[Film] Tonde Saitama

tonde saitama

Lorsqu’on a décidé au printemps avec l’autochtone de se programmer régulièrement un long métrage le weekend, Tonde Saitama est l’un des premiers que nous avons vus. Je ne sais plus exactement où est-ce que j’en avais entendu parler, mais vu que c’est un des plus gros succès de 2019 j’ai croisé son nom quelque part même si je suis très peu ce qui sort dans les cinémas japonais. Je savais en tout cas que c’était quelque chose de drôle et effectivement, je le dis tout de suite, on s’est vraiment bidonné !

Dans un Japon alternatif, il fut un temps où le département de Saitama était fortement arriéré et où ses habitants étaient considérés comme des pestiférés et interdits de pénétrer sur le territoire de l’illustre capitale de Tokyo. La légende dit que c’est grâce à une petite poignée de rebelles devenus de véritables héros que Saitama, le département où il n’y a rien, même pas la mer, a enfin pu triompher et se sortir de cette situation injuste.

Tout commence le jour où un mystérieux nouvel élève, Asami Rei, débarque au prestigieux lycée de Hakuhôdô, où il règne une ambiance digne du château de Versailles en mode shôjo. Dannoura Momomi, fils du gouverneur de Tokyo, y était jusque là l’élève le plus populaire. Il ne va pas voir ce nouveau venu d’un bon oeil, mais va être en même temps subjugué par sa beauté et sa classe.

Je l’ignorais avant mon visionnage, mais il y a à l’origine du film Tonde Saitama un manga du même nom, publié au début des années 80 et qui ne compte qu’un seul volume car il n’a pas été achevé. L’adaptation est donc assez libre, mais dès les premières scènes on sent bien l’influence manga. Et je dis ça dans le bon sens du terme ici, car on est à fond dans la parodie !

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Le personnage de Momomi est incarné par Nikaidô Fumi. J’ignore s’il y a des précédents dans les adaptations de manga « live », mais l’idée de choisir une actrice pour jouer le rôle d’un jeune homme efféminé est franchement bonne. Le rôle est bien sûr à des années lumière de ceux des drama dans lesquels j’ai vu l’actrice auparavant, mais ça fonctionne à merveille.

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Rei est quant à lui joué par GACKT, et si je ne peux pas nier que dans ce cas précis son physique particulier convient à merveille j’ai toujours autant de mal avec lui, et plus généralement les personnes qui ont eu un peu trop recourt au bistouri (genre Fukada Kyôko) car ça fout en l’air toute l’expressivité de leur visage.

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Akutsu est le majordome du gouverneur de Tokyo. C’est impossible d’en dire plus sur le personnage mais il est vraiment terrible dans plusieurs sens du terme et j’étais ravie de retrouver Iseya Yûsuke dans un rôle aussi barré.

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Un autre personnage clé de la lutte épique auquel le spectateur va assister est le légendaire duc de Saitama (Kyômoto Masaki, un peu gacktesque aussi dans son genre). J’ai vraiment eu l’impression que le perso était tout droit sorti d’un jeu vidéo ! Je vous laisse découvrir les autres citoyens de Saitama qui vont se battre pour leur dignité :).

La légende de la libération de Saitama est contée au spectateur à travers la famille Sugawara, qui va entendre la fameuse histoire à la radio en voiture. Il y a le père (Brother Tom), la mère (Asô Kumiko) et la fille (Shimazaki Haruka, native de Saitama comme plusieurs autres acteurs et actrices qui ont des rôles secondaires).

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J’ai adoré l’univers déjanté de Tonde Saitama et la manière dont il pousse à l’extrême le fait que le département japonais soit peu populaire. Je ne connais même pas assez l’Île-de-France pour dire lequel de ses départements serait le plus comparable. Saitama, c’est à la fois la banlieue un peu « craignos » (à l’échelle japonaise hein) et la cambrousse dans sa partie la plus éloignée de la capitale. Le département est parfois surnommé Dasaitama, dasai signifiant ringard, nul. Mais moi, en fait, pour pas mal de raisons j’aime bien Saitama : lors de mon premier voyage au Japon, j’ai logé là-bas, et la ville où j’habite depuis cinq ans, si elle fait partie du département de Tokyo, n’est qu’à 2 ou 3 kilomètres de Saitama et en faisait même partie dans un des anciens découpages administratifs du début de l’ère Meiji. Et puis, j’en ai déjà parlé pas mal de fois sur le blog, c’est pas qu’il n’y a rien du tout à Saitama, c’est qu’il y a plusieurs petits coins très chouettes (vous pouvez le vérifier avec mon tag Saitama ^^).

La manière dont le film met en scène les autres départements du Kantô est également hilarante : Kanagawa collabore avec Tokyo, Chiba est un peu mieux lotie que Saitama (parce qu’il y a la mer ! XD) mais ce n’est pas génial non plus. Et j’ai explosé de rire quand on nous montre un peu ce qui se passe à Gunma ! Un des moments les plus tordants avec la scène où l’on nous montre comment un individu suspecté d’être citoyen de Saitama doit dénier son appartenance au département maudit. Et puis il y a pas mal d’autres répliques qui, prises hors contexte, n’ont pas forcément beaucoup de sens mais n’en sont pas moins géniales. Je ne pensais pas par exemple qu’un simple « Viens avec moi à Tokorozawa » pouvait faire rire autant.

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Entre le lycée en mode château de Versailles, la milice tokyoïte high tech, les paysans de Saitama qui semblent être dans une faille temporelle de l’ère Edo et une grande bataille digne de Sekigahara, le mélange des genres est détonnant et franchement réussi. L’OST ne m’a pas particulièrement marquée mais par contre mention spéciale pour la chanson du générique de fin dont les paroles enfoncent bien le clou pour se moquer gentiment de Saitama.

Attention la bande annonce comme souvent en dévoile un poil trop !

Tonde Saitama n’a apparemment pas (encore) eu de sortie officielle en-dehors du Japon et c’est bien dommage. Il faut dire que ça détonne pas mal avec le genre de films japonais hors films d’animation qui sortent généralement en France. Pas le même public, sûrement, mais ça changerait que de toujours fantasmer sur la tradition et la modernité (oui bon je sais Kore-Eda c’est encore un peu différent ^^). Bref, si vous avez besoin d’une bonne dose d’humour débile bourré de petites références, c’est ce qu’il vous faut !

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