[Manga] L’école emportée

long love letter

Titre japonais : 漂流教室

Auteur : Umezu Kazuo

Nombre de volumes : 6 (pour l’édition française du moins), série terminée

Editeur en France : Glénat

Fiche : Manga-news

J’ai voulu lire ce manga après avoir vu son adaptation en drama, Long Love Letter. Même si je savais que l’adaptation était très libre, j’étais curieuse de lire l’oeuvre originale. Le fait qu’elle date des années 70 (d’habitude les mangas que je lis sont récents, le plus vieux étant Hana Yori Dango) et qu’elle soit d’un genre différent de ce que j’ai l’habitude de lire ou de voir a aussi beaucoup joué. Et puis j’ai eu la chance de pouvoir emprunter tous les volumes à la bibliothèque municipale.

L’école emportée narre la disparition brutale d’une école primaire et de tous ses occupants, mystérieusement projetée dans un monde désertique, dépourvu de vie, où le sable dispute à un ciel aux brumes obscures les limites incertaines de l’horizon noir. Complètement dépassés par la situation, les adultes chargés de la protection des enfants vont se révéler incapables d’assurer leur rôle. Certains laisseront libre cours à leur folie naissante, d’autres préféreront le suicide. C’est dans ce monde que les enfants, désemparés, à court de repères tant familiaux que géographiques, se devront à eux seuls de s’accorder l’espoir d’une survie improbable.

(Source : Glénat)

D’habitude je ne ressens pas le besoin d’aller choper un résumé quelque part, mais en fait c’est bien pratique ^^. La première grosse différence avec le drama, c’est donc qu’il s’agit d’une école primaire et non pas d’un lycée, et que tous les élèves y sont présents : il n’y a donc pas seulement quelques dizaines de personnes, mais environ 850 si je me souviens bien. Ca fait donc plus de monde pour la boucherie ! Car c’est là la deuxième grosse différence : le manga est beaucoup plus trash (ou le drama est édulcoré, comme ou voudra ^^), et quand je disais un genre différent de ce que j’ai l’habitude de lire, c’est là que je voulais en venir.

Oui, bien sûr, c’est encore plus dérangeant de voir des enfants se faire tuer, ou pire se tuer entre eux, mais plus le manga avance moins on y fait attention tellement le genre de scènes est fréquent, et ça c’est peut-être un peu dommage. Mais on comprend très bien que l’auteur ne montre pas ces scènes de massacre histoire de montrer du sang, qu’il veut illustrer la dureté du monde dans lequel se retrouvent les enfants, et surtout la dureté des relations qui se développent entre eux quand il s’agit de survie.

Puisqu’on en est sur les points qui m’ont un peu dérangée (pas très logique peut-être de commencer par ça mais bon ^^), il y a la temporalité un peu étrange : on a presque l’impression que tous les événements se déroulent en l’espace d’une journée, tout s’enchaîne sans que les enfants aient le moindre répit, on les voit à peine se coucher et dormir. C’est sûr que ça évite des longueurs, ça donne un dynamisme certain, mais les repères de temps sont vraiment brouillés, surtout quand il y a des allers-retours entre le monde de l’école et le monde « réel ». Ca donne aussi l’impression que la fin arrive un peu vite. Mais la fin en question, semblable à cette du drama, je l’ai trouvée très bien ^^.

Ensuite, pour ce qui est du héros, Sho, il est un peu caricatural : toujours prêt à aider les autres même quand on veut sa peau, il a un sens de la justice on ne peut plus aigü. On aimerait peut-être voir un peu plus ses faiblesses. Enfin, les enfants ont parfois des réactions ou des réflexions qui font un peu trop adultes. C’est vrai que les plus âgés d’entre eux sont supposés avoir 12 ans, mais parfois ça ne fait quand même pas très naturel, ne serait-ce que dans la tournure des phrases. Enfin pour ça, c’est peut-être aussi dû en partie à la traduction française. D’ailleurs, j’ai pas trouvé très judicieux de transformer les plus jeunes élèves en maternelles sous prétexte que le cycle primaire compte 6 années au Japon et seulement 5 en France. Une petite note explicative et la conservation des niveaux (première, deuxième année…) aurait été plus claire.

A part ces détails, le manga se lit vraiment très bien, même en connaissant l’histoire dans les grandes lignes. J’ai encore une fois été assez bluffée par l’univers imaginé par l’auteur, et le principal thème qui se cache derrière la tragique histoire des enfants, l’avenir de notre planète. On nous rabâche les oreilles ces dernières années à cause des problèmes de pollution, de réchauffement climatique, comme si on venait tout d’un coup de s’en rendre compte, mais en fait pas du tout. Au début des années 70, alors que le Japon comme tous les pays développés était encore en pleine croissance, il y avait des gens qui étaient déjà bien conscients du fait que le mode de développement effréné de ces pays ne pourrait pas durer et pourrait avoir de terribles conséquences. Et j’aime vraiment ce qu’a pu imaginer Umezu à partir de ce constat.

Les dessins ont évidemment un style assez différent de ce à quoi j’ai pu être habituée avec les mangas récents, mais je dois dire que j’ai plutôt accroché, les visages sont dans l’ensemble très expressifs. Les volumes sont plus petits que le format habituel, quand on est bigleux comme moi question confort de lecture c’est pas forcément terrible, mais sinon je n’ai rien trouvé à leur reprocher, et les couvertures aux couleurs vives très psychédéliques sont assez sympas.

Je pensais parler un peu plus de la comparaison entre le drama et le manga, mais en fait je ne sais pas si c’est très judicieux de le faire ici, je dirais donc qu’avec le recul, même si le drama est très différent, je trouve que l’adaptation était vraiment bien faite. Il est beaucoup moins dur, mais la force du message est toujours là. On retrouve en fin de compte la grande majorité des événements, même s’ils ne se déroulent pas de la même façon.

Pour conclure, je suis vraiment contente d’avoir eu l’occasion de lire ce manga, c’était vraiment intéressant de lire quelque chose d’une époque un peu différente et sur des thèmes différents, d’explorer la variété du support. Je le conseille vivement, à moins de ne pas supporter de voir des tits n’enfants se faire maltraiter ^^.

1 Commentaire

  1. Commentaires laissés sur l’ancienne version du blog

    Ça donne envie tout ça. Une boucherie estudiantine? Ça peut être sympa. Je garde le titre dans un coin du cerveau, je pense en avoir déjà entendu parler mais j’ai dû fuir en raison de sa date de publication.

    Écrit par : Sirius | 10.02.2010

    Moi aussi je suis passé à coté et ça donne plutôt envie, surtout que j’ai déjà entendu parler de Kazuo en bien. Merci pour ce billet ! : )

    Écrit par : Jevanni | 11.02.2010

    C’est vraiment chouette si je vous ai donné envie de lire ce manga à tous les deux ^^. Je n’en lis pas beaucoup, et la plupart du temps ils sont très connus, comme quoi ça a du bon d’aller chercher un peu ailleurs ^^.

    Écrit par : Katzina | 12.02.2010

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