[Drama] Hana yori dango, 10 ans après

hana yori dango drama

Titre japonais : 花より男子
Nombre d’épisodes : 9 (S1) ; 11 (S2)
Diffusé en : Automne 2005 (S1) ; Hiver 2007 (S2)
Chaîne de diffusion : TBS
Fiche : DramaWiki

Hana yori dango est le tout premier drama japonais que j’ai vu. Il compte en fait deux saisons, mais comme elles avaient déjà été diffusées toutes les deux quand je l’ai découvert et qu’elles sont en exacte continuité, il ne me parait pas nécessaire de faire la distinction et j’évoque toujours le drama dans son ensemble. HanaDan faisait partie des séries que j’ai sélectionnées dans mon deuxième top 10 de drama à revoir, il y a déjà trois ans. En octobre, j’ai réalisé que j’allais bientôt fêter mes dix ans de drama. Comme je ne l’avais pas encore revu, c’était le moment ou jamais de faire un petit retour aux sources. Comme je l’ai déjà dit, je savais que je n’apprécierais pas autant le drama car mes goûts ont énormément changé depuis. Je comptais sur le côté nostalgie, et de ce côté-là ça a plutôt pas mal fonctionné. Au cours de mon visionnage, je me suis demandé aussi pourquoi ce drama avait eu tant de succès auprès de la communauté occidentale, et en quoi il était représentatif des drama japonais, et plus globalement de la fiction populaire japonaise.

Car rappelons-le tout de suite, Hana yori dango est à la base un des plus gros succès de l’histoire des shôjo manga et compte pas moins de 37 tomes publiés au Japon entre 1992 et 2004. Lorsque le drama a été produit, l’histoire d’origine était donc terminée, ce qui n’était pas le cas pour la série animée et le film faits précédemment. Suite au visionnage du drama, j’avais eu envie de lire le manga en question vu qu’il était publié en France. Je n’en ai jamais parlé sur le blog, car vu la longueur et ma lenteur pour lire des manga, ma lecture s’est étalée sur plusieurs années et j’ai été incapable d’écrire quelque chose d’un tant soit peu développé. Entre les dessins très sommaires (qui s’améliorent un poil avec le temps), le massacre du passage au sens de lecture français et une trop grosse tendance à rallonger la sauce vu le succès, ce n’est clairement pas le manga du siècle, tout comme son adaptation pour le petit écran n’est pas le drama du siècle. Pourtant, le succès de l’histoire quel que soit le support est facile à comprendre : Hana yori dango est en quelque sorte un Cendrillon dans le Japon contemporain comme nous allons le voir. 

Makino Tsukushi est une jeune fille issue d’une famille très modeste qui fréquente le prestigieux lycée Eitoku, qui accueille très majoritairement des élèves issus des plus riches et puissantes familles du Japon. Le F4, un groupe de quatre garçons de dernière année, fait sa loi dans l’établissement et tous les élèves leur obéissent au doigt et à l’oeil pour éviter à tout prix d’être les prochaines victimes des brimades collectives orchestrées par ces gosses de riches en mal de divertissement. Tsukushi, qui a tout fait jusque là pour rester en-dehors de ce manège, va finir par s’attirer les foudres de Dômyôji Tsukasa, chef du F4 et héritier du plus gros groupe industriel et financier du Japon. Tsukushi et Tsukasa vont d’abord se détester, mais Tsukasa va rapidement être impressionné par la manière dont Tsukushi lui tient tête et ne se laisse pas abattre. C’est bien sûr l’amour avec un grand A qui va faire battre le coeur de notre duo, mais leur parcours ne va pas être un long fleuve tranquille. La mère de Tsukasa ne supporte pas que son fiston se soit entiché d’une pauvre fille du peuple, certaines élèves d’Eitoku sont vertes de jalousie, et Hanazawa Rui, ami d’enfance de Tsukasa et membre du F4, va venir mettre aussi son grain de sel.

On peut déjà le voir avec ce résumé, Hana yori dango n’invente pas grand chose. Mais pour ce qui est des comédies romantiques, on peut dire que c’est dans les vieux pots qu’on fait les meilleures soupes et ce n’est pas forcément ça le problème. Les personnages principaux sont à leur manière très attachants, mais le scénario a toujours tendance à ne pas savoir s’arrêter quand il faudrait, et même à en rajouter des tonnes. C’est toujours trop, mais c’est bien pour ça qu’à la fois on adore et on déteste. D’un côté, c’est assumé, mais de l’autre, c’est dommage car cela gâche certaines thématiques de l’histoire qui pourraient être encore plus intéressantes, et cela décrédibilise sa dimension sociale. On est supposé être au Japon, mais au bout du compte on est dans le royaume HanaDan, et les règles ne sont pas tout à fait les mêmes :D. Je ne prétends pas que c’est la seule fiction, japonaise ou pas, à ne pas être réaliste, mais disons qu’il y a des degrés ^^.

hana yori dango

Notre héroïne Tsukushi est l’archétype de la jeune fille battante. Elle n’a pas une vie facile mais essaie de voir le bon côté des choses et méprise tous les fils et filles à papa de son lycée avec leurs sacs et bijoux hors de prix. Comme toute bonne héroïne de shôjo, elle a également un côté très candide, surtout en amour. Une fille qui ne se laisse pas emmerder par les garçons et leur colle des pains, c’est bien. Mais au-delà de sa candeur, elle a un côté bonne poire qui cadre de moins en moins avec le reste de sa personnalité au fur et à mesure que l’histoire avance. Elle trouve des excuses à ceux qui lui font les pires crasses et sera capable de les aider encore. Elle se fait avoir jusqu’au bout, n’apprend absolument rien de toutes les merdes qui lui arrivent et tombe toujours des nues en apprenant un truc qu’on voit arriver gros comme une maison. Tout ça parce qu’il faut multiplier les retournements de situation, trouver sans cesse de nouvelles raisons pour que les deux héros ne puissent pas rester ensemble. Et puis au bout du compte, sa raison de vouloir aller dans un lycée aux frais de scolarité tellement élevés qu’ils mettent sa famille à moitié sur la paille et à s’obstiner à y rester même si elle est brimée et détestée de tous ou presque est un peu trop mince : elle a voulu aller à Eitoku parce qu’elle a trouvé une des anciennes élèves qui a fait un discours à la réunion de présentation de l’établissement super classe et veut devenir comme elle ! Vu les conditions, on peut dire qu’Inoue Mao se débrouille bien. Je ne l’ai pas vue tant que ça depuis ce rôle, elle n’est peut-être pas la meilleure actrice mais elle est aussi loin d’être la pire et j’ai toujours de la sympathie pour elle. 

hana yori dango

Dômyôji Tsukasa a grandi dans le luxe et n’a aucune idée de ce que c’est la vraie vie. Il est extrêmement arrogant et cherche à obtenir par la violence ce qu’il ne peut pas obtenir instantanément par son statut social. En gros, il n’est pas habitué à ce que les choses ne se passent pas comme il le désire, et c’est pour ça qu’il va être d’abord exaspéré puis intrigué par la résistance de Tsukushi. Et puis n’y allons pas par quatre chemins, il va aussi découvrir que l’amour ne s’achète pas. Et puis s’il a grandi dans la richesse matérielle, par contre côté richesse affective c’est nada. Sa mère est aussi froide qu’une banquise, elle veut contrôler ses fréquentations simplement pour l’image et l’avenir du groupe familial dont il doit hériter. Son père ? On devine qu’il est mort et que c’est pour ça que sa mère est le big boss, mais je ne me souviens pas que ça soit dit explicitement. Une des particularités du personnage, qui sous-entend clairement le pouvoir de l’argent dans le cadre scolaire puis professionnel, est qu’il a un vocabulaire très pauvre, ou plus exactement utilise très mal certains mots ou expressions de la langue japonaise. C’est le genre de truc souvent très dur à traduire mais là du coup j’en ai plus profité que lors de mon premier visionnage vu qu’à ce moment-là je n’avais que quelques semaines de cours de japonais au compteur. Matsumoto Jun incarne très bien ce petit con prétentieux. Je me suis rendue compte que si je n’avais jamais regardé de drama exprès pour le voir, au bout du compte je trouve qu’il se défend toujours bien et je l’apprécie toujours autant dix ans après.

hana yori dango

Hanazawa Rui, le deuxième membre du F4, est aussi calme  et réservé que Tsukasa est colérique et impulsif. Il a un côté à la fois enfantin et très direct quand il se décide à parler, et s’il n’est pas en train de lire dans l’escalier de secours du lycée, on le voit chez lui dans sa grande chambre de bourgeois en train de jouer du violon, en gros. Selon sa sensibilité on trouvera que c’est un grand mou ou un super beau gosse timide trop cool. Oguri Shun a été un peu mon chouchou lors de ma découverte des drama japonais, aujourd’hui je ne sais plus trop dire si je l’apprécie vraiment car ça fait un bail que je ne l’ai pas vu. Enfin, je m’aperçois en lisant ces lignes qu’il y a bien deux drama relativement récents où il joue que je veux essayer de voir avant la fin de la décennie. Ce qui est sûr c’est que capillairement parlant du moins, il a eu de meilleurs rôles après celui de Rui :p.

hana yori dango
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Nishikado Sôjirô, troisième membre du F4 fait partie de la plus illustre famille de maîtres de la cérémonie du thé. C’est un vrai tombeur qui met ses demoiselles dans tous leurs états. Sans le détester du tout, je n’ai jamais apprécie Matsuda Shôta plus que ça, mais je me suis aperçue en le revoyant dans ce rôle et aussi dans Love Shuffle que je suis beaucoup plus sensible à son charme et à son jeu maintenant. Enfin, le dernier et le moins intéressant du prestigieux groupe de beaux gosses soit-disant célèbre dans tout le Japon et au-delà (oui rien que ça) est Mimasaka Akira, dont le père est un boss du crime organisé. Il est présenté comme le plus mûr du groupe et celui qui sait tempérer les autres en cas de conflit. Au bout du compte, on n’apprend pas grand chose de lui à part qu’il a une mère assez creepy. C’est pour ça que je dis que le personnage est le moins intéressant, et aussi parce qu’on sent qu’Abe Tsuoyshi n’est pas un grand acteur. Il faudrait le voir dans un autre rôle pour juger, mais bon apparemment il n’a pas fait grand chose d’autre de conséquent. Ceci explique peut-être cela, mais je ne vais pas non plus lui jeter la pierre car des mauvais acteurs et des mauvaises actrices populaires, il y en a :D.

hana yori dango

Les parents et le petit frère de Tsukushi sont une bande de gais lurons un peu lourdingues (surtout le père) toujours prêts à encourager Tsukushi et à faire preuve d’abnégation. On est en plein dans cette conception « on est pauvre mais on est en famille alors on s’en fout c’est génial » qui me fait si facilement grincer des dents dans les fictions japonaises. En tout cas, les Makino ne cachent pas qu’ils seraient bien contents d’avoir un ascenseur social express grâce au mariage de Tsukushi avec un très riche jeune homme, et quand ils sont en présence de gens riches on se croirait un peu revenus à l’époque féodale avec des paysans devant leurs seigneurs. Au bout du compte c’est dur de faire la différence entre ce qui doit faire rire ou pas.

Après le lycée, Tsukushi travaille dans une pâtisserie japonaise dont la patronne a toujours des histoires douteuses à raconter sur ses ex. Sa collègue n’est autre que Yuki, son amie d’enfance, à qui elle va bien sûr confier tout ce qui lui arrive au lycée et avec les riches beaux gosses du F4. Yuki est une amie dévouée, par contre avec les garçons elle ne fait pas preuve de beaucoup d’estime d’elle-même (on va voir que ça n’est pas la seule parmi les personnages féminins de la série). Nishihara Aki est quand même toute mignonne, et c’est dommage qu’elle n’ait pas eu de rôles plus importants par la suite.

hana yori dango
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Dômyôji Kaede, la mère de Tsukasa, va donc faire tout ce qui est en son pouvoir pour séparer son fils de la pauvre fille du peuple dont il s’est épris. Et puisqu’elle a beaucoup d’argent, elle en a beaucoup, du pouvoir. Elle ne recule devant rien et ira même jusqu’à mettre en danger sa propre entreprise, rien que ça. Y’a pas à dire, elle vaut toutes les méchantes belles-mères réunies, même si justement elle ne veut pas devenir la belle-mère de Tsukushi. On devine pas mal de choses par rapport à sa relation avec son fils, et j’aurais aimé que cet aspect soit plus développé et aussi en savoir plus sur son passé, car au bout du compte elle ne fait sûrement que reproduire un schéma familial est n’est pas méchante juste pour le plaisir d’être méchante. Elle s’oppose à la relation de son fils puisqu’il est de toute façon destiné à un mariage arrangé dans les intérêts du groupe familial, mais elle semble détester Tsukushi pour d’autres raisons que son origine sociale. Peut-être est-ce simplement car son fils l’aime ? Dans le fond, elle regrette sûrement de n’avoir pas été capable de donner de l’amour à ses enfants et d’en recevoir en retour. Cette relation mère-fils peut vraiment être intéressante, c’est dommage qu’elle se perde dans les événements superflus et les « ta gueule la vieille ! » de Tsukasa. En tout cas, Kaga Mariko est super classe, et son regard hautain n’a d’égal que son sourire sarcastique.

hana yori dango

Les ennemies de Tsukushi n’ont hélas pas toutes la classe de maman Dômyôji, comme cette pauvre Sakurako dont on peut dire que l’amour propre est inversement proportionnel à son entêtement. Même si elle fait style on est copines, on devine plus vite que notre gourde d’héroïne qu’il y a anguille sous roche. Au final, ses motivations sont assez pathétiques mais surtout illustrent un certain type de violence présent dans le drama (j’y reviens of course). Satô Megumi fait ce qu’elle peut pour interpréter cette girouette pathologique que le scénario met sans vergogne de côté quand il n’a plus besoin d’elle. Celle qui va plus ou moins prendre son relais dans la saison 2 du drama est Shigeru (Katô Natsuki), dont le personnage est heureusement un peu plus subtile (mais tout est relatif), et dont la sortie est quand même un peu plus élégante. Mais tout de même, je ne comprendrai jamais ce type de filles, là encore très typiques des fictions japonaises et en particulier de tout ce qui s’adresse à un public féminin, qui s’accrochent désespérément à un garçon même si elles se font traiter comme une moins que rien et n’ont absolument aucune chance. Tout ça pour empêcher le couple principal de conclure ou tenter de le séparer, bien sûr !

hana yori dango
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Notre héroïne a tout de même quelques alliées de choix parmi la gent féminine, à commencer par la grande soeur de Tsukasa, Tsubaki, qui va se prendre d’affection pour elle et qui va voler (en jet privé) à son secours depuis sa riche demeure à Los Angeles à plusieurs reprises. On apprend vite qu’avant de tourmenter son fiston, Maman Dômyôji avait déjà fait des siennes avec son aînée, et que c’est pour ça que cette dernière tente de soutenir son frère. Je me souvenais à peine que ce rôle était tenu par Matsushima Nanako, il faut dire qu’elle a fait des choses plus intéressantes avant et même depuis. Tsukushi va aussi se mettre dans la poche l’amie d’enfance du F4, Shizuka (Sada Mayumi), la fameuse ancienne élève qui lui a donné envie d’aller à Eitoku et qui a décidé d’envoyer paître ses riches parents pour partir en France et devenir mannequin (mais en vrai, elle veut être avocate, ça fait plus sérieux). 

hana yori dango
hana yori dango

S’il y a une poignée d’acteurs parmi les rôles principaux de Hana yori dango que j’ai découverts avec le drama et revus plusieurs fois par la suite, il y en a aussi certains que j’ai découverts par la suite et dont je ne me souvenais absolument pas de la présence ici. Il s’agit bien sûr de rôles très secondaires, tous dans la deuxième saison, mais quand même, j’ai été vraiment surprise ! C’est le cas d’Ikuta Tôma, qui a un petit rôle dans le premier épisode à rallonge de la S2, puis de Kanjiya Shihori, dont le personnage va connaître Tsukushi par l’intermédiaire de Yûki. Et enfin, Tôda Erika a l’honneur d’incarner le personnage qui est vraiment, vraiment de trop à la fin de l’histoire, Umi. Sortie de nulle part après un retournement de situation déjà hyper pas original, le personnage va mener à des situations vraiment lourdingues et n’est pas crédible pour un sou. 

hana yori dango

Comme je l’ai déjà laissé comprendre par la description de certains personnages, j’ai été assez choquée du caractère et des actions de beaucoup de personnages féminins de l’histoire, et par extension de la manière dont sont considérées les femmes par les hommes. Alors qu’on a quand même à la base un manga pour filles quoi, merci le modèle. Et donc, comme je le disais il y a une certaine violence dans Hana yori dango, je dirais même une violence certaine. Cela peut paraître un peu bizarre de dire ça d’une comédie romantique à l’eau de rose, mais c’est pourtant vrai. Désolée si je spoile, mais on nous parle quand même d’organisation d’un viol collectif, puis de la probabilité du viol d’une personne inconsciente. La personne en question quand elle réalise ça semble moins choquée que quand un garçon approche son visage près du sien pour un petit bisou mais bon… Est-ce que parce qu’au final, ça n’a pas lieu pour de vrai et qu’on ne montre rien que ça n’est pas grave ? Non, je trouve pas. Et à côté de ça, le personnage principal passe son temps à traiter la moitié des filles qu’il croise de busu (laiderons) sans que personne ne soit choqué. Evidemment, les hommes ont un traitement différent, ce qui nous amène à l’autre violence, plus visible et plus sonore aussi grâce aux super bruitages. Tsukasa passe son temps à casser la gueule à n’importe qui quand il est contrarié. En gros, il n’y a pas un épisode sans qu’il balance un poing à quelqu’un. Si ça en dit long sur le caractère du personnage, au final, c’est too much comme beaucoup de choses, et du coup ça devient assez banalisé. 

La mise en scène du harcèlement scolaire me met facilement mal à l’aise, et ça a vraiment été le cas dans ce drama. Le lycée Eitoku n’est pas du tout réaliste vu qu’on y voit jamais un seul professeur ou autre adulte et que ce sont quatre élèves qui y font la loi. Du coup, les scènes où le lycée entier s’en prend à un élève au vu de tous dans le réfectoire ne reflète sûrement pas la réalité de l’ijime, mais cela n’en est pas moins gênant. Je ne sais pas comment expliquer, j’ai l’impression que ça décrédibilise ce qui peut se passer en vrai, surtout qu’au final notre héroïne devient copine comme cochons avec les quatre garçons qui commandent tout ça sans jamais remettre en cause leur comportement même si elle en a été elle-même victime vu qu’elle pardonne tout à tout le monde.

L’autre gros point qui m’a interpellée dans le drama, c’est cette fascination malsaine pour le luxe et les gens riches. Oui, effectivement, on rigole des pouffiasses qui se pavanent avec leurs sacs à main hors de prix, mais au bout du compte on est quand même supposé être fasciné par ces gens beaux et riches qui habitent dans des résidences de tailles démesurée à la décoration aussi kitch qu’impersonnelle. Comme je l’ai dit plus haut, la famille Makino sous ses airs de marioles sont dépeints comme des gens à la fois soumis et profiteurs, on ne sait pas trop. Au bout du compte, Hana yori dango est plutôt confus dans son discours : on nous montre une héroïne forte, sincère, honnête, simple, mais il y a autour d’elle de nombreux stéréotypes et tout ce bling bling qui ne sont au bout du compte pas tant montrés du doigt que ça, voire pas du tout. C’est assez contradictoire.

Enfin, pour ce qui est des exagérations du scénario, mon côté très terre à terre n’a pas pu m’empêcher de tiquer à propos du fonctionnement du groupe Dômyôji. Je sais bien que la tradition familiale reste forte au Japon dans les affaires, mais quand même, faire croire que maman Dômyôji décide de tout toute seule et que son fiston à peine majeur est supposer lui succéder très prochainement c’est vraiment too much. Je pourrais bien sûr donner plein d’autres exemples, mais je n’écrit pas cet article pour faire croire que Hana yori dango est la pire série qui soit et que c’est la seule fiction à avoir tous ces défauts, c’est juste que comme je disais plus haut, il y a des degrés, et que là on cumule pas mal. 

hana yori dango

L’OST de Hana yori dango, composé par Yamashita Kôsuke, est extrêmement réussi. J’ai retrouvé avec plaisir des mélodies qui m’avaient marquée (j’ai notamment un gros faible pour le si joli thème de Tsukushi), et il est clair que cette musique a joué beaucoup dans mon engouement lors de ma découverte des drama japonais, et a fait que j’ai accordé beaucoup d’importance à l’ambiance sonore des drama comme je le faisais déjà pour les anime. Les chansons des openings des deux saisons sont signées Arashi (le groupe de Matsumoto Jun pour ceux qui ne seraient pas branchés Johnny’s), et je me suis surprise à les apprécier plus que la première fois. C’est peine perdue de vouloir les trouver sur Youtube, la maison de production était apparemment plus à cheval sur la question des droits d’auteur que sur celle des agressions sexuelles de ses employés. Pour ce qui est des insert songs, j’ai pu pour mon plus grand bonheur retrouver Planetarium, qui m’a fait découvrir Ôtsuka Ai et qui donne toujours aussi bien. J’ai aussi davantage apprécié la chanson d’Utada Hikaru utilisée dans la deuxième saison. 

Visuellement, la série a dans l’ensemble pas du tout mal vieilli (elle a maintenant plus de dix ans quand même), et j’ai beaucoup apprécié le fait de reconnaître pas mal d’endroits de Tôkyô qui m’étaient complètement inconnus lors de mon premier visionnage vu qu’à ce moment je n’étais encore jamais allée au Japon. Il y a bien sûr Ebisu Garden Place, le fameux lieu de rendez-vous (je crois que j’ai pensé à la série la première fois que j’y suis allée !), ou encore le croisement de Meiji-dori et Omotesando (qui a changé un peu depuis !). Et puis j’ai vu que l’immeuble où habite la famille de Tsukushi est en réalité situé dans le quartier où j’habitais quand j’étais en sharehouse ! Ha, et puis la scène au Budôkan à la fin, elle est quand même assez forte ^^.

En 2008, un film faisant suite aux deux saisons du drama est sorti. Comme je préférais d’abord finir de lire le manga, je ne l’avais pas regardé à ce moment. Et puis comme j’ai mis beaucoup de temps à lire le manga et que mes intérêts ont changé, je ne l’ai jamais regardé. Cette fois je me suis dit que tant qu’à faire, il fallait que je le voie. Je me suis rendu compte qu’en fait, le scénario de ce long métrage n’avait rien à voir avec le manga et était un peu une fin supplémentaire qui se déroule quatre ans après, quand Tsukushi est sur le point de finir ses études supérieures. La notion du temps étant toute relative, on ne sait d’ailleurs pas trop ce qu’elle et Tsukasa ont glandé pendant tout ce temps. Vu qu’il n’y a plus la contrainte de l’adaptation et que waouh c’est pour le grand écran, le scénario se lâche complètement et nous balance carrément des grosses scènes de poursuite et tout le tintouin. J’en dirais pas trop pour ne pas gâcher votre plaisir. Au bout du compte le concept est pas si mal même s’il ne faut pas prendre ça au sérieux, mais ça reste avant tout un prétexte pour nous ressortir toute la bande de personnages. Il manque Matsushima Nanako, peut-être qu’elle avait quelque chose de mieux à faire à ce moment-là ? :D. 

hana yori dango

Malgré tout le mal que je pourrai dire des exagérations du scénario de Hana yori dango, je n’ai pas pensé une seconde à laisser tomber le drama (allez, une demi-seconde au début ^^) et j’ai même pu y retrouver un poil la magie addictive de mon premier visionnage. Même si je n’irai jamais vérifier par moi-même, j’ai quand même l’impression que cette série garde un truc en plus par rapport à beaucoup du genre. Aujourd’hui je ne la conseillerai certainement pas pour découvrir les séries télé japonaises (du moins pas à n’importe qui), mais je ne peux pas complètement la renier et je comprends toujours ce qui a pu me plaire dedans il y a dix ans, et pourquoi elle fait partie des classiques des débutants en drama (enfin, peut-être moins maintenant, mais à l’époque il était encore très récent). Il faut faire abstraction des invraisemblances  et considérer toutes les exagérations comme assumées pour pouvoir profiter du divertissement pur, en quelque sorte. En tout cas, la plupart des acteurs s’en sortent vraiment pas mal si on considère le genre de rôles qu’ils avaient à jouer, et du coup, dix ans après, ils sont encore plutôt bien présents sur le petit écran japonais. 

Donc, HanaDan, c’est oui… mais non ! Ou plutôt non… mais oui ! Est-ce que ne serait pas ça qu’on appelle un plaisir coupable ? 😀

6 Comments

  1. Ahah, j’avoue que je ne sais pas si je testerais aussi de revoir HanaDan ; j’aurais peur d’être sévère avec cette série que j’affectionne beaucoup, par nostalgie. ^^
    En te lisant, pas mal de passages me sont revenus à l’esprit. J’en garde en tout cas de bons souvenirs.
    C’est généralement une série qu’on conseillait très vite pour les nouveaux/velles dans le monde des dramas ; mais comme tu dis, la série vieillit pas mal. Après, pour apprendre les codes de la romance jap en milieu scolaire, ça reste quand même un bon moyen de se familiariser.

    C’était chouette à lire en tout cas. ^^

    • Merci de réagir à ce billet !
      Oui, la série est idéale pour découvrir la romance scolaire, et décider à quel point on trouve ça rébarbatif XD. A la rigueur, on se rendra compte en regardant un drama du genre en plus qu’on en a fait le tour, et dans ce cas il faut espérer avoir de bons conseils pour se rendre compte que les drama japonais ont quand même autre chose à offrir :D.

  2. Merci pour cet article qui m’a vraiment fait prendre un coup de vieux. Je trouve ton concept de re-regarder un drama 10 ans après, super courageux! J’ai tellement peur de ternir mes souvenirs… Mais moi aussi je n’ai jamais vu le film après les deux saisons. Il faudrait peut-être que je finisse par le voir un jour! Penses-tu que je puisses le voir sans repasser par les deux saisons? En tout cas, Toda Erika dans Hana Yori Dango? Je ne m’en souviens plus du tout! En tout cas, j’ai hâte de lire tes prochains articles!

    • Sans le symbole des dix ans et du premier drama, je pense en fait que je n’aurais pas pu revoir cette série ! En tout cas, je ne reverrais pour rien au monde Gokusen, Hanazakari no kimitachi e les quelques trucs du genre que j’avais vu juste après ^^.
      Si tu te souviens vaguement des personnages principaux et de comment se termine le drama (c’est pas trop une surprise), il n’y a pas besoin de plus pour voir le film. C’est pas la profondeur du scénario qui te fera louper quelque chose XD.
      J’ai hâte de pouvoir écrire mes prochains billets, car il y a pas mal de bons drama dans la file d’attente ! ^^

  3. Je suis tombée sur ton article en essayant de comprendre pourquoi je la trouve aussi addictive malgré les aspects grossiers du scénario que tu as très bien souligné, et je pense que tu as tout bien résumé !
    J’ai décidé de débrancher mon cerveau et mon féminisme avant de regarder, bon gros guilty pleasure. Pour info, c’est mon tout premier drama japonais ! Je crois que ça y’est je suis tombée dedans, ça va être difficile d’en sortir haha. Merci beaucoup pour ton article en tout cas.

    • Je trouve ça génial qu’en 2020 encore on puisse découvrir les drama japonais avec Hana Yori Dango ! 🙂
      J’espère que tu trouveras ici d’autres idées de drama à regarder, que ce soit en mode cerveau branché ou pas 😀

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