Cela faisait pas mal d’années que je connaissais l’existence d’un jardin d’iris à Yokosuka, le Yokosuka Shôbuen. Yokosuka, ce n’est pas si loin de Tokyo et il est techniquement possible de faire l’aller/retour dans la journée avec le train mais ça fait une grosse journée quand on a un petit monstre (4h30 environ de trajet pour l’aller.retour en train et bus) donc je n’avais pas encore tenté. Et puis, la saison de floraison des iris c’est au début de la saison des pluies, donc il faut faire avec les caprices de la météo (genre, semaine sans pluie mais déluge tout le week-end :D).
En 2019, j’étais bien décidée à ne pas passer une année de plus sans avoir vu les fameux iris, et une expo qui m’intéressait au musée d’art de Yokosuka a achevée de me convaincre que c’était bien le moment d’y aller. Pour plus de confort, le trajet depuis notre banlieue ouest de Tokyo s’est fait en voiture de location, et nous sommes restés une nuit dans un petit ryôkan, espérant avoir ainsi l’occasion de visiter plus Yokosuka et ses environs immédiats dans la péninsule de Miura. Hélas, le deuxième jour a été très pluvieux donc notre séjour a été écourté. Mais les iris, je les ai vus, et même si le temps était bien gris, les couleurs de leurs fleurs comme le vert vif de leurs feuilles étaient bien lumineux !
Comme le jardin d’iris est éloigné du centre de Yokosuka, il n’est pas à proximité directe d’une des deux lignes de train qui desservent la ville. Il faut donc prendre en plus au moins un bus pour s’en rapprocher, et même faire un petit bout à pied suivant l’itinéraire que l’on choisit. J’adore le train, je suis fan de la ligne Keikyû (merci Quruli), mais en famille et à la saison des pluies, clairement la voiture c’était top !
Nous avons fait tranquillement le trajet dans la matinée, et en arrivant sur Yokosuka, nous avons fait un détour jusqu’au petit cap d’Arasaki sur la côte ouest de la péninsule pour prendre un délicieux déjeuner dans un restaurant de poisson, l’Arasaki-tei. Si on est encore officiellement dans la mégalopole tokyoïte, le paysage dans ce coin tend quand même plus vers le village de pêcheurs :).
Nous sommes allés faire une petite promenade dans le parc au bout du cap, où il y avait pas mal d’hortensias. Nous sommes descendus jusque sur les rochers et ce bref aperçu nous a bien montré que la péninsule de Miura possède un littoral assez pittoresque par endroits.
Il était grand temps d’aller au jardin ! Une fois la voiture garée, je suis partie seule en avant pendant que Messire finissait sa sieste et c’était parti pour l’explosion de roses, blancs, violets, bleus, parfois de jaune, le tout sur fond de vert :). Dans une partie du jardin, il y a des passages surélevés en bois qui permettent de passer au milieu de petites parcelles d’iris qui ont les pieds dans l’eau. Vers le fond, il y a une grande parcelle qui offre une belle perspective avec ses innombrables rangées de fleurs. Dans une autre partie du parc, il y a une vieille roue à eau, et encore un vaste espace pour les iris.
Un peu partout, en bordure, de superbes hortensias veillent sur les stars des lieux. Apparemment, le jardin vaut le coup d’oeil même en-dehors de la saison des iris (de fin mai à fin juin) car il y a d’autres espèces de fleurs, notamment de superbes glycines et des rhododendrons. Et si les lieux sont si photogéniques, c’est aussi grâce aux employées du jardin qui viennent pomponner les précieuses fleurs dans de très belles tenues traditionnelles.
Après les délices des yeux, quelques délices des papilles pour terminer cette belle visite : nous avons pris des glace et des yomogi mochi à la boutique du jardin :). Nous nous sommes ensuite dirigés vers le centre de Yokosuka mais des embouteillages sur la voie express ont écourté le temps que nous avons pu passé sur place et au bout du compte nous n’avons pu faire qu’un petit tour dans le parc Mikasa avant qu’il soit déjà l’heure de nous rendre au ryôkan pour le dîner. Nous avions choisi pour ce soir le Kinugasa Onsen Ryôkan et nous avons été très satisfaits. L’établissement est de taille modeste et sans super vue, mais nous avons très bien mangé et nous avons pu profiter des bains seuls !
Le lendemain, nous avons quitté le ryôkan sous une pluie battante pour aller voir l’exposition Sense of scale au musée de Yokosuka (un bâtiment moderne assez chouette), qui m’intéressait au départ car Tanaka Tetsuya faisait partie des artistes qui y étaient exposés.J’espère vraiment pouvoir retourner à Yokosuka et aussi pousser jusqu’à la pointe de la péninsule de Miura car si dans le département de Kanagawa ce coin se fait voler la vedette par Kamakura et Hakone, il semble regorger de curiosités urbaines comme naturelles !
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