Titre japonais : 女系家族
Nombre d’épisodes : 11
Diffusé en : Eté 2005
Chaîne de diffusion : TBS
Fiche : DramaWiki
Les adaptations des romans de Yamazaki Toyoko étant passionnantes, j’avais il y a pas mal de temps déjà (avant la diffusion de Unmei no hito) cherché s’il y en avait que je n’avais pas encore vues. Parmi celles faites dans les années 2000 et donc a priori accessibles, il ne me restait que Nyokei kazoku. A priori, oui, mais en fait non, car je ne l’ai pas trouvée tout de suite et la série faisait partie de ma petite liste d’indisponibles que j’espérais pouvoir voir un jour. C’est maintenant chose faite ! Ce drama de 2005 est la cinquième adaptation télévisée faite du roman original, qui a également été porté sur grand écran.L’histoire de Nyôkei kazoku s’ouvre sur une scène de funérailles, celles de Yajima Yoshizô, directeur d’une prestigieuse entreprise familiale de tissus pour kimonos qui existe depuis de nombreuses générations. S’il dirigeait bien les affaires familiales, Yoshizô n’avait rien d’un patriarche car la famille Yajima a la particularité d’avoir une longue tradition matriarcale (Nyokei kazoku signifiant littéralement famille matriarcale) : la véritable héritière était son épouse décédée plusieurs années avant. Ono Uichi, bras droit de Yoshizô, a été désigné par le défunt pour assurer l’exécution de son testament. Les trois filles Yajima vont tomber des nues lorsqu’elles vont découvrir le contenu de celui-ci : leur père demande expressément de subvenir aux besoins d’une certaine Hamada Fumino, qui n’était rien moins que sa maîtresse. Elles vont tout faire pour écarter la jeune femme de l’héritage, persuadées qu’elle avait séduit Yoshizô uniquement parce qu’il était riche. Mais ce sont en fait elles qui sont aveuglées par l’argent.
La famille Yajima est en fait presque l’exact pendant de la famille Manpyô de Karei naru ichizoku : les femmes n’y sont pas utilisées comme des pions, c’est elles qui ont le pouvoir. Mais ça n’est pas plus joli pour autant, car les hommes qui entre dans la famille, à l’instar de Yoshizô, sont méprisés. Ils doivent faire tourner les affaires et donner des héritières, mais n’ont aucune considération. Encore une fois, Yamazaki Toyoko nous montre de quelle manière l’argent et le pouvoir empoisonnent les relations familiales.
Les trois filles Yajima ne sont pas peinées par la mort de leur père, et elles le maudissent pour son testament. Maîtresse ou pas, chacune veut simplement la plus grosse part du gâteau. Elevées comme des princesses, sûres de leur supériorité, tout leur est dû. Ce n’est même pas consciemment qu’elles vont se montrer odieuses avec Fumino, c’est simplement leur éducation qui les fait agir ainsi. Elles vivent dans leur bulle et sont assez ignorantes du monde extérieur, elles se mettent en colère comme des gamines à qui on voudrait voler un jouet ou à qui on refuserait un bonbon. Elles vont prétendre que Fumino a semé la discorde dans la famille alors qu’elles se détestent cordialement et que cet esprit de famille qu’elles revendiquent, ça n’est que du vent.
Fujiyo, l’aînée des trois filles Yajima, et peut-être la pire des trois car c’est elle la plus âgée et c’est à elle que devrait revenir l’affaire familiale, de la même manière que sa mère en avait hérité aux dépends de sa soeur cadette. Quand elle dit « c’est moi l’aînée », on entend « c’est moi la reine ». Le hic, c’est que Fujiyo a divorcé, et que sans mari compétent pour diriger l’entreprise, elle perd des points. Takashima Reiko est admirable dans le rôle de cette femme bornée, hautaine et mesquine.
Chizu (Seto Asaka), la cadette, est mariée, ce qui semble pouvoir concurrencer le droit d’aînesse de Fujiyo. Mais pour être encore plus sûre de son avantage, donner naissance au prochain héritier (ou à la prochaine héritière dans l’idéal, sûrement) serait encore mieux. Mais pour l’instant, Chizu n’a pas réussi à tomber enceinte, et l’on a du mal à savoir si elle souffre d’un réel désir de maternité insatisfait ou bien si cet enfant ne serait qu’un outil comme un autre. On sent bien qu’on lui a rabâché pendant toute son enfance que ça n’était pas elle l’aînée et qu’elle ne perdrait pas la moindre occasion de faire une vacherie à Fujiyo.
Hinako, la petite dernière, semble un peu à l’écart des rivalités entre ses deux soeurs plus âgée. Sûrement parce qu’elle sait que de toute façon, ce n’est pas elle qui héritera de l’affaire familiale. Cependant, elle a une véritable raison de détester Fumino : Hinako était plus proche de son père et semblait avoir une véritable affection pour lui. Elle se sent trahie d’apprendre qu’il entretenait en cachette une relation avec une femme à peine plus âgée qu’elle. Kashii Yû est particulièrement douée pour les regards de tueuse !
Hamada Fumino est une jeune femme douce et réservée qui travaille depuis plusieurs années dans l’une des boutiques des Yajima. Traitée comme une malpropre, convoquée à bout de champ dans la demeure familiale, elle encaisse tout sans broncher et ne prend la parole que pour défendre Yoshizô. Si elle respecte la volonté du défunt, elle affirme dès le départ ne pas être intéressée par l’argent, ce qui bien sûr paraît encore plus louche aux yeux des trois soeurs, persuadées qu’elle complote quelque chose. Et le spectateur au bout d’un moment a lui aussi des doutes face à tant de calme et d’honnêteté ! Yonekura Ryôko offre une interprétation vraiment convaincante.
Le thème du procès revient souvent dans les oeuvres de Yamazaki Toyoko. Là, si on veut à tout prix éviter chez les Yajima d’en avoir un vrai pour préserver l’image de la famille aux yeux du monde, ce sont les trois soeurs qui vont se faire juges de Fumino. Et c’est donc plutôt l’inquisition ! S’agit-il pour autant pendant 11 épisodes d’un match inégal de trois contre une dont l’issue est certaine ? Bien sûr que non ! Autour des trois soeurs et de Fumino gravitent un certain nombre de personnages en majorité masculins qui montrent eux aussi un intérêt pour l’héritage et qui vont tenter de tirer leur épingle du jeu en s’attirant les faveurs de l’une ou l’autre ou en tirant parti de leur position. S’il n’y a pas de grand enjeu politique ou économique, Il s’agit une nouvelle fois de rapports de force et de jeux d’influence.
Uichi, qui a travaillé toute sa vie pour les Yajima, a la lourde tâche de mettre toutes les héritières de Yoshizô d’accord avec le testament pour qu’il puisse être exécuté. Au premier abord dévoué et serviable, on s’aperçoit sans surprise qu’il n’est pas tout blanc mais on comprend qu’il semble blessé du manque de reconnaissance de feu son patron. Il connait pas mal de petits secrets sur les Yajima et va s’en servir comme arme le moment venu. Hashizume Isao est très fort pour jouer le bon bonhomme qui feint d’être beaucoup moins malin que ce qu’il est réellement.
Umemura Yoshizaburo dirige une prestigieuse école de danse traditionnelle fréquentée par Fujiyo et dont la famille Yajima est donnatrice depuis longtemps. Il va devenir le conseiller avisé de Fujiyo pour défendre ses intérêts dans l’héritage Yajima, et on voit bien vite qu’il n’agit pas par pure bonté. Surtout qu’il ne va pas tarder à se rapprocher aussi de Fumino. Est-ce pour la manipuler afin de satisfaire les volontés de Fujiyo et mettre plus sûrement la main sur l’héritage ? Ou bien va-t-il plutôt prendre le partie de la jeune femme contre la puissante famille ? Flatteur, attentionné, toujours très calme, le personnage est juste intrigant comme il faut et Takahashi Katsunori (un des seuls vrais inconnus au bataillon pour moi dans le drama) remplit bien sa mission.
Ryokichi, le mari de Chizu, a renoncé à son nom pour prendre celui des Yajima et travaille bien sûr pour l’entreprise familiale. Quand il est avec sa femme et ses deux belles-soeurs, il essaie de les tempérer un peu mais il marche sur des oeufs. Lui aussi veut l’argent et le pouvoir, mais il doit se douter que cela a un prix, vu l’exemple de son beau-père. J’ai eu le plaisir de retrouver Sawamura Ikki dans ce rôle.
Yoshiko (Asada Miyoko), la soeur cadette de la défunte mère des trois soeurs Yajima, est elle aussi de la partie. On sent toute l’animosité qu’elle a pu avoir contre celle qui a reçu presque toutes les richesses de la famille à ses dépends. Elle va devenir la conseillère de Hinako, jugeant que sa nièce est trop jeune et trop naïve pour défendre ses intérêts face à ses deux aînées. Il semble évident qu’elle cherche une sorte de revanche pour avoir cette fois une part du gâteau de la génération suivante.
Un dernier personnage va avoir un rôle à jouer dans les manipulations qui vont suivre la découverte du testament de Yoshizô : Kimura Kaori (Tamaru Maki), qui travaille sous les ordres de Ryôkichi et d’Uichi, va se retrouver prise entre les manigances des deux hommes.
L’intrigue de Nyôkei kazoku se développe lentement mais sûrement, le temps que le spectateur puisse jauger les motivations et le caractère de chaque personnage et que ceux-ci fassent chacun leurs petits coups en douce pour s’assurer une position dominante et une meilleure part du butin, les trois soeurs n’agissant en coeur que pour s’en prendre à Fumino. Juste au moment où je commençais à me dire que cette dernière encaissait un peu trop, les dernières pièces du puzzle se mettent en place pour amorcer le dénouement qui s’avère brillant.
Si le drama se déroule dans le présent, le roman original date lui des années 60. S’il est totalement légitime d’avoir voulu faire une adaptation contemporaine, à mes yeux de non-Japonaise cela rend la toute puissance des Yajima et leurs actions envers Fumino un peu moins « réalistes ». Je sais bien que dans tous les cas ce respect sans bornes pour les nantis et pour les employeurs me passe bien au-dessus de la tête, mais il y a quand même certaines intrusions et certaines complicités qui pouvaient peut-être avoir cours dans les années 60 mais pas dans les années 2000 j’ai l’impression. Autre point : il est parfois un peu difficile de savoir combien de temps se passe dans l’histoire, notamment par rapport à un élément clé. Il suffirait juste d’une ou deux précisions de la part de certains personnages dans les dialogues ! C’est pour moi le seul bémol de l’adaptation, qui je me permets de le dire sans avoir (encore) lu les romans originaux, rend très bien les thèmes de prédilection de Yamazaki Toyoko.
L’OST de Nyokei kazoku n’est pas de ceux qui contient des thèmes imposants dont on se souvient longtemps après avoir terminé une série, mais il reste efficace pour créer une ambiance distinctive et le morceau avec des choeurs de femmes utilisé dans le générique de début fait son effet. Une voix féminine semblait impérative pour le thème de fin, et il s’agit d’une jolie chanson d’Imai Miki. L’histoire se déroule principalement en été et l’atmosphère de cette saison dans la ville est bien rendue à travers certains plans. J’ai apprécié de reconnaître certains endroits de Tokyo; comme le temple Zojoji au pied de la Tokyo Tower ou bien le sanctuaire Hanazono à Shinjuku. A noter que je n’aurais pas pu reconnaître ces lieux familiers si l’histoire s’était déroulée à Ôsaka comme c’est le cas à la base ^^.
Nyôkei kazoku m’a offert exactement ce que je pouvais attendre d’une adaptation de roman de Yamazaki Toyoko et j’ai encore une fois pu admirer la manière dont l’auteur met en scène une certaine classe sociale avec ses rapports au pouvoir et à l’argent et les limites quasi inexistantes entre la famille et l’univers professionnel. Je pense que le drama s’apprécie davantage encore quand on a déjà vu Karei naru ichizoku, Fumo Chitai, Unmei no hito ou Shiroi Kyoto (allez, il fallait bien que je cite les quatre à la suite ! ^^). Mais avec son interprétation sans faille et sa mise en scène sobre mais efficace, le drama est une valeur sûre pour ceux qui apprécient les récits bien construits reposant sur les relations humaines et le caractère des personnages.
Je connaissais pas ce drama et il m’a l’air vraiment bien. Tu m’as convaincu mais malheureusement y a pas de traductions en français. J’aimerai bien aussi lire les oeuvres de l’auteur originale mais je crois qu’il y a aucune oeuvre traduite dommage…
j’ai déjà eu l’occasion de dire pas mal de fois sur le blog (surtout dans des commentaires) que je trouvais trop dommage de se limiter aux sous-titres français, souvent pour une question de qualité, et dans tous les cas pour une question de variété car même si c’est peut-être mieux qu’avant, il n’y aura jamais autant de choix qu’avec l’anglais.
En effet, aucun roman de Yamasaki en français, j’ai envie de faire la suggestion à un éditeur comme Picquier ! ^^ Mon mari a emprunté le premier tome de Unmei no hito, j’ai lu la première phrase de la première page : un kanji que je comprends pas. Bon, c’est mal barré pour la VO ! 😀
Moi j’aimerais bien le regarder même en Raw mais je ne le trouve nulle part. Où est-ce que tu as pu le visionner?
Je ne sais plus si je l’avais pris là moi-même car ça fait genre 5 ans, mais il est dispo sur le tracker privé Avistaz, désolée je peux pas donner d’invitations si t’as pas déjà un compte -__-.
Il serait aussi chez dorama x264 mais j’ai pas vérifié si les liens étaient valides. Dans les 2 cas, il y a des sous-titres en anglais ! Bonne chance pour mettre la main dessus et j’espère qu’il te plaira 🙂
Rebonjour,
Je suis vraiment désolée de t’embêter. J’ai enfin pu m’inscrire sur Avistaz. Je voulais te demander, sais-tu comment ce site fonctionne? J’ai un logiciel (vuze) pour télécharger les torrents. Ensuite pour ne pas me faire bannir que faut-il faire? Je n’ai vraiment pas compris…
J’ai plus les règles précises en tête car je l’utilise très rarement, mais en gros pour éviter les restrictions il faut laisser les torrents en partage après avoir fini de télécharger pour avoir un bon ratio. Ce que j’ai toujours eu du mal à faire pour pas mal de raisons XD
Ça a l’air assez compliqué oui x) Merci à toi, je comprends mieux!
D’accord, merci quand même et bonne continuation !