Titre japonais :最後から二番目の恋
Nombre d’épisodes : 11
Diffusé en : Hiver 2012
Chaîne de diffusion : Fuji TV
Fiche : DramaWiki
Ca y’est, voici enfin mon dernier billet sur les drama suivis pendant l’hiver 2012 ! Et autant le dire tout de suite, j’ai gardé le meilleur pour la fin ! J’ai eu dès le départ une bonne intuition à propos de Saigo kara nibanme no koi, et le premier épisode m’a plus que convaincue de continuer. La suite m’a enthousiasmée tout autant, et chaque semaine j’attendais le nouvel épisode avec beaucoup d’impatience. Le drama a été un véritable petit rayon de soleil pendant cet hiver. Je sens que je vais avoir du mal à expliquer pourquoi il m’a tant plu, mais je vais essayer quand même ! ^^
Alors qu’elle arrive au milieu de la quarantaine, Chiaki souhaite quitter son appartement de Tôkyô pour aller vivre dans une vieille maison. A Kamakura, elle a le coup de coeur pour une propriété située juste à côté d’un café tenu par un jeune homme charmant et un peu étrange, Shinpei. Alors qu’elle pensait se sentir un peu seule dans son nouveau chez elle après que ses deux amies eurent décliné sa proposition d’habiter ensemble, Chiaki va faire la connaissance de la famille pas tout à fait comme les autres de Shinpei, les Nagakura. Chaque membre de la famille a ses petites histoires, et Chiaki va s’y trouver mêlée d’une façon ou d’une autre. Avec tout ce petit monde, les journées et les soirées à Kamakura vont être animées !
C’est Koizumi Kyôko qui incarne Chiaki et elle est admirable de naturel et de spontanéité. Le personnage attire immédiatement la sympathie par son tempérament enjoué et dynamique, mais aussi par sa normalité. Chiaki est productrice de séries télé, ce n’est certes pas un travail tout à fait commun, mais à part ça elle a comme tout le monde un petit train train quotidien, des amies avec qui elle partage ses joies et ses peines, des inquiétudes pour l’avenir et l’envie d’être heureuse. On n’enfonce pas le clou en nous rabâchant à longueur d’épisode que si elle n’a ni mari ni enfant à presque 45 ans c’est parce qu’elle a tout donné à son travail, et c’est vraiment appréciable.
Wahei, l’aîné de la famille Nagakura, travaille à l’office de tourisme de Kamakura. Depuis la mort de sa femme il y a plusieurs années, il élève seul sa fille Erina. Enfin, pas tout à fait seul, vu que son frère et sa soeur habitent sous le même toit que lui. S’il a déjà pensé à la possibilité de se remarier, il n’en a jamais eu véritablement envie, pensant aussi que ce ne serait pas forcément facile pour sa fille. Arrivé à la cinquantaine, il fait maintenant partie des « vieux » et pense qu’il a un peu passé l’âge pour les histoires d’amour. Ou bien c’est ce qu’on lui fait penser. Nakai Kiichi est formidable dans ce rôle, traduisant très bien le côté légèrement maladroit et vieux jeu de Wahei sans jamais exagérer, aussi convaincant que dans les autres rôles où je l’ai vu, qui étaient pourtant bien différents.
Nous avons donc deux personnages principaux déjà extrêmement attachants pris séparément, et c’est déjà beaucoup. Mais le fait est que le duo qu’ils forment fait tout simplement exploser leur capital sympathie ! Le concept d’un homme et une femme, ou plus souvent du garçon et de la fille qui se rencontrent et passent leur temps à se chercher des noises avant de se rendre compte qu’ils s’apprécient, ce n’est pas inédit je le sais bien. Mais quand c’est fait avec autant de finesse, c’est tout simplement génial. Les rencontres entre Chiaki et Wahei se transforment toujours très rapidement en véritable joute verbale, avec juste ce qu’il faut de provocation et de mauvaise foi, et surtout énormément d’humour, car ils ne se fâchent jamais sérieusement. Ca pinaille sur les mots, ça balance de la répartie à un débit impressionnant, c’est incroyablement délicieux. Et ça l’est tout autant quand ils commencent à bien se connaître et se confient des choses qu’ils ne confieraient pas à d’autres personnes.
Chiaki et Wahei sont entourés de pas mal d’autres personnages dont la plupart ont un petit côté décalé qui donne au drama une ambiance particulière. On n’est pas dans une grosse comédie super déjantée, mais le petit grain de folie que chacun apporte dans le quotidien fait que c’est toujours léger, même quand des sujets sérieux sont abordés.
Shinpei, le petit frère de Wahei et le premier membre de la famille Nagakura que Chiaki a rencontré, ne s’est jamais engagé dans une relation sérieuse avec une femme bien qu’il entame la deuxième partie de la trentaine. Il dit qu’il n’a jamais été amoureux, et préfère se contenter de son rôle d’ange, c’est à dire être présent auprès de femmes qui se sentent seules pour une raison ou une autre et qui ont besoin de réconfort, mais sans que cela ne dure jamais. On peut se dire que c’est une bonne couverture pour profiter un maximum des femmes sans jamais s’engager, mais Shinpei a l’air tout à fait sincère et ne cache jamais ses intentions. Mais il ne réalise pas forcément que ça n’empêche pas celles qui bénéficient de ses services d’ange de tomber amoureuses de lui. Le personnage est donc assez particulier, mais j’ai été agréablement surprise de beaucoup apprécier Sakaguchi Kenji que j’avais trouvé un peu trop dans le surjeu dans Pride et Tentai kansoku.
Shinpei a une soeur jumelle, Mariko. Plutôt qu’une femme de 35 ans, elle a l’air d’une éternelle adolescente avec ses fringues un peu hippie et son smartphone constamment greffé à la main. Bien qu’on ne nous donne pas les détails, il semble évident qu’elle a des difficultés à s’intégrer dans la société. Elle n’a pas de vrai travail et va se boucler dans sa chambre dès qu’elle est dépassée par un événement. Bien qu’elle ait du mal à côtoyer les gens, ils sont ses sujets d’expérience favoris, et elle fait tout un tas de trucs avec l’aide de son téléphone. Je ne connaissais pas Uchida Yuki mais je l’ai trouvée convaincante dans ce rôle assez particulier.
La seule de la famille à ne plus habiter sous le même toit (et à ne plus porter le nom de Nagakura) est Noriko, plus jeune que Wahei et plus âgée que les jumeaux. Elle a en fait le même âge que Chiaki, mais sa situation est différente et plus « classique » car elle est mariée et a un fils déjà ado. Mais elle habite aussi Kamakura et certains événements vont l’amener à squatter chez son frère et aussi chez Chiaki. A travers son personnage, on retrouve le thème des couples mariés qui commencent à douter de pouvoir vieillir ensemble alors que leur progéniture approche de l’âge adulte. Même si je n’avais pas trop aimé Joudan ja nai!, je me souvenais bien y avoir vu Iijima Naoko, et je l’ai encore une fois bien appréciée.
Dans l’équipe que supervise Wahei à l’office du tourisme de Kamakura, il y a Ohashi Tomomi (Satsukawa Aimi), une jeune femme assez spéciale qui va tomber sous le charme de Wahei malgré une différence d’âge assez importante. On peut dire que Wahei pourrait être son père, ou du moins son beau-père, vu que justement il va aussi faire connaissance de sa mère. Tomomi m’a fait penser à un personnage d’anime : elle est chiante et collante, elle fait la tête sans qu’on sache pourquoi, et Wahei, trop gentil, ne l’envoie jamais paître. Dans un autre contexte, j’aurais sûrement eu beaucoup de mal avec ce personnage et la situation qu’il créé. Mais là, comme j’appréciais tout le reste et que Tomomi n’était pas trop présente, ça allait. Et puis, à la fin de l’histoire il se passe un truc pas complètement imprévisible mais vraiment chouette qui fait qu’on se dit qu’elle n’était pas là pour rien.
Je termine ce passage en revue des personnages en disant deux mots sur ceux qui sont plus secondaires. Il y a d’abord Erina (Shiramoto Ayana), bien sympa dans le genre préado blasée que son père n’a pas eu le temps de voir grandir. Je citerai aussi Kuriyama Haruka (Masuwaka Tsubasa), la jeune scénariste aussi agaçante que kawaii avec qui Chiaki doit travailler, ainsi que Mitsui, la fidèle assistante de Chiaki. Enfin, les deux amies de Chiaki, jouées par Moriguchi Hiroko et Watanabe Masako, sont en retrait et on ne sait pas grand choses d’elles, mais le trio qu’elles forment avec le personnage principal est vraiment chouette et leurs conversations sont croustillantes.
Dans le fond, Saigo kara nibanme no koi n’a rien de révolutionnaire : un peu d’amour, un peu d’amitié, des histoires de famille et des histoires de travail, dans un petit mélange bien dosé. Ce qui le rend différent de la plupart des drama, c’est le fait qu’il se centre sur des personnages de plus de quarante ans, tout en présentant quand même des personnages plus jeunes. Et bizarrement, bien que je ne sois pas encore arrivée à cet âge (mais ça viendra toujours assez vite…), je me suis sentie bien plus touchée par les problèmes de Chiaki, Wahei ou Noriko que par la plupart des romances lycéennes ou étudiantes alors que je suis déjà passée par cet âge.
Le drama, sans prétendre qu’on est au pays des bisounours et que tout va bien aller, dégage un optimisme énorme qui fait vraiment du bien. Non, quand on a passé les 40 ou 50 ans la vie n’est pas finie, que nos enfants soient grands ou qu’on en ait jamais eu, il reste plein de bonnes choses à venir. Sans que je puisse vraiment mettre en parallèle les deux histoires ou leurs personnages, Saigo kara est un peu pour moi un Honey and Clover vingt ans après. J’y ai retrouvé le même genre d’émotions et de sensibilité, le même type de personnages doux dingues, la même conviction que l’on se construit et que l’on continue à avancer par les autres et en se découvrant soi-même.
Le côté tranche de vie du drama fait qu’il se passe à la fois plein de choses et pas grands chose. Ce qui est certain, c’est que ça avance doucement mais sûrement, qu’il n’y a pas de baisse de régime et que la place accordée aux personnages secondaires permet de ne pas trop se focaliser sur le duo principal et de créer une certaine diversité. Si la fin peu décevoir, elle est au bout du compte tout à fait cohérente avec les messages que l’on veut nous faire passer, et j’ai trouvée très jolie l’explication du titre de la série (l’avant-dernier amour).
Le drama fait partie de ceux qui nous proposent de s’éloigner un peu de Tôkyô (et là pour le coup on est vraiment pas loin), et j’ai vraiment adoré le cadre de Kamakura, avec l’Enoden, petite ligne de train à vieilles rames vertes qui passe au coeur de la ville (y compris à deux pas de chez Chiaki, où l’on arrive en passant sous le torii d’un sanctuaire). Et puis il y a aussi bien sûr l’océan, que l’on voit pas mal. Cela m’a donné une furieuse envie de retourner visiter cette ville, et je suis certaine que l’effet aurait été le même si je n’y étais pas déjà allée !
Le scénario du drama est signé Okada Yoshikazu, à qui l’on doit notamment Beach boys, Antique, Yume no california, Home drama, Boku dake no madonna, Bambino!, Zeni geba et Ohisama. Oui, tout ça, et ce ne sont que ceux que j’ai vus ! Et à part un ou deux, je les ai tous beaucoup aimés, voire adorés. La présence de ce scénariste dans le staff d’un drama sera clairement à prendre en compte dans mes futurs choix de visionnages ! ^^
J’aime à dire qu’un bon drama peut devenir un très bon drama quand il bénéficie d’un ambiance sonore réussie. Et cela se vérifie bien pour Saigo kara ! L’OST est dans l’ensemble très agréable. Rien qui ne sorte vraiment de l’ordinaire, mais les morceaux accompagnent très judicieusement les différentes scènes et savent se faire discrets quand il le faut. Je me suis surprise à beaucoup apprécier la chanson de l’ending, signée Hamasaki Ayumi, qui n’est pas vraiment dans le registre de ce que j’écoute habituellement en musique japonaise. Cela ne m’a pas donné envie d’écouter toute la discographie de la chanteuse, mais c’est une très jolie balade (bien que la version entière soit un peu longue à mon goût).
Pour moi, le gros point fort de la bande sonore du drama, ce sont ses deux insert songs. En les entendant dans les premiers épisodes, je me suis dit que je connaissais l’artiste qui les chantait même si je suis complètement à la ramasse question musique occidentale de ces dix dernières années. J’ai regardé dans les crédits du drama, sur sa page Wikipedia et sur le site de Fuji TV : aucune mention de ces deux chansons ! Heureusement Google est mon ami, et en tapant quelques paroles j’ai trouvé sans problème. Il s’agit de Yael Naïm, et plus précisément des titres Far far et Go to the river. Et j’ai rarement autant apprécié des insert songs dans un drama, qu’elles soient occidentales ou pas ! C’est un vrai bonheur de les retrouver épisode après épisode, et l’ambiance qu’elles créent est délicieuse.
Je suis consciente que je manque un peu d’objectivité, mais les coups de coeur, ça ne se discute pas. Saigo kara nibanme no koi est un drama qui met de bonne humeur et qui met du baume au coeur. J’ai tout simplement été heureuse en regardant chacun des épisodes comme je l’ai rarement été devant une série. J’ai été émue et j’ai ri, j’ai vraiment beaucoup ri, surtout avec les scènes entre les deux personnages principaux. Pas le rire niais comme pour les drama à l’humour complètement débile (mais que j’adore tout autant), juste le rire heureux. Et je me souviendrai de la réplique favorite de Chiaki qui est aussi culte que le Panda! de Love Shuffle bien qu’on l’entende moins souvent : c’est funky ! Clairement LE drama de la saison hiver 2012, et très sûrement aussi un des drama de l’année !
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