[Film] Sakuran

sakuran

Je n’avais pas pu voir ce film au cinéma l’été dernier parce que j’étais à Londres au moment de sa sortie, mais bon sa distribution était tellement restreinte (euphémisme) que dans tous les cas ç’aurait été compliqué. J’attendais donc la sortie du DVD, et c’est chose faite depuis fin février. Samedi dernier, comme je ne suis pas sortie et que personne est venu chez moi, c’était le moment idéal pour une bonne petite bouffe devant un film.

Si j’ai eu envie de voir Sakuran, c’est d’abord pour sa musique. Cela peut paraître un peu étrange, mais j’adore tellement Shiina Ringo et particulièrement l’album Heisei Fuusoku qui sert de BO au film (et dont il faudra que je reparle bientôt !), que je me suis dit que ça ne pouvait pas ne pas valoir le coup. Et il faut dire que l’utilisation d’une telle musique dans un film ayant pour thème une courtisane d’Edo annonçait un mélange forcément intéressant.

Bien sûr, le fait que je connaisse celle qui interprète le rôle principal a aussi joué : même si j’ai apprécié un temps Tsuchiya Anna en tant que chanteuse pour ce qu’elle a fait pour la série Nana et dans son premier album, je ne suis pas vraiment fan du personnage, un peu trop caméléon à mon goût. Mais bon, je ne l’avais jamais vue dans un film alors je n’allais pas m’en arrêter là, et j’ai bien fait car elle se débrouille vraiment très bien dans l’interprétation d’un personnage à fort caractère.

J’ai pu également croiser dans le film deux acteurs que j’avais déjà vus dans des dramas : la première est Kanno Miho, que j’ai reconnue à sa voix et non pas à son visage, tellement elle est métamorphosée. Le second, c’est Narimiya Hiroki. Et bizarrement, je l’ai beaucoup plus apprécié que dans les quatre ou cinq drama ou films où je l’ai vu. Ca doit être parce que le chignon lui va bien :p. J’ai en outre beaucoup aimé le personnage de Seiji, interprété par Ando Masanobu (qui malheureusement pour moi n’a presque pas fait de drama).

J’ai bien accroché à l’esthétique vraiment spéciale du film. C’est extrêmement coloré, la couleur rouge est omniprésente, mais en même temps il y a une harmonie, particulièrement entre les décors et les costumes des courtisanes. Vu que je n’ai pas lu le manga dont le film est tiré, je me plante peut-être royalement, mais je trouve que les plans utilisés restituent bien l’esprit d’un manga. En plus, comme il n’y a quasiment que des scènes d’intérieur, on a l’impression que les personnages sont un peu dans des décors de théâtre. La façon dont l’histoire est découpée donne aussi cette impression de croisement entre manga et théâtre, étant donné que le film couvre plusieurs années de la vie de la courtisane Kiyoha et qu’on a affaire à des scènes au sens propre du terme.

L’histoire est très simple : à part un flash-back sur l’enfance de l’héroïne ça reste assez linéaire. C’est vrai que vu les particularités visuelles et sonores du film, il n’aurait pas fallu que ça se barre dans tous les sens, sinon ça aurait pu vite devenir un peu n’importe quoi. Mais là, quand même, même si l’on voit bien les changements dans la vie de Kiyoha, la fin arrive bien vite ! Si j’ai apprécié qu’on en reste à des métaphores et des évocations simples comme les cerisiers et les poissons rouges, peut-être que j’aurais aimé voir un peu plus les états d’âme du personnage principal.

Mais bon, dur de tout faire en 1h45, et la mise en scène ainsi que la justesse de l’interprétation compensent ces quelques faiblesses. Bien sûr, j’ai adoré entendre des musiques que je connaissais déjà. Parfois, j’ai même pu deviner quelle chanson allait passer pour tel passage du film ^^. Et je trouve le mélange très réussi : il ne s’agit pas d’un film d’époque sur lequel on aurait collé une musique moderne. Le décalage est déjà là, visuellement et dans la façon de traiter le thème, et la musique ne fait que compléter le tout.

A mettre dans sa DVDthèque donc, qu’on soit fan de films asiatiques et surtout de films pour lesquels « voir » prend tout son sens.

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