Titre japonais : 銭ゲバ
Nombre d’épisodes : 9
Diffusé en : Hiver 2009
Chaîne de diffusion : NTV
Fiche : DramaWiki
Voilà un autre drama que je ne connaissais pas du tout et que j’avais décidé de regarder en voyant une bonne critique sur le blog de Lynda. Je partais donc avec un bon a priori, renforcé juste avant de commencer le visionnage par l’idée de revoir Matsuyama Kenichi dans un rôle tout à fait différent que celui dans lequel je venais de le découvrir.
Zeni Geba raconte l’histoire de Fuutarô, jeune homme aux origines plus que modestes qui est obsédé par l’argent (c’est ce que le titre du drama signifie, d’ailleurs). On apprend dès le premier épisode à travers des flash-backs que cette obsession s’explique par des événements survenus dans son enfance, autour de la mort de sa mère et de la façon dont son père se comportait. Fuutarô mène une vie plus que frugale en travaillant en intérim dans des usines, amassant jour après jour de l’argent qu’il garde précieusement. Il est convaincu que c’est l’argent qui règne sur le monde, qu’on peut tout faire avec, que tout s’achète.
Fuutarô va revoir par hasard Midori, qu’il avait connu jadis et qui est la fille d’un riche industriel, Mikuni. Il va mettre sur pied un plan diabolique pour rentrer dans la famille Mikuni en se servant d’Akane, la jeune soeur de Midori. On se rend compte rapidement que la question n’est pas vraiment de savoir s’il y parviendra ou pas, car il est vite évident que son plan va fonctionner. Ce qui est aussi intéressant qu’effrayant, c’est de voir comment il va y parvenir, et surtout ce qu’il va faire après. Est-ce qu’il y a encore quelque chose d’humain en lui ? Jusqu’où sa folie de l’argent peut-elle le mener ?
Matsuyama Kenichi est vraiment excellent dans ce rôle plus que sombre. Ses regards, ses rires ou ses sourires ont vraiment quelque chose de flippant et il exprime tout à fait le côté torturé de Fuutarô, personnage complexe qui attire tour à tour le dégoût et la compassion, la haine et la sympathie. Tout comme dans Sexy voice and Robo, l’acteur est à fond dans son rôle, et je l’apprécie décidément beaucoup. Saitô Ryûsei, qui incarne Fuutarô enfant, est lui aussi très bon.
Le personnage de Midori est joué par Mimura, que je n’avais encore jamais vue. Déjà au départ, alors qu’elle semble être une simple fille de bonne famille, je n’avais rien contre son interprétation, mais au fur et à mesure que l’histoire prend une tournure dramatique pour elle et sa famille et que sa personnalité se révèle, je l’ai vraiment trouvée convaincante. Akane est au premier abord une fille un peu trop cruche qui se fait embobiner, et on a vraiment envie de lui dire qu’elle est trop naïve, que c’est évident que Fuutarô se paie sa tête puissance dix mille. Mais là encore les événements font que le personnage est intéressant, et l’interprétation de Kinami Haruka est tout à fait à la hauteur.
Le père de Fuutarô (joué par Shiina Kippei) est un personnage que j’ai aussi énormément apprécié. On devrait juste le détester, mais son humour très incisif et ironique fait qu’il devient malgré tout sympathique. Comme Fûtarô, il suscite vraiment des sentiments étranges et dérangeants chez le spectateur. Je n’étais totalement convaincue par le personnage d’Ogino, le flic, mais au bout du compte il sert quand même très bien l’histoire. Les autres personnages complètent très les personnages principaux, avec par exemple la présence d’une famille qui tient un modeste restaurant et qui donne à la série ses seuls petits moments d’insouciance, même si l’on devine que même de ce côté ça va se gâter.
Comme il n’y a que neuf épisodes, il n’y a vraiment pas de longueurs et j’ai été dès de le départ conquise par l’ambiance du drama, avec par exemple ses paysages industriels, les tons de brun dominants dans les décors. J’ai également bien aimé la présence d’un plan décalé à 90 degrés une ou deux fois par épisode (ça veut sûrement rien dire cette expression mais je vois pas comment expliquer), et en général la réalisation sert bien l’histoire et les personnages.
Et pour parfaire le tout, la musique est excellente ! On a le droit à des thèmes orchestrés où violons et trompettes dominent, et l’un des thèmes qui revient le plus souvent m’a énormément fait penser au thème principal du film 2046 par son rythme et son instrumentation. La chanson du générique de fin, à l’ambiance un peu joyeuse, forme un contraste avec le reste du drama qu’on peut ne pas apprécier, mais pour ma part ça ne m’a pas du tout dérangée.
Mention spéciale aussi pour la fin du drama, qui est tout bonnement excellente, une des meilleures que j’aie vues je dirais. Avec les événements de la fin du 8ème épisode, on se demande vraiment ce qui va pouvoir se passer dans le 9ème et dernier épisode, et j’ai vraiment été bluffée, c’est vachement bien fichu.
Comme pas mal de drama, Zeni Geba est tiré d’un manga. D’après ce que j’ai pu en apercevoir, le dessin est assez particulier, et je suis maintenant assez curieuse de voir ce que ça peut donner, tout comme d’autres oeuvres du mangaka George Akiyama.
J’ai vraiment adoré Zeni Geba, et la seule chose qu’on peur reprocher au drama c’est son total manque d’optimisme et sa noirceur. A ne pas regarder donc si on est dans une phase où on veut croire que tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil, mais sinon si vous voulez vous mettre quelque chose de tragique, de sérieux et d’intelligent sous la dent, foncez !
Commentaires laissés sur l’ancienne version du blog
e tombe au bon moment ^_^. Je reviens sur ton commentaire précédent, j’ai vu pour la 1ère fois Matsuyama dans « Death Note » mais j’ai trouvé l’adaptation soporifique, du coup le garçon ne m’a tapé dans l’oeil qu’à partir de « Sexy Voice », je ne suis pas trop son actu films mais il était pas mal du tout dans « Detroit Metal City ».
Voilà, sinon je continue de me régaler en lisant ton article, j’ai un pincement au coeur en revoyant la bouille de Futaro enfant, j’ai pas insisté dessus mais le gamin était très touchant, difficile d’haïr le perso malgré ses actes…Le père en tenait une sacrée couche, durant les flashbacks, je l’ai détesté mais son côté clown dans la suite du drama fait malgré tout sourire.
Tu parle des décors, ça t’a pas fait penser à ceux aussi noirs de « Byakuyakou » ? Ah purée, qu’est-ce que j’ai adoré ce drama, y’en a pas tant que ça dans ce style très sombre quand j’y pense, en tout cas pas dans les plus récents.
Écrit par : Lynda | 12.01.2010
Maintenant que tu le dis, c’est vrai que les décors de Byakuyakou étaient tout à fait de ce style-là. Sinon, le côté usines et aussi la maison bourgeoise m’ont fait pensé à Karei naru ichizoku.
C’est sûr que même si c’est pas le genre de drama qui donne envie d’être optimiste et de croire en l’humanité, ça serait bien d’en voir plus souvent, surtout si c’est si bien fait, après tout c’est ça qui est chouette dans les dramas, la diversité des genres ^^.
Écrit par : Katzina | 13.01.2010