[Drama] Gegege no nyôbô

gegege no nyobo

Titre japonais :  ゲゲゲの女房
Nombre d’épisodes : 156 de 15 minutes
Diffusé au : Printemps et été 2010
Chaîne de diffusion : NHK
Fiche : DramaWiki

Après les véritables coups de coeur qu’ont été Ohisama puis Carnation, je n’allais évidemment pas m’arrêter là dans mes visionnages des drama du matin de la NHK. Si Churasan me tente beaucoup depuis quelque temps car j’ai lu deux avis très positifs à son sujet, je l’ai encore une fois remis à plus tard et lui ai préféré un asadora plus récent qui a eu apparemment pas mal de succès.

Gegege no nyôbo est inspiré de l’autobiographie de la femme du mangaka Mizuki Shigeru, de son vrai nom Iizuka Nunoe et rebaptisée Iida Fumie (il y a des kanji en commun ^^) pour cette adaptation télé (je me demande toujours pourquoi les noms sont changés alors qu’on connait très bien les vrais ! ^^). En commençant par son enfance dans une petite ville de Shimane et son mariage arrangé avec Murai Shigeru, alors mangaka inconnu qui peinait à gagner sa vie en faisant publier ses oeuvres sous forme de livres à louer, la série nous invite ensuite à suivre le quotidien du couple sur plusieurs décennies. Son épouse sera la plus fidèle alliée de celui qui est surnommé Gegege par un vieil ami d’enfance alors qu’il va enfin connaître un succès durable sous le nom de plume de Mizuki Shigeru.gegege no nyobo

Le rôle de Fumie est tenu par la belle Matsushita Nao, que j’avais pu déjà voir un peu dans Ningen no shômei. Les premiers épisodes nous montrent bien comment la jeune femme est complexée depuis toujours par sa grande taille et a un caractère réservé, mais réagit mieux que la plupart des gens en situation de crise. Sa relation avec sa grande-mère paternelle, narratrice de l’histoire, est très touchante. On s’attache très rapidement à Fumie, et son caractère est assez nuancé pour qu’elle ne soit pas qu’une simple grande nouille. La seule remarque que je pourrais faire, c’est que si je comprends que l’actrice ait été choisie pour sa taille, je trouve qu’elle a presque une beauté trop contemporaine, même si l’histoire ne se situe pas non plus à l’époque d’Edo. Mais elle est quand même superbe en mariée ^^.gegege no nyobo gegege no nyobo

Les deux jeunes actrices qui incarnent Fumie dans sont enfance ne sont pas toujours convaincantes à 100%, mais le début du drama où l’on apprend à connaître le personnage principal et sa famille, qui gardera une très grande importance même une fois que la jeune femme sera mariée et partira habiter loin d’elle, reste très marquant.gegege no nyobo

Murai Shigeru n’est pas non plus vu comme un très bon parti pour le mariage. Il est déjà proche de la quarantaine, mais ne gagne pas bien sa vie, et a en plus un handicap physique hérité de la guerre. Cela ne va pas être une mince affaire pour Fumie de cohabiter avec ce vieux garçon qui a ses habitudes depuis des années et un sacré caractère, même si dans le fond évidemment il n’est pas méchant. Et ça, on nous le fait d’ailleurs un peu trop sentir : il peut se montrer puant, mais vu qu’il s’avère qu’au final il avait de bonnes raisons ou de bonnes intentions, ça n’est pas grave, sa famille peut bien endurer ça !

Le fait que ça soit un acteur que j’apprécie de moins en moins qui incarne ce personnage a certainement eu pour effet de mettre en relief les côtés les moins agréables du personnage ! Je dois avouer que Mukai Osamu se débrouille bien, et je comprends qu’on l’ait choisi pour une certaine ressemblance avec le « personnage original ». Ses grimaces et sa posture quand il dessine sont convaincantes. Par contre, je n’ai pas vu l’intérêt de choisir un acteur d’à peine 30 ans pour un personnage qui en a 10 de plus dès le départ. Dans la dernière partie du drama, quand Murai a plus de 60 ans, les quelques mèches grises n’y font rien, on voit bien que l’acteur est trop jeune. La difficulté est toujours la même quand une histoire se déroule sur plusieurs dizaines d’années…gegege no nyobo gegege no nyobo

Genbei, le père de Fumie, est un touche-à-tout qui va tenir plusieurs commerces différents au cours de sa vie. Sa mère lui fait d’ailleurs parfois des remontrances car elle a des craintes pour le niveau de vie de la famille, qui compte quand même six enfants en tout (mais l’aînée est déjà mariée quand la petite dernière vient au monde !). Si ses colères ne valent pas celles du père d’Itoko dans Carnation, Genbei a quand même un bon caractère de cochon. Il entretient une relation particulière avec Fumie, et malgré le système de mariages arrangés de l’époque, on sent qu’il tient au bonheur de sa fille et qu’il  craint de ne pas faire un bon choix avec Murai Shigeru. J’ai eu plaisir à revoir Osugi Ren dans ce rôle.

La mère de Fumie (Kotegawa Yûko) est moins présente, mais cela ne signifie pas pour autant qu’elle n’a pas de personnalité. On ne peut qu’avoir de la sympathie pour elle, notamment à cause de ses problèmes de santé qui inquiètent à plusieurs reprises sa famille. La grand-mère paternelle, incarnée par Nogiwa Yôko, veille sur tout son petit monde et tout particulièrement sur Fumie. Elle restera donc présente tout le long du drama à travers la narration, comme un esprit bienveillant qui assiste à toutes les aventures de notre héroïne.gegege no nyobo gegege no nyobo

Parmi les frères et soeurs de Fumie, je retiendrai principalement le plus jeune des frères, Takashi, un jeune homme particulièrement gentil rendu très attachant par Hoshino Gen,  que je trouve décidément bien sympathique. De la soeur aînée qui sera la plus proche géographiquement de Fumie à Tokyo, à la petite dernière qui grandira bien vite, aucun des membres de la fratrie Iida n’est oublié, et c’est touchant de voir que la famille reste unie malgré la distance. L’un des événements qui m’a le plus émue dans le drama la concerne d’ailleurs directement.

Les parents de Shigeru, qui est le deuxième d’une famille de trois fils, forment un couple assez explosif. Lui (Kazama Morio) est à la fois extravagant et rêveur, elle (Takeshita Keiko) est on ne peut plus terre à terre et vindicative. En bons fils qu’ils sont, Shigeru et ses frères préfèrent éviter de les voir et se font une spécialité de refiler à l’autre la responsabilité de les accueillir, par exemple. Le frère aîné de Shigeru (Ôkura Kôji) est assez culotté pour venir squatter avec sa famille la salle de bain de son frère et sa belle-soeur, seule confort de la très modeste maison de Chôfu qui fait vite déchanter Fumie quant à son avenir de femme mariée à son arrivée.

En lisant des renseignements sur Mizuki Shigeru, j’ai appris que dans la réalité, son frère aîné avait été condamné comme criminel de guerre. Je comprends qu’on n’ait pas jugé nécessaire de mentionner ça dans un feuilleton télé, mais c’est certain que dès qu’il s’agit des agissements de l’armée et pas de ce qui a été subi par les civils, on sent tout de suite le silence sur la guerre au Japon. Bref, je suis quand même curieuse de savoir si la femme de Mizuki l’évoque dans son autobiographie ou pas du tout.gegege no nyobo gegege no nyobo

La palme du gars culotté revient sans aucun doute à un « ami » de longue date de Shigeru, dont j’ai oublié le nom mais ce n’est pas bien grave tellement son surnom lui va bien : Itachi, littéralement la belette. Il s’incruste partout, se mêle de ce qui ne le regarde pas, et est surtout un spécialiste pour ce qui est d’embarquer les gens dans ses nombreuses affaires foireuses. Shigeru en fera plusieurs fois les frais. C’est le genre même de personnage de fiction japonaise qui fait penser dès les premières secondes : mais pourquoi ils ne lui disent pas tous MERDE, tout simplement ? Mais voilà, c’est peut-être un peu trop français :p S’il est quand même lourd un moment, la belette finit quand même par être assez amusant, et c’est sûrement parce que Sugiura Taiyô en fait beaucoup, comme le rôle l’exige, mais pas trop non plus.gegege no nyobo gegege no nyobo

A Chôfu, Fumie va faire la connaissance de plusieurs nouvelles personnes qui vont faire partie ensuite de son quotidien, parfois pour très longtemps. Un grand nombre d’entre elles sont liées au travail de Shigeru, qui sera en lien avec de nombreuses maisons d’édition différentes et fréquente évidemment d’autres mangaka. Mais Fumie va également se faire des amies dans le voisinage, et la plus précieuse d’entre elles est certainement Machiko.

Matsuzaka Keiko est absolument adorable dans ce rôle de femme meurtrie par la vie qui va devenir un peu une grande soeur pour Fumie. Lorsque cette dernière arrive à Chôfu, on est au milieu des années 50, et même si la guerre est terminée depuis une dizaine d’années, elle a laissé des traces indélébiles. Outre l’expérience de Shigeru sur le front et la manière dont il la décrira dans certains de ses mangas, c’est certainement avec Machiko et sa famille que la guerre est le mieux évoquée.

Le mari de Machiko, Masashi (Mitsuishi Ken) semble ne pas pouvoir se remettre de la guerre tant sur le plan personnel que professionnel. Sa mère et sa femme tentent tant bien que mal de maintenir la cohésion du foyer et de subvenir aux besoins de tous en tenant une librairie d’emprunt. J’ai beaucoup apprécié ce duo belle-fille et belle-mère, et la mamie (Sasaki Sumie) est vraiment excellente dans son genre. Je crois qu’en fait toutes les grand-mères dans les asadora sont géniales à leur manière ! ^^gegege no nyobo gegege no nyobo

Je suis très loin d’avoir fait tout le tour des personnages, mais comme à chaque fois pour ce type de drama, ils sont trop nombreux, et ça ne servirait pas à grand chose de les passer tous en revue, sauf à vous gâcher le plaisir de la découverte ! Je finirai en revenant un petit peu sur le couple principal du drama et leur relation.

Dans les deux premiers asadora que j’ai vus, comme dans les drama japonais en général, les couples ne font pas de grandes démonstrations d’affection. Cela fait bien longtemps que je m’en suis rendu compte et il me semble que j’ai déjà eu l’occasion de dire que souvent ça n’était pas du tout gênant et ça permettait de montrer certaines choses avec plus de subtilité. Mais je dois dire que là, j’ai quand même un peu tiqué.

Shigeru et Fumie se sont vus une seule fois avant de se marier et de commencer à vivre ensemble. Ils sont donc de parfaits étrangers. La manière dont ils vont apprendre à se connaître et parvenir à se supporter, même à se soutenir malgré les conditions difficiles et malgré des caractères divergents est très bien montrée. Mais la plupart du temps on a plus l’impression qu’il s’agit d’un duo de vieux potes que d’un couple. Vu le contexte, il aurait été franchement bienvenu que la question de leur intimité et de leur affection mutuelle soit abordée. Ca me semble tellement évident que Fumie ait envie de parler de ça avec ses soeurs, ses amies ! Mais non, pas du tout. Du coup, quand le couple a des enfants, on se demande un peu comment ils ont pu les concevoir, c’est à la limite de l’effet Saint Esprit quoi.gegege no nyobo

Dans le générique de début et régulièrement dans les épisodes du drama, sont intégrés des dessins de Mizuki Shgeru. Le mélange est bien dosé et réussi, cela donne vraiment une petite touche unique. On a un bon petit aperçu de l’univers de l’artiste, et on a vraiment envie de découvrir plus Kitaro ou les yôkai. Ces histoires mystérieuses ne sont pas que dans les mangas de Mizuki, elles font partie intégrante de la vie quotidienne du couple Murai et y mettent une petite touche fantastique, notamment à travers certains souvenirs d’enfance de Fumie ou avec les habitudes de Shigeru de traîner dans les cimetières ou autres endroits étranges.

C’est passionnant de suivre l’évolution de la carrière de Mizuki Shigeru, qui nous permet de découvrir le monde de l’édition des manga et toutes ses particularités du lendemain de la guerre aux années 80, avec notamment les deux modes d’éditions qui coexistent pendant un moment, les manga à louer et ceux à vendre, ainsi que la naissance des revues des grands éditeurs. A moins de détester les bandes dessinées japonaises, on y trouve forcément son compte de ce côté-là.gegege no nyobo gegege no nyobo

Que ce soit les paysages des campagnes où ont grandi les deux personnages principaux ou les petites rues commerçantes de Chôfu, les décors du drama sont dans l »ensemble jolis et rendent bien l’ambiance de l’époque.

Tout le long des 156 épisodes, il y a des passages plus captivants que les autres, c’est un peu inévitable sur cette longueur. Mais comme pour Ohisama ou Carnation, le grand atout de Gegege no nyôbo est de nous montrer le quotidien d’une femme sur plusieurs décennies, l’évolution de sa vie personnelle et du monde autour d’elle. De nouveaux personnages ou de nouveaux événements parviennent toujours à relancer l’histoire efficacement.

La bande sonore du drama est dans l’ensemble sympathique. Je ne m’en suis pas lassée, mais je n’ai pas eu non plus de gros coup de coeur, et plusieurs mois après je dois avouer que je ne m’en rappelle plus trop (et Youtube ne peut même pas me donner de coup de main cette fois !). La chanson thème est signée Ikimonogakari. J’ai fini par m’y attacher, elle me rappellera toujours le drama si je l’entends, mais je ne peux pas dire que je suis fan et que j’ai envie de découvrir plus le groupe (que j’avais déjà dû entendre dans d’autres séries, d’ailleurs).gegege no nyobo gegege no nyobo

Mes deux premiers asadora avaient placé la barre assez haute, je dois dire que je n’ai pas apprécié Gegege no nyôbo autant que Ohisama ou Carnation. Mais ça ne veut pas dire que je ne l’ai pas aimé du tout, au contraire ! Il constitue un excellent petit quart d’heure quotidien de divertissement et m’a permis de découvrir un peu la vie et les oeuvres d’un artiste que je connaissais surtout de nom. J’ai envie de découvrir les manga de Mizuki, mais aussi les endroits que l’on voit dans le drama. Si Sakaiminato, village natal de l’auteur qui a développé un véritable tourisme autour de lui, est un peu loin pour l’instant, j’ai déjà eu l’occasion de visiter un peu Chôfu ! :).

1 Commentaire

  1. Commentaires laissés sur l’ancienne version du blog

    Je dois regarder ca !
    Ou trouves tu les asadora ? Ca fait un bout de temps que je n’ai pas cherché a regarder de drama donc je suis un peu perdue dans tout ca. 🙂

    Écrit par : Eugenie | 20.08.2013

    Pour les asadora comme pour tout le reste, j’ai eu ça sur d-addicts. Me semble qu’il doit plus trop y avoir d’alternatives en streaming, mais je suis pas spécialiste ! ^^

    Écrit par : Katzina | 21.08.2013

    Merci j’irai regarder ! Je suis une noob en matiere de drama… et je ne connais que Mysoju pour le streaming.

    Écrit par : Eugenie | 21.08.2013

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