[Drama] Natsuzora

natsuzora

Titre japonais : なつぞら
Nombre d’épisodes : 156 de 15 minutes
Période de diffusion : Printemps / Eté 2019
Chaîne de diffusion : NHK
Fiche : DramaWiki

Quand la NHK a annoncé les premiers détails sur ce qui serait son centième feuilleton du matin quelque part en 2018, j’ai tout de suite été enthousiasmée : les lieux tout comme les thèmes choisis me plaisaient beaucoup, et j’étais bien partante pour découvrir Hirose Suzu, que je connaissais de non mais que je n’avais pas encore eu l’occasion de voir dans un drama (ni dans un film, vu que j’en regarde trop peu). Mon enthousiasme a encore monté d’un gros cran quand j’ai appris que la chanson thème serait une composition de mon groupe préféré ! Heureusement, en attendant le printemps 2019, il y a eu du bon côté asadora avec la fin de Hanbun Aoi et le succulent Manpuku.

Okuhara Natsu nait en 1937 à Tokyo, cadette d’une famille de trois enfants. Elle va perdre ses deux parents pendant la guerre et va être recueillie par Shibata, un camarade de front de son père qui va l’emmener dans son village natal de Tokachi à Hokkaidô. Natsu va ainsi trouver une nouvelle famille, mais se retrouver séparée de son frère et de sa soeur et finir par les perdre de vue. Elle va passer le reste de son enfance à s’occuper de vaches laitières avec son grand-père adoptif. Une fois devenue jeune adulte, elle va se retrouver déchirée entre sa profonde affection pour la famille Shibata et son activité et son intérêt grandissant pour l’animation, nourri par sa passion pour le dessin. Natsu va finalement aller tenter sa chance à Tokyo et va faire partie des pionniers de l’animation japonaise.

natsuzora opening

Natsuzora s’inspire très librement de la vie de l’animatrice Okuyama Reiko, qui a fait une grande partie de sa carrière chez Tôei Animation et a par la suite travaillé pour Mushi Production et Nippon Animation. Beaucoup d’éléments de sa vie professionnelle ont été conservés (même si bien sûr, le nom des entreprises et des oeuvres ont été changés comme nous le verrons), mais de ce que j’ai pu voir, ce qui concerne sa vie personnelle est différent. Le mélange est en tout cas réussi et permet, à travers l’enfance et l’entourage du personnage de Natsu, d’explorer pas mal de sujets différents en plus de l’animation.

Cent feuilletons du matin, ce n’est pas rien, et pour marquer le coup, l’équipe de production de la NHK s’est fait plaisir et a inclus dans le casting un grand nombre d’actrices ayant tenu le premier rôle d’un asadora. C’est déjà une tradition de voir une actrice revenir dans un rôle de mère, voire de grand-mère, mais cette fois ils ont vraiment mis le paquet comme vous allez le voir. On retrouve notamment les actrices d’Oshin, produit en 1984 et qui reste l’asadora qui a eu les plus forts taux d’audience. Le long des 293 épisodes, trois femmes d’âge différent y ont interprété l’héroïne à différents stades de sa vie.

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Pour son centième asadora, la NHK nous offre une héroïne très représentative du genre mais non pas moins sympathique. Après avoir vécu l’enfer des bombardements et de la survie dans les ruines de Tokyo avec son frère, sa soeur et d’autres enfants livrés à eux-mêmes, Natsu est consciente de la chance qu’elle a d’avoir trouvé une famille pour l’accueillir au lieu d’être envoyée à l’orphelinat. Même si les Shibata vont la traiter comme leur fille, on sent qu’elle garde ce sentiment de devoir en faire plus et se montrera très travailleuse à la ferme comme à l’école. Une fois jeune adulte, son esprit est monopolisé par la passion dont elle a réussi à faire son métier, et comme bien souvent elle va mettre bien du temps à admettre ses sentiments pour un certain jeune homme de son entourage. C’était du coup le tout premier rôle dans lequel j’ai vu Hirose Suzu, qui ne fait donc pas partie de ces actrices qui ont réellement débuté avec un asadora car elle avait tout de même déjà à son actif plusieurs rôles dans des drama et des films. J’ai besoin de la voir dans un rôle bien différent (j’ai une idée précise en disant ça ^^) pour décider si elle fera partie de mes chouchoutes, mais objectivement rien à redire sur sa prestation. C’est la jeune Awano Sari qui tient le rôle de l »héroïne enfant.

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Shibata Taiju fait partie de ces pionniers de Hokkaidô qui sont venus d’autres régions du Japon pour tenter de vivre de la culture et de l’élevage et qui ont dû rendre cultivables leur terre à la force de leurs mains en faisant face au rude climat. Il n’est pas franchement enchanté lorsque son beau-fils amène une bouche de plus à nourrir à son retour du front, mais cette apparente froideur va laisser rapidement place à une très grande affection. Les grands-pères taciturnes et bourrus sur les bords, on connait, mais le personnage est particulièrement réussi dans son genre et j’ai adoré Kusakari Masao dans ce rôle. Il est vraiment fait pour le look pionnier barbu :D. Sa relation avec Natsu est vraiment émouvante et même quand il a des réactions ou des idées en opposition avec sa famille on n’arrive pas trop à lui en vouloir.

Shibata Takeo était au front avec le père de Natsu, et ils se sont fait mutuellement la promesse de veiller sur la famille de l’un s’il arrivait quelque chose à l’autre. Il regrette de devoir séparer Natsu de ses frère et soeur, mais ayant déjà 3 enfants, il lui est difficile d’en imposer plusieurs à sa famille. Même s’il ne se dispute jamais violemment avec son beau-père Taiju, il ne s’entend pas particulièrement bien avec lui et préfère prendre un emploi à la coopérative agricole plutôt que de rester travailler à la ferme. Le contexte y est certes pour beaucoup, mais c’est clairement un rôle différent pour Fujiki Naohito, qui avait déjà eu un rôle dans un asadora qui est en haut de ma liste.

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Fujiko, la fille de Taiju et l’épouse de Takeo, se demande un instant comment elle va pouvoir accueillir dans son foyer une enfant de plus, mais elle devient très rapidement sensible au sort de Natsu et toutes deux vont devenir très proches. Taiju n’évoquant jamais le sujet, c’est à travers le récit de Fujiko que l’on apprend comment les Shibata sont arrivés à Hokkaidô, et comment sa mère est morte alors qu’elle était encore enfant. Comme elle a été élevée par son père et que c’est son mari qui est « entré » dans sa famille et pas l’inverse, Fujiko a de bonnes conditions pour affirmer son caractère. Matsushima Nanako, qui était l’héroïne de l’asadora du printemps 1996, a ici un joli rôle de mère.

Teruo (Kiyohara Shô) est l’aîné des enfants Shibata. Il va douter de la confiance de son grand-père qui préfère apprendre comment s’occuper des vaches laitières à Natsu plutôt qu’à lui, mais va réussir à prendre confiance en lui. La benjamine de la famille, Akemi, n’avait même pas 3 ans quand Natsu est arrivée. Encore plus que pour ses deux aînés elle est donc une véritable soeur.

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La cadette de la famille, Yumiko, a le même âge que Natsu, et c’est assez logiquement elle qui va le plus souffrir de l’arrivée imprévue d’une soeur adoptive. Malgré leurs caractères très différents, Yumiko et Natsu vont heureusement devenir très complices en grandissant. Yumiko n’a pas sa langue dans sa poche, elle est la première à dire à Natsu qu’elle n’a pas besoin d’être tout le temps une fille modèle. Si elle ne méprise pas le travail de sa famille, elle aspire à d’autres choses et voit son avenir dans une grande ville. Son parcours est vraiment intéressant, surtout mis en parallèle avec celui de Natsu. S’il peut paraître convenu, j’y ai pour ma part vu un peu plus que ça :). J’ai énormément apprécié dans ce rôle l’espiègle Fukuchi Momoko, qui pour moi fait une excellente candidate pour être l’héroïne d’un prochain asadora (même si du coup, une autre actrice du cast de Natsuzora en a décroché un à l’heure où j’écris ces lignes ^^).

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A la ferme, Natsu va aussi beaucoup apprendre de Yûkichi et Kikusuke, les deux commis qui secondent Taiju et qui sont père et fils.

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Dans sa nouvelle école de Tokachi, la jeune Natsu va faire la connaissance de Tenyô, originaire comme elle de Tokyo et fraîchement débarqué sur la grande île du nord. Ses parents ont quitté la capitale en ruines en espérant trouver une vie meilleure, mais leurs terres sont dures à cultiver et la chance ne leur sourit pas. Alors que son père Seiji (Totsugi Shigeyuki) est près à renoncer, c’est Tenyô lui-même qui va vouloir dompter cette terre qu’il a complètement adoptée et se lancer dans l’élevage. Comme son frère aîné Yôhei, Tenyô aime le dessin et la peinture, et son art va prendre une place particulière dans sa vie. Comme le peintre de Manpuku, Tenyô est basé sur un personnage réel, l’artiste Kanda Nissho. Son parcours est vraiment intéressant, et je vais très sûrement avoir l’occasion de revoir l’acteur Yoshizawa Ryô car il a décroché pas moins que le premier rôle pour le taiga supposé être diffusée en 2021 ! Le rôle de la mère de Tenyo, Tami, est tenu par Kobayashi Ayako, qui était l’héroïne d’Oshin dans son enfance.

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Natsu et la famille Shibata vont un jour rencontrer Yachirô (Nakahara Takeo) et Sara (Kitano Kii), qui vivent en ermites ou presque dans la montagne. Yachirô a un don pour faire des sculptures d’animaux en bois.

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Natsu va choisir de finir sa scolarité au lycée agricole de Tokachi, où la très grande majorité des élèves sont des garçons. Elle va sans surprise sympathiser avec la seule autre fille de sa classe, Yoshiko (Tomita Miu). Le personnage est assez caricatural, ou plutôt la manière dont il est traité : Yoshiko, c’est la gentille ronde garçon manqué qu’on ne voit pas comme une fille, contrairement à la jolie Natsu. Ce n’est qu’un personnage secondaire dans une petite partie du drama, mais c’est le genre de trucs que j’ai de plus en plus de mal à laisser de côté et qui est clairement dispensable.

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Au lycée, Natsu va faire partie du club de théâtre qui est géré par le professeur Kurata. Le rôle est tenu par Emoto Tasuku, que j’aimerais décidément voir dans des rôles plus importants.

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Yukijirô (Yamada Yûki) est un autre camarade de classe de Natsu. Sa famille tient une boutique de wagashi (pâtisseries japonaises) à Obihiro. Etant fils unique, c’est lui qui est supposé succéder à son père, et cela ne semble au départ pas être un problème car il apprécie de créer des pâtisseries. Comme l’a fait son père avant lui, il va partir en formation à Tokyo pour acquérir davantage de compétences. C’est là qu’il va se trouver une autre vocation et se retrouver devant un choix très difficile à faire. Le personnage est parfois un peu ouin ouin mais son parcours ajoute une dimension intéressante à l’histoire.

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Le père de Yukijirô se nomme Yukinosuke et est joué par Yasuda Ken. Il est donc le patron de Yukitsuki la pâtisserie créée par son père (vous admirerez la continuité dans les noms :). Au fur et à mesure que l’élevage se développe dans les environs, il va tenter d’utiliser les produits laitiers pour confectionner ses pâtisseries. On va ainsi par exemple assister à la naissance du fameux butter sando, qui est encore aujourd’hui un souvenir de Hokkaidô populaire.

Le rôle de la femme de Yukinosuke et mère de Yukijirô, Taeko, este tenu par Sendo Nobuko, qui était aussi à l’affiche d’Oshin. Le personnage est un peu éclipsé par celui de Toyo, la grand-mère. Comme Taiju est veuf, c’est un peu elle la seule grand-mère de l’asadora. Taiju connait Toyo et sa famille de longue date, et comme il a un faible pour les choses sucrées il vient dès qu’il passe à Obihiro. Toyo aime bien le taquiner, et j’ai beaucoup aimé son personnage et l’interprétation de Takahata Atsuko, qui était la mère de l’héroïne de l’asadora du printemps 2006.

Les quelques flashbacks montrant les parents de Natsu sont également un prétexte pour donner encore un petit rôle à une ancienne héroïne d’asadora : la mère de Natsu est jouée par Tôda Naho, qui tenait le premier rôle dans la production du printemps 1993. Le père de Natsu (Nishimura Teruyoshi) est plus présent car c’est lui le narrateur de l’histoire, veillant sur ses enfants depuis l’au-delà. j’avais déjà apprécié ce procédé dans Beppin-san et cette fois aussi c’est réussi.

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Nobuya (Kudô Asuka) est lui aussi devenu orphelin lors des bombardements de mars 1945. Il va errer dans ce qu’il reste du quartier d’Ueno avec Natsu, son frère et sa soeur jusqu’à ce qu’il se fasse arrêter par la police. Des années après son arrivée à Hokkaidô, Natsu va avoir des nouvelles de lui et il l’aidera à tenter de retrouver son frère puis sa soeur.

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Fraîchement débarquée à Tokyo, Natsu va découvrir le quartier de Shinjuku et être amenée à y vivre. Elle va y rencontrer plusieurs personnalités originales issues pour la plupart du monde du spectacle, à commencer par Saitarô. C’est assez compliqué de parler de lui vu les circonstances dans lesquelles il apparaît, je dirais juste que j’ai eu un peu de mal au départ à cerner le jeune homme mais j’étais contente de voir Okada Masaki, que je n’aurais pas forcément imaginé dans un asadora.

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Saitarô vit avec Ayami, qui est pour lui comme une mère adoptive. Ayami est une ancienne danseuse de cabaret qui tient un petit restaurant d’oden. Je n’avais vu Yamaguchi Tomoko que dans un seul drama à ce moment (Going my home) mais je peux quand même dire que j’étais contente de la revoir avec son pétillant sourire.

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Toda Keiko, que j’avais déjà vue dans deux asadora et qui a été la narratrice d’un troisième, joue le rôle de Kasumi, une chanteuse de cabaret fidèle cliente d’Ayami. Parmi les autres habitués, il y a aussi Nogi (Lily Franky), directeur d’une librairie.

Kameyama Ranko (Suzuki Anju) est la comédienne vedette de la troupe du théâtre Akai Seiza. Avant d’entreprendre d’autres activités auxquelles elle sera également liée, Saitarô va être son assistant.

A Shinjuku se trouve aussi le café boulangerie Kawamuraya, où l’on peut manger un authentique curry. C’est à cet endroit que Yukijirô va faire son apprentissage. La gérante se fait appeler Madame (oui, en français ^^), de son vrai prénom Kouko. Le rôle est tenu par Higa Manami, l’héroïne de l’asadora du printemps 2007 (qui comme tous les asadora de la décennie est en haut de ma watchlist car plus facilement trouvable ^^).

Le serveur de Kawamuraya, Nogami (Kondô Yoshimasa) fait partie des meubles car il travaille au restaurant plus ou moins depuis ses débuts et a donc connu les parents de Kouko. Il n’apprécie pas tout ce qui perturbe la tranquillité de sa clientèle et a une idée très précise de la manière dont le mot curry doit se prononcer en japonais. J’ai bien aimé son côté très ironique.

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Si Natsu va envisager sérieusement de travailler dans l’animation, c’est avant tout grâce au frère aîné de Tenyô, Yôhei (Inukai Atsuhiro), qui a commencé à travailler dans le domaine après ses études d’art. Il va présenter Natsu à Naka, animateur aguerri chez Tôyô Animation, qui va devenir le mentor de notre héroïne. J’ai apprécié de retrouver dans ce rôle Iura Arata, qui avait déjà pas mal tourné pour la NHK mais jamais dans un feuilleton du matin.

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Natsu va parvenir à se faire embaucher chez Tôyô Animation en tant que coloriste, type de poste occupé majoritairement (même exclusivement ?) par des femmes. Elle va se lier d’amitié avec sa collègue Momoyo (Ihara Rikka), toujours au courant des potins de l’entreprise.

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Du côté des animateurs , Natsu va ensuite avoir l’occasion de travailler avec Shimoyama, personnage très sympathique joué par Kawashima Akira. Et puis il y a Asako, surnommée Mako, dont le niveau d’exigence va d’abord empêcher de reconnaître les capacités de Natsu. J’étais ravie de retrouver dans ce rôle Kanjiya Shihori, l’héroïne de Chiritotechin, qui est certainement l’un de mes asadora préférés :).

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Akane (Watanabe Mayu) va rejoindre les équipes d’animation en même temps que Natsu, et il est intéressant de mettre son parcours en parallèle avec celui de notre héroïne.

Sakaba Kazuhisa est un jeune homme plutôt maladroit qui n’a pas de don pour le dessin mais un grand intérêt pour les films d’animation. Il va se voir confier la réalisation d’un court métrage et si les animateurs vont d’abord être décontenancés par sa manière très différente de travailler sur un scénario, l’équipe va réussir à faire quelque chose qui sort des sentiers battus. Même si rien n’a été officialisé par la NHK, il est assez clair que le parcours de Sakuraba est inspiré de celui de Takahata Isao. J’ai adoré Nakagawa Taishi dans ce rôle. Je ne l’avais pas trop aimé dans ses premiers rôles, il m’avait déjà beaucoup plus impressionnée dans Yakou kanransha, et là c’est vraiment un plaisir de le voir progresser avec les années.

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Kamiji va rejoindre les équipes d’animation de la Tôyô un peu après Natsu. Il est doué, et a surtout pas mal de culot et se soucie peu de la réserve qu’il devrait montrer envers ses seniors. Il est admis que son personnage est inspiré de Miyazaki Hayao. Cela faisait longtemps que j’entendais le nom de Sometani Shôta mais je ne l’avais jamais vu et je ne savais même pas à quoi il ressemblait. C’est chose fait, et je suis curieuse de le voir dans d’autres rôles.

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Je ne peux pas m’empêcher de signaler la présence d’une dernière héroïne d’asadora car même si son personnage est très anecdotique, l’effet est là : Tanaka Yûko a un petit rôle de médecin. Elle était dans Oshin, et je l’ai pour ma part vue dans Mare et Wakaba.

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Je termine avec un personnage qui arrive plus tard dans le drama et que j’ai beaucoup aimé, en grande partie grâce à son interprète. Kiyohara Kaya. Elle était déjà présente dans Asa ga kita mais je n’avais pas fait particulièrement attention à elle, ce qui n’est qu’à moitié étonnant vu que c’est un des asadora que j’ai le moins aimé. Là, je l’ai trouvée incroyablement touchante et j’ai vraiment hâte de la revoir comme héroïne de l’asadora du printemps 2021 !

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Dès ses débuts avec son héroïne, puis plus tard à travers des personnages secondaires, Natsuzora évoque le développement de l’élevage bovin et de l’industrie laitière à Hokkaidô. Même si ces dernières années j’en suis venue à abhorrer les entreprises de produits laitiers car elles sont au coeur d’une industrie alimentaire faite de multi-nationales qui est problématique à bien des égards, j’ai pu quand même me détacher de tout ça. Le fait que je sois fille d’anciens éleveurs laitiers dans une tout autre contrée du monde a bien sûr aidé :). La naissance des veaux, l’introduction progressive des machines, le rêve du grand-père de Natsu de fabriquer du beurre, la création d’une coopérative de producteurs pour mieux faire face aux acheteurs, et même plus tard le marketing des produits, on nous parle un peu de tout ça et c’est super intéressant même si le beurre de Hokkaidô je le trouve en fait vraiment pas bon et que je déplore qu’en 2020 la briquette de lait de vache soit encore incontournable sur les plateaux-repas des élèves japonais.

Après Hanbun, aoi qui avait pour thème le manga, la NHK a donc décidé de consacrer un feuilleton du matin à l’autre forme emblématique de la culture populaire japonaise, l’animation. Et si on reste bien dans une fiction tranche de vie et qu’il ne s’agit en aucun cas d’un documentaire, c’est passionnant et on apprend plein de choses si comme moi on ne savait pas grand chose des aspects techniques de la production d’un film ou d’une séries animés.

Au moment où Natsu fait ses débuts chez Tôyô Animation (qui a donc pour modèle la Tôei), l’industrie de l’animation japonaise n’en est encore qu’à ses débuts. Le début des années 60 va marquer le passage à la couleur pour les longs métrages, et la production des premières séries pour la télévision. On nous montre bien pourquoi les enjeux sont différents entre les deux types de production, et on va voir par exemple les techniques qui ont été développées pour gagner du temps dans l’animation d’un épisode et pouvoir tenir les délais super serrés (rien n’a changé aujourd’hui je crois, au contraire !). On nous parle colorisation, storyboard mais aussi doublage, et on assiste à la création d’une des premières agences de seiyû. J’ignorais complètement de quel milieu particulier ils pouvaient venir et c’est passionnant !

Tout le long du drama, on nous montre comment notre héroïne puise dans son quotidien pour élaborer ses animations, puis comment son vécu et celui de son entourage vont l’inspirer pour la création de personnages, voire même de l’univers entier d’une série animée. De simples exécutants, Natsu et ses collègues animateurs deviennent des acteurs à part entière du processus créatif et font partie des pionniers dans la création de contenus qui s’adressent à la fois aux enfants et aux adultes. Le scénario prend parfois le soin de s’arrêter sur des détails qui mettent vraiment en valeur le métier des animateurs, comme par exemple le moment où l’équipe se demande comment rendre la plus vivante possible une scène où un personnage fait cuire un oeuf au plat ! Et j’ai pu vérifier que si je suis la première à détester qu’on parle de manga pour désigner les séries animées, c’est bien le terme de terebi manga qui était utilisé à leurs débuts.

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Si l’immersion dans l’univers de l’animation est si réussie, c’est aussi parce que l »équipe de production de Natsuzora a pris le soin de créer pour chaque projet évoqué dans l’histoire des « copies » des films ou séries de la Tôei ou d’autres studios auxquels elle fait référence et d’inclure de courtes séquences animées réalisées dans le style de l’époque par des animateurs contemporains (et pas n’importe qui je crois, je n’ai pas lu les détails mais j’ai vu qu’une membre du staff de Penguin Highway faisait partie des participants)à. Ainsi, le premier projet de Natsu a pour modèle Le serpent blanc, premier long métrage d’animation japonais en couleur, et le dernier projet que l’on voit dans le drama, qui est aussi celui utilisé pour l’opening, est inspiré de Heidi, la première grande série de Takahata. Je vous laisse découvrir les autres :). Pour ma part, je n’ai pas assez de culture en histoire de l’animation japonaise pour avoir fait le rapprochement de moi-même, mais j’ai eu plaisir à le faire avec l’aide de la frise chronologique de l’Ôizumi Anime Gate (j’aurais juré en avoir pris des photos mais en fait j’en ai juste de Messire qui fait le mariole sur les statues d’Astro, Lamu ou Maetel :D). Elle se trouve à la sortie de la gare d’Ôzumi Gakuen, toute proche des studios historiques de la Tôei, où l’on trouve aujourd’hui aussi un musée. Dans le drama, Tôyô Animation ne se situe pas à Nerima mais à Shinjuku. Par contre, dans la dernière partie de l’histoire, on nous parle d’un studio qui se situe à Kichijôji, et notre héroïne habite à Ogikubo. On est bien dans l’ouest de Tôkyô, qui regorge de studios d’animations, de Kami-Igusa à Koganei :).

Natsuzora va encore plus loin, et certaines scènes du drama elles-mêmes font apparemment référence à des classiques de l’animation (un exemple des plus évidents ci-dessous ^^). Dans ce contexte, même des éléments qui peuvent paraître vraiment pas originaux (comme par exemple le moment où un personnage va se perdre dans une tempête de neige) prennent une autre dimension.

Même si l’histoire de Natsuzora débute juste à la fin de la guerre, cela ne l’empêche pas d’aborder les conséquences du conflit d’une manière très poignante et encore différente de ce que j’ai pu voir dans des asadora historiques qui mettent chronologiquement la guerre au centre de leur histoire. On mesure tout le traumatisme des enfants qui ont vécu les bombardements, y ont perdu au moins une partie de leur famille et se retrouvent livrés à eux-mêmes. Après ça, ceux qui avaient des frères et soeurs se sont retrouvés bien souvent séparés et considérés comme des fardeaux alors qu’ils n’ont rien demandé. Pour adoucir ce terrible constat, le drama nous montre de beaux exemples de familles parfois hors du commun qui montrent que l’affection et le temps passé ensemble sont plus forts que de simples liens du sang.

Les asadora étant presque toujours centrés sur un personnage féminin, on y trouve invariablement à un moment ou un autre des questions sociales autour de la place de la femme, et Natsuzora n’échappe pas à cette règle. Lorsqu’elle va fonder une famille (après un énième beau « oups, je suis enceinte de 3 mois comment ça se fait ? :D), Natsu va devoir faire face à une hiérarchie qui s’attend à ce qu’elle quitte son emploi. Parce que quand même, on ne va pas s’embêter avec un congé maternité, encore moins avec un congé parental (d’ailleurs, j’imagine que ce dernier n’existait pas encore à l’époque dont il est question). Si bien sûr il est crucial d’évoquer ce genre de questions, j’ai quand même eu l’impression qu’on avait le cul entre deux chaises, ou plutôt entre deux époques. En fait, on s’attend à ce qu’on nous parle d’un problème complètement résolu aujourd’hui alors que c’est loin d’être le cas. Ou plutôt, c’est moi qui suis passée au « niveau supérieur » et qui considère que la société et l’entreprise surtout devraient s’adapter au statut de parents de leurs employés, et pas l’inverse. Conserver son emploi quand on devient mère, oui, juger normal de devoir retrouver son poste quelques semaines après une naissance, faire garder son enfant dans je ne sais quelles conditions et faire des heures sup, non, pour les pères non plus d’ailleurs. Et puis c’est aussi plus facile d’évoquer le sujet avec un personnage qui a un véritable vocation dans le domaine artistique en plus, par rapport à une ouvrière d’usine qui doit vraiment travailler pour des raisons économiques. Enfin, si la manière dont Natsu va faire plier sa hiérarchie a bel et bien l’air d’une revendication syndicale, on ne met pas explicitement ce nom dessus si je me souviens bien, et on laisse un peu de côté l’activisme syndical du modèle du personnage et de ses collègues de Tôei Animation à cette époque. On peut dire que c’est la solution de facilité pour ne pas se tremper trop, mais c’est certain que le drama traite de pas mal d’autres sujets et qu’on ne peut pas tout faire même en 150 et quelque épisodes de 15 minutes. En tout cas, cet arc familial reste réussi pour ce qui est de montrer un bel exemple de couple uni, ce qui est une sacrée bonne chose.

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L’OST de Natsuzora a été confié à Hashimoto Yukari, une compositrice dont je ne connaissais pas le nom mais dont j’avais sûrement déjà entendu quelques mélodies car le plus gros de son oeuvre est constitué de chansons en rapport avec les anime. Ses compositions sont dans l’ensemble très chouettes et confirment la tendance à utiliser des instrumentations moins classiques même pour un asadora non contemporain.

Ce que j’attendais avant tout dans Natsuzora, c’était la chanson de son opening, et j’ai été servie ! Je me doutais bien qu’un groupe comme Spitz pouvait être sollicité pour un asadora, surtout depuis que leurs « rivaux » de Mr Children avaient composé la chanson de Beppin-san. Que leur tour vienne justement au seuil symbolique des 100 feuilletons du matin, c’était encore plus fort ! En tant que grande fan de Spitz, je ne peux pas dire que Yasashii ano ko fasse partie de mes chansons préférées, mais elle tient quand même une place particulière. Elle a un style qui fait plus penser à ce que le groupe a fait plus tôt dans sa carrière que dernièrement, et sa mélodie enjouée est taillée sur mesure pour mettre de bonne humeur le matin et rester dans la tête. Et puis l’animation de l’opening, qui reprend une des séries fictives évoquées dans l’histoire, est totalement adorable avec son style rétro. La NHK avait mis en ligne la vidéo sur sa chaîne Youtube pendant la diffusion du drama mais l’a enlevé depuis, c’est vraiment trop dommage !

Avec son bon petit paquet de personnages attachants et son histoire qui se renouvelle au fil des semaines sans grosse baisse de régime, Natsuzora est un asadora que j’ai eu grand plaisir à regarder. Le soin apporté pour rendre hommage au monde de l’animation est remarquable, et le contraste entre les deux univers de l’héroïne, l’un à Hokkaïdô, l’autre à Tokyo, est très réussi. Le drama est un candidat de choix pour ceux qui voudraient découvrir l’univers des asadora, et cette réussite pour le passage symbolique de la centième série présage d’un bel avenir pour le genre même si son âge d’or est passé. Pour ma part, Natsuzora était mon 22ème asadora et j’ai toujours autant envie de connaître tous ceux qui ont été faits avant et de continuer à suivre ceux qui seront faits après !

2 Comments

  1. Je l’avais déjà repéré et ton avis me confirme l’envie de le voir. Si un jour je me lance dans un asadora, ce sera celui-ci je pense. ^^
    J’aime beaucoup la chanson de fin.

    • J’espère bien que tu décideras de te lancer un de ces quatre dans les asadora ! Il va falloir encore attendre pas mal de temps mais j’ai prévu un (gros) billet spécial sur le genre, donc tu craqueras au plus tard à ce moment-là 😀

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