Comme pour ses deux précédents disques également auto-produits, Rie fu a organisé des concerts spéciaux à Tokyo et Osaka pour la sortie de son album I, qui marquait ses dix ans de carrière. Je n’avais pas réservé ma place pour la date de Tokyo dès l’annonce faite, et j’aurais pu m’en mordre les doigts si une date supplémentaire n’avait pas été annoncée après que toutes les places eurent été vendues pour la seule performance prévue au départ dans la capitale.
Rie fu est une artiste qui n’officie pas que dans la musique mais également dans la peinture et le dessin. Elle organisait à l’Ikejiri Institute of Design de Setagaya une exposition de ses travaux sur le thème des chantiers de construction dans différents pays du monde. Plutôt que de se produire dans une salle de concert conventionnelle, elle a cette fois choisi d’offrir une prestation musicale dans la salle même de l’exposition, entourée de ses toiles.
C’était assez étrange de se rendre jusqu’à l’école de design, dans un quartier résidentiel bien loin de l’animation d’Odaiba ou de Shibuya où je vais le plus souvent pour des concerts. Aucun signe à l’entrée donnant sur la rue qui annonce l’événement, il fallait pénétrer dans l’enceinte de l’établissement et aller jusqu’aux bâtiments même pour avoir confirmation que c’était bien là ! Très confidentiel ^^. J’avais choisi le tarif comprenant le billet d’entrée et l’album, on m’a donc remis mon exemplaire à mon arrivée. Après être passée prendre ma boisson à la cafétéria voisine, je suis allée m’installer dans la minuscule salle. Quatre rangées de 25 à 30 chaises, pas plus ! Et directement devant la première rangée, un clavier et une guitare attendent, chacun avec leur micro. Pas besoin d’autre chose !
Comme pour les précédents concerts organisés pour la sortie d’un album (du moins ceux auxquels j’ai assisté, pour BIGGER PICTURE et Rie fu sings The Carpenters), l’auteur-compositrice-interprète nous a offert une setlist mêlant nouveaux titres de l’album en question et chansons plus anciennes. Parfait pour marquer ses dix ans de carrière ! Les titres que je mentionne ne forment malheureusement sûrement pas une setlist complète car j’ai encore fait la bêtise de ne pas noter sur-le-champ en me disant que je retrouverai les infos sur le net, mais en fait non, pas moyen ! -__-
C’était un vrai bonheur de découvrir les chansons de I interprétées en toute simplicité juste au clavier ou à la guitare, en attendant de découvrir les arrangements de leur version album. J’ai immédiatement adoré so-re-da-ke, remplie de douceur et d’émotion, ainsi que Singapore, que Rie a expliqué avoir composé de la même manière qu’elle avait composé London quand elle y était pour ses études. Elle vit en effet à Singapour avec son mari depuis plus d’un an (l’intéressé était présent, encore plus repérable que moi avec sa blondeur anglaise ^^), et apprécie la ville-état portuaire où l’on croise des personnes de nombreuses nationalités . Let it curl est décidément super jolie, et Bedtime story n’était pas tout à fait inédite car elle avait été composée six ans avant et déjà jouée en live. En fait, toutes les autres nouvelles chansons (Static, Butterfly) m’ont fait bonne impression. En même temps, le contraire aurait été surprenant ! Comme j’espère encore au moment où j’écrit ces lignes faire un petit billet sur l’album, je n’en dit pas plus :).
Du côté des « vieux classiques », c’est toujours avec autant de plaisir que j’ai écouté Life is like a boat et Decay, pour laquelle l’artiste a utilisé la petite boite magiques à samples. J’ai pu également entendre pour la première fois Tiny tiny melody, et le point culminant de la prestation a été pour moi l’interprétation de deux de mes chansons préférées, le « super combo de la lune » : Tsukiakari et Tsuki no ue, toutes les deux jouées à la guitare. Rie a expliqué qu’elle avait commencé à jouer de la guitare en empruntant celle de son frère. Il existe deux versions studio de Tsuki no ue, et je préfère celle au piano. Mais là, en live, sans aucun autre accompagnement que la guitare, c’était tout aussi magique. Tsukiakari est la chanson qui m’a fait découvrir la chanteuse il y a maintenant sept ans, c’était donc un vrai bonheur de l’entendre.
Je n’arrête pas de penser que Rie fu n’a pas du tout le succès qu’elle mériterait vu son talent. En même temps, ce n’est pas comme si j’avais réalisé hier que les deux étaient toujours proportionnels, il n’y a qu’à regarder les meilleures ventes au Japon. Mais si le fait d’exercer son activité musicale en indépendant permet plus de liberté à l’artiste, et si l’on considère que des concerts si confidentiels et avec une ambiance si particulière n’auraient sûrement pas lieu si elle était au top des charts chez une major, hé bien en fait ce n’est pas plus mal :). Je vous ai remis la vidéo de Static que j’avais déjà partagée en chanson de la semaine : même si elle n’a pas été filmée pendant les concerts même, elle donne vraiment une bonne idée de l’ambiance des lieux. Vous pourrez aussi trouver des photos dans l’album dédié à l’événement sur la page Facebook de Rie fu.
A la fin du concert, j’ai pu comme d’habitude pourrais-je presque dire faire signer mon exemplaire du nouvel album. En attendant mon tour, j’en ai profité pour regardé les toiles exposées, vu que je ne l’avais pas fait avant le spectacle. Du coup, arrivée à la table des goodies, je n’ai pas pu m’empêcher d’acheter le petit catalogue de l’exposition ! J’ai eu le droit à une signature dessus aussi, et à un « Merci ! » en français :). Encore une superbe soirée musicale dont je me souviendrai longtemps !
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