Alors que je loupe tellement de films asiatiques à cause de leur distribution souvent limitée, j’étais bien contente que celui-ci passe à Rouen. Le réalisateur de ce film est Kore-Eda Hirokazu, auteur également de Nobody Knows, que j’avais vu à sa sortie en 2004 et que j’avais beaucoup aimé. L’histoire est vraiment bouleversante, et le jeu des enfants est tout simplement excellent (l’un d’eux avait d’ailleurs en le prix d’interprétation à Cannes). Autre raison de voir ce films : Abe Hiroshi, que j’ai adoré dans plusieurs drama, y tient l’un des rôles principaux. J’ai également eu la bonne surprise d’y retrouver Natsukawa Yui, qui jouait avec lui dans Kekkon dekinai otoko.
Still Walking est le genre de films dont certains diront : c’est chiant, c’est lent, il se passe rien, y’a pas d’intrigue. On assiste à une réunion de famille pendant un weekend et certes, il ne se passe rien d’imprévu : les femmes cuisinent, tout le monde mange, les enfants jouent… Mais ce qui est formidable, c’est la façon dont on apprend tout sur les personnages rien qu’en les observant discuter entre eux. On suit à peine plus de 24 heures de leur vie, mais ils prennent rapidement une profondeur, et tous les problèmes de famille évoqués, ou plutôt sous-entendus, nous parlent forcément d’une façon ou d’une autre. C’est une famille japonaise, mais une famille avant tout, et dans les relations père/fils, mère/fille, mère/belle-fille, on se rend compte que c’est un peu pareil partout !
Les acteurs sont tous très justes, et l’on se croirait presque dans un documentaire s’il n’y avait pas des plans très particuliers et les quelques scènes d’extérieur, très belles. La musique est très simple et pas très présente, au niveau de l’ambiance sonore tout se joue plutôt autour de tous ces bruits relatifs à l’été japonais, qui créent cette ambiance calme, comme si le temps s’était arrêté. Et c’est en fait le cas pour certains membres de la famille, en particulier le père. Le rythme est lent, certes, mais je trouve que ça permet de se sentir plus proches des personnages, on a vraiment l’impression d’être avec eux dans la maison. Ce film montre parfaitement qu’on peut créer une émotion sans aller chercher de grandes aventures ou sans tomber dans le grand drame, juste en montrant des gens normaux avec une vie normale, en toute simplicité.
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