Titre japonais : 大奥
Auteur : Yoshinaga Fumi
Nombre de volumes : 5, série en cours
Editeur en France : Kana
Fiche : Manga-news
Je ne sais plus exactement où est-ce que j’ai entendu parler de ce manga pour la première fois, mais j’ai été agréablement surprise de le trouver à la bibliothèque de Rouen, où j’ai emprunté sur quelques mois les cinq tomes disponibles à ce jour.
Je n’avais encore lu aucun manga de Yoshinaga Fumi, mais je connaissais la mangaka en tant qu’auteur d’Antique Bakery, dont j’ai vu et apprécié l’adaptation en drama. Et même si je ne suis pas spécialiste de l’époque d’Edo, j’ai tout de suite été attirée par la dimension historique de l’histoire.
Le Pavillon des Hommes nous transporte donc au temps des samourai, à l’époque où la dynastie des Tokugawa régnait sur un Japon que Iyeyasu, le premier shôgun, avait unifié. L’auteur imagine qu’une terrible maladie touchant seulement les jeunes hommes transforme totalement la démographie du pays, et par conséquent la société : il y a trois fois plus de femmes que d’hommes, les rôles traditionnels doivent donc être mis de côté pour que le pays continue de fonctionner.
On en vient à nommer des femmes à la tête des familles de guerrier, et chez les paysans comme les commerçants ce sont les mères et les filles qui gèrent les travaux et les affaires. Quand on a la chance d’avoir un fils ou un frère, il est dorloté. Certains hommes accordent leurs faveurs moyennant finance aux femmes qui souhaitent avoir un enfant. Et évidemment, la famille des Tokugawa n’échappe pas à toutes ces conséquences de la variole du Tengu.
Pensant avoir affaire à une histoire à la narration linéaire, j’ai d’abord été un peu décontenancée par la fin du premier volume, qui indique clairement qu’on ne reverra pas par la suite les personnages dont on vient de nous raconter l’histoire. Mais il s’avère que la construction du manga, qui s’arrête sur différents shôguns ainsi que les différents personnages qui les entourent, tout en donnant petit à petit les pièces du puzzle, est vraiment intelligente.
Le design est évidemment particulier, surtout pour celui des jeunes hommes qui ont les traits fins (Yoshinaga fait aussi du shônen ai, quoi ^^). Mais les personnages sont vraiment soignés, particulièrement au niveau des vêtements. Et pour ne rien gâcher, Kana nous offre des volumes aussi jolis que ceux de Mushishi (ce qui me donne encore plus envie de les acheter ! ^^).
J’aime vraiment ces histoires qui partent de faits réels et y mêlent une part de fiction tout en tirant le meilleur parti des deux, par exemple en donnant une nouvelle explication à des événements. Ceux qui veulent de la baston de samourai seront déçus, mais je suis vraiment conquise par ce récit original qui aborde intelligemment les nombreuses problématiques amenées par les changements imaginés. Le côté politique et la présence de femmes n’a pas été sans me rappeler Saiunkoku monogatari !
Je suis donc impatiente de lire la suite, et je tenais à en parler maintenant car vu que le rythme de parution des volumes est assez lent au Japon, je n’allais pas attendre la fin qui ne viendra certainement pas avant quelques années ! Le manga a été adapté récemment en film, et comme évidemment il y a des acteurs que je connais, je suis assez curieuse de voir ce que ça donne !
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