[Anime] Eureka Seven

eureka 7

Titre japonais : 交響詩篇 エウレカセブン
Nombre d’épisodes : 50
Année de production : 2005-2006
Licence en France : 
Beez
Fiche :
 Animeka ; ANN

Cet anime étant disponible depuis belle lurette en DVD en France, je le connaissais évidemment de nom mais je ne m’y étais jamais intéressée de près. D’abord parce qu’au premier abord ça semble être un anime de mecha, et ce n’est pas vraiment mon style, et puis aussi parce que les séries de chez Beez ne sont n’étaient pas données et que je ne m’y intéressait pas du tout avant que l’éditeur se mette enfin à faire des coffrets à un prix plus abordable. Et puis il faut dire que par rapport à d’autres séries du même âge à peu près éditées aussi en France, je n’ai jamais entendu parler beaucoup d’Eureka Seven.

Il y a quelques mois pourtant, certaines circonstances se sont réunies pour que mon attention soit enfin attirée : d’abord, l’annonce d’une suite dont la diffusion a commencé tout récemment, puis la fin de Beez qui a mis en avant les séries de l’éditeur à acquérir pendant qu’elles étaient encore disponibles, et enfin l’article d’une personne de bon goût. Ah, il ne faut pas que j’oublie la musique : je savais déjà qu’on pouvait y entendre Supercar, et je me suis rendu compte que Satô Naoki, que j’adule pour son travail dans des drama comme Ryômaden, avait signé l’OST. Tout ça m’a convaincue qu’il fallait bien que je finisse par acheter la série pour la regarder. Ce que j’ai fait au début de l’année.

Renton est un jeune garçon qui vit tranquillement avec son grand-père mécanicien. Il ne se souvient pas vraiment de son père, mort en héros plusieurs années auparavant. Sa soeur aînée, étant partie éclaircir les circonstances de cette mort, nw’est plus là non plus. La seule passion de Renton, c’est de riffer sur les vagues de Trapar, et il admire le Gekko State, un groupe de riffeurs qui parcourt le monde à bord d’un vaisseau. Un beau jour, une jeune fille aux cheveux verts va débarquer à bord du Nirvash, un légendaire robot humanoïde qui se déplace avec sa planche géante. Cette fille s’appelle Eureka, et elle fait partie du Gekko State. Renton va rejoindre le groupe et va pouvoir faire la connaissance de son idole, Holland. Il va se rendre compte que le Gekko Sate joue en fait un rôle important dans le conflit qui divise ce monde sans cesse secoué par les mouvements terrestres.

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J’avais été prévenue que l’histoire mettait un certain temps à démarrer, j’y étais donc préparée et ça ne me posait pas particulièrement de problème car il y a beaucoup d’histoires au rythme assez lent que j’ai appréciées. J’ai donc attendu patiemment que ça décolle. J’ai attendu longtemps, même. La moitié de la série, en gros. Cette attente serait bien passée si j’avais pu m’intéresser aux différents protagonistes, mais je n’y suis pas du tout arrivée, et je ne pense pourtant pas y avoir mis de mauvaise volonté.

J’aurais énormément de choses à dire sur la série, preuve au moins qu’elle ne m’a pas laissée indifférente, ce qui aurait été bien pire. Mais je pense que ça ne servirait à rien de tout balancer en vrac. Donc autant que faire se peut, je vais essayer de faire synthétique et ordonné. Mais il faut quand même que je livre mes impressions sur les différents personnages. Et il y en a beaucoup, des personnages. Même trop, sûrement. Il aurait sûrement valu plus limiter le nombres de membres du Gekko State car il y en a qui ne servent vraiment à rien.

Renton est le jeunot qui comprend rien à la vie par excellence, et c’est évidemment pénible à la longue. On a l’impression que les événements sont créés juste pour qu’il puisse faire le boulet et s’oppose à Holland, pendant la moitié de la série il n’apprend rien du tout et on voit venir les engueulades des deux personnages à dix kilomètres à la ronde. Son obsession à vouloir protéger Eureka est irritante : il répète le mot à tort et à travers, mais ça veut dire quoi, protéger ? (ce thème est loin d’être exclusif à cet anime, j’en suis bien consciente).  Autre élément qui n’a pas arrangé les choses : plus la fin de la série approchait, moins je supportais sa voix. A croire que faire doubler les adolescents par des voix féminines, ça a ses limites.

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Eureka, c’est la fille qui se la joue mystérieuse, et si elle a de bonnes raisons d’être différente des autres, au bout du compte elle est juste une énième chieuse qui ne sait pas ce qu’elle veut. Bien que les événements qui l’ont amenée à devenir une mère de substitution pour Maurice, Maeter et Link soient bouleversants, je ne l’ai pas du tout trouvée crédible dans le rôle. Sûrement parce qu’elle n’a pas encore toutes les « données » nécessaires. Non vraiment, je n’ai pas réussi à être touchée par ce personnage autant qu’il l’aurait fallu. Ah, et les gosses en question, qu’ils sont lourds ! Je sais bien que les gosses, c’est chiant, mais en contrepartie c’est supposé être mignon parfois, quand même, mais là non, ils ne font que brailler et chouiner.

Voici ce que j’avais écrit dans mes notes préparatoires (car oui une fois n’est pas coutume j’avais pris quelques notes) sur le personnage de Talho : « Le fameux coup du coupage de cheveux et du changement de fringues pour dire je change mon attitude, après avoir passé plus de la moitié de la série habillée à ras la moule ». Bon, certes on ne peut pas résumer le personnage à ça. J’ai apprécié Talho plus pour sa personnalité que pour son look : sa force de caractère, le rôle de grande sœur qu’elle joue auprès des membres du Gekko State qui sont pour la plupart de grands gamins, sa relation et son passé avec Holland…

Puisqu’on parle de Holland, c’est certainement le seul personnage de la série qui a vraiment la classe. Le coup du gars désinvolte et pas très bavard ça fonctionne toujours, même si c’est pas un brun ténébreux. C’est donc le personnage que j’ai préféré, mais bizarrement c’est sur lui que j’ai le moins de choses à dire ! ^^

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Pour en finir avec le Gekko State, nous avons la très blonde dans l’âme Gidget avec sa casquette rose ignoble toujours vissée sur la tête et qui ne sert à rien, le blond avec son bob qui ne sert à rien mais les réalisateurs s’en sont rendus compte au bout de 40 épisodes alors ils se sont dit tiens, on va lui faire piloter le vaisseau ! Matthieu et Hilda sont bien sympathiques, mais au final on les voit trop peu. Il y a aussi le gars avec la boule à zéro dont j’ai oublié le nom, qui a vraiment une bonne tête mais qu’on ne voit quasiment pas. Et enfin, le gars avec sa moustache énorme et le nabot avec son casque démesuré qui font franchement tâche vu que globalement les autres personnages ont une apparence plutôt réaliste.

A part tout ce beau monde, qui a-t-on l’occasion de rencontrer ? Il y a une furie répondant au doux nom d’Anemone, sosie d’Eureka version cheveux longs et roses. Elle passe son temps à crier des phrases originales comme « je vais te tuer », elle se croit toujours la plus forte, et si on se doute bien que le produit qu’elle se fait injecter dans le cou doit être responsable de son comportement quelque peu instable et excessif, on n’en sait pas du tout assez sur elle pour que quelque chose ressemblant à de la sympathie naisse. Elle est juste horripilante. Par contre Gulliver, la bestiole non identifiée étonnamment lourde qui est avec elle, est bien marrant.

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Aux côtés d’Anemone, il y a Dominic, un officier militaire. On devine dès le départ qu’il ne peut pas être bien méchant et qu’il se produira certainement quelque chose quand il rencontrera notre bande de hors-la-loi. Son histoire se suit donc assez agréablement. Plus que celle de Charles et Ray, un couple de mercenaires qui apparaît pour meubler quelques épisodes plus qu’autre chose. Lui a une fausse vieille gueule de super héros, elle semble tout droit sortie de chez les Totally Spies. Ils sont tout simplement moches. Quand je disais que la série aurait gagné à avoir moins de personnages, ce n’est pas valable que pour les membres du Gekko State, c’est aussi pour ça.

Ah, et je garde le pire pour la fin : THE gros méchant de l’histoire, Dewey. Il est plat, mais plat ! Il n’a aucun style, il est juste affreux avec ses cheveux longs  et sa mèche à la con (Sephiroth est le seul qui a le droit d’avoir ce look :p). J’aurais préféré qu’on nous serve un bon vieux méchant psychopathe qui rigole tout le temps et qui répète dix fois par épisode qu’il veut détruire le monde plutôt que ça. Et les gosses du projet Ageha qui l’entourent, quelle bande de tête à claques ! Leur intelligence, leur arrogance, leur adoration pour leur boss, tout ça reste trop mystérieux pour que leur présence puisse être acceptée.

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Vouloir faire une série qui ne soit pas seulement baston et action, prendre le temps de développer les personnages et donner à l’histoire une véritable dimension tranche de vie, dans le fond, c’est tout à fait louable. Mais ça ne fonctionne que si l’on s’attache suffisamment aux personnages et comme vous l’avez bien compris, ça n’a pas été mon cas. Et puis, la structure de la série est vraiment trop maladroite. On a vraiment trop l’impression que la première partie tranche de vie est là parce que les réalisateurs en voulaient une, et que tout le reste est remis à plus tard sans raison légitime. C’est pour ça aussi que la première moitié, voire les deux premiers tiers de la série sont si durs à avaler.

Par exemple, pourquoi Holland, Talho et Eureka  ne disent rien à Renton pendant plus de la moitié de la série et le laissent faire son boulet alors qu’ils en savent beaucoup sur plein de choses ? Qu’est-ce qui justifie ce silence ? Du coup, quand les révélations viennent, elles perdent carrément de leur effet, car on a senti la grosse ficelle derrière et on en a deviné la moitié. Cela est valable aussi pour une certaine révélation concernant notre méchant au charisme d’huître. A côté de ça, on a des personnages qui arrivent tout d’un coup comme ça. Norb ? Ah mais bien sûr, le Norb ! Sakuya ? Ah mais bien sûr, elle est super importante, on avait juste oublié de parler d’elle pendant les premières dizaines d’épisodes… Même une fois que l’action est lancée pour de bon, on se permet des apartés, comme avec le fameux épisode du match de foot, qui aurait pu être jouissif mais qui n’a pas du tout l’effet escompté.

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Un univers vaste dans tous les sens du terme, c’est tout à fait appréciable, et je ne peux que saluer l’imagination des créateurs et leur recours à de multiples références notamment dans les noms (mais je n’en ai pas vu la moitié, occupée comme j’étais à tenter de m’accrocher à l’histoire…). Mais quand c’est trop vaste et qu’on ne nous en dit pas assez, ce n’est plus une qualité. On nous présente les composantes de l’univers de la série comme si on les connaissait déjà comme Renton, mais ça n’est pas le cas. Les termes bizarres s’accumulent, mais trop de choses restent obscures. Je ne demande pas qu’on nous crache tout dans l’ordre de A à Z, je veux bien que certaines choses doivent être déduites et que d’autres resteront inconnues. Mais il y a la façon de le faire, et un certain degré à respecter. A vouloir trop en faire, ça part trop dans tous les sens, et au final cela nuit à toutes les dimensions de l’histoire. C’est vrai quoi, les mécha on s’en fout en fait, ce qui compte, c’est l’amour ! Love and peace, comme dirait Vash ! :p

D’un sens, ça a été vraiment frustrant pour moi de regarder la série, car quand il se passait quelque chose de drôle, de triste, d’émouvant, j’avais un peu l’impression de voir écrit à l’écran : là tu dois rire, là tu dois pleurer, là tu dois être émue. Il y a plein d’émotions, mais j’y suis restée complètement hermétique. Je sais que chacun a une sensibilité différente et que c’est pour ça que tout ne peut pas plaire à tout le monde, mais là j’en suis presque venue à me demander si j’en avais encore, de la sensibilité, tellement je suis restée de glace devant l’amour d’Eureka et Renton jusqu’au bout. Oui, franchement, c’était frustrant de se rendre compte épisode après épisode que je passais complètement à côté de la série malgré tous mes efforts pour m’intéresser vraiment à l’histoire et aux personnages.

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Sans surprise, j’ai été plus que convaincue par la majeure partie de la bande sonore. Les compositions de Satô Naoki sont très réussies et variées, et si j’étais vraiment parvenue à m’immerger dans la série, elles m’auraient sûrement paru encore plus magnifiques. Cela a été également un plaisir de retrouver à plusieurs reprises le Storywriter de Supercar parmi les insert songs. Du côté des chansons des openings et endings, c’est plus nuancé. Comme il y en a 4 de chaque, c’est normal d’avoir ses préférences, c’est sûr. En gros, ça donne :

OP1 : bof, je n’aime ni la mélodie, ni la voix.

ED1 : bien sympa.

OP2 :  ça passe pas trop mal, mais j’aurais plutôt vu la chanson en ending, ou alors c’est parce que les images manquent de pêche.

ED2 :  pas mal.

OP3 : la chanson en elle-même a bien la patate, mais le chanteur force tellement pour brailler qu’on a l’impression qu’il va vomir.

ED3 : je ne suis pas une spécialiste d’Halcali mais je les ai tout de suite reconnues ! Ca passe vraiment bien.

OP4 : j’avais peur au début en reconnaissant la mélodie d’Amazing Grace car d’habitude je n’aime pas les chansons qui reprennent des mélodies de musiques classiques ou toute autre musique bien connue. Mais en fait c’est super sympa, clairement mon opening préféré de la série !

ED4 :  mouais.

Au bout du compte, il y a toujours un « oui, mais » avec Eureka Seven. Plein d’éléments qui pris isolément sont intéressants, et plein de bonnes intentions : un vrai développement des relations entre les personnages, un univers complexe et globalement cohérent, des scènes d’action soignées. Mais ça ne prend pas. J’ai vu qu’on essayait de nous proposer autre chose, mais au final je n’ai pas réussi à y voir autre chose. Je n’ai pur retenir que les éléments déjà vus et le manque d’équilibre du scénario car je ne suis pas parvenue à m’immerger vraiment dans l’univers et à m’attacher aux personnages.  Je voulais vraiment aimer Eureka Seven, je pensais que c’était tout à fait le genre de série que je pouvais apprécier. Il est clair que j’avais des attentes vis-à-vis de cette série, mais il ne me semblait pas avoir placé la barre trop haut. Je n’attendais pas forcément un chef d’oeuvre à placer direct parmi mes incontournables, juste une bonne aventure.

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Je ne cherche absolument pas à provoquer ceux qui ont aimé la série avec ce billet, et je pense que ceux qui m’ont déjà lue ne serait-ce qu’un peu auparavant s’en rendront compte. Il ne faut pas prendre tout ce que j’ai pu écrire trop au sérieux, et le jour où je me rendrai compte que je me prends trop au sérieux j’arrêterai d’écrire sur ce blog. J’ai vraiment eu du mal à écrire ce billet, mais comme depuis plus de cinq ans j’écris sur tous les anime que j’ai regardés, je tenais vraiment à le faire. Je me dis qu’il faudra peut-être que je revoie la série dans quelque temps, qu’il y aura peut-être un moment plus propice pour l’apprécier. Mais pour l’instant, je suis tellement frustrée que j’aurais plutôt envie de l’oublier complètement.

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