Titre japonais : ケイゾク 2: SPEC
Nombre d’épisodes : 10
Diffusé en : Automne 2010
Chaîne de diffusion : TBS
Fiche : DramaWiki
Après avoir vu et apprécié la « première saison » de Keizoku ainsi que l’épisode spécial et le film faits juste après, j’ai comme promis regardé la saison 2. Pour rappel, les deux drama ont été faits à plus de dix ans d’écart, n’ont quasiment aucun acteur en commun et ne sont pas en continuité directe. Mais outre le fait qu’ils se déroulent tous les deux dans le même service de police, ils ont en commun leur scénariste, producteur et réalisateurs, et cela n’a évidemment rien d’anodin. Sans me lancer dans une comparaison des deux séries, je vais donc avoir l’occasion dans ce billet de les mettre en parallèle sur certains points. Et autant le dire tout de suite, cela ne nuira à aucune des deux ! ^^
Tôma Saya est une jeune femme au QI bien supérieur à la moyenne qui travaille dans l’unité des affaires non résolues, dont l’effectif est très réduit puisqu’il ne comporte qu’elle et son chef Nonomura, seul « rescapé » de Keizoku premier du nom. Mais l’équipe va s’agrandir avec l’arrivée de Sebumi, un brillant membre du SIT (le GIGN japonais) qui a été mis au placard après un tragique accident dont les causes sont obscures. Bien qu’ayant des personnalités complètement différentes, les deux jeunes flics vont devoir collaborer pour résoudre d’étranges affaires, qui vont les amener à découvrir des choses qu’on tente de cacher à tout prix à la population.
Tôda Erika montre encore mieux que dans BOSS qu’elle sait faire autre chose que les petites filles sages et naïves et est franchement excellente dans le rôle de Tôma. Pour alimenter son cerveau dont l’activité est si intensive, notre héroïne bouffe comme quatre et est particulièrement fan de gyôza. Du coup, on lui dit souvent qu’elle pue du bec à cause de l’ail. il faut dire qu’en plus elle a la manie de s’approcher très près des gens pour leur parler, et que ça ne la dérange pas de roter devant tout le monde.
Dès le début de la série, elle a le bras gauche en écharpe, apparemment à cause d’un accident lors d’une récente affaire dont nous allons évidemment connaître les détails à un moment donné. Elle doit donc tout faire avec un seul bras, ce que n’est pas toujours évident. Surtout qu’elle ne peut pas s’empêcher de se trimbaler partout une valise rouge dont le contenu semble assez hétéroclite. Toujours mal coiffée et d’une hygiène douteuse, Tôma n’a pas un language très élégant, et quand elle se met à parler à la manière d’une mignonne jeune fille, le contraste est tellement flagrant qu’on lui fait remarquer à juste titre que c’est « dégoûtant ».
Sebumi est quelqu’un de très carré et terre à terre, très soucieux de remplir son devoir en tant que policier. Il tombe donc de haut quand il réalise dans quelle unité il a atterri et à quel point sa coéquipière est bizarre. Les flics idéalistes et bornés, c’est pas vraiment intéressant, et au tout début je n’ai pas été convaincue quand il se mettait à crier bien fort sur Tôma. Mais en fait, le personnage devient rapidement très sympa, parce qu’il n’est pas parfait non plus, parce qu’il va évoluer et parce qu’on est touché par ce qui lui est arrivé. Et Kase Ryô est tout simplement super sympa dans le rôle.
Le duo Tôma/Sebumi fonctionne super bien, et il rappelle beaucoup le duo Shibata/Mayama du premier Keizoku sans pour autant en être un simple clone. Tôma se prend souvent des torgnolles par Sebumi comme Shibata s’en prenait par Mayama, et les personnages partagent un certain nombre de caractéristiques, mais au final leur personnalité et leur histoire sont différentes. J’ai aimé cette faculté de la scénariste à faire quelque chose de « pareil, mais pas pareil », et comme vous allez le voir ça n’est pas valable que pour les deux personnages principaux.
Comme je le disais plus haut, le chef Nonomura, qui n’a décidément pas pu prendre sa retraite tant espérée, est toujours là, et sans surprise, il est toujours aussi barré. On retrouve ses délires avec Miyabi-chaaaaan sous une forme tout à fait différente, et évidemment je ne vous donnerai pas plus de précisions pour vous laisser le plaisir de la découverte, que vous ayiez vu la première saison ou pas.
Si dans Keizoku les affaires traitées par l’unité spéciale avaient l’air au premier abord surnaturelles, elles avaient toujours une explication logique et ne défiaient au bout du compte aucune loi de la nature. Mais le surnaturel finissait tout de même par pointer le bout de son nez avec les étranges pouvoirs du grand méchant. Cette fois, comme l’annonce le titre, il est présent dès le départ, et les affaires dont Tôma et Sebumi vont être chargés sont toujours liées à des personnes possédant des SPEC, autrement dit des pouvoirs spéciaux.
Si au départ Sebumi doute de l’existence de telles personnes, Tôma semble déjà bien le savoir. Elle va mobiliser toute son intelligence pour remonter jusqu’au coupable et découvrir quelle étrange faculté il a bien pu utiliser pour commettre son crime et/ou le cacher. Ca n’a rien de facile, car évidemment les suspects ne vont pas avouer posséder un pouvoir et en faire la démonstration pour le simple plaisir de notre tandem de choc.
Les super-pouvoirs, c’est super pas nouveau, mais la façon dont ils sont abordés est vraiment intéressante. Déjà, parce qu’on évite la dualité bien/mal : ce n’est pas simplement les gentils policiers contre les méchants SPEC, et le fait que certains veulent utiliser ces pouvoirs pour leurs intérêts personnels est bien mis en évidence. La question de savoir si leur existence doit être révélée au grand jour ou si elle doit à tout prix rester secrète est également posée, et les avis sont divisés sur ce point, y compris au sein de la police, qui a évidemment un grand rôle à jouer dans l’affaire. Et si toutes ces thématiques sont on ne peut plus sérieuses, on peut basculer en un instant dans le WTF le plus total, même aux moments les plus critiques, car on est dans Keizoku.
Comme dans un grand nombre de séries policières, l’héroïne a un petit rituel à chaque fois qu’elle est sur le point de parvenir à résoudre une énigme. Dans le cas de notre mangeuse de gyôza, il s’agit de calligraphier des mots-clé, de déchirer ensuite toutes les feuilles et de les éparpiller. Dit comme ça, c’est bizarre, et effectivement ça l’est, mais la mise en scène est vraiment super, et il y a des petites variantes. Au niveau de la réalisation, il y a d’autres passages vraiment sympa, notamment autour de l’utilisation de certains pouvoirs. Si les premiers épisodes présentent des affaires distinctes, plus on avance plus l’intrigue principale se précise, sur le même schéma que le premier Keizoku. Et ça, j’aime vraiment bien, car cela permet d’avoir une certaine variété tout en développant les personnages principaux.
Parmi les personnages que Tôma et Sebumi vont avoir l’occasion de croiser pendant leurs enquêtes, on peut trouver Reizei, un voyant qui doit manger des citrons en récitant d’étranges incantations pour avoir des visions. Un rôle décalé parfait pour Tanaka Tetsushi, qui est pour l’occasion en mode dreads. On peut aussi retrouver Shiina Kippei dans le rôle de Tsuda, un personnage ambigü qui lui va à merveille.
Ninomae, un jeune homme qui fait d’étranges apparitions dès le début du drama, est joué par Kamiki Ryûnosuke, qui m’a encore fait très bonne impression. On a aussi l’occasion de croiser Yasuda Ken dans le rôle d’un médecin. Shirota Yu est Satoshi, l’ex-petit ami de Tôma, qui vient souvent la retrouver au restaurant de gyôza. Pourquoi se sont-ils séparés ? Evidemment que nous allons le savoir ! La tête de Shirota me revient toujours pas mais je dois dire que son personnage est réussi. Enfin, j’ai eu le plaisiir de retrouver le temps d’un ou deux épiosdes Okada Yoshinori, Ômori Nao ou encore Nishihara Aki.
Je ne fais jamais un billet drama sans dire un mot sur la musique, et c’est clair que je ne risquais pas d’oublier de parler de celle de SPEC car elle est géniale d’un bout à l’autre. D’abord, il y a le superbe thème principal au piano, avec ses airs de valse entêtante, qui est repris dans plusieurs variations aux instrumentations différentes. Le reste est très varié mais tout aussi réussi. Pas mal de sonorités électro, mariées à divers autres éléments suivant l’ambiance recherchée. Ca créé une excellente ambiance dans la série, et c’est le genre de morceaux que l’on prend énormément plaisir à réécouter ensuite. Cela explique donc pourquoi j’ai intégré tant de vidéos Youtube (la flemme de faire une playlist, désolée ^^).
Cerise sur le gâteau, la chanson thème est elle aussi excellente. Il s’agit de NAMIno YUKUSAKi de THE RICECOOKERS, groupe dont les membres sont d’origine japonaise mais qui est basé aux Etats-Unis. A chaque épisode, c’est une version différente de la chanson que l’on entend : tantôt en anglais, tantôt en japonais, avec des variations dans le rythme ou l’instrumentation. La mélodie est vraiment bonne, et la voix du chanteur ne gâche rien. Clairement le genre de générique dont on se souvient, surtout que les images qui accompagnent la chanson sont chouettes.
J’ai rapidement enchaîné les dix épisodes de SPEC et j’ai passé un excellent moment devant ce drama, qui est clairement au-dessus de la moyenne dans le genre policier, ne serait-ce que parce qu’il va plus loin que le schéma classique d’une enquête par épisode. Avec des personnages tout aussi déjantés et un humour tout aussi particulier que le Keizoku premier du nom, il ne plaira clairement pas à tout le monde, mais je trouve que c’est toujours une qualité qu’une série ne se prenne pas trop au sérieux, même si on n’adhère pas à 100% à son humour. Avec une trame principale bien fichue et plus accessible que celle de son aîné servie par une réalisation à la hauteur et une ambiance sonore excellente, le divertissement et l’immersion sont vraiment au rendez-vous. Et maintenant que j’ai fini le drama, Tôma et Sebumi me manquent ! Mais heureusement, je vais pouvoir les retrouver dans un épisode spécial et un film, sur le même schéma de ce qui avait été fait pour la première série.
Si vous ne vous étiez pas intéressé à Keizoku 2: SPEC car son nom laissait supposer qu’il faisait suite à un drama que vous n’avez pas vu, vous avez bien compris que vous ne louperez rien de l’intrigue de la série même si vous ne connaissez pas le renzoku de 1999. Cependant, pour ceux qui n’ont rien contre les vieilleries, je trouve quand même intéressant de regarder les deux drama par ordre chronologique pour apprécier le travail effectué par l’équipe de production, qui parvient à se renouveler tout en gardant le même esprit. Et pour le plaisir de voir un autre duo de flics très spécial ! ^^
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