Titre japonais : 大奥 ~誕生~[有功・家光篇]
Nombre d’épisodes : 10
Diffusé en : Automne 2012
Chaîne de diffusion : TBS
Fiche : DramaWiki
Appréciant beaucoup le manga Le pavillon des hommes, dont je devrais d’ailleurs lire le dernier volume paru, j’avais été contente d’apprendre courant 2012 qu’il allait être adapté en drama. Ou plutôt, continuer d’être adapté, car un film avait déjà été fait sur le premier arc. Et depuis, un autre long métrage faisant suite au drama est sorti. Si la structure de l’oeuvre souffre très certainement moins que d’autres de ces changements, je ne vois toujours pas l’intérêt de ces allers-retours du petit au grand écran mais bon.
Bref, au début de la diffusion du drama je n’avais pas vu le premier film vu que je traîne toujours la patte pour les longs métrages, mais je pensais que cela ne me dérangerait pas vu que je connaissais l’oeuvre originale, et que la partie de l’histoire du drama se situe chronologiquement avant celle du film et avec d’autres personnages. Le casting a aussi joué son rôle dans ma décision de regarder le drama : je sentais très bien Tabe Mikako dans le rôle féminin principal, et j’avais une bonne intuition pour le personnage masculin principal bien qu’il soit joué par Sakai Masato.
Ôoku nous emmène donc dans un Japon de l’époque d’Edo où un mystérieux mal décime la population masculine, déséquilibrant rapidement le ratio hommes/femmes et bouleversant la société et les rôles que chaque sexe y tient. Dans les familles de paysans, on ne voit plus que des femmes aux champs. Dans les familles de guerriers, la succession par le fils aîné est remise en question quand les héritiers mâles meurent les uns après les autres. Et ceci est également valable pour la famille des seigneurs les plus puissants, celle des shoguns Tokugawa.
Dans le plus grand des secrets, une jeune fille liée par le sang au dernier shôgun dont la mort a été cachée va être amenée au château d’Edo pour prendre sa place, et surtout donner naissance à un autre héritier mâle pour rétablir la situation. Pour cela, il faut évidemment un géniteur. Le traditionnel harem de femmes du shôgun va donc laisser la place à un harem d’hommes rigoureusement sélectionnés qui vont devoir quitter à jamais leur famille et leur vie à l’extérieur souvent de force pour rejoindre la micro-société qu’est l’ôoku, les quartiers du château d’Edo qui leur sont réservés.
Pendant les dix épisodes que dure ce renzoku, nous suivons le destin d’Arikoto, jeune moine contraint de rester au palais avec son suivant, et de celle qui va prendre le nom d’Iemitsu et régner dans l’ombre. Le premier devra faire face aux luttes de pouvoir au sein du pavillon des hommes, la seconde cherchera à devenir plus qu’un simple outil pour la famille Tokugawa. Les deux subiront l’autorité sans faille et sans pitié de Kasuga no Tsubone, celle qui est à l’origine du pavillon des hommes et qui oeuvre désespérément au maintien au pouvoir des Tokugawa.
Sakai Masato m’a toujours agacée avec son genre de sourire niais qui ne semble jamais vouloir le quitter. Il m’agaçait même plus qu’il aurait dû parce que je pensais que dans le fond je pouvais l’apprécier, mais je n’y arrivais pas. Même si je n’ai pas continué le drama j’avais été agréablement surprise dans sa prestation dans le premier épisode de Legal High au printemps 2012. Avec l’annonce d’Ôoku pour l’automne 2012, je me suis dit que je tenais une occasion, et c’était bien le cas.
Je ne peux pas prétendre que l’acteur a complètement changé, et justement c’est ça qui est bien. Mais franchement, son personnage passe très bien. Déjà, ça aide parce qu’il est quand même assez classe avec ses beaux habits. Arikoto est quelqu’un de très posé, et ça l’acteur le rend très bien. Et il reste très convaincant quand le personnage montre plus ses sentiments, quels qu’ils soient.
J’avais déjà beaucoup de sympathie pour Tabe Mikako, qui a beaucoup plus de présence que bien des actrices du même âge soit disant mignonnes. Elle est vraiment excellente dans ce rôle de jeune femme qui se travestit en homme pour des raisons bien plus sérieuses que dans les comédies romantiques lycéennes. Si elle a la richesse et le pouvoir dans une mesure certaine, Iemitsu doit vivre cachée et n’est vue que comme un substitut temporaire qui doit donner un héritier. Peu importe qui est le père, et ses sentiments ne sont évidemment pas du tout prioritaires.
Chose très importante même si le drama n’est pas tout à fait une romance classique : l’alchimie entre les deux personnages principaux est vraiment bonne. La façon dont chacun évolue au contact de l’autre à partir de la rencontre, les réactions face à la situation compliquée dans laquelle ils se trouvent déjà dès le départ, mais qui ne va pas s’arranger, tout fait qu’on s’attache facilement à eux.
Asô Yumi est remarquable dans le rôle de Kasuga no Tsubone, celle qui va tout mettre en oeuvre pour que la famille Tokugawa conserve le pouvoir, bouleversant voire sacrifiant des vies, y compris la sienne et celle de son fils. Son inflexibilité est vraiment fascinante, et la complexité de la situation fait qu’elle ne passe pas pour une simple méchante. La relation qu’elle développe avec Iemitsu, et même au fils du temps avec Arikoto, le montre très bien.
Je me souvenais en gros du rôle de Tanaka Kôki dans My boss my hero (que j’ai eu l’occasion de revoir récemment), et je n’avais jamais eu l’occasion de le revoir depuis. Il m’a fait bonne impression dans le rôle de Gyokuei, le jeune moine accompagnant Arikoto qui va décider de rester à ses côtés dans le pavillons des hommes. Plein d’admiration pour son aîné, il va tout faire pour l’aider à se faire sa place, mais finira aussi par se faire la sienne. L’histoire se déroulant sur pas mal d’années, il est vraiment intéressant de voir ce personnage évoluer.
Le très sympathique Hirayama Hiroyuki endosse le rôle de Masakatsu, le fils de Kasuga no Tsubone. Sur les ordres de sa mère, il va prendre la place du dernier shôgun homme décédé pour ses apparitions publiques afin de mieux cacher la mort de ce dernier. Confiné lui aussi dans le pavillon des hommes, sa femme et ses enfants le croient mort. Parmi les autres hommes du pavillon exerçant une fonction particulière, on peut retrouverDanta Yasunori et Omi Toshinori, toujours efficaces l’un comme l’autre.
Qui dit drama historique, même si les éléments principaux ne font pas partie de la vraie Histoire, dit costumes d’époque. Et de ce côté, c’est très beau, aussi bien pour les hommes que pour les femmes. Exactement ce que laissent imaginer les dessins de Yoshinaga Fumi. Le décor principal est évidemment l’intérieur du château d’Edo, les principales vues extérieur étant celles du jardin. Il y a quand même quelques passages où l’on voit le « vrai » extérieur et des habitants de la ville. Ce que je trouve génial, c’est qu’il n’y a pas eu besoin de trucage pour la vue extérieur du coin du château avec les douves, c’est toujours comme ça aujourd’hui ! ^^
J’ai dans l’ensemble beaucoup apprécié les compositions de Muramatsu Takatsugu pour la bande sonore du drama, et je regrette de ne pas avoir trouvé d’extrait à partager. C’est imposant, mais pas trop présent et assez varié. Pour la chanson thème, on retrouve Misia, déjà entendue dans JIN 2 et dont la voix techniquement puissante mais qui ne m’émeut pas vraiment est donc supposée bien aller avec les histoires d’amour compliquées de l’époque d’Edo ^^. Je ne peux pas dire que ça ne colle pas du tout à l’ambiance ou que ça m’a agacée, mais cela reste dans la catégorie des chansons que je n’ai pas envie d’écouter en-dehors du drama.
Ôoku~Tanjô est pour moi une adaptation convaincante dans laquelle on retrouve bien les éléments du manga original. Cette époque d’Edo fictive avec la redistribution des rôles et des pouvoirs entre les sexes est vraiment passionnante, et on nous offre donc bien plus qu’une simple histoire d’amour, Un casting sans faute et une réalisation à la hauteur permettent au final d’avoir un drama que j’ai bien apprécié, même si je ne peux pas rentrer plus dans les détails vu que mon visionnage a été assez étalé et s’est terminé il y a presque un an.
Mais il me semble assez évident qu’il ne plaira pas forcément à tout le monde, de par son contexte et son rythme assez particuliers. Il m’est aussi assez difficile de savoir si on peut l’apprécier autant sans connaître l’oeuvre originale. Pour ma part, je ne sais pas ce qui aurais pu me décider à me lancer, mais je pense que j’aurais eu envie de la lire après ! Je ne peux donc pas conclure par un verdict précis, mais en me promettant de regarder les films sans attendre encore des mois, et de continuer à suivre le manga :).
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