On peut dire que les Japonais sont différents de nous, qu’ils sont hypocrites, passent leur temps à faire des courbettes, sont tous pareils ou je ne sais quel autre cliché, moi je dois dire que je les ai trouvés vraiment accueillants et serviables. Faut dire que les Français doivent pas vraiment avoir de leçon à donner aux autres pays, et que si la France reste une des premières destinations touristiques au monde ça doit pas être grâce à son accueil…
J’ai évidemment essayé autant que possible de parler japonais aux gens que je rencontrais, donc principalement dans les magasins, restaurants, etc, mais des fois ce n’était pas évident, car comme ils voyaient que j’étais étrangère, ils me parlaient en anglais ! Quand ils maîtrisaient bien la langue, du coup c’était la solution de facilité pour moi. Mais quand ils ne la maîtrisaient pas vraiment, du coup ça devenait plus compliqué ! ^^
A l’auberge de Kanazawa, c’était marrant car le proprio a tout de suite pensé que je ne parlais pas un mot de japonais parce que j’étais là en tant que touriste, et il s’adressait en japonais à mon camarade de voyage qui lui était au Japon depuis plusieurs mois ^^.
Ce qui est particulier, et j’y ai repensé cet été dans le sens inverse en étant aux Etats-Unis, c’est que les Japonais savent tout de suite qu’on est étrangers, c’est un peu écrit sur nos têtes d’Occidentaux. J’ai pas les yeux bleus, mais je suis (un peu) blonde, j’ai des taches de rousseur et je fais 1m74, alors on peut pas dire que je me fondais dans le paysage ^^. Du coup, cet été à New York ou à Chicago, j’avais aussi l’impression au début d’avoir une pancarte « touriste étrangère » mais en fait pas du tout, les gens n’avaient aucun moyen de savoir ^^.
A plusieurs reprises, des gens dans la rue m’ont aidée à trouver mon chemin. Dès qu’on sort une carte de son sac ou qu’on consulte un plan, on peut être sûr que quelqu’un va nous demander où on cherche à aller. Je me souviens surtout de ce monsieur à Shinjuku qui a fait plus de 500 mètres avec nous pour nous mener à un endroit où on pourrait facilement se rendre à destination, parce que la destination en question n’était pas bien indiquée sur le plan qu’on avait. Et puis à Kyôto, je venais de descendre d’un bus parce que j’allais dans le mauvais sens, j’étais à un croisement où il y avait un peu des arrêts dans tous les sens, et alors que je consultais mon plan de bus, un monsieur m’a expliqué à quel arrêt je devais attendre.
Ah, et un truc tout bête, alors que j’étais au konbini lors de ma première semaine de séjour et que je galérais avec toute la petite monnaie qui s’était déjà amassée et que j’arrivais pas à reconnaître toutes les pièces, la caissière m’a compté elle-même la somme exacte et m’a ainsi évité de sortir un billet et d’avoir encore plus de petite monnaie ^^. A ce propos, comme au Japon on utilise beaucoup plus l’argent liquide, les commerçants sont beaucoup moins réticents à accepter les gros billets même pour une petite somme, c’est pas mal quand on a son petit paquet de Fukuzawa ^^.
Voici quelques uns des fabuleux exploits que j’ai pu accomplir en parlant en japonais :
- Demander la taille et le modèle d’un paire de Converse pour ma soeur
- Demander des produits anti-moustiques à la pharmacie (les moustiques japonais m’aiment autant que les maringouins québécois ! -_-)
- Demander des timbres à la poste (deux lots de cartes postales envoyés, un pour la famille, un pour les amis ^^)
- Réserver une place dans le Shinkansen pour Ôsaka (j’avais entendu que beaucoup de gens voyageaient pendant l’Obon alors j’ai préféré prendre mes précautions)
- Acheter ma ptite PS2 blanche (les détails par ici)
- Demander à un employé de la JR de me débloquer ma carte parce que j’avais passé le mauvais portillon
- Demander à une employée JR à Ôsaka pourquoi ma Suica marchait pas (la Suica marche sur les lignes JR d’Ôsaka mais pas dans le métro, pour ça faut prendre la carte locale, l’Icoca, qui fonctionne pour les deux ^^).
Ca ne paraît sûrement pas grand chose étant donné que j’ai une licence, mais bon je suis quelqu’un de très timide, et il faut dire que bien qu’en cours d’oral on ait des mises en situation, c’est pas du tout la même chose qu’en vrai, où on a vraiment besoin d’une info ou de quelque chose, et où on sait qu’on ne peut compter que sur soi-même.
En conclusion, je n’ai pas ressenti de véritable barrière entre les Japonais et nous. Je sais bien que je n’étais là qu’en tant que touriste même si c’était quand même un mois, et que ce n’est pas la même chose quand il s’agit de s’installer là-bas et de faire des démarches comme louer un appartement, ouvrir un compte en banque ou aller chez le médecin. Mais quand même, c’est un bon début. Et de ce que j’ai pu entendre des autres personnes qui voyageaient en même temps que moi avec ALJ et ne parlaient pas du tout ou très très peu japonais, ils ont réussi à s’en sortir.
Ah, ça me fait penser à quelque chose qui ne m’est pas arrivé personnellement mais dont plusieurs de ces personnes ont fait l’expérience : perdre leur portefeuille dans les transports en commun. A chaque fois, ils l’ont récupéré au bureau des objets trouvés, et rien n’avait disparu ^^. Je tenterai pas l’expérience à Paris :p
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