Mieux vaut tard que jamais, dimanche littéraire avec la suite de mes « commentaires » sur les romans de Zola. Le temps continue de passer, et vu la densité et la richesse de l’oeuvre, j’ai bien du mal à me souvenirs des détails, mais quand je repense à tel ou tel roman je sais toujours dire en gros pour quelles raisons il m’a marquée ^^.
Certains romans de la série sont plus connus que d’autres, et c’est encore plus vrai pour Germinal. J’avais justement vu le film peu de temps avant d’entamer le livre, mais bon avec Mimile pas besoin d’avoir vu de vraies images pour s’imaginer l’univers qu’il décrit tellement c’est bien fait. Mais non, je ne me répète pas !
Avec cet « épisode » on est une nouvelle fois bien loin de Paris, et le monde des mines présenté par l’auteur est aussi effrayant que fascinant si je peux dire. J’apprécie les oeuvres de Zola parce qu’elles se placent dans un contexte historique riche et précis, c ‘est plus que jamais le cas ici avec l’évocation de toute une classe sociale et des débuts du socialisme. Comme dans l’Assommoir, l’auteur se montre particulièrement dur avec ses personnages, comme pour montrer à quel point le sort peut s’acharner. Et comme d’habitude, quand on va lorgner du côté des bourgeois, ce n’est pas bien joli. Quand on lit cette histoire au début du 21ème siècle, c’est extrêmement intéressant de voir ce que représentait au 19ème le 20ème siècle qui était encore à venir.
Avec l’Oeuvre, on retourne à Paris et l’on se retrouve dans un milieu très différent mais tout aussi passionnant, celui des artistes, et plus particulièrement des peintres. Je n’ai pas eu l’occasion de trouver des détails sur ce sujet, mais il est très facile de se rendre compte que pour les personnages de Claude Lantier et de Paul Sandoz, l’auteur s’est inspiré de Cézanne et de lui-même. Alors qu’aujourd’hui et depuis un certain temps l’impressionisme est admiré et considéré comme un style classiqus si l’on peut dire, il est passionnant de voir à l’époque que c’était loin d’être le cas. Le personnage de Claude, oscillant entre génie et folie, donnant à son art plus de valeur qu’à sa femme et à son fils, est fascinant.
Encore une fois un lieu et un milieu très différents dans la Terre. Comme le nom le montre, on est cette fois dans le monde paysan. Je me trompe sûrement mais on a comme l’impression à la lecture de cet épisode que l’auteur connait pour une fois un peu moins le milieu dont il parle. Je ne vais pas prétendre quoi ce soit sous prétexte que mes parents et grands-parents étaient agriculteurs. Mais même s’il est très dur avec les bourgeois, avec les ouvriers ou qui sais-je encore, mais j’ai eu l’impression qu’il considérait les paysans encore autrement, comme des bêtes presque. Mais celà n’enlève en rien l’intérêt du livre, et Jean est un personnage très intéressant, surtout quand on sait qu’on aura l’occasion de le revoir. L’auteur montre également combien les hommes peuvent être impuissants face à la nature, et comme il le fait pour les ouvriers dans Germinal, il nous expose l’avenir du monde paysan pour le 20ème siècle. Très important aussi, le dilemme paysans/ouvriers : si le pain est cher, l’ouvrier ne peut pas manger à sa faim, si le blé se vend à bas prix, c’est le paysan qui est dans la misère.
J’ai trouvé que Le Rêve était une sorte d’aparté dans la série, un peu comme l’avait été Une page d’amour, sûrement parce qu’Angélique, bien qu’elle soit une Rougon, a grandi bien loin de sa famille. L’histoire se déroule à Beauvais, et la religion est encore une fois très présente, la jeune fille vivant dans une maison accollée à la cathédrale. Angélique est vraiment touchante, et son histoire a comme un côté fantastique, surprenant mais fort appréciable je trouve. Il est intéressant de voir comment se déroule la vie dans une petite ville de province autre que Plassans. On a en plus le droit à une fin aussi belle que tragique, à tel point qu’on ne peut dire si elle est triste ou gaie !
Mise à jour : Voici les liens vers les autres notes sur les Rougon-Macquart :
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