que les actrices japonaises tout comme les acteurs deviennent plus jolies en vieillissant !).
J’ai également eu des sentiments partagés envers la jeune Chie, étudiante dont le père est maraîcher et qui va évidemment devenir la rivale de Mariya. Des fois, je me disais que l’actrice Takimoto Miori était toute mimi, mais des fois sa manière de parler m’a vraiment agacée. En fait, c’est surtout que le personnage n’a rien d’original. On sait très bien qu’elle va tomber amoureuse d’Eisuke mais que lui ne la voit que comme une gamine qui pourrait être sa petite soeur. Cela ne veut pas dire que je n’ai pas parfois été touchée par sa souffrance, mais globalement, cette partie romance c’est du déjà vu dix mille fois, et c’est là parce qu’il fallait bien avoir autre chose que la bouffe. Je veux bien être indulgente, mais franchement quand on nous sert la scène du mec qui trébuche, tombe sur la fille et se retrouve avec la main sur son sein, je dis non, arrêtez, c’est ridicule quoi ! Surtout avec un gars de 30 ans et une fille de 20, on n’est plus au collège !
Le vilain de l’histoire, Asô Tokio, est joué par Inagaki Gorô, qui nous ressort exactement la même chose que dans Nagareboshi : même regard et même ton qui se veulent sournois mais qui sont complètement plats. Le personnage d’Asô est supposé apporter des rebondissements dans l’histoire en étant à l’origine de divers obstacles ou défis imposés à Eisuke. S’il flaire dès le départ le talent du jeune homme, il ne veut pas admettre sa manière de travailler et son restaurant est pour lui une aberration. Après, franchement, on sait pas trop ce qu’il veut, et malgré son background je n’ai pas vraiment eu de sympathie pour le personnage.
Le père d’Eisuke est un artiste en herbe qui ne semble pas faire grand chose de ses journées et qui semble faire son deuil aussi vite que son fils. Je ne m’attendais pas à un grand drame humain mais je dois dire que ça m’a quand même dérangée que la mort de la mère du personnage principal soit utilisée comme simple prétexte à la reconversion de ce dernier et soit si vite passée à la trappe sous prétexte qu’on est dans une comédie. J’ai aimé le côté décalé du père d’Eisuke, bien rendu par Osugi Ren, mais le personnage se fait rare et n’apporte vraiment pas grand chose à l’histoire.
Suzuki Sawa incarne Shirayama, la manager de Rockhead qui fait des apparitions régulières. A travers la relation qu’elle a avec son fils, le drama prend le temps d’un épisode une tournure un peu éducative contre la malbouffe. Un peu moralisateur certes, mais j’ai bien aimé cette idée de faire découvrir la nourriture aux enfants. Enfin, on peut voir de temps en temps le père et le frère de Chie (Hashimoto Jun et Satô Shori) travailler à la culture ou la récolte de leurs légumes (ils sont les fournisseurs officiels d’Eisuke). Les personnages n’ont rien de novateur mais je les ai trouvés marrants tous les deux.
Le drama nous présente donc au début les difficultés rencontrées pas Eisuke pour tenir son nouveau restaurant : les sous n’entrent pas parce que les clients sont trop rares, mais il faut bien acheter de quoi cuisiner et il faut payer les employés, ce qu’il n’arrive même pas à faire d’abord. Si on nous offre pas un cours de gestion, c’est abordé de façon assez réaliste. Mais très vite tout ça est mis de côté au profit des face à face avec Asô et des petites histoires avec les clients. On ne nous fait pas croire que le resto marche du tonnerre, mais les problèmes financiers ne sont plus évoqués et il y a plein de matos sorti de nulle part pour organiser des événements dans le restaurant. Ca m’a vraiment gêné que le côté réaliste d’abord pressenti soit passé à la trappe, même si je sais bien qu’on est avant tout dans une comédie romantique.
Il ne se passe rien du tout qui ne soit pas plus ou moins prévisible, et il devient vite assez flagrant que toutes les petites manigances d’Asô ne sont là que pour remplir les 11 épisodes, pendant qu’Eisuke hésite encore une ou deux fois entre sa marmite et sa basse. Comme je le disais, le côté romance ne vient pas rattraper tout ça et au bout d’un moment je m’en fichais complètement de savoir si Eisuke allait larguer Mariya pour Chie ou pas. Le dernier épisode est clairement de trop : l’ultime retournement est franchement inutile, et le personnage qui apparait est inintéressant. La série aurait vraiment dû s’arrêter au 10ème épisode, même si la fin aurait été très cliché.
Heureusement, au milieu de tout ça, il y a la bouffe. Cela fait vraiment saliver de voir cette profusion de plats et, à défaut de pouvoir les goûter soi-même, de voir les personnages se régaler avec et passer de bons moments. Il a dû y en avoir des indigestions sur le plateau de tournage ! Enfin, tout ce qu’on nous montre n’est peut-être pas de la vraie bouffe, mais en tout cas c’est bien fait. Si l’opposition entre cuisine simple et conviviale et cuisine complexe élevée à l’état d’art n’est pas du tout aussi marquée que ce que j’avais pressentie, au bout du compte elle est quand même là.
L’autre point fort du drama est sa musique, qui est un véritable délice d’un bout à l’autre du menu. D’abord, vu le background du personnage principal et de ses acolytes, on a le droit en chanson thème à un bon titre rock super efficace : Rock me baby, de THE BAWDIES. Excellente manière de commencer et terminer chacun des épisodes. Le fait de savoir qu’OhashiTrio était aux commandes de l’OST m’avait beaucoup encouragée à regarder le drama et je n’ai pas été déçue. Qu’elles soient en continuité avec le ton rock de la chanson thème ou plus jazzy, ses compositions sont très réussies et savent s’adapter à tous les différents moments du drama.
La bande sonore de Hungry! comporte également une insert song : Mayonaka no hidamari, de la chanteuse Yasuta Nao, produite par… OhashiTrio ! La douce mélodie de cette chanson complète très bien l’ensemble. En bonus, on a l’occasion d’entendre plusieurs chansons en fond sonore dans le restaurant d’Eisuke. J’ai eu la surprise aussi grande qu’agréable d’entendre à deux reprises des chansons de James Iha ! Le petit détail qui tue, quoi ^^. C’est également bien sympa de voir plusieurs artistes apparaître dans leurs propres rôles, dont THE BAWDIES et OhashiTrio (que j’aurais aimé voir plus longtermps d’ailleurs ! ^^).
Pour conclure, je ne vais pas prétendre que Hungry! est si mauvais et si décevant que ça, sinon je ne l’aurai pas regardé jusqu’au bout. Un épisode par semaine, ça passait bien, mais je pense que si j’avais disposé de l’intégralité du drama en le commençant, je ne l’aurai pas avalé en trois jours, bien que ce soit le type de drama qui se prête normalement bien à ce genre de visionnage. Ômori Mika ne signe clairement pas là son meilleur scénario : si l’idée de départ de mélanger cuisine française et rock est sympa, on sent bien que justement cette idée ne peut pas aller très loin et qu’il a fallu beaucoup broder autour pour faire 11 épisodes.
Si vous cherchez de la romance, il y a dix fois mieux, si vous cherchez de l’amitié il y a largement aussi bien également. Ce manque d’originalité serait certainement beaucoup mieux passé si on pouvait s’attacher franchement aux personnages, mais pour ma part ça n’a pas été le cas, en partie à cause de certaines faiblesses dans l’interprétation. Hungry!, c’est la musique et la bouffe, et si ça ne vous tente pas, il vaut mieux passer votre chemin !
Commentaires laissés laissés sur l’ancienne version du blog
C’est la présence de Mukai Osamu qui a fait que je me suis intéressée à ce drama, même si j’avoue comme toi que c’est loin d’être sa meilleure prestation. J’ai aussi regardé Hungry durant sa diffusion et je ne pense pas que j’aurais été capable de regarder les épisodes tout d’un trait. Je n’ai terminé que par curiosité. J’abonde dans ton sens à propos du vilain que j’ai trouvé très mauvais. L’actrice qui incarne Chie (que j’ai vue aussi dans Ikemen desu ne) ne m’impressionne pas vraiment non plus. Dommage! Oui, heureusement qu’il y avait de la bonne musique. Je suis curieuse de savoir si la nourriture vue représentait bien ce qui ce fait dans vos restaurants français.
(Petite erreur dans ton texte où tu dis que la série aurait dû s’arrêter au 19e épisode, j’imagine que tu parlais du 10e)
Écrit par : Miaow | 18.05.2012
Au vu des quelques échanges que nous avons eus à propos de ce drama, je ne suis pas surprise par ce que je viens de lire. Nous sommes d’accord sur plusieurs points.
Tu as été beaucoup moins enthousiaste que moi en ce qui concerne la prestation d’Osamu Mukai! J’ai focalisé davantage sur celle de Miori Takimoto. Qu’est-ce qu’elle peut être exaspérante par moments!
J’ai été déçue par ce qui se passait vers la fin. L’épisode 11 semble loooong… à tel point que je l’ai regardé en deux fois! J’ai cherché des points positifs, mais ça n’a pas été évident. Il y en a, mais ils ne font pas le poids à côté de ce que je n’ai pas aimé.
Enfin voilà, je ne pense pas que je le regarderai une nouvelle fois et je passe avec joie à autre chose.
Écrit par : Dramafana | 19.05.2012
Comme je le dis j’ai toujours trouvé Osamu Mukai sympa, sa bonne tête aide il faut dire, mais ce n’est pas non plus un de mes acteurs préférés, c’est peut-être pour ça que j’ai été moins indulgente. Mais bon si ç’avait été le seul défaut de la série ça n’aurait pas été bien grave ! ^^
Donc toi aussi tu trouves que l’épisode 11 est nul ! Je me demande vraiment pourquoi ils se sont obstinés à rallonger la sauce (c’est le cas de le dire :p).
Il n’y a encore aucun drama que j’ai vu 2 fois mais c’est clair que ça ne sera pas celui-là ! D’ailleurs je l’ai effacé juste après avoir pris mes screencaps pour faire de la place à des trucs meilleurs ^^.
Écrit par : Katzina | 19.05.2012