Chichibu et ses phlox par milliers

chichibu shibazakura

L’année dernière, j’avais prévu d’aller à Chichibu mais nous avions dû annuler au dernier moment. Cette année, je n’ai pas oublié cette destination et nous avons pu aller y passer une journée le dernier dimanche d’avril. Chichibu est une ville qui se situe au nord-ouest de Tokyo, dans le département de Saitama mais à son extrêmité ouest, à la limite avec Yamanashi, Nagano et Gunma. C’est la ville du département la plus grande en surface, mais pas du tout en nombre d’habitants : on voit qu’on est aux confins de la mégalopole, la densité est moins élevée, et il y a des montagnes !

L’accès depuis Tokyo est très pratique : il se fait par la ligne Seibu Ikebukuro, qui dispose de trains express effectuant le trajet en 1h30 environ. Evidemment, c’est plus cher que les trains classiques à places non réservées, mais les gains de temps et de confort ne sont pas négligeables. 3000 yens l’aller-retour depuis Ikebukuro, ça reste raisonnable ^^. Le principal arrêt de l’express Red Arrow est à Tokorozawa, le fief de Seibu (on y trouve le stade de leur équipe de baseball, les Lions). La gare est un terminus, le train repart donc dans l’autre sens avant de bifurquer pour continuer jusqu’à Chichibu.

La principale attraction de Chichibu se situe environ à 15 ou 20 minutes de marche de la gare. C’est pour ça qu’on était venus, alors on y est allé directement. Après une bonne petite montée et un passage à côté d’un petit moulin à eau, nous arrivons aux abords du lieu qui nous intéresse, mais comme je repère un torii rouge, nous nous arrêtons un peu au sanctuaire qui se présente. Après ça, nous voilà enfin au coeur du parc Hitsujiyama (littéralement, la colline aux moutons). Dans la partie libre d’accès du site, plusieurs cerisiers tardifs sont encore fleuris, avec en arrière-plan les petites montagnes qui se dessinent.

Nous arrivons ensuite à l’une des entrées de la partie payante du parc (nous avions déjà notre ticket car il y avait un point de vente sur la place de la gare). Là, nous voyons que le nom des lieux n’est pas usurpé : il y a un enclos avec plusieurs moutons ! Au-dessus d’eux flottent des drapeaux carpes koinobori, car la fête des garçons approche. Enfin, nous nous décidons à entrer !

Mais qu’est-ce qu’il y a donc dans ce parc ? Des fleurs ? Oui, tout bêtement ! Mais pas n’importe lesquelles, et plantées de manière bien particulière. C’est amusant, car la disposition naturelle des lieux fait qu’on ne peut rien voir tant qu’on n’est pas tout près, même s’il n’y a pas de grandes palissades autour. Nous voilà aux fameuses collines de phlox (shibazakura) de Chichibu !

Et là, on aimerait être comme le gars qui a pris les photos pour les cartes postales et les affiches touristiques et pouvoir profiter du paysage sans d’autre visiteur que nous-mêmes ! On était dimanche, la floraison était bien commencée, donc évidemment, il y avait du monde. Je pense qu’une semaine après avec l’effet golden week + floraison complète, ça devait être pire, c’est pour ça que j’ai préféré éviter, histoire de pouvoir voir encore un peu les fleurs sur mes photos :D.

Ces parterres de fleurs roses, blanches, mauves et bleu clair sont vraiment beaux. Avec le relief, on les voit différemment selon l’endroit où on est. La vue la plus spectaculaire est évidemment celle avec la montagne en arrière-plan. Il s’agit du mont Buko, qui porte d’impressionnantes traces d’extraction de calcaire.

Petite pause dans une aire aménagée entre les arbres sur un côté du parc pour goûter un oyaki, gâteau salé fourré aux légumes marinés ou à plein d’autres choses, et réchauffé lors de la commande. Miam ! Nous retournons ensuite du côté de l’entrée pour profiter du petit marché temporaire qui a lieu pendant la floraison des phlox. On peut acheter aussi plein de petites choses à manger sur place ou à emporter comme souvenir des lieux ou plus largement de la région (les fameux omiyage). Nous faisons un dernier tour dans les allées bordées de fleurs et quittons le parc pour retourner vers le centre ville.

Chichibu possède de nombreux lieux de culte, l’office du tourisme édite même un guide de promenade sur ce thème. Après avoir vu un sanctuaire, nous ne sommes donc pas étonnés de repérer un temple près de la gare Ohanabatake. Il s’agit du Jigenji, qui n’est pas si grand mais qui a pas mal de curiosités.

Direction ensuite la rue marchande principale près de la gare ! Nous nous arrêtons dans vieux restaurant de soba, installé dans ce qui semble plutôt être une maison qu’un local fait pour. En continuant ensuite notre chemin, nous croisons de superbes cornouillers à fleurs. Même après avoir passé au moins une fois chaque saison au Japon, je continue de découvrir plein d’espèces de fleurs et d’arbres et je me demande comment j’ai fait pour ne pas les remarquer l’année d’avant !

Depuis que nous étions arrivés aux abords de la rue marchande, nous avions croisé plusieurs petits monuments avec des statues de métal numérotées représentant des animaux ou des objets en rapport avec le shintoïsme. Ils sont en rapport avec le grand sanctuaire de Chichibu, auquel nous avons fini par arriver. C’est vraiment un bel endroit, et c’est pour ça qu’il aura le droit à un article spécial !

Nous rebroussons chemin pour nous arrêter à une boutique repérée dans la rue marchande. C’est l’heure du goûter, un bon petit taiyaki ! Nous continuons de flâner en retournant vers la gare Seibuchichibu et passons devant le troisième sanctuaire du jour, l »Akiba Jinja. Lui non plus n’est pas grand, mais il possède plusieurs éléments remarquables, notamment la tête de tengu accroché sur le côté droit du bâtiment principal.

Comme il nous reste encore du temps avant le train du retour, nous décidons de remonter du côté de Hitsujiyama. Cette fois, nous allons à gauche au lieu d’aller à droite et nous explorons la partie opposée du parc, qui offre une belle vue sur la ville après une montée supplémentaire. Cette fois, l’heure du départ approche et nous redescendons donc tranquillement vers la gare pour prendre le Red Arrow qui nous ramène à Tokyo.

Je me suis rendu compte en cherchant quelques infos pour écrire ce billet que sans surprise, nous n’avons pas tout vu à Chichibu. Il y a bien sûr plein d’autres temples et sanctuaires, mais aussi les abords de la rivière Arakawa. Si c’est tentant d’y retourner au printemps pour les shibazakura, la ville doit être aussi très agréable en automne. Et puis si je veux vraiment revoir une mer de phlox, il y en a aussi au pied du mont Fuji, à Yamanashi, pas loin de Kawaguchiko :).

Chichibu a beau être assez vaste, avec toutes ces montagnes autour on n’a vraiment pas l’impression d’être en ville. L’ambiance n’a rien à voir avec Tokyo, et j’ai bien aimé le côté vieillot du centre avec certains bâtiments plutôt pittoresques. Encore une belle journée !

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*