Titre japonais : 電脳コイル
Nombre d’épisodes : 26 épisodes
Année de production : 2007
Licence en France : Aucune
Fiche : Animeka ; ANN
J’avais énormément apprécié Dennô Coil lors de mon premier visionnage en 2008, et je savais bien que j’aurais envie de revoir la série un jour, sa trame étant assez riche pour se prêter au revisionnage, surtout si comme moi on ne se souvient pas du tout des détails même quand on a beaucoup aimé une histoire. Dans l’idéal, j’aurais aimé pouvoir faire ce deuxième visionnage à partir de DVD édités en France, mais comme de (trop) nombreuses bonnes séries qui ont déjà quelques années, Dennô Coil n’a pas trouvé preneur chez les éditeurs de nos contrées. Les fans d’outre-Atlantique ne sont pas plus gâtés sur ce coup-là, donc même pas la solution de l’import zone 1. Les prix des éditions japonaises étant toujours ce qu’ils sont (l’édition Blu-ray a l’air magnifique mais elle coûte gros minimum 26000 yen -__-), je me suis résignée à me tourner une nouvelle fois vers la solution que tout le monde devine.
D’un sens, je me demande pourquoi je prends la peine d’écrire un nouveau billet, car bien que très concis, celui que j’avais rédigé après mon premier visionnage contenait déjà tous les éléments ou presque qui ont fait que j’ai une nouvelle fois énormément apprécié cet anime et que je regrette donc toujours autant de ne pas pouvoir l’ajouter à ma collection de DVD sans que ça me coûte trois bras (oui, carrément :p). On va dire qu’au moins, cette fois, il y aura plus de captures d’écrans et que ceux qui ne connaîtraient pas encore du tout la série auront donc un meilleur aperçu de son univers.
Nous sommes en 2026, et comme tous les enfants de son âge, la jeune Okonogi Yûko a l’habitude d’utiliser des cyber-lunettes qui lui permettent d’accéder à un monde virtuel et de communiquer avec ses proches par téléphone ou email. Alors que sa famille emménage à Daikoku, ville où la plus grande entreprise de cyber-lunettes a son siège, et qu’elle rencontre de nouveaux camarades à sa nouvelle école, la jeune fille va se trouver embarquée dans de nombreuses aventures avec son cypber-chien Densuke et sa petite soeur Kyôko.
Dennô Coil possède une belle galerie de personnages attachants, à commencer par notre jeune héroïne, qui devient plus sympathique au fur et à mesure que son passé se dessine. Yûko est gentille et sociable, elle fait des efforts pour se faire des amis dans sa nouvelle école, mais son personnage va plus loin que ça. L’autre Yûko, surnommée Isako, arrivée en même temps à Daikoku, est mystérieuse et renfermée. Elle est très douée pour le code et semble être à la recherche de quelque chose de précis dans l’espace virtuel. Elle est liée à tous les événements importants de l’histoire, et dès le départ on sent bien que ce n’est pas une simple méchante.
Kyôko, la petite soeur de Yûko, est une gamine turbulente plus vraie que nature avec ses petites obsessions passagères, son grand sourire qui laisse voir ses dents de lait manquantes et sa façon de harceler le chien Densuke, un des animaux de compagnie les plus funs que j’ai pu voir dans une série animée. Le sage Haraken, torturé par un événement tragique dont il se sent responsable et Fumie, garçon manqué au caractère bien trempé, sont les deux meilleurs amis de Yûko. Enfin, Daichi, le sale garnement par excellence, qui mène sa petite bande et qui méprise les filles, vient compléter cette galerie de jeunes personnages.
Il n’y a pas que des enfants dans Dennô Coil, et je vous laisse le soin de découvrir les quelques personnages adultes. Mais il faut quand même que je mentionne Megaba, la grand-mère méga-géniale qui tient une boutique où l’on trouve plein de cyber-objets et qui en sait des tonnes sur le monde virtuel vu qu’elle le connaît depuis ses débuts. Sa présence ancre vraiment l’univers de Dennô Coil dans le temps et lui donne encore plus de crédibilité. J’adore dans les histoires se déroulant dans le futur quand on évoque un passé qui serait pour nous soit encore le futur, soit le présent. Ou du moins, un passé beaucoup moins lointain. Un peu comme dans Cowboy Bebop avec les VHS :). Je ne suis pas spécialiste du domaine, mais il me semble que ces six dernières années, beaucoup d’avancées ont été faites du côté de la réalité augmentée. Il est donc encore plus aisé de s’imaginer à la place de ces enfants avec leurs lunettes !
L’immersion dans l’univers de la série, passionnant et cohérent, est très rapide. Les différents aspects de la trame principale se développent tranquillement mais sûrement, et des petites histoires plus anecdotiques achèvent de mettre en valeur ce monde si bien pensé et ses personnages en abordant de manière intelligente la question de la virtualité. Des choses qui n’existent pas matériellement peuvent avoir une importance énorme dans la vie de nos jeunes personnages, et le virtuel peut aussi créer des situations dramatiques on ne peut plus réelles. Au-delà de son aspect aventure, ce monde où l’on voit les enfants s’envoyer des rayons laser et se protéger en créant des murs d’un claquement de doigt est donc bien plus qu’un jeu vidéo grandeur nature. Cyberlunettes ou pas, Dennô Coil est rempli d’émotions et de sentiments divers, et c’est ce côté très humain qui fait tout son charme.
Le cybermonde de Dennô Coil n’est pas purement technologique, il est aussi teinté de magie et d’occulte, avec les légendes urbaines qui existent à propos de l’espace virtuel, ou la manière dont les codages sont représentés visuellement. J’ai trouvé que le mélange était vraiment bien dosé. Enfin, l’univers de la série est également très ancré dans le quotidien japonais : les enfants évoluent dans un quartier résidentiel typique, et les seuls endroits où ils peuvent échapper à la surveillance et aux représailles de Sacchi, le gros gendarme rouge du cyber-espace, sont les sanctuaires shintô. On a aussi l’occasion de voir notre petite bande se rendre à un festival pendant l’été. La série prend parfois des airs ghibliesques avec par exemples les petites créatures commandées par Isako.
Je me suis rendu compte en revoyant la série qu’en fait j’aimais beaucoup les histoires où les principaux personnages sont des enfants à la fin du primaire. Contrairement aux histoires où les protagonistes ont quelques années de plus, la romance monopolise moins le terrain, et on peut tout de même avoir des problématiques très intéressantes du point de vue de la famille et de l’amitié. Sur ce point, je rapprocherais Dennô Coil de Noein ou même Bokurano, même si là le registre est quand même bien différent.
Dennô Coil possède un OST que je trouve très réussi. Il ne s’agit pas du genre de musiques qu’on garde tout de suite en tête, de mélodies dont on se souvient longtemps après : la bande sonore reste discrète, mais elle sait toujours créer la bonne atmosphère quand il le faut. Les chansons des génériques sont signées toutes les deux Ikeda Ayako, et je les adore. L’opening a un côté un peu mystérieux, l’ending est très doux, et j’aime beaucoup la voix de la chanteuse.
Dennô Coil est pour moi une superbe série qui sous ses airs un peu enfantins est dotée de nombreuses qualités. Un délicieux petit mélange des science fiction et de quotidien, d’émotions et d’aventures qui est à voir et à revoir.
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