Titre japonais : アラウンド40
Nombre d’épisodes : 11
Diffusé au : Printemps 2008
Chaîne de diffusion : TBS
Fiche : DramaWiki
On arrive presqu’à la fin de ma liste de drama pour terminer 2011, dont je suis en fait venue à bout en 2012 (la faute à une saison d’automne bien chargée ^^), avec cette comédie romantique que j’avais découverte sur BlaBla-Dramas et qui avait attiré mon attention malgré les réserves émises par Lynda dans son billet. J’ai encore une fois été faible face au casting : Fujiki Naohito a toujours eu ma sympathie (pour des raisons objectives et d’autres un peu moins :p), et je voulais absolument revoir Amami Yuki après les deux saisons de BOSS.
Après tous les drama sur les femmes trentenaires célibataires qui n’arrivent pas à se caser même si bien souvent tout le monde ou presque dans leur entourage n’attend que ça qu’elles quittent leur boulot et pondent un ou deux gosses, nous passons donc à la décennie supérieure, avec a priori des cas encore plus désespérés. On retrouve donc des thèmes communs avec Bitter Sugar, que j’avais vu très peu de temps avant.
Satoko, notre héroïne, est une psychiatre très compétente à la toute fin de la trentaine qui n’a pas trouvé chaussure à son pied. Si elle est tout à fait satisfaite de sa vie, elle commence à se demander si elle ne regrettera pas plus tard de ne pas avoir eu d’enfant pendant qu’il était temps. Certains considèrent que comme elle a largement passé la date de péremption, elle devrait s’estimer heureuse qu’un homme daigne encore vouloir l’épouser, et qu’il faut ratisser large niveau âge et situation. Contre toute attente, Satoko va tomber sous le charme (sans se l’avouer vraiment d’abord évidemment) d’Okamura, un psychologue fraîchement arrivé dans son service qui a plusieurs années de moins qu’elle.
Evidemment, ce personnage de femme indépendante qui n’a jamais vu dans le mariage une manière d’accéder à un niveau de vie confortable en épousant un homme pourvu d’un bon portefeuille ne pouvait que me plaire, et Amami Yuki est parfaite dans ce genre de rôle. Je pense que j’aurais été tout à fait convaincue par sa prestation si je ne l’avais pas déjà connue avant de voir le drama.
Le personnage d’Okamura est un rôle qui va également comme un gant à Fujiki Naohito. J’ai bien aimé le côté un peu décalé du jeune psy, qui passe pour un radin un peu maniaque sur les bords avec ses habitudes de vie écolo. Il a un petit côté gamin, dans le bon sens du terme, et la curiosité du spectateur est facilement attirée sur les raisons qui l’ont poussé à avoir un emploi pas très stable et à être célibataire alors qu’il pourrait être un bon petit salaryman père de famille. Hélas, j’ai trouvé que la question des « antécédents familiaux » d’Okamura était bien trop vite passée à la trappe au moment où elle devenait vraiment intéressante.
Satoko et Okamura forment un bon duo, au travail comme en privé : malgré des manières de faire parfois différentes, ils sont tous les deux dévoués à leurs patients. J’ai d’ailleurs trouvé que l’univers professionnel qu’on nous présentait était sympa et que les différentes histoires avec les patients remplissaient bien leur rôle. Les petites prises de bec de nos deux protagonistes quand ils se voient en dehors du boulot sont également amusantes. Mais il est évident qu’ils ne forment pas un couple crédible. Non pas à cause de la différence d’âge ou de revenus mentionnés à plusieurs reprises, mais juste parce que l’on ne ressent pas vraiment l’attirance qu’ils ont l’un pour l’autre. Ils ont une complicité, certes, mais on croirait un peu des frère et soeur ou des vieux potes.
Ce n’est pas comme si je m’étais étonnée de ne voir aucune scène de pieu torride après avoir vu près de 150 renzoku. Je le sais très bien, les drama japonais sont comme ça, et je l’accepte très bien, car montrer les deux héros copuler sauvagement ne traduirait pas forcément non plus grand chose. Mais le fait est que certain drama parviennent très bien à montrer les liens qui unissent un couple par des regards, des gestes ou des paroles, et d’autres non. Et Around 40 fait donc partie de la deuxième catégorie. Si l’on comprend bien que les personnages ont passé l’âge pour les réactions exagérées de lycéens qui vivent leur premier amour, j’aurais aimé parfois les sentir plus impliqués.
J »ai bien aimé la famille de Satoko, qui a accepté ses choix de vie et la soutien. Son père souhaite qu’elle se marie seulement si ça la rend heureuse, et ça change de la figure du père borné qui refuse le prétendant de sa fille pour un prétexte ou un autre ou veut absolument la caser avec quelqu’un qui répond à ses critères. La mère de Satoko est décédée il y a longtemps, et son père s’est depuis remarié. j’ai bien aimé la relation que Satoko avait avec sa belle-mère, et la façon dont l’histoire de celle-ci ainsi que sa place dans la famille sont évoquées. Seule touche plus conventionnelle dans la famille : le frère cadet de Satoko, Tatsuya (joué par le pas très convaincant AKIRA, du groupe Exile), a fait un dekichatta kekkon, mais il a l’air heureux avec sa femme et sa fille.
En parallèle de l’histoire de Satoko, on suit également celles de Mizue et Nao, ses deux meilleures amies. Mizue, ancienne camarade de classe de Sataoko, est l’incarnation de la femme au foyer typique : aux petits soins pour son égoiste de fils unique et son mari, avec cette limite assez floue entre mère/femme et bonne à tout faire. Devant cette absence totale de reconnaissance et ce manque flagrant de communication, Mizue se rend compte qu’elle ne se voit pas du tout vieillir aux côtés de son mari une fois que leur fils aura grandi et quitté la maison, et qu’elle a vraiment besoin de se sentir utile et d’être en contact avec plus de gens.
Elle décide donc qu’elle demandera le divorce quand son rejeton aura fini le lycée, et en prévision de ce grand événement supposé avoir lieu dans six ans, elle décide de commencer à travailler pour se préparer à être indépendante. Mais tout ça ne va pas se faire si facilement et il va aussi y avoir des imprévus. C’est plutôt agréable de voir Mizue évoluer doucement, et si le modèle familial traditionnel n’est pas forcément complètement remis en question à travers son personnage, un certain nombre d’éléments sont mis en évidence de façon relativement efficace. Matsushita Yuki est parfaite dans ce rôle, et Mizue m’a pas mal rappelé Orie dans Koi ga shitai x3.
Nao a cinq ans de moins que ses deux amies, et pour ne pas devoir faire les choses à la hâte ou se retrouver dans l’impasse quand elle aura quarante ans, elle décide de se marier et d’avoir des enfants au plus tôt, sans pour autant laissé tomber sa carrière qu’elle a toujours privilégié. Cela tombe bien, le futur mari, elle l’a déjà, en la personne de Shinjô Takafumi (Maruyama Tomomi). Mais Nao va vite déchanter même si elle va essayer longtemps de faire bonne figure : le gentil mari célèbre est prêt à utiliser sa femme et sa vie privée pour booster sa carrière et mettre en valeur son image publique.
Dans ces conditions, il va bien être difficile pour Nao de continuer à mener de front son travail et sa vie personnelle. Plutôt que de vouloir à tout prix paraître heureuse aux yeux des gens, elle va devoir décider ce qui la rendrait réellement heureuse, et évidemment ce ne sont pas forcément les mêmes choses. Cela faisait longtemps que je n’avais pas vu Otsuka Nene, et d’ailleurs elle n’avait pas un rôle aussi important dans les drama où je l’avais vue, mais je l’ai trouvée tout à fait à la hauteur. C’est sûrement Nao qui a le parcours le plus difficile, et on n’arrive pas à lui en vouloir d’essayer de s’accrocher à son couple même si l’on sent que c’est perdu d’avance.
Nao peut compter sur Maa-kun pour la soutenir. Maa-kun est un ami d’enfance qui tient un petit restaurant auquel les trois amies vont très régulièrement manger et boire un verre. On le devine très vite, Maa-kun est amoureux de Nao, et il n’aime pas la voir malheureuse. C’est super pas original quoi. Déjà, quand c’est avec des personnages qui ont la vingtaine, on se demande pourquoi celui qui est amoureux de l’autre a attendu toutes ces années en silence, mais là, arrivé à 35 ans, on se dit que Maa-kun est en train de sérieusement gâcher sa vie et qu’il a eu sûrement des tas d’opportunités d’éclaircir les choses. Ca ne m’a pas empêcher de bien apprécier ce personnage, joué par Tsutsui Michitaka. J’ai aimé son côté posé, le fait qu’il n’y ait pas des situations où il essaie à tout prix de nier ses sentiments, et le fait qu’il sache très bien que Nao ne tomberait pas dans ses bras même si elle quittait Takafumi.
Enfin, parmi les autres rôles secondaires on peut noter la présence de Katagiri Hairi qui incarne Yanagihara, employée d’une agence matrimoniale qui va en fait avoir un rôle un peu plus important que prévu. On peut aussi retrouver Kichise Michiko dans le rôle de Minami, une collègue de Nao qui n’a pas grand chose de sympathique. Comme on n’échappe pas à un des lieux communs des comédies romantiques, l’ex-petit ami notre héroïne Satoko va refaire surface pour faire brévement concurrence à Okura. C’est Katô Masaya qui tient le rôle, et j’ai beaucoup aimé l’histoire de ce personnage et la façon dont elle se connecte au travail de Satoko et Okura.
Un grand nombre de questions autour de la famille, du couple, du travail sont donc évoquées à travers ces trois personnages féminins qui ont des vies très différentes, la question centrale semblant être : est-ce que le mariage et la maternité sont nécessaires pour atteindre le bonheur, et quels sont les sacrifices qu’une femme doit être prête à faire pour les obtenir ? S’il y a trop de sacrifices à faire, cela a-t-il encore un sens ? Il n’y a évidemment pas de réponse toute faite et universelle, et on ne peut donc pas reprocher au drama de trancher et de nous montrer par exemple son héroïne rester vieille fille à tout jamais. Cela ne m’a cependant pas empêcher de trouver que le drama usait de recettes un peu trop connues pour sa conclusion, du moins en ce qui concerne Satoko et Okamura.
Si je ne m’attendais pas à une réalisation stylée et originale dans un tel drama, je dois dire que là on a vraiment le minimum syndical et qu’aucun effort particulier n’est fait pour donner une ambiance quelconque à la série. Cela se reflète également dans la bande sonore : les musiques sont super classiques, et si je ne peux pas dire que je ne les ai pas trouvées jolies, elles restent trop discrètes et trop peu marquantes. Les images de l’opening, avec le petit lapin, sont mignonnes comme tout, mais j’ai mis beaucoup de temps à apprécier la chanson qui les accompagne. J’imagine que les quarantenaires coeur de cible du drama étaient heureux d’entendre Takeuchi Mariya, chanteuse à succès qui a débuté à la fin des années 70, mais ça donne un côté vieillot au drama alors que ses thèmes sont quand même très contemporains. A la longue, je dois dire que la chanson a un côté assez entêtant. Mais c’est clair qu’elle ne fera pas partie de celles qui m’ont le plus marquée dans des drama.
J’apprécie toujours de retrouver des thèmes de société dans les drama et je ne peux leur reprocher de toujours évoquer le mariage et le modèle familial traditionnel tant ces questions sont importantes. Sans innover radicalement, Around 40 apporte sa petite pierre à l’édifice avec Satoko, Mizue et Nao. Mais le côté divertissement du drama n’est pas du tout à la hauteur étant donné que sa réalisation est bien trop conventionnelle et que la dimension comédie romantique est bien fade. J’y ai trouvé mon compte question « sociologie » et je n’ai pas eu l’impression de perdre mon temps, mais si vous recherchez une vraie comédie romantique il est évident qu’il y a sûrement des drama plus accrocheurs même si au bout du compte ils ne sont pas plus originaux ^^.
Commentaires laissés sur l’ancienne version du blog
Je crois que c’est également sur le blog de Lynda que j’ai entendu parler de ce drama pour la première fois.
J’ai vu Yuki Amami dans un seul drama jusqu’à présent (« Enka no Joou ») et je suis devenue fan illico! Cette actrice a des traits particuliers mais très beaux et surtout une classe folle, un peu comme Makiko Esumi. J’aimerais regarder prochainement « BOSS »… et pourquoi pas « Around 40 », mais plus tard… pas par manque d’intérêt, mais par manque de temps (comme d’hab’, quoi! ^^’)
Écrit par : Dramafana | 07.03.2012
C’est clair qu’Amami Yuki a une classe folle ! En règle générale, je trouve les actrices japonaises « d’un certain âge » (disons plus de 30 ans ! ^^) bien plus belles que les petites jeunes ^^. Les deux saisons de BOSS sont un très bon divertissement si tu t’attaches à l’équipe de flics un peu spéciale. Grâce à toi j’ai Enka no Joou sur ma liste, mais je vais attendre un peu car j’ai un autre drama avec cette actrice à me mettre sous la dent d’abord ^^.
Écrit par : Katzina | 11.03.2012
Argh! Une série toujours en standby chez moi et que tu rappelles ainsi à mon bon souvenir! Étant généralement plus intéressé par ce qu’un drama peut dire de la société japonaise que par les contes amoureux, il n’y a pas de raison pour que je ne dépoussière pas ce drama… enfin, à part le fait qu’il y en a des tas d’autres qui attendent! Merci pour cet article (et ce rappel) en tout cas 🙂
Écrit par : Asa | 07.03.2012
Si tu abordes le drama sous cet angle c’est certain qu’il y a quelque chose à en tirer. J’espère que tu trouveras un moment pour le finir et qu’on pourra lire ton billet ! 🙂
Écrit par : Katzina | 11.03.2012
Bah voilà, tu as su mieux mettre le doigt sur ce qui clochait, le couple principal ne parait pas assez impliqué ! On y croit pas. Je suis d’accord concernant la classe générale qu’ont les actrices plus âgées par rapport aux jeunettes qui jouent toujours trop dans le registre du kawaii.
Écrit par : Lynda | 01.04.2012
Il faut croire que c’est ça qui plait aux téléspectateurs, mais c’est vrai qu’avec les actrices plus jeunes on arrive vite dans le rayon des poupées, sauf exceptions. Ca doit être pour ça que j’apprécie de plus en plus les drama avec des « vieilles ». D’ailleurs j’en aurai bientôt un excellent à conseiller dans le genre ^^.
Écrit par : Katzina | 12.04.2012