[Anime] Paranoia Agent

Titre japonais : 妄想代理人
Nombre d’épisodes : 13 épisodes
Année de production : 2004
Licence en France : Dybex
Fiche : Animeka ; ANN

Il y a longtemps, tellement que je ne sais plus quand mais je pense que c’était en 2005, j’avais commencé à regarder cette série en fansub. J’avais dû voir les quatre premiers épisodes, et elle avait ensuite été licenciée par Dybex. Comme c’était vraiment chouette, j’avais arrêté de la regarder et attendu la sortie du coffret DVD. Que j’ai eu pour mon Noël 2006. Oui, c’était il y a plus de deux ans, et non, je l’ai pas regardée avant. Je mets toujours pas mal de temps à regarder mes DVD, que ce soit des longs métrages ou des séries. Mais bon, si je les achète ou me les fais offrir, c’est pas pour rien, donc je finis toujours par les regarder, et là, c’était le bon moment.

Je connaissais déjà le réalisateur Kon Satoshi pour ses longs métrages et je l’apprécie énormément. J’ai adoré Millenium Actress et Tokyo Godfathers, et également beaucoup aimé Paprika. Si je n’ai toujours pas vu Perfect Blue, c’est parce que le DVD s’obstine à être toujours à coûter dans les 23 euros, ce qui n’est pas la ruine certes, mais il y a toujours d’autres longs métrages dont j’ai envie et que du coup j’achète à la place parce qu’ils sont à petit prix. Je ne sais pas si j’aurais pensé la même chose sans avoir vu ces trois films, mais même si Paranoia Agent est une série en 13 épisodes, on a parfois l’impression de se trouver devant un film.

D’abord en raison de ses qualités techniques : même si c’est pas forcément à ça que je suis le plus sensible, il faut dire que c’est vraiment beau. Le design des personnages est bien particulier, les visages sont très expressifs et comme d’habitude Kon Satoshi a un don pour les « tronches », celles des petits vieux, des ménagères ou des gros à l’air bien pervers par exemple. La musique est superbe, de la chanson de l’opening complètement barré à la musique de l’ending tout aussi barrée mais dans un genre complètement différent. On dirait une musique de jeu vidéo, elle est vraiment géniale.

Pour ce qui est de l’histoire, elle commence comme une enquête policière à peu près normale. Mais quand on connait Kon Satoshi on se doute bien que ça ne peut pas continuer comme ça, et pour ceux qui ne connaissent pas encore, ben c’est dit ! Et je dis bien « une enquête policière à peu près normale », car même dans les premiers épisodes, quand l’histoire est encore ancrée dans le réel, on a déjà un ingrédient typique du réalisateur : une bonne satire sociale avec dans les premiers rôles le bon élève super populaire, un policier corrompu, une jeune femme qui mène une double vie, etc. Sur ce point, la série n’est pas sans rappeler NHK ni yôkoso, particulièrement pour l’épisode avec la bande de « joyeux lurons » candidats au suicide collectif.

De nombreux épisodes sont centrés sur des personnages en particulier, mais les derniers épisodes se regardent vraiment comme un film. On a donc quelque chose de très bien structuré, mais en même temps bien barré. Mais barré juste comme il faut, ce qui fait qu’on ne décroche pas une seconde. C’est à la fois très sérieux, par rapport à toutes ces questions de société dont je parlais, mais c’est aussi drôle, non sans une pointe de cynisme bien sûr. Un vrai régal, où le réalisateur joue encore une fois avec la frontière entre réalité et imaginaire avec une maîtrise étonnante.

Je possède le premier coffret de quatre DVD édité par Dybex, mais comme c’est la mode de faire trente-six versions, il y en a eu d’autre depuis et je ne sais pas trop s’il y a de grosses différences. Rien à redire sur cette édition, en tout cas. En allant aux bonnes adresses, on peut la trouver facilement à moins de 35 euros, ça vaut vraiment le coût et le coup pour une telle série.