[Drama] Kaseifu no mita

kaseifu no mita

Titre japonais :  家政婦のミタ

Nombre d’épisodes : 11

Diffusé en : Automne 2011

Chaîne de diffusion : NTV

Fiche : DramaWiki

 

Ce drama faisait partie de ma sélection d’automne en raison son scénario est signé Yukawa Kazuhiko. Comme son premier épisode m’a convaincue à 100% et a surtout énormément éveillé ma curiosité, il a fait partie des cinq drama que j’ai suivis pendant cette saison. Et ça a été vraiment quelque chose de voir semaine après semaine son taux d’audience augmenter au Japon alors que ça n’était pas du tout le drama le plus attendu de la saison. Avec 40% au dernier épisode, on peut dire que Kaseifu no Mita est devenu un vrai petit phénomène télévisuel. Et autant le dire tout de suite, il le mérite bien.

Mita Akari est une femme de ménage aux compétences hors pair qui est un jour envoyée par son agence de placement dans une famille de quatre enfants dont la mère vient de mourir en se noyant accidentellement. Sous le choc et désemparés, la famille Asuda est sur le point d’éclater et le père, Keiichi, semble complètement dépassé par la situation.

Les Asuda se rendent vite compte que Mita n’est pas une femme de ménage comme les autres : sa cuisine est excellente et elle fait absolument tout ce qu’il faut pour que la maison soit inpeccable. Mais elle est totalement inexpressive, ne dégoise pas un mot en dehors du strict nécessaire directement lié à l’accomplissement de ses tâches. Et surtout, elle fera tout ce qu’on lui demande tant que c’est dans ses capacités. Ce qui inclut à peu près n’importe quoi, y compris tagger le mur des voisins ou tabasser un gosse. Mais dire ce qui lui est arrivé pour qu’elle en vienne à mener une telle vie, non. Et sourire, encore moins.kaseifu no mita

Matsushima Nanako est tout simplement excellente dans le rôle de Mita. On peut dire que c’est facile de ne rien exprimer, certains acteurs le font très bien (non, je ne citerai pas de noms ! :p). Mais là, c’est encore autre chose, et le rôle ne devait pas être évident à jouer. Mita est un véritable robot, on ne peut absolument rien lire dans son regard, elle ne montre aucune expression de joie, de colère, d’inquiétude, et n’a d’avis sur rien. En gros, elle n’est pas humaine, et le scénariste joue même sur ça en lui conférant des sortes de « pouvoirs » qui contribuent à entretenir le mystère qui règne autour d’elle.

Malgré le manque total de sympathie du personnage, les membres de la famille Asuda vont très vite se reposer sur Mita, et pas seulement pour les tâches ménagères. Ne sachant comment continuer à vivre après la disparition si soudaine de leur mère, les enfants vont chercher qelqu’un pour les conseiller et les rassurer. Si Mita ne répondra évidemment pas directement à leur affection et qu’elle ne donne jamais son avis sur la moindre question, elle va contre toute attente être d’une aide précieuse à la famille. Les enfants voudront évidemment aider Mita en retour, mais ça ne sera pas évident.kaseifu no mita

J’ai beaucoup aimé Kutsuna Shiori dans le rôle de Yui, l’aînée de la famille. Du haut de ses dix-sept ans, la jeune fille fait de son mieux pour remplacer sa mère auprès de ses trois jeunes frères et soeurs. Le rôle est évidemment bien lourd à assumer, et il est d’autant plus difficile à Yui de faire le deuil de sa mère qu’elle est la mieux à même de comprendre que les circonstances de sa mort sont louches, tout comme le comportement de son père. Les événements vont rendre la transition vers l’âge adulte de Yui encore plus difficile et, peinant à trouver sa place, la jeune fille va avoir des comportements que l’on pourrait qualifier d’auto-destructeurs.kaseifu no mita

J’ai moins aimé l’interprétation du jeune Nakagawa Taishi : comme c’est souvent le cas pour les personnages masculins de cet âge, Kakeru a tebndance à parler un peu trop fort, à appuyer trop ses fins de phrase. Hum, c’est peut-être pas très clair, en gros, j’ai trouvé que c’était le moins naturel des quatre. Et puis Kakeru a bien plus tendance que les deux plus jeunes de la fratrie à se reposer sur Yui. Peut-être parce qu’il sent que si elle n’était pas là, c’est lui qui devrait assumer le rôle d’aîné et que ça lui fait peur. kaseifu no mita

Le jeune Kaito (Ayabe Shuto) est beaucoup moins impulsif que son frère aîné. S’il n’est pas moins affecté par les événements que les autres, il semble se réfugier dans les études. Mais le fait d’être un excellent élève ne le rend pas populaire auprès de ses camarades. Enfin, la petite dernière de la maisonnée est l’adorable Kii (Honda Miyu). A un âge où elle n’est pas encore capable d’appréhender la mort, c’est elle qui a les réactions les plus spontanées. Kii a toujours avec elle une boîte en fer contenant des petites pierres symbolisant les membres de la famille. J’ai vraiment adoré ce symbole et la façon dont il est utilisé à plusieurs reprises pour illustrer la notion de lien familial.kaseifu no mita

C’est Hasegawa Hiroki qui joue le rôle du père, Asuda Keiichi. Dès les premières minutes, on sent que quelque chose cloche : plutôt qu’un père, Keiichi a l’air d’un ado trop vite grandi qui ne sait pas trop ce qu’il fait là. Au départ, j’ai cru que c’était l’acteur qui ne savait pas ce qu’il faisait, mais en fait pas du tout. Il sait très bien ce qu’il fait, et tient admirablement le rôle. On comprend très vite quelles sont les causes du comportement étrange de Keiichi, et la situation dans laquelle se retrouve le personnage met en avant des questions terribles mais tellement vraies : pourquoi un homme se marie-t-il est a-t-il des enfants ? Est-ce seulement parce que tout le monde le fait et que cela permet d’être reconnu par la société ? Est-ce qu’on devient père juste parce qu’un enfant naît ? Malgré ses défauts et ce qu’il a fait, pas une seconde je ne suis parvenue à détester le personnage tellement il est criant de vérité, et ce n’est pas de toute façon ce qui est recherché.kaseifu no mita

A travers ce père qui n’en est pas vraiment un, et à travers chacun des quatre enfants qui a des réactions différentes selon son âge, Yukawa Kazuhiko nous plonge une nouvelle fois au coeur des relations familiales, et plus largement des relations humaines, comme il sait si bien le faire. Tout comme dans Magerarenai onna ou Koi ga shitai x3, il nous montre comment des personnes qui ont perdu leurs repères et/ou ne trouvent pas de sens à leur vie vont évoluer au contact les unes des autres. Tout ne va pas devenir rose tout d’un coup, mais chacun va finir par faire un grand pas en avant.kaseifu no mita

Pour compléter la gallerie de personnages, nous avons d’abord Urara, la jeune soeur de la défunte mère des quatre enfants, qui en fait toujours des tonnes pour se rendre utile mais ne fait toujours qu’empirer les choses car elle a une poisse phénoménale. Sous ses bonnes intentions, Urara est vraiment pot de colle et est aussi une vraie pile électrique. Aibu Saki est parfaite dans le rôle du personnage et je n’en attendais pas moins d’elle, mais il faut quand même un peu de temps pour s’attacher à elle et ne plus la trouver exaspérante.

Le père d’Urara n’a jamais aimé son beau-fils, et les relations ne se sont pas  du tout améliorées depuis la mort de sa fille aînée. Hiraizumi Sei est vraiment doué dans ce rôle de père et de grand-père un peu trop autoritaire qui s’emporte si facilement. Arumi, qui dirige l’agence de placement de femmes de ménage, est la seule à connaître les origines du comportement de Mita. Les enfants Asuda vont venir la voir à plusieurs reprises, et Arumi aura bien du mal à tenir sa langue. Elle sait que les Asuda peuvent aider Mita, et tente de convaincre celle-ci de s’ouvrir un peu. J’aime beaucoup Shirakawa Yumi et je l’ai encore une fois trouvée très sympathique dans ce rôle.

Pour finir, il y a la voisine des Asuda, mère au foyer modèle et gardienne des bonnes moeurs qui est la première à dénoncer les « dérives » de la famille depuis la disparition de la mère et l’arrivée de cette étrange femme de ménage. On retrouve avec ce personnage de Minagawa (Satô Hiromi) la mère au foyer qui ne s’accomplit qu’à travers les exploits scolaires de son fils pour qui elle prépare un brillant avenir et tente de ne pas voir que son mari devient pour elle un étranger.kaseifu no mita

Le drama allie donc avec brio le drame familial des Asuda et le mystère planant autour du personnage de Mita, qui on se doute bien cache elle aussi un drame. Sans jamais tourner en rond, la situation évolue doucement mais sûrement pour chacun des personnages. On parvient tout à fait à accepter les situations incongrues qui naissent du fait que Mita ne connait aucune limite morale, et le scénario retombe toujours sur ses pieds. Jusqu’à la fin, le scénariste reste fidèle à ses personnages, et j’ai même eu l’impression dans le dernier épisode qu’il tournait en dérision le méga happy end que certains souhaitaient peut-être en utilisant une dernière fois la (non-)personalité extrême et unique de Mita. Attention, je ne veux pas dire pour autant que le drama se termine mal. La fin est très belle, elle est même parfaite. Et c’est la vraie fin, car il a été annoncé qu’il n’y aurait pas d’épisode SP, et je trouve ça super que le scénariste se tienne à son idée de départ et que le drama reste inchangé malgré son succès inattendu.kaseifu no mita

Ike Yoshihiro, déjà aux commandes des OST de deux autres drama scénarisés par Yukawa, Rebound et Magerarenai onna, nous offre des musiques dans l’ensemble très réussies. La plus marquante d’entre elle est sans doute celle que l’on entend invariablement au début de chaque épisode, et qui traduit à merveille l’ambiance mystérieuse et presque surnaturelle qui suscite la présence de Mita. Le thème principal, que l’on entend dans les moments où Mita s’apprête sur les ordres d’un des membres de la famille Asuda à commettre un acte déraisonnable qui met en danger la vie des autres ou la sienne, ou bien les deux à la fois, a des airs épiques qui contrastent juste comme il faut avec la dimension drame familial. On entend une de ses variations dans le très court générique de début. Enfin, j’ai tout de suite adoré la chanson du générique de fin, Yasashiku naritai de Saitô Kazuyoshi.

Si le drama avait été terminé au moment où je l’ai découvert, je pense que j’aurais enchaîné rapidement les épisodes et serais vite arrivée à la fin ! Je savais déjà qu’il ne fallait pas uniquement se baser sur le casting d’un drama pour choisir ses visionnages, et Kaseifu no Mita est une excellente preuve dans ce sens : Si je connaissais un peu Matsushime Nanako et bien Aibu Saki, je n’avais jamais vu ou presque les quatre enfants, et Hasegawa Hiroki m’était complètement inconnu (mais j’ai déjà eu l’occasion de le revoir ^^). L’auteur du scénario est définitivement un facteur à prendre en compte pour choisir ses drama, et je compte bien voir dans l’avenir d’autres séries scénarisées par Yukawa Kazuhiko.

Kaseifu no Mita est donc une vraie petite merveille à la fois classique et unique en son genre. Avec un personnage bizarre et au premier abord si peu humain, Yukawa Kazuhiko nous amène à réfléchir sur une multitude d’aspects des relations familiales. A travers cette femme qui exécute n’importe quel ordre comme un robot, ne semble plus être consciente de sa propre existence et n’émet pas le moindre avis, il nous montre qu’il faut toujours être conscient de la portée que peuvent avoir nos paroles, et que peu importe l’aide et les conseils que les autres peuvent nous apporter, il y a des choses que nous devons décider par nous-mêmes.

1 Commentaire

  1. Commentaires laissés sur l’ancienne version du blog

    Superbe review à la hauteur de ce drama qui aura été une bien belle surprise ! Je te rejoins totalement dans ton enthousiasme face à cette série, avec le même engouement vécu « en direct » à voir ainsi les chiffres d’audience grimper ! C’est un drama qui offre une approche assez originale de la thématique familiale grâce à son personnage principal, et surtout qui traite l’ensemble avec beaucoup de justesse. Un gros coup de coeur personnel !

    Écrit par : Livia | 17.01.2012

    Merci beaucoup pour ton commentaire ! 🙂
    J’espère qu’on pourra dénicher d’autres belles surprises de ce genre cette année, il est encore trop tôt pour se prononcer pour la saison d’hiver mais je vais essayer de suivre ça de près ^^.

    Écrit par : Katzina | 22.01.2012

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