Un week end de printemps à Gifu : Première journée à Takayama

hiida takayama

La première fois que j’ai entendu parlé de Takayama, c’était grâce à une brochure qu’on m’a distribué à la Maison de la Culture du Japon, avant mon voyage au Japon en 2010. Cette documentation en français m’a fait bonne impression, et j’avais voulu mettre la ville au programme de mon petit circuit avec Shirakawa-go. Avant ou après Kanazawa, vu que j’avais déjà prévu d’aller là-bas. Mais bon, mon programme était déjà bien chargé et j’ai dû y renoncer.

Au printemps, j’ai repensé aux deux destinations, qui tentaient bien aussi mon autochtone de mari vu qu’il n’y est jamais allé. Nous avons donc décidé d’aller y passer trois jours, et tant qu’à faire, pas pendant la Golden Week puisque nous pouvions nous le permettre, histoire d’éviter la foule. Le dernier week-end de mai, nous sommes donc partis à la découverte de deux des grosses destinations touristiques du département de Gifu, en plein centre de l’île principale.

Comme le train n’était pas plus rapide et deux fois plus cher (il y a comme qui dirait des petites montagnes à contourner, et une correspondance à Nagoya), nous avons opté pour le car. Franchement, un trajet de 6 heures, ça me faisait quand même peur. Mais en fait, ça passe très bien : on fait un arrêt à peu près toutes les heures pour se dégourdir les pattes et aller au petit coin, et une fois sortis de l’agglomération tokyoïte, le paysage devient rapidement intéressant !

En suivant la direction plein ouest sur l’autoroute Chuô, les premières montagnes apparaissent rapidement et se rapprochent. Si le temps est clair, on voit le Fuji. Puis il se cache derrière les montagnes devenues très proches. On quitte Yamanashi pour arriver à Nagano. Nous sommes passés à proximité de Matsumoto et il y avait plein d’iris dans les jardins des maisons et jusqu’au bord de la route. Le reste du trajet se fait au coeur des montagnes. Nous avons aperçu deux ou trois barrages et leurs lacs artificiels, vraiment impressionnant.

Virages serrés, multiples tunnels et ponts enjambant des torrents s’enchaînent de manière spectaculaire. Moi qui ne suis jamais allée jusqu’aux Alpes ou au Pyrénées depuis mes pâturages normands, je n’ai pas beaucoup de références en matière de montagnes mais cela m’a rappelé le massif du Harz, où je suis allée lors de mon premier voyage en Allemagne. Le dépaysement est total !

En début d’après-midi, après avoir traversé des paysages de maisons entourées de rizières où se reflétait le ciel, nous arrivons enfin au centre de Takayama. Après avoir déposé nos affaires à l’hôtel, mission déjeuner avant de partir à la découverte de la ville ! Takayama fait partie de la région historique de Hida, et est d’ailleurs souvent mentionnée pour le tourisme sous le nom de Hida-Takayama pour la différencier des autres lieux portant ce nom. Et la spécialité de Hida, c’est le boeuf ! (non, il n’y a pas que Kôbe ! Et là, en l’occurrence, c’est plus abordable :D). Nous avons donc opté pour un petit resto qui servait des gyûdon, bols de riz recouverts de boeuf aux oignons. Avec du fromage pour moi ^^.

Une fois notre estomac rempli, nous pouvons continuer notre exploration et visitons un petit sanctuaire coincé entre deux bâtiments.

Nous ne tardons pas à arriver au bord de la principale rivière de la ville : la Jinzûgawa, également appelée localement Miyagawa, prend sa source au sud de Takayama et continue sa course dans le département de Toyama avant d’aller se jeter dans la mer du Japon. Donc oui, techniquement en français c’est un fleuve, mais en japonais dans le langage courant c’est toujours « kawa » :).

Nous passons sur la rive est et arrivons aux quartiers les plus anciens de Takayama, avec ses rues bordées de vieilles maisons et longées par un ruisseau.

Nous n’avons pas tardé à faire la connaissance de Sarubobo, la star locale : cette poupée traditionnelle de la région de Hida est devenue une vraie mascotte déclinée en straps et toutes sortes d’objets souvenirs.

Nos pas nous mènent ensuite jusqu’à une nouvelle rivière, la Kawakami-gawa, affluent de la Miyagawa. Bordée de murs de pierre verdies par la mousse, entourée de plein d’arbres et de fleurs, elle traverse un quartier résidentiel très calme.

Plus loin se dresse devant nous l’entrée d’un sanctuaire flanqué de chaque côté par un temple. C’est le Higashiyama Shirayama jinja, caché dans les bois.

Juste à côté de l’édifice religieux s’étend un cimetière où poussent plein de petites orchidées sauvages.

L’un des temples voisins est le Daioji, je pense que j’y consacrerai un petit billet plus tard car je l’ai beaucoup aimé.

Retour du côté des rues marchandes pour une petite pause goûter : une glace goût flanc caramel ! Elle a été préparée avec une machine où l’on place des petits pots de glace individuels.

Pour la fin de notre après-midi, nous allons faire un tour au musée d’histoire de la ville, dont l’entrée est gratuite. Il est installé dans un bâtiment très récent dont l’entrée copie le style ancien. On y trouve des objets de la vie quotidienne et les activités d’autrefois ainsi que des objets en rapport avec les différents clans qui ont dominé la région. On apprend notamment comment le château a été détruit. Une partie du musée est également consacrée au festival de Takayama, qui a lieu au printemps et à l’automne et qui est l’un des plus réputés du Japon.

Pour le dîner, nous sommes allés dans une izakaya près de la gare, Orijin. Croquette au boeuf de Hida, soupe de riz, poulet et salade de rôti de boeuf de Hida. Miam !

Avant de rentrer à l’hôtel, nous avons fait un crochet par un des bains de pieds gratuits que l’on trouve dans la ville. Ils sont indiqués sur la carte touristique disponible à l’office du tourisme (il y a un petit bureau à la sortie de la gare et un autre dans le vieux centre). Ca fait du bien !

Nous avons passé nos deux nuits au Country Hotel, choisi pour son prix et sa situation près de la gare. Rien à redire sur les chambres (sauf si vous n’aimez pas le couchage ferme ^^), par contre très déçue par le buffet petit déjeuner. La photo n’est pas du tout contractuelle si on peut dire. Je n’avais pas du tout envie de manger japonais ce matin-là, et le petit déjeuner occidental se résumait à du pain de mie, des oeufs brouillés, du beurre et une confiture. Ca n’était qu’un business hotel certes mais ça fait maigre quand même. Du coup nous n’avons pas réservé le petit déjeuner pour le deuxième matin !

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