[Cher journal #56] Mon mois de novembre 2021

Hoya

Je ne m’étais pas rendu compte en faisant l’introduction pour mon mois d’octobre 2021 que pour tous mes bilans mensuels en retard, j’allais aussi mettre de côté le paragraphe introductif météo. Si j’avais écrit ce bilan de novembre juste au début décembre, j’aurais probablement fait part de ma joie d’avoir pu profiter de ce qui était décidément un des meilleurs mois de l’année question températures et paysage. En écrivant ces lignes en plein été, j’en rêve déjà…

L’automne est la saison des examens d’entrée et des dépôts de dossiers d’inscription pour les yochiens et aussi pour les écoles primaires. On a reçu la notification d’affectation de Messire à l’école primaire municipale. J’étais agréablement surprise de voir qu’on pouvait choisir assez librement parmi les différentes écoles, ce qui est il me semble assez rare. Généralement, une adresse = une école d’affectation et parfois même de très bonnes raisons de suffisent pas à déroger à la règle. Du coup, je me dis que si on n’avait pas prévu de déménager, j’aurais peut-être voulu mettre Messire dans une école où allaient trois ou quatre de ses copains de yochien et qui était vraiment pas beaucoup plus loin plutôt que dans celle où il était affecté à la base. Mais bon, Messire était supposé aller dans une école privée, et c’est pour ça qu’on déménagerait.

Sur la route du yochien

L’examen d’entrée était le 1er novembre, c’est son père qui a tout préparé et qui l’a emmené. Ils connaissaient déjà un peu l’école car ils avaient participé à quelques activités organisées pendant l’été pour les potentiels futurs élèves. Comme ce n’est pas une école qui prépare des petits génies aux grandes universités, l’examen d’entrée c’était des activités de groupe et pas des épreuves écrites de japonais, de maths ou je ne sais quoi. Même si c’est pas un chiffre officiel, apparemment pas plus d’un enfant sur trois est accepté. C’est toujours bien plus que dans les écoles « sérieuses » mais bon quand même plus de probabilité d’être refusé qu’accepté. Heureusement le suspense n’a pas duré, quelques jours après on a reçu la bonne nouvelle. Ouf, on n’avait pas acheté une maison pour rien XD Restait à savoir si l’école en question tenait ses promesses !

Messire et son père ont encore bossé dur dans leur potager !

Début novembre, il y a eu des travaux dans la maison : comme les balcons étaient déjà abîmés par le soleil et la pluie au bout de six ans, on s’était engagés auprès de notre acheteur à faire refaire le revêtement avant la vente. C’est vrai que des infiltrations d’eau ça serait pas top, surtout qu’un des balcons était directement au-dessus du living. Un ouvrier est venu s’occuper de ça pendant deux jours, puis il a dû revenir pas moins de deux fois parce qu’apparemment le résultat ne convenait pas à l’agence. On a cru que ça finirait jamais !

Au mois de novembre, mon corps a encore fait des siennes et j’ai cru qu’après deux mastites et une entorse j’allais me taper je ne sais quelle maladie. J’étais allongée pour faire dormir Duchesse, et le simple fait de me tourner sur le côté m’a donné tout d’un coup comme le mal de mer. Comme si j’étais complètement bourrée. Je me suis dit que j’allais attendre que ça passe mais la nausée ne m’a pas quittée, je ressentais ça dans tout mon corps. J’ai fini par me lever, quelques minutes après je vomissais un bon coup, et après plus rien. J’avais mangé au dîner un peu de cream cheese peut-être un peu trop vieux. Ca me paraissait quand même assez peu probable mais j’ai trouvé aucune autre explication. Donc encore un chapitre mon corps a des réactions excessives !

Le deuxième week-end de novembre, c’était le voyage d’anniversaire de Messire ! C’était aussi notre premier voyage avec Duchesse, et même si la grosse vague de covid de l’été était passée on était encore en pleine pandémie donc on a décidé de rester en territoire proche et connu : Yokohama et Kamakura. Vu qu’on n’avait pas voyagé depuis un an et que c’est un coin qu’on adore ça ne nous gênait pas et on a effectivement passé un super week-end même si ça n’avait pas super bien commencé. Même si on était habitué à aller à Yokohama ou Kamakura en train parce que c’est très bien desservi et que de toute façon avant on n’avait pas de voiture, cette fois on s’est dit que ça serait plus pratique pour les affaires de bébé et la poussette, et pour éviter de trop s’exposer au covid dans les transports en commun. On est donc partis le matin du vendredi, Duchesse s’est endormie sans problème pour sa première sieste, ouf. Et là alors qu’on était sur Kanpachi (une des routes périphériques de Tokyo) pour rejoindre l’autoroute à Takaido, je me rends compte que j’ai oublié mon sac à main. On s’est engueulé comme presque jamais avec l’autochtone parce que j’ai voulu lui expliquer que comme il avait fermé la porte de la maison pendant que j’étais en train d’installer Duchesse ou mettre des trucs dans le coffre pour moi ça voulait dire qu’on était prêts mais en fait non car mon sac était encore dans l’entréee donc il aurait dû me demander et me laisser vérifier la maison au lieu de nous presser à partir, mais évidemment avec le stress et l’agacement c’est pas sorti si bien que ça.

Rétrospectivement je crois que c’est là que mon cerveau a commencé à en prendre un coup question mémoire et gestion des informations je crois. En plus Messire s’est senti mal et nous a fait un petit vomi, maintenant c’est plus seulement l’avion et le train c’est la voiture aussi, super ! On a dû attendre pour pouvoir faire demi-tour, ça circulait pas mal donc on a mis un temps fou à rentrer à la maison et là en fait je me suis dit c’est pas possible je peux pas repartir en voiture, circuler dans Tokyo c’est trop l’enfer et à tous les coups Duchesse va se mettre à brailler vu qu’elle dort plus. Les quelques trajets en voiture avec Messire bébé nous avaient pas mal traumatisés. Ben tant pis si on a une petite valise, le sac à langer et la poussette, ça sera train et on verra sur place avec les consignes des gares quand on peut pas laisser le plus gros à l’hôtel !

Avec tout ça, l’heure du déjeuner approchait alors qu’à la base on prévoyait d’être arrivés à Yokohama pour le prendre. Tant pis, le soba de notre gare a fait l’affaire ! Enfin arrivés sur place, Messire a bien profité des attractions de Cosmo World. Comme pas mal de parcs au Japon il est un peu vieillissant et y’a pas des trucs de dingues mais quand on va pas dans ces endroits super souvent ça suffit largement à faire plaisir aux gamins. On est passé dans une pâtisserie prendre des gâteaux et on a fait un petit goûter d’anniversaire dans la chambre d’hôtel. En plus, ce n’était pas n’importe quel hôtel : dire que j’ai réalisé un rêve est un bien grand mot, mais je suis contente d’avoir pu passer une nuit à l’Intercontinental, dont le bâtiment est si facilement reconnaissable, et qui avec la grande roue de Yokohama apparaît dans une de mes séries préférées, Honey & Clover. La vue côté océan devait être chouette aussi mais on a choisit la vue côté ville pour profiter de Minato Mirai illuminé, avec au premier plan donc la Cosmo Clock.

On n’a pas loupé l’occasion de tester le Yokohama Air Cabin, le nouveau téléphérique qui va de Sakuragichô au World Porters en passant au-dessus du bassin portuaire. Vu que c’est une distance courte par rapport aux téléphériques de régions montagneuses ça revient plutôt cher mais au crépuscule avec les illuminations de Minato Mirai et en plus certaines illuminations de Noël déjà installées ça vaut vraiment le coup !
On est allé manger des sushi dans un resto du Marine & Walk, un centre commercial installé dans des anciens entrepôts comme les Aka renga. Même si tous les magasins de fringues et autres m’écoeurent plus qu’autre chose chose j’aime toujours autant cette idée de donner une seconde vie à un lieu (ce qui va beaucoup moins de soi dans un pays comme le Japon).

Le lendemain matin, le buffet de l’hôtel était vraiment chouette, Messire qui était déjà fan du concept l’est devenu encore plus à partir de ce moment ! Les hôtels pour le buffet petit dèj, et les ryôkan pour les onsen ! Je ne sais plus si j’avais dit que pour compenser l’absence de sento et d’onsen pendant les pics de la pandémie j’avais acheté des bombes de bain colorées avec des petits jouets au milieu et des sachets de sels de bain supposés reproduire l’eau de célèbres onsen ? Même si c’est sûrement pas génial niveau composition ça plait beaucoup à Messire, si on l’écoutait on en ferait même tous les jours mais on essaie de limiter ça aux bains du weekend.

Après un très chouette balade matinale au soleil, nous avons quitté l’hôtel. Un petit tour en train et nous étions à Kamakura. On a commencé par aller déjeuner dans notre resto végé préféré dans la rue commerçante qui va vers Tsurugaoka, Narutoya. C’est toujours aussi délicieux !
Messire a voulu aller voir le grand Bouddha, je ne sais même plus s’il ne l’avait jamais vu ou s’il était juste trop petit pour s’en souvenir.

Direction ensuite Yuigahama, où se trouvait le ryôkan où on a dîné et passé la nuit. On a profité d’une promenade sur la plage en fin de journée et le lendemain matin. Ensuite, retour vers Kamakura. Petit passage à Tsurugaoka Hachimangu avant de marcher jusqu’au Hôkokuji. On y était allé tous les deux avec l’autochtone presque huit ans auparavant pour l’un de nos premiers rencards. Si j’avais pu savoir qu’on y reviendrait avec deux petits monstres !

On a déjeuné pas loin du temps, et on est retourné vers le centre en bus car on en avait plein les pattes et la route à pied était pas super agréable (rue où ça circule pas mal sans vrais trottoirs). Avant de partir on est passé dans une pâtisserie qui était en fait la boutique principale de celle de Yokohama où on avait pris des gâteaux l’avant-veille : Yukinoshita. C’est pas du_ tout les gâteaux meilleur marché que j’ai pu voir mais franchement, il y a du niveau ! Pour le trajet du retour sur la Shônan-Shinjuku on a pris des tickets green car pour avoir une place assise avec des tablettes et on a pris notre goûter comme des goinfres ! Pour le coup niveau prévention covid c’était pas au top mais ça a fait du bien pour terminer ce super petit voyage. C’était vraiment tranquille avec la petite Duchesse de même pas cinq mois qui était encore en mode têtée/dodo/caca en porteur et en poussette. Et son grand frère qui venait de prendre six ans, déjà. Les années de pandémie ont vraiment donné une dimension bizarre au passage du temps. Je n’ai pas vu passer ses deux dernières années de yochien, dans quelques mois à ce moment-là il allait entrer à l’école primaire…

La dernière semaine de novembre, on a enfin commencé les vaccins de Duchesse. Le dernier week-end du moi, on est allé voir la grand-mère de l’autochtone à la maison de retraite. Avec les restrictions Covid ça faisait deux ans qu’on ne l’avait pas vu. On ne pouvait pas rentrer à l’intérieur alors on s’est installés sous une tonnelle avec un chauffage dans le jardin. Duchesse dormait mais la seule arrière-grand mère qui lui reste a pu la rencontrer ! Messire avait préparé plein de dessins.
Après avoir vu les décorations à Yokohama on était déjà pas mal dans l’esprit de Noël alors on n’a pas attendu le mois de décembre pour faire le sapin. Dernière fois qu’on l’installait dans notre maison de Hoya, je me demandais où est-ce qu’on le mettrait l’année suivante dans la nouvelle maison pour le protéger des pattes ravageuses de deux félins et d’une petite personne de 18 mois :).

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