Titre japonais : 花のズボラ飯
Nombre d’épisodes : 10
Période de diffusion : Automne 2012
Chaîne de diffusion : TBS
Fiche : DramaWiki
Même si je n’en regarde pas autant que je voudrais, mon radar à drama bouffe est quand même toujours assez actif et je m’étonne de ne pas avoir repéré celui dont il va être question dans ce billet au moment de sa diffusion à l’automne 2012. Toujours est-il que j’avais eu l’occasion de croiser le nom du drama quelques fois et de lire l’article de Ladyteruki sur le premier épisode. Ce qui a achevée de me convaincre, c’est qu’il s’agissait d’une adaptation d’un manga scénarisé par Kusumi Masayuki, qui est derrière Kodoku no gurume, dont j’avais vu quatre saisons au moment de débuter mon visionnage quelque part en 2018 (parce que oui, comme souvent il m’en a fallu du temps :p). Le manga en question est d’ailleurs disponible en français sous le titre Mes petits plats faciles by Hana.
Si le fait que le scénariste de l’oeuvre à l’origine de Hana no zubora meshi est ce qui m’a attirée, cela a aussi inévitablement influencé ma manière de considérer le drama. Kusumi a fait un autre manga sur la bouffe, mais cette fois avec un personnage principal féminin. Du coup, est-ce que c’est proche d’un Kodoku no gurume au féminin et pas du tout ? Et puis au féminin, ça voudrait dire quoi exactement ?
Hana est une jeune femme mariée qui travaille à temps partiel dans une librairie. Son homme étant toujours absent pour son travail, elle vit à peu près toujours seule et n’a pas besoin de jouer les épouses modèles : c’est toujours le bordel chez elle. Notre championne de la flemme est une gourmande, mais comme elle n’a pas beaucoup plus de motivation pour faire les courses que pour faire du rangement ou du ménage, elle se donne pour mission de faire avec ce qu’il y a dans son frigo et dans ses placards pour se préparer un bon petit repas réconfortant.
j’ai pas mal de sympathie pour Kurashina Kana et j’étais contente de la retrouver dans un rôle principal même s’il ne s’agissait pas d’une très grosse production vu le créneau horaire de diffusion (tard le soir, plutôt la nuit même). Hana a au premier abord un caractère un peu atypique qui ne correspond pas vraiment à l’idéal féminin japonais et cela la rend sympathique, mais je n’ai pas pu m’empêcher de ressentir que ça passait juste parce qu’elle était dans une situation particulière. Elle est mariée, donc on ne peu pas dire que ses mauvaises habitudes l’ont empêchée de se caser, mais en même temps, son mari on ne le voit jamais (vraiment, pas une seule fois), et la manière dont elle en parle et s’adresse à lui au téléphone donne presque plus l’impression d’une relation fan/idole que d’une relation femme/mari. Et puis, une épouse qui n’est pas une bonne ménagère, OK, mais bon il ne faut pas non plus qu’elle soit moche hein :D. Quand on regarde les images du manga, on voit que Hana a quelques rondeurs, mais apparemment ça n’est mignon qu’en dessin. En même temps, c’est sûr que pour trouver une actrice japonaise qui, sans parler d’être vraiment ronde, n’est juste pas super mince voire maigre, c’est un peu compliqué !
Enfin, la manière dont notre héroïne réagit quand elle se régale des plats ingénieusement préparés par elle-même est aussi un peu à double tranchant. Elle prend son pied quoi. Et en soit, ce n’est pas un problème, mais j’ai eu l’impression en gros que parce qu’elle était une femme, elle devait être sexy même en mangeant. Parce que si on fait le parallèle avec Kodoku no gurume, ben Gorô qui slurpe ses nouilles et s’enfourne des bouchées de riz ou de viande trois fois trop grosses c’est pas super sexy non ? C’est pas un problème d’âge de l’acteur ou de l’actrice ou de l’affinité qu’on peut avoir avec leur physique, c’est la manière dont c’est présenté quoi. Ou alors j’ai l’esprit encore plus mal placé que ce que je pensais ? Disons que si c’était qu’une fois, ça passerait en second degré, mais comme c’est à chaque épisode, j’ai trouvé ça assez gênant à la longue. Bon, j’ai déjà exposé une grosse partie des points négatifs du drama, ne vous inquiétez pas il y a aussi du positif :).
Hana étant très casanière, la grosse majorité des scènes de Hana no zubora meshi ont lieu dans l’appartement de notre héroïne et le nombre de personnages secondaires que l’on voit plus d’une fois est assez limité. La personne qui lui rend le plus souvent visite est son amie Mizuki. J’étais contente de retrouver dans ce rôle Kikuchi Akiko, une actrice que j’aimerais vraiment voir en tête d’affiche d’un drama. On voit également apparaître plusieurs fois les voisins de Hana, un couple un peu hippie assez original. Les personnages n’ont tellement rien à voir que je n’avais pas reconnu Hamada Kenta et Nonami Maho quand je les ai revus après dans Moteki.
Le drama compte également deux personnages assez particulier qui, s’ils sont présents à chaque épisode, ont très peu d’interactions avec les autres : Osoi (Katô Shigeaki) et Hayai (Kojima Kazuya) sont les présentateurs d’une émission qui s’appelle littéralement Le monde merveilleux des femmes au foyer flemmardes. A mi-chemin entre télé réalité et documentaire animalier, l’émission commente sur son plateau les faits et gestes de notre héroïne qui est filmée chez elle en direct. Il arrive même que l’équipe fasse irruption chez Hana pour l’interroger, parodiant les émissions de témoignages anonymes (on s’attendrait presque à voir son visage flouté et sa voix déformée ^^). Ce concept apparemment propre à l’adaptation drama est franchement drôle et original.
Le personnage d’Osoi est également celui qui à la fin de chaque épisode est au centre d’une séquence spéciale : il squatte l’appart de Hana le temps d’une séance de cuisine express pour cuisiner à son tour le plat que Hanaa préparé dans l’épisode et le déguster (sans prendre son pied cette fois XD). Le tout est sponsorisé par Cookpad, un des plus gros sites de recettes de cuisine japonais. Cette séquence particulière qui n’a plus grand chose d’une fiction m’a bien sûr rappelé celle de Kodoku no gurume, où l’on peut voir Kusumi Masayuki tester à son tour le resto où Gorô a mangé pendant l’épisode. Comme Katô Shigeaki est membre du groupe de Johnny’s NEWS, c’est une chanson du groupe qui fait office de bande sonore pour cette séquence finale. Je dois avouer que la chanson est assez marrante donc ça passe plutôt bien.
Hana no zubora meshi ne s’arrête pas là dans ses éléments comiques récurrents décalés : chaque épisode dispose d’une petite introduction en animation qui reprend un conte célèbre pour le détourner. Aucun rapport avec notre héroïne et ses petits plats ? Pas tout à fait, il y est aussi question de flemmardise :). Les voix des personnages sont faites par le trio comique Tokyo03 et c’est vraiment drôle. Il y a encore deux ou trois autres petites mises en scènes ou autres procédés par-ci par-là dans les épisodes, je ne vous en dis pas plus et vous laisse découvrir par vous-mêmes :).
Vu qu’on parle d’un drama bouffe, il serait peut-être temps de rentrer dans le coeur du sujet, non ? Plus que temps, même ! Si j’ai aimé le concept en lui-même de préparer un plat avec les moyens du bord et d’en être plus que satisfaite, le résultat en question ne m’a que rarement donné véritablement l’eau à la bouche. J’ai beau comprendre tout à fait le côté comfort food, je suis maintenant tellement écoeurée par la nourriture industrielle au sens très large du terme que même le pain de mie en fait, ça me fait pas fantasmer du tout. Et les repas où y’a pas du tout assez voire pas de légumes, ça m’angoisse. Oui, je sais, ça fait très connasse privilégiée. Ca veut pas dire pour autant que je ne sais pas me faire plaisir, bien au contraire,; c’est juste qu’en fait je prends justement beaucoup plus de plaisir quand je sais que je peux me goinfrer sans conséquences et que je sais exactement de quoi est fait ce que je mange. Alors c’est pas non plus dramatique ce que Hana prépare, mais je trouve quand même ça dérangeant vu que l’histoire s’inscrit dans le quotidien et qu’on n’oublie pas de nous rappeler que Hana, si gourmande qu’elle soit, ne peut quand même pas se permettre de prendre des kilos. Et c’est fait de manière très drôle, mais vu comment les femmes japonaises sont traitées du point de vue de leur poids, ben en fait c’est pas si drôle. Parce que dans Kodoku no gurume, on ne reproche pas dans un seul épisode à Gorô de se faire péter son taux de cholestérol ou je ne sais quoi parce qu’il bouffe trop de bidoche.
Comme pour Kodoku no gurume, c’est Kusumi Masayuki qui a principalement composé la musique de Hana no zubora meshi et elle est dans l’ensemble très sympathique. Outre la chanson de NEWS, qui apparait donc durant la séquence de cuisine après chaque épisode, il y a une petite chanson toute mignonne pour le générique de fin qui est signé cossami, un groupe que j’avais adoré dans l’ending de l’anime Kemono no souja Erin. J’ai trouvé une vidéo de la chanson complète, en fait dans le drama on entend surtout une version où la mélodie est fredonnée.
Avec ses ingénieux procédés de mise en scène qui la démarquent d’autres productions, Hana no zubora meshi a été une belle petite surprise sur la forme. J’ai vraiment passé un bon moment devant la série, mais je n’ai pas réussi à passer outre mon manque d’enthousiasme pour la nourriture présentée et les clichés sur les femmes bien présents même si on prétend un peu nous présenter une héroïne qui sort du lot. En gros, je peux supporter un peu de sexisme à la japonaise, mais il me faut de la vraie bonne bouffe. Si c’est de la bouffe bof, il me faut un peu plus de féminisme :D. C’est ce qui m’a empêchée de mettre le drama dans mon top pour 2018. Je m’attriste moi-même de ne plus pouvoir profiter si « innocemment » mais c’est comme ça, pour celles et ceux qui le peuvent encore il ne faut pas hésiter à regarder !
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