[Drama] Moteki

moteki drama

Titre japonais : モテキ
Nombre d’épisodes : 12 de 30 minutes environ
Diffusion : Eté 2010
Chaîne de diffusion : TV Tokyo
Fiche : DramaWiki

J’étais absolument persuadée d’avoir mis Moteki dans ma liste après en avoir lu beaucoup de bien sur un blog dramaphile francophone, sûrement pas bien longtemps après sa diffusion en 2010. Mais pas moyen de retrouver de quel blog il s’agissait ! Donc soit je yoyotte, ce qui est fort possible, soit c’est un des (trop nombreux) blogs qui a hélas disparu aujourd’hui. Comme je n’ai pas pu me rafraîchir la mémoire quant à ce qui m’avait donné envie de voir ce drama, j’ai eu du mal pendant pas mal de temps à me lancer et je ne l’aurais sûrement pas fait s’il n’avait pas été disponible sur Amazon Prime. Comme quoi, même si ce qui est ma principale offre légale de drama à part la bonne vieille méthode d’enregistrer à la télé a ses limites (à commencer par l’absence de sous-titres), elle a quand même du bon pour m’aider dans mes choix de visionnage !

Fujimoto Yukiyo a presque 30 ans, bosse en intérim et est toujours puceau. Alors qu’il désespère devant le désert qu’est sa vie sentimentale, il va du jour au lendemain ou presque se retrouver entouré de plusieurs jeunes femmes potentiellement intéressées par lui. Cette fois, c’est certain, grâce à ce moteki (littéralement, période où on plait beaucoup, où a du succès en amour) il aura l’occasion de passer à l’acte… ou pas ? Pour ça, il faudrait que notre héros mélomane parvienne à mettre de l’ordre dans sa tête et dans ses sentiments !

moteki

Vu son peu de points communs avec l’image de l’homme idéal telle qu’elle est véhiculée par la société, Yukiyo a une estime de lui pas très élevée. On s’aperçoit très vite qu’on va aller au-delà du simple ouin ouin les filles sont méchantes, elles ne s’intéressent qu’aux hommes beaux grands riches qui travaillent dans des entreprises prestigieuses. Parce que Yukiyo, beau ou pas beau, populaire ou pas populaire, il a son petit caractère même si dans le fond c’est un mec bien. Sa passion pour la musique achève de le rendre attachant, et on apprend encore mieux à le connaître à travers ses deux moi du passé (je reviens plus loin sur ces deux points). Même si je l’avais peu vu, j’avais un très bon a priori sur Moriyama Mirai et j’étais curieuse de voir ce qu’il était capable de faire dans un rôle principal. Hé bien il est vraiment très très chouette !

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Notre apprenti bourreau des coeurs va donc plus ou moins fricoter avec quatre jeunes femmes différentes sur une coutre période. La première est Aki (Nonami Maho), une collègue avec qui il partage des goûts musicaux. La seconde est l’énigmatique Natsuki (Matsumoto Rio, qui a les jambes moins épaisses que mes bras), celle dont il dit être réellement amoureux. La troisième est Itsuka (Mitsushima Hikari, toujours aussi brillante), qui est une amie commune de son meilleur pote. La dernière est Naoko (Kikuchi Rinko, que je trouve incroyablement classe), une amie d’enfance qui est mère célibataire et qui va secouer un peu notre grand indécis.

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Les autres figures masculines de Moteki contrastent assez fortement avec son personnage principal. Shimada (Arai Hirofumi) est l’ami d’enfance de Yukiyo. Il a toujours eu beaucoup de succès auprès de la gent féminine, et même maintenant qu’il est casé il y a de quoi douter de sa fidélité. Sumi-san est un quarantenaire franchement malaisant de par son comportement envers les femmes. J’avais vu jusqu’ici Lily Franky dans des rôles sympa, c’était un peu un choc ! Enfin, notre héros va avoir l’occasion de rencontrer Omu-sensei (Hamano Kenta), un mangaka qu’il admire et qui se révèle avoir une personnalité assez différente par rapport à ce qu’il avait imaginé. Omu est un personnage vraiment particulier qui s’est enfermé dans son univers, il a aussi un côté malaisant mais ses énormes difficultés dans les interactions sociales parviennent à faire ressentir aussi une certaine empathie.

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Au cours de l’histoire, on va avoir l’occasion de rencontrer deux Yukiyo du passé, qui vont se retrouver face au Yukiyo du présent. Le premier, adolescent, est encore rempli d’espoir quant à ses futures conquêtes féminines et est incarné par Izumisawa Yuki. Le second, au milieu de la vingtaine, est moralement au plus bas,reste cloîtré dans son appartement rempli de détritus et a pris beaucoup de poids, ce qui du coup n’arrange pas l’image qu’il a de lui-même. Plutôt que d’avoir recours à des trucages pour faire grossir Moriyama Mirai, la production a choisi de confier ce rôle à un autre acteur, Morita Yutaka.

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S’il reprend bel et bien le schéma du harem, Moteki va bien au-delà et parvient à dire pas mal de choses sur les relations hommes/femmes. Si les quatre jeunes femmes convoitées par le héros gardent dans une certaine mesure ce statut de créatures imprévisibles et incompréhensibles des mâles, on nous fait quand même par de leur point de vue sur leurs relations avec Yukiyo. Et puis surtout, on nous montre clairement la pression qu’il existe chez les jeunes pour passer à l’acte, différentes selon le genre mais toujours présente. Il y a deux passages dans le drama qui sont vraiment malaisants car les mots mis sur certains événements ne sont pas assez forts, mais il y a quand même une forme de dénonciation (désolée si c’est trop obscur, je pense que si on a vu le drama on verra de quoi je parle ^^).

Dans sa confusion, Yukiyo essaie tant bien que mal de différencier attirance physique et amour, de se détacher de ce modèle toxique qui veut qu’un homme ne laisse jamais passer une occasion de tirer un coup. Et c’est le fait d’être tiraillé entre ce faux idéal et son coeur qui lui dit qu’il pourrait faire autrement qui lui plombent sa confiance et son estime. Quand il arrive à être spontané tout se passe bien, mais dès qu’il commence à se poser des questions, à se demander si ce qu’il fait est bon ou pas comme s’il y avait un mode d’emploi strict valable pour toutes les interactions avec le sexe opposé, évidemment ça merde.

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Je me dois aussi de mentionner que Moteki est parmi tous les drama japonais que j’ai vus celui où il y a le plus de scènes de baisers, et surtout un des rares où elles sont naturelles. Ca se suce la pomme, un truc de dingue 😀 Et oui, même si depuis le temps je sais qu’il faut faire avec les filles qui ferment les yeux pendant trente secondes avant de recevoir un malheureux bisou parfois à côté de la bouche, ou avec un angle bien foireux pour qu’on voie pas trop, ben des fois le changement ça fait du bien !

Ce que j’ai pu écrire jusque là ne le montre pas vraiment donc il est temps de le dire explicitement : Moteki est un drama drôle, extrêmement drôle même, grâce à une foule de petits éléments. Déjà, il y a les monologues de Yukiyo, et aussi les voyages dans le temps de notre héros qui va à la rencontre de ses moi du passé, avec des effet spéciaux à deux sous complètement assumés. Les interactions entre les différents Yukiyo sont souvent drôles, parfois amères. Et puis il y a les quelques scènes version karaoke, ou bien l’inoubliable flash mob, et plein d’autres choses.

Plus qu’un simple OST, la musique a un rôle à part entière dans Moteki. Yukiyo est un grand fan de pop et rock japonais et il fait maintes fois allusion à certains artistes. Dans chaque épisode, on entend plusieurs chansons et elles sont toutes mentionnées précisément à la fin. Il y a peu de chansons que j’ai reconnues mais j’ai été extrêmement sensible à cette utilisation de la musique. Elle contribue à la fois à donner une personnalité attachante au héros, à la dimension comique (les scènes façon karaoke évoquées juste au-dessus) et donne tout simplement une véritable identité à la série.

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L’opening du drama balance du lourd : sous fond d’une chanson de Fujifabric super entraînante, on voit notre Don Juan se faire porter sur un mikoshi par ses quatre prétendantes habillées façon matsuri, avec d’autres filles venues en renfort. Une belle mise en images parodique du genre de fantasmes véhiculés par un certain style de contenu destiné aux jeunes hommes :D. Cette thématique est reprise dans les eyecatches, où l’on peut entendre les jeunes filles susurrer en choeur quelque chose de pas très catholique à Yukiyo. Il y a aussi une chanson pour les fins d’épisode, du groupe Half-Life, qui est pas mal non plus.

j’ai dévoré les douze épisodes de Moteki d’autant plus vite qu’ils ne durent que 30 minutes. Si, quand on est sensibilisé aux problèmes posés par la représentation des relations hétéro on voudrait que la série aille beaucoup plus loin, elle a quand même le mérite d’avoir une approche différente et de mettre le doigt sur plusieurs choses, tournant au passage en dérision certains clichés véhiculés par certains types d’oeuvres de la culture populaire japonaise. Le tout avec une forme franchement réussie grâce à l’humour et à la musique ainsi qu’une réalisation dans l’ensemble bien dynamique. Vraiment une excellent surprise alors que je n’étais pas du tout sûre d’apprécier !

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