[Drama] Tiger & Dragon

tiger and dragon

Titre japonais : タイガー&ドラゴン

Nombre d’épisodes : SP + 11

Diffusé au : Printemps 2005

Chaîne de diffusion : TBS

Fiche : DramaWiki

 

De plus en plus passionnée par l’univers du scénariste Kudô Kankurô, j’ai décidé de revoir tous les drama qu’il a écrits et que j’avais déjà vus. Tiger and Dragon, drama constitué d’un épsiode spécial introductif suivi de 11 épisodes classiques, a été un des premiers à repasser son mon écran. C’était assez logique car c’est un des premiers que j’ai vus, mais c’est aussi parce que je pensais être capable de l’apprécier encore plus qu’au moment de mon premier visionnage. Et cela a bel et bien été le cas !tiger and dragon

Yamazaki, yakuza de son état, se voit un jour confier comme mission par son boss d’aller collecter les dettes d’un certain Yanaka Shôkichi, conteur de rakugo plus connu sous son nom de scène, Hayashitei Donbei. Se retrouvant à assister à une représentation avant de pouvoir rencontrer Donbei, Yamazaki, qui ignorait tout du rakugo et n’a à la base aucun humour, va se découvrir une passion pour ce sorte de one-man show comique traditionnel.
Il va passer un marché avec Donbei : si le conteur lui donne des leçons, il n’aura pas besoin de rembourser ses dettes, Yamazaki s’en chargera lui-même. Notre élève pas comme les autres, peu à l’aise avec les vieux récits mettant en scène des personnages de l’ère Edo, va les reprendre à sa sauce en se basant sur des événements auxquels il prend lui-même part. Et vu les personnes de son entourage, des événements farfelus, il y en a !tiger and dragon

Un an et demi avant My boss my hero, Nagase Tomoya avait donc déjà endossé un rôle de yakuza. Si notre apprenti en rakugo a bien des similitudes avec le lycéen attardé, on n’a pas pour autant l’impression d’avoir affaire à une copie, et ça pas que grâce à la coiffure. Il faut dire que même si l’univers est là aussi avant tout comique, il est bien différent. Si Yamazaki ignore pas mal de choses et ne réagit pas toujours de la bonne façon, c’est parce qu’il ne connait que les codes d’un univers dans lequel il baigne depuis un très jeune âge sans avoir eu vraiment le choix. Evidemment, dans le fond ce n’est pas un mauvais gars, car là encore l’ingrédient yakuza est utilisé avant tout pour la comédie et on n’est pas là pour montrer du doigt des méchants criminels.
Comme chaque conteur de rakugo, Yamazaki va se voir donner par son maitre un nom de scène : il va devenir Hayashitei Kotora. Kotora signifie petit tigre, et il y a bien sûr une explication particulière.tiger and dragon

Nous avons le tigre du titre du drama, il nous faut maintenant le dragon ! Kotora va rapidement faire la connaissance de Ryûji, un jeune créateur de mode persuadé d’avoir bon goût (mais il est le seul) qui est en fait le deuxième fils de Donbei. On apprend vite que Ryûji, qui n’habite plus chez ses parents, faisait lui aussi partie des élèves Hayashiyatei et était même désigné pour succéder à son père plutôt que son frère aîné. On en apprend bien sûr plus sur ce différend entre père et fils. Le nom de scène de Ryûji est Kotatsu, qui signifie « petit dragon ». C’est bon, le titre est complet ! ^^
Ryûji est un gars assez chiant qui se fait facilement des plans sur la comète et est plutôt égoïste dans son genre. Mais bien sûr, tout ça nous mène la plupart du temps à des situations drôles ! Okada Junichi n’est pas mon acteur préféré mais dans un drama bien écrit et dirigé ça passe sans problème. Et puis du peu que j’ai aperçu du taiga de cette année 2014 où il tient le rôle principal, il se bonifie avec l’âge :).

Issus de milieux complètement différents et n’ayant pas du tout les mêmes perspectives, notre tigre et notre dragon vont entretenir une relation assez particulière. Ils trainent souvent ensemble mais le ton grimpe facilement, surtout parce que Yamazaki ne comprend pas comment on peut se montrer aussi capricieux quand on est issu d’une famille certes un peu envahissante, mais aimante. Il faut dire qu’il y a de l’ambiance à la maison ! 🙂tiger and dragon tiger and dragon

Entre ses dettes, son fils qui fait des siennes, ses représentations et ses élèves toujours présents car ils logent chez lui, Donbei n’a pas le temps de s’ennuyer ! Qui mieux que Nishida Toshiyuki et sa bonne bouille pour cet artiste en quelque sorte père d’une famille nombreuse qui stoppe les querelles sous son toit dès que son épouse a la larme à l’oeil ? J’aime toujours autant la manière de parler de l’acteur, et bien que je n’aie pas eu l’occasion d’entendre de véritables conteurs de rakugo, je le trouve très crédible sur scène.tiger and dragon

Donta, le fils aîné de Donbei, suit toujours l’enseignement de rakugo de son père mais est plus souvent occupé à faire le pitre dans des émissions de variété. On retrouve avec ce personnage un élément récurrent des scénarios originaux de Kudô : l’univers du divertissement, et en particulier de la télévision. Donta va détenir le prestigieux titre de personnalité de la télé la plus détestée, et il officie dans ces programmes si typiques de la télé japonaise où il fait bon crier, rire fort et surtout se moquer de quelqu’un. De lui, en l’occurrence :).
Donta est le genre de personnage qui n’est pas équipé d’un bouton « off » et il ne faudrait pas qu’on le voie plus souvent car il est assez épuisant dans son genre (il faut dire que ses jeux de mots sont aussi idiomatiques que foireux :D). Abe Sadao est d’autant plus efficace dans le rôle que je sais que l’acteur est capable de faire autre chose.tiger and dragon

Les autres élèves « permanents » de Donbei sont plutôt discrets (certains tellement que leur maître oublie leur nom ^^), mais le conteur va avoir un élève de passage qu’on ne peut que remarquer avec son look improbable et sa personnalité si étrange. Incarnation vivante du mot énergumène, Arakawa Yoshiyoshi se montre aussi efficace que dans les autres drama de Kudô où il apparaît.

Voilà du côté du rakugo, qu’en est-il du côté du clan Ryûseikai dont fait partie Yamazaki ? Il est principalement représenté par son boss, dont on n’entend pas véritablement le nom car pour tous ses subalternes, c’est le boss, c’est tout. Mais un vieil ami à lui le surnomme affectueusement Ken-chan ^^. Avec ses bijoux en or et sa tête de tanuki fourbe, on peut dire que Shoufukutei Tsurube a la tête de l’emploi !tiger and dragon

On se rend compte que le bon goût est une affaire de famille quand on voit comment est habillé et coiffé le fils du boss ! :D. Destiné à prendre la succession de son père à la tête du clan, Ginjirô ne veut pas le décevoir mais n’a pas l’air taillé pour ce rôle. Yamazaki est à la fois son professeur et son assistant, et Ginjirô a beaucoup d’estime pour ce « grand frère ». J’avais beaucoup de mal au début avec Tsukamoto Takashi  mais à force de le voir dans les drama de Kudô, j’ai fini par bien l’apprécier. Ginjirô est sympa si on passe le côté capillaire, mais ce n’est quand même pas le rôle de l’acteur que je préfère ! (Shinobuuuuu ! ^^).tiger and dragon

Notre conteur yakuza va aussi avoir l’occasion de rencontrer des amis de Ryûji. Risa (Aoi Yû) est une jeune femme un peu décalée qui assiste Ryûji dans sa boutique à Harajuku. Chibi-T (Kiritani Kenta) est vendeur de disques dans un magasin du même quartier. On ne sait pas grand chose d’eux, mais il y a toujours au moins un d’eux qui est présent dans les délires qui concernent Ryûji !

Megumi, la fille venue du nord dont les longues jambes font tourner la tête à tous les mâles à la ronde, est un personnage complètement tordu comme seul Kudô sait en écrire : elle est à la fois gourde et innocente, mais avec un je ne sais quoi de plus. Ce qui est certain, c’est qu’elle est drôle et qu’elle met beaucoup mieux en valeur Itô Misaki que son rôle de poupée dans Densha otoko.tiger and dragon

Enfin, je me dois de mentionner quelques autres membres de la Kudô team, ces acteurs que l’on retrouve de manière récurrente dans la majorité des drama écrits par le monsieur en question. car on ne les retrouve pas que dans les premiers rôles !
Tout d’abord, Omi Toshinori est Ta-chan, propriétaire d’un restaurant de soba d’Asakusa, quartier où habite Donbei et où se trouve le théâtre où lui et ses élèves se produisent. Je ne connaissais pas l’acteur lors de mon premier visionnage de Tiger & Dragon donc du coup je ne me souvenais pas vraiment de son personnage. Mais maintenant je le connais bien, et il m’a encore bien fait rire. Ta-chan assiste toujours aux représentations des Hayashiyatei et ne se gêne pas pour faire des commentaires. Il est le premier à charrier Kotora pour sa méconnaissance des classiques et son style un peu trop particulier, mais dans le fond il l’apprécie.tiger and dragon

Pour le plus grand plaisir de ceux qui comme moi apprécient la team Kudo, on retrouve, la plupart du temps juste pour le temps d’un épisode, Morishita Aiko, Yakushimaru Hiroko, Furuta Arata ou encore Hoshino Gen. Ah, mais attendez, il y a même Kohinata Fumiyo !
Enfin, hors de la team Kudô, il faut noter l’apparition de Kitamura Kazuki, qui évolue comme notre héros dans l’univers des yakuza. Avec son look, son accent et le ton de voix qu’il prend, il fait bien maquereau sur les bords, c’est assez étonnant, si je puis dire ^^.tiger and dragon

La majorité des drama de Kudô, dont Tiger & Dragon, fonctionnent sur le principe d’un schéma qui est appliqué à chaque épisode. C’est une recette hyper utilisée dans les séries télé en général, et particulièrement sur le petit écran japonais où l’on voit débarquer à chaque saison une multitude de nouveaux drama policiers ou d’enquête au sens large, ou de tout autre genre qui peut se prêter à cette structure (par exemple un drama scolaire avec un prof super génial qui va remettre ses élèves dans le droit chemin…). Mais c’est pourtant dans cette utilisation d’un schéma que réside une partie du génie du scénariste. Parce qu’il nous pond toujours quelque chose de drôle, d’original, de bien ficelé et qui se met parfaitement au service de tous les aspects comiques du scénario.

Lorsque Yamazaki assiste à une représentation de Donbei ou d’un autre conteur, il est tellement emporté par le récit que celui-ci prend vie sous ses yeux, et sous ceux du spectateur par la même occasion. On voit donc apparaitre tout d’un coup des personnages en tenue d’époque dans un décor d’époque, et ces personnages ne sont autres que les acteurs qui incarnent les principaux protagonistes eux-mêmes ! Le contraste avec le contemporain est bien sûr saisissant, et les transitions entre réalité et récit créent une véritable dynamique dans les épisodes.
Cette dynamique est renforcée par les ellipses temporelles, changements de lieux et retour en arrière utilisés dans la narration des événements qui amènent Yamazaki a créer sa propre histoire, qu’il conte sur scène à la fin de l’épisode. L’attention du spectateur est donc constamment sollicitée, mais pas non plus de manière exagérée. C’est décousu juste comme il faut, on ne s’y perd pas non plus, on est porté d’un bout à l’autre par l’ingénieuse mise en scène.

Si Tiger & Dragon a un contenu si riche, c’est aussi parce qu’autour d’un même personnage, ce sont trois univers différents qui se rencontrent. Ces trois univers particuliers ont le point d’être marginaux, dans le sens où il ne s’agit pas de l’univers de la famille japonaise lambda avec la mère au foyer, le père salaryman et les enfants à l’école. Cela ne m’avait pas marquée lors de mon premier visionnage car je ne connaissais pas encore la ville, mais à chacun de ces univers correspond un quartier distinct de Tokyo : Asakusa avec ses vieilles rues marchandes et son temple pour le rakugo, le quartier branché de Harajuku pour la boutique de mode de Kotatsu, et Kabukichô, quartier de la nuit de Shinjuku.

La bande son du drama, signée Nakanishi Kyô, est assez hétéroclite et participe elle aussi à la dynamique des épisodes. Avec par exemple un morceau reprenant une mélodie aux sonorités traditionnelles avec un rythme beaucoup plus urbain et contemporain, elle est vraiment efficace.
Tiger & Dragon dispose d’un générique de début si bref que je ne sais pas si on peut vraiment appeler ça un générique, mais du moins il y a des images et une musique spéciales. Les images en question, sorte de graffitis reprenant des dessins de tigre et de dragon ainsi que des motifs traditionnels utilisés par exemples pour les tissus, sont vraiment chouette. La chanson, que l’on retrouve aussi à la conclusion de chaque épisode, est signée Crazy Ken Band. Elle fait vraiment son effet (notamment en raison des paroles), mais je ne pourrais même pas l’écouter entière car je n’aime pas du tout la voix du chanteur.

Le générique de fin, plus long car il contient cette fois tous les crédits, est lui aussi très réussi. On retrouve tous les personnages sur scène, avec une alternance entre leur version contemporaine et leur version traditionnelle. Et pour ce qui est de la chanson, c’est apparemment le dragon qui gagne sur le tigre, car ce n’est pas une chanson de Tokio mais des V6, le groupe d’Okada Junichi, qui est utilisée. Le combo avec les images de personnages qui chantonnent, tapent dans les mains ou lèvent les bras en rythme est vraiment réussi, après bien sûr ça ne me donne pas envie d’écouter les V6 tous les jours :D.

Avec son concept ingénieux au rythme endiablé et ses personnages hauts en couleurs, Tiger & Dragon est un véritable délice du début à la fin. Parce que oui, même si le drama repose sur un schéma épisodique, il y a quand même un fil conducteur et une vraie fin. La petite pointe de frustration que l’on peut avoir à ne pas toujours saisir les subtilités des histoires de rakugo (les jeux de mots sont souvent intraduisibles et il faut un sacré niveau de compréhension de japonais et de connaissance du domaine, mais on peut se consoler en se disant que même les plus jeunes générations de Japonais n’ont plus toutes les clés pour comprendre !) est effacée par les nombreux autres ressorts comiques utilisés. Les dialogues fusent et les situations s’enchaînent avec une réalisation efficace qui n’accuse pas son âge, et on a vraiment affaire à des moments dramatesques exquis et inimitables. A classer dans la catégorie de drama que l’on peut voir et revoir sans se lasser !

1 Comment

  1. Commentaires laissés sur l’ancienne version du blog

    Je crois que tigre & dragon fait partie de mes dramas préférés. Déjà parce que j’adore Kudô Kankurô, même si certaines de ses séries ont des défauts (la répétition notamment) et ensuite parce que j’adore le casting. Nagase nous joue encore un yakuz un peu concon mais pas trop, Junichi un beau gosse un peu pathétique (mais on l’aime quand même), Tsukamoto même avec sa coupe de cheveux foireuse comme ses goûts vestimentaires (je trouvais son histoire d’amour choupi dommage qu’ils rompent), Abe Sadao est agaçant au possible tout en étant génial (il restera pour toujours Nekota) etc, etc…. Je ne m’étais jamais vraiment penché sur l’univers du rakugo (je connaissais mais sans plus) et ça ne m’a fait qu’apprécier la série d’autant plus, j’aimerais en voir sur scène (bien que je risque de ne rien capter)
    Certaines histoires sont plus inspirées que d’autres mais petit à petit elles prennent leur indépendance. Je ne peux pas exprimer tout l’amour que j’ai pour ce drama. J’avais refait une cure de tigre et dragon, il y a quelques temps et c’était toujours un plaisir de revoir ce drama.

    Écrit par : Tama | 04.01.2015

    Moi aussi j’aimerais beaucoup assister à une représentation de rakugo ! Mais en effet, il faut avoir un sacré niveau pour capter tout ! Je pense même que pas mal de Japonais des plus jeunes générations ne connaissent pas tous les codes pour comprendre toutes les blagues.
    Pouvoir les revoir sans se lasser tellement le scénario fourmille de détails, c’est bien une des grandes qualités des drama de Kudô Kankurô ! Je ne vais pas tarder à me refaire KCE moi :).

    Écrit par : Katzina | 11.01.2015

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