L’autre weekend, je me suis retrouvée à être seule à la maison pour la soirée alors que ce n’était pas prévu et comme j’avais zéro énergie je me suis dit allez hop soirée télé c’est tout. Je n’avais plus de série que je regarde toute seule en route vu que dernièrement j’avais repris les Final Fantasy. Allez soyons fou, regardons un film ! Oui vu que j’en regarde toujours aussi peu c’est presque un événement :D. En regardant ce que me proposait Netflix j’ai vu qu’ils avaient produit un film écrit par Sakamoto Yuji, vendu comme le scénariste qui avait été primé à Cannes (pour le film Monster, pas encore vu même si c’est réalisé par Kore-Eda). Comme j’ai adoré ou au moins beaucoup aimé tant de drama écrits par Sakamoto, il ne m’en fallait pas plus pour me décider. Et ce fut une grosse déception !
In love and deep water (Crazy Cruise pour le Japon) place son intrigue sur un énorme navire de croisière qui s’apprête à prendre la mer depuis Yokohama. A bord, un majordome qui passe son temps à s’excuser et à utiliser des tonnes de formules de politesse pour que le client se sente roi (je me demande ce que ça donnait en français ou en anglais d’ailleurs), une femme dont l’embarquement n’était pas prévu qui vient de découvrir que son compagnon la trompait, une riche famille de médecins qui semble avoir de fortes divergences sur le contenu du testament du vieux père, deux couples de milieux sociaux très différents qui ont des raisons particulières de vouloir que la croisière continue sans encombre, un magicien pour ponctuer les soirées organisées à bord et une capitaine très douée pour faire sa propre promotion.. Il va y avoir un mort, et bien sûr cela de va pas être accidentel. Le duo principal va mener l’enquête, et plus si affinités.
Romance, enquête et comédie, je savais que c’était un registre dans lequel Sakamoto avait déjà montré qu’il savait y faire, en particulier avec le drama Quartet. Mais là, je ne sais pas si c’est juste le gros manque d’inspiration, le format long métrage ou les deux, mais aucun des aspects ne prend. On sent l’envie de rendre hommage aux bons vieux polars avec le côté huis-clos du navire et l’ambiance presque rétro des personnages qui ont pour certains du moins le prétexte d’une soirée costumée pour être habillés de manière excentrique. Mais les ficelles sont beaucoup trop grosses (trop d’endroits du bateau déserts alors qu’il y a plus de 4000 personnes à bord, absence de caméra de surveillance, protocole inexistant en cas d’accident on dirait). C’est supposé passer parce qu’on est dans une comédie, mais de ce côté là aussi, même si je ne peux pas dire que je n’ai pas du tout reconnu la patte de Sakamoto, ça fait juste sourire à deux ou trois reprises alors qu’il y a tellement de bonnes répliques ou situations dans ses drama. Au final, je dirais que c’est pas assez déjanté. On aime ou pas, mais question humour avec un niveau à la Tonde Saitama par exemple, je pense que ça aurait peut-être mieux fonctionné, car on est dans un registre où on peut faire un peu n’importe quoi sur tous les plans :D. Et pour la romance enfin, les deux personnages principaux sont mignons mais vu le format on n’a pas le temps d’apprendre à les connaître plus que ça et il n’y a pas non plus trente-six rebondissements de ce côté.
Quand on est fan de séries télé japonaises comme moi, le casting fait évidemment très plaisir, surtout qu’il y a plusieurs acteurs et actrices qui ont joué plusieurs fois pour Sakamoto (ou Kore-Eda, ce qui est loin d’être un hasard du coup !). Tout le monde fait bien son job mais si on ne les connaît pas je ne pense pas qu’on puisse avoir de grandes révélations.
J’ai peu vu Yoshizawa Ryô (je n’ai pas continué le drama historique où il avait le rôle principal mais ça n’était pas sa faute) mais je le vois justement en ce moment dans l’asadora diffusé depuis le début de l’automne et il y marque plutôt des points. J’apprécie toujours autant Miyazaki Aoi et cela fait plaisir de voir qu’on ne lui a pas préféré une actrice plus jeune vu que son partenaire masculin a près de dix ans de moins qu’elle (du coup il n’est pas question de ça dans l’histoire, et c’est pas plus mal, ça participe plutôt à normaliser). C’était très chouette aussi de retrouver Yoshida You dans le rôle de la capitaine, même si son personnage illustre parfaitement le manque d’ambition côté humour : le personnage est barré oui, mais pas assez.
Je ne boude jamais une apparition de Kikuchi Rinko, que j’avais vue pour la dernière fois dans un excellent rôle dans l’asadora Boogie Woogie. Idem pour Nagayama Kento, que j’ai vu plusieurs fois dans les drama de Kudô Kankuro, devenu un des grands chouchous japonais de Netflix. Izumisawa Yuki tient une place un peu particulière parmi les acteurs japonais que je connais étant donné qu’il était encore enfant dans les premiers rôles où je l’ai vu. Enfin, Makita Aju est une actrice que j’ai envie de voir plus après ses rôles dans l’asadora Okaeri Mone et dans le drama de Kore-Eda The Makanai. Et j’allais oublier Yasuda Ken, qui est dans une de mes séries préférées de Sakamoto, Mondai no aru restaurant. Et puis il y a aussi Okabe Takashi, que je croise pas mal dernièrement et que je commence à bien apprécier.
Au final, même si j’ai quand même l’impression d’avoir perdu mon temps (j’ai failli arrêter avant la moitié mais la flemme der chercher autre chose, j’en étais à ce point oui ;D). je suis quand même contente de cocher une case en plus dans la liste des travaux de Sakamoto Yuji. Ce qui est fait n’est plus à faire :D. Mais je me demande vraiment c’est quoi le but de ce genre de production, présenté comme film mais qui au bout du compte tient plus du téléfilm vu qu’il n’a pas de sortie en salle et donc certainement pas non plus le budget pour ça. J’apprécie vraiment que Netflix mette en avant des séries japonaises pas récentes mais de qualité comme celles de Sakamoto car je n’aurais jamais pensé qu’elles puissent franchir les frontières du Japon vu que contrairement à leurs voisins sud-coréens, les Japonais se sont complètement loupés pour exporter leurs séries avec des vrais gens dedans comme je dis. Mais là je dois dire que l’idée que certains s’arrêtent à ce film en pensant que le scénariste n’a pas fait mieux m’agace beaucoup. Car oui, Sakamoto a fait vraiment beaucoup mieux, aussi bien dans l’humour que dans le dramatique. Je pense que mes préférées restent Saikou no rikon et Mondai no aru restaurant, qui ne sont hélas pas (encore ?) dispo chez Netflix, mais en attendant vous pouvez au moins regarder le poignant Woman ou le très bon Quartet (auquel je repense invariablement dès qu’on nous sert un plat avec un quartier de citron :D) et moi il va falloir que je me décide enfin à voir Anone avant qu’il disparaisse du catalogue !
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