Titre japonais : きょうの猫村さん
Auteur : Hoshi Yoriko
Nombre de volumes : 4, série en cours
Editeur en France : Kana, collection Made In
Fiche : Manga-news
Lorsque j’ai vu pour la première fois des volumes de ce manga en librairie, j’ai tout de suite été attirée par son nom et par le personnage qui ornait les couvertures. Un chat ! Un chat qui se tient debout, même ! J’ai mis la série dans la longue liste de manga que je voudrais lire qui ne se vide pas beaucoup vu le peu de temps que je consacre à cette activité, et j’ai failli plusieurs fois craquer pour un volume ou deux dans les boutiques d’occasion. Mais du coup, j’ai fini par lui préféré l’emprunt, et cette fois ce n’est pas la bibliothèque de Rouen qui m’a fournie mais ma bibiliothécaire privée ^^.
Nekomura-san est particulier sur bien des points. On remarque d’abord qu’à l’instar des autres séries publiées dans la collection Made in de Kana, son format est plus grand. Et quand on feuillette un volume, on s’aperçoit que toutes les pages ont le même découpage : deux grandes cases par page, ni plus ni moins. Cela joue évidemment beaucoup sur la narration et est lié au mode de prépublication hors du commun du manga : son auteur, Hoshi Yuriko, met en ligne chaque jour sur le site internet nekomura.jp une nouvelle case.
Last but not least, le dessin n’a vraiment rien à voir avec ce qu’on s’attend à trouver dans un manga. Même si je n’ai pas tant lu de manga que ça, je sais très bien que les styles de dessin peuvent être hyper différents tout comme le chara design peut varier beaucoup dans un anime, mais là j’ai envie de dire que ça n’a vraiment rien d’un manga, et que si on ne connaissait pas le contexte de l’histoire, on ne devinerait pas du tout que c’est une oeuvre japonaise. On aime ou pas les traits hyper simplifiés des personnages et des décors, et pour ma part j’ai trouvé que cela formait vraiment un tout avec l’histoire et le format et que les dessins étaient très vivants.
L’héroïne qui donne son nom au manga, madame Nekomura, est une chatte qui travaille comme employée de maison par le biais d’une agence de placement. C’est d’ailleurs là-bas qu’elle loge, avec des collègues et la patronne de l’agence qui a bien voulu l’engager bien qu’elle soit une chatte. Madame Nekomura a appris à faire la cuisine et le ménage chez ses anciens maîtres. Mais une fois que le fils de la maison qu’elle chérissait tant fut parti pour de lointaines contrées, elle a senti qu’elle n’avait plus sa place là-bas et a décidé de gagner sa vie pour pouvoir apprendre les langues étrangères et rejoindre son jeune maître adoré là où il était.
Notre courageuse chatte de ménage va être placée chez une famille aisée mais pas vraiment unie, les Inugami (leur nom n’a sûrement pas été choisi au hasard vu que inu signifie chien ^^). La maîtresse de maison insiste particulièrement sur le fait que madame Nekomura ne doit pas s’aventurer au fond du couloir et ouvrir la mystérieuse porte qui s’y trouve. Mais la minette est curieuse, et elle ne va pas pouvoir résister longtemps malgré les rumeurs de fantôme qui circulent dans le voisinage !
Très consciencieuse, madame Nekomura tente de faire au mieux pour tout le monde, ce qui n’a rien d’évident entre la cadette de la famille, Oniko, qui est en pleine crise d’adolescence, et les parents qui se font la tête car monsieur a une maîtresse et ne pense qu’à son travail. Le félin va petit à petit devenir le confident de chacun d’une façon ou d’une autre, et ce qu’on prend d’abord pour de la naïveté ou de la méconnaissance des relations humaines s’avère bien souvent être plutôt du bon sens dans cette famille si compliquée qui ne communique presque pas.
Si elle marche sur deux pattes, passe l’aspirateur, prépare des « miaoumelettes » ou aime regarder des séries télé policières avec ses collègues le soir, madame Nekomura a aussi des habitudes bien félines. Elle a tendance à s’endormir très facilement, et quand quelque chose l’agace, elle fait ses griffes pour se calmer. Et ça, c’est vraiment amusant ! La petite chatte qui son tablier à son nom et qui chante en travaillant devient très vite attachante et une fois qu’on est lancé dans la lecture de ses aventures, c’est dur de s’arrêter, surtout qu’il n’y a pas de séparation en chapitres. Allez, encore quelques pages, ça se lit très vite ! ^^
Avec son format et son histoire hors du commun, Nekomura-san est un manga vraiment unique en son genre qui analyse de façon fine et originale les relations humaines et ce, vous l’aurez deviné, sur un ton jamais trop sérieux. Bien que le dessin soit très épuré, l’auteur parvient à créer un univers facile à aborder et des personnages authentiques. J’ai lu à ce jour les trois premiers volumes, et je vais continuer avec plaisir à suivre les aventures de cette chatte pas comme les autres. C’est évident que cela ne peut pas plaire à tout le monde, mais même pour moi qui ne me suis jamais gavée de manga plus classiques, c’est agréable de voir quelque chose se si différent.
Be the first to comment