Titre japonais : おかしの家
Nombre d’épisodes : 10
Diffusé en : Automne 2015
Chaîne de diffusion : TBS
Fiche : DramaWiki
Lors de mes repérages pour l’automne 2015, Okashi no ie n’avait heureusement pas échappé à mon radar malgré les grosses défaillances de celui-ci (en partie volontaires pour ne pas trop allonger ma watchlist ^^). L’amatrice de tranches de vie que je suis avait su à juste titre flairer la série qui a sa petite ambiance bien à elle et ses personnages à la fois normaux et hors du commun dans ce drama qui inaugurait un nouveau créneau horaire sur TBS, le mercredi à minuit ou presque.
Tarô vit seul avec sa grand-mère dans un vieux quartier de Tokyo un peu hors du temps. Tous les deux vivotent grâce à leur petite boutique de friandises et jouets pour enfants à l’ancienne que le jeune homme a tenu à garder. La maigre clientèle lui laissant pas mal de temps libre, Tarô passe de longues heures de la journée dans l’arrière-cour avec trois autres gars du quartier dont Saegusa, un ancien camarade de classe. Un jour, Reiko, qui a elle aussi passé son enfance dans le quartier, revient y habiter avec son fils après son divorce. Le train train quotidien de Tarô va changer suite à ses retrouvailles avec Reiko et d’autres rencontres qu’il va faire.
Dès le premier épisode, Okashi no ie m’a fait pensé à Shinya shokudô. Outre le fait de se centrer sur un lieu précis dans un vieux quartier de la capitale et d’avoir des épisodes qui durent une petite demi-heure, les deux drama ont en commun de s’intéresser dans une ambiance douce-amère et un peu décalée à une population presque marginale. En gros, pas aux salariés en costume ou aux jeunes élèves ou étudiants qui forment la partie la plus visible de la société. Mais aux petits commerçants, à une femme divorcée, ou encore à une femme âgée. J’étais persuadée que les deux séries étant produites par TBS, elles avaient forcément du staff en commun. Mais même pas !
Comme toujours ou presque quand il s’agit d’une histoire qui sort un peu du commun, mon schéma de rédaction si bien rôdé ne convient pas, et j’ai plus de soucis à mettre de l’ordre dans mes idées ! Il me semble particulièrement compliqué d’évoquer en détail les personnages ou l’histoire dans trop en dire. Car oui, si on est au départ dans la tranche de vie, il y a bien un fil conducteur, et Okashi no ie se révèle même très surprenant, passant du tragique au WTF total. Ajouté au mode de narration particulier où ellipses et sous-entendus sont de mise, cela semblera peut-être déroutant pour certains, mais j’ai aimé ces différentes facettes.
Dans une société japonaise où les longues heures de travail sont si valorisées, où le temps presse toujours, où l’entreprise est une seconde famille et parfois même la première, les membres du petit groupe qui se retrouve dans l’arrière-cour de la dagashiya sont plus ou moins considérés comme des ratés. Surtout les deux plus jeunes d’entre eux. Ils n’ont pas fait d’études, ils n’ont aucun avenir professionnel digne de ce nom. Ils n’ont qu’à tuer le temps en se faisant de grandes réflexions existentielles qui prêtent à sourire. Mais au fil des épisodes, on va nous montrer que la définition d’être adulte, d’être heureux et de réussir sa vie n’est pas forcément celle qu’on croit.
Sans surprise, Odagiri Joe est brillant dans le rôle de Tarô, grand gamin un peu maladroit qui veille sur sa grand-mère. Dit comme ça, c’est très plat, ça fait presque héros parfait, je devrais rien dire sur les personnages tiens ! Katsuji Ryô n’a rien à lui envier dans le rôle de Saegusa. J’ai pu également retrouver deux des actrices de Saikou no rikon, dont les personnages ont en plus une relation assez semblable : Ono Machiko est bien sûr parfaite dans le rôle de Reiko, et Yachigusa Kaoru, qui incarne Akiko, la grand-mère de Tarô, est toujours aussi adorable. En fait, elle n’a même pas besoin de jouer, elle est simplement l’incarnation de la grand-mère bienveillante :). Maeno Tomoya et Shimada Kyûsaku complètent la bande de Tarô dans les rôles respectifs de Kameda et Shimazaki, le doyen du groupe qui tient les bains publics du quartier.
Okashi no ie est l’adaptation libre d’un roman de Yamada Tarô scénarisée et réalisée par Ishi Yûya, qui officie d’habitude pour le grand écran. La bande son du drama, signée Watanabe Takashi (compositeur qui collabore apparemment régulièrement avec le réalisateur scénariste), est très chouette, y compris le morceau utilisé dans l’opening. Dans l’opening en question, ainsi qu’au fil des épisodes, plusieurs plans suggèrent que l’histoire se déroule du côté de la baie de Tôkyô, où l’on trouve plusieurs îles artificielles et plusieurs rivières et canaux. Je penchais pour Tsukishima, le drama a en fait apparemment été tourné du côté de Shinozaki à Edogawa, entre les rivières Edogawa et Sumida. En tout cas, dans ce genre de quartiers, les tours résidentielles modernes poussent rapidement et côtoient les habitations plus anciennes de deux ou trois étages, le tout à deux pas des quartiers d’affaires du centre. Le genre d’endroit idéal pour évoquer la ville qui change et les activités à l’ancienne qui disparaissent.
Sous ses airs de petit conte de quartier où l’absurde et les sujets sérieux se côtoient, Okashi no ie nous montre un vieux Tokyo qui disparaît petit à petit que le quotidien qui semble le plus insignifiant est parfois essentiel et qu’il ne faut jamais perdre de vue les choses importantes. A la fois frais, touchant et surprenant, le drama a été pour moi un petit coup de coeur
Super cet article, cela donne vraiment envie de le voir ce drama! Des que j’ai fini celui en cours je vais le chercher!
Merci ! J’espère qu’il te plaira !