[Film] Kita no kanaria-tachi

kita no kanariatachi

Kita no kanaria-tachi fait partie d’un des seuls films que j’ai vus sur grand écran au Japon. C’était fin 2012, et pour la petite histoire, c’était l’un de mes tout premiers rencards avec l’autochtone :). J’avais voulu le voir parce qu’il s’agissait d’une adaptation d’une oeuvre de Minato Kanae. A l’époque, j’avais déjà vu Shokuzai et Kyôgû, mais pas encore N no tame ni et Yakou kanransha qui n’avaient pas encore été produits. J’avais bien apprécié le film, mais je n’avais pas eu l’occasion d’en parler ici car comme je ne suis jamais à l’aise pour écrire sur des longs métrages, ce sont les premiers billets à passer à la trappe.

Plus de 4 ans et demi plus tard, en été 2017, nous avons réalisé en visitant l’île de Rebun au cours de notre 3ème voyage à Hokkaidô, que l’histoire de Kita no kanaria-tachi se déroulait là-bas et nous avons même visité l’école qui est l’un des principaux lieux de l’histoire et a été construite exprès pour le tournage. On se souvenait effectivement que le film se passait sur une île au large de Hokkaidô où il faisait très froid, mais on avait oublié son nom. Ce sympathique hasard nous a sans surprise donné envie de revoir le film à notre retour de voyage.

Tokyo, années 2000. Kawashima Haru apprend que l’un de ses anciens élèves, Nobuto, est accusé d’avoir assassiné son patron. Pour tenter de comprendre ce qui a pu se passer, Haru va aller à la rencontre des cinq jeunes gens qui ont été les camarades de classe du jeune homme. Ces rencontres vont être l’occasion d’évoquer un passé vieux de vingt ans sur une petite île isolée au nord de Hokkaidô où Haru enseignait à six enfants dans une minuscule école primaire. Elle va devoir se souvenir encore une fois du dramatique accident à l’origine de son départ de l’ile.

Le rôle de Haru est tenu par Yoshinaga Sayuri, que je connaissais sans l’avoir vraiment vue étant donné sa notoriété (l’actrice a tourné dans plus de cent films !). Dans les rôles des élèves de Haru devenus adultes, j’ai retrouvé des actrices et acteurs que je connaissais bien pour les avoir vu(e)s dans des drama. Moriyama Mirai, que j’ai récemment vu dans deux excellents rôles sur petit écran, incarne Nobuto. Je ne sais plus si c’est dit explicitement mais ile me semble que le personnage a une forme d’autisme. Cela joue sur les événements du présent et met en valeur de manière encore plus forte le lien entre les six enfants et leur institutrice vingt ans auparavant.

Mitsushima Hikari est Minami, Katsuji Ryô est Naoki, Miyazaki Aoi est Yuka, Koike Eiko est Nanae, et enfin Matsuda Ryûhei est Isamu. Parmi les adultes du passé sur Rebun, Shibata Kyôhei et Nakamura Tooru incarnent deux personnages clé de l’intrigue.

Comme j’ai vu pour la deuxième fois Kita no kanaria-tachi après avoir vu en tout quatre adaptations d’oeuvres de Minato Kanae, j’ai été encore plus sensible aux éléments que l’on retrouve très souvent chez l’auteure : d’abord bien sûr, il y a ces allers/retours entre présent et passé qui rythment l’histoire et lient progressivement deux époques. Et puis il y a aussi cette manière de décrire le quotidien dans un lieu très particulier, sur une île isolée, très différent du mode de vie des grandes villes du point de vue des relations sociales. Sur ce point, Kita no kanaria-tachi est à rapprocher de N no tame ni, dont l’histoire se déroule également sur une île (mais au climat bien plus doux !). L’OST du film est dominée par des notes de violon très mélancolique qui traduisent très efficacement l’isolement et la froideur de l’hiver sur Rebun.

Si Kita no kanaria-tachi n’est pas particulièrement gai comme vous avez déjà pu le deviner, il n’est pas non plus déprimant, pas du tout aussi noir que Shokuzai ou Kokuhaku. La cruauté du destin est compensée par la relation si touchante entre Haru et ses élèves, qui les marquera au-delà des événements. L’institutrice va faire de sa classe une petite chorale (d’où le nom anglais du film : A chorus of angels), et le chant des enfants illumine et réchauffe le passé comme le présent.

Pour référence, Kita no kanaria-tachi est adapté de la nouvelle qui s’appelle Nijuunen go no shukudai (二十年後の宿題) que l’on trouve dans le recueil Oufukushokan (往復書簡). A force de voir des adaptations en films ou drama, je me dis qu’il serait grand temps que je me mette à lire Minato Kanae mais hélas, même en anglais, il n’y a pas beaucoup le choix ! Et je n’ai franchement toujours pas le courage de tenter en version originale. En attendant, il me reste au moins un film et un drama à me mettre sous la dent !

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